Didier

Didier

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Date de publication du témoignage :

RDV avec Didier (Paris). Chirurgien spécialiste des cancers du sein et des cancers gynécologiques à l’Institut du sein Henri Hartmann à Neuilly-sur-Seine, Fondateur du Centre de Chirurgie de la Femme à Paris, il nous partage son expérience.

​Les planètes s’étaient alignées pour que je devienne chirurgien orthopédiste : une intégration immédiate dès ma naissance au centre chirurgical et de réadaptation de Saint Maurice, des études de médecine puis une nomination au concours de l’internat de Paris en filière chirurgicale. Mais cela était sans compter sur un stage dans un service spécialisé dans la prise en charge des cancers du sein et le coup de foudre. De service en service, de patientes en patientes, j’ai bien compris que ma voie était d’accompagner ces femmes qui se battent contre le cancer du sein. La chirurgie est la base de la prise en charge des cancers du sein. Souvent, c’est le chirurgien qui annonce la maladie. C’est le chirurgien qui établit avec l’ensemble de l’équipe médicale la stratégie thérapeutique. C’est le chirurgien qui explique et qui rassure. La guérison passe par cette étroite relation en patiente et médecin, entre cette confiance mutuelle.

Chacun de nos gestes et chaque regard que nous échangeons sont des indicateurs de l’anxiété engendrée par cette maladie. Chaque fois, je me dis que je me dois d’être bon, bien évidemment sur le plan technique ou médical, mais aussi sur la nécessité de rassurer ma patiente : ensemble nous allons gagner. La fatigue du bloc opératoire, les tracas de la vie quotidienne, rien ne doit transparaitre car je dois être un repère, un phare, dans ce chemin vers la guérison.

Accepter, c’est comprendre sa maladie. Il faut donc de la part des soignants un énorme travail d’explication. Même si le mécanisme du cancer, même si les stratégies thérapeutiques sont compliquées, il me faut simplifier, trouver les mots pour que ma patiente comprenne le chemin que je lui propose et accepte de partir sur cette route qui peut être longue et difficile. Car des embûches dans ma spécialité, il y en a : annoncer l’ablation d’un sein, annoncer une chimiothérapie, gérer les effets d’une hormonothérapie …

Mais quel bonheur de revoir années après années, toutes ces patientes me racontant leurs vies avec leurs aléas mais avec un sourire de bonheur de ne me revoir que l’année suivante. Et c’est cette énergie qui efface la fatigue de mon extraordinaire métier. Juste retour de la vie pour que celle-ci continue.

J’écris ce post dans le train du retour de Normandie et je reçois un message d’une de mes patientes guérie d’un cancer du sein, puis d’un cancer de l’utérus, me remerciant non seulement de la prise en charge de ses cancers, mais aussi de mon accompagnement dans sa Covid. Oui la cancérologie est une discipline globale ou l’humain reste au centre de sa préoccupation.

A travers le livre « On se revoit le mois prochain » paru en 2018, écrit avec ma patiente Elisabeth de La Morandière, journaliste de profession, nous livrons un témoignage unique sur le cancer du sein, de l’annonce de la maladie à la rémission, aux partages tour à tour de nos ressentis, nos peurs et nos espoirs.

Alors ensemble on continue…

Crédit Photo : Nathalie COURAU-ROUDIER : https://www.nathaliecourau.fr/

https://livre.fnac.com/…/ELISABETH-LA-MORANDIERE-DE-On…

ttps://www.amazon.fr/dp/B07D4ZPMQ4/ref=cm_sw_r_fa_dp_jzdQFbGYWVW49fbclid=IwAR1xJu2IHlOWtaJj5HxURZHuNjwUqk5pIlDjKVnQ08MrcfhGp-0PooRvXI4

Christian

Christian

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Christian

Date de publication du témoignage :

RDV avec Christian (Gelos- 64). En dialoguant avec ses deux cancers, il a beaucoup appris sur lui et s’est reconverti pour devenir coach intégratif.

J’ai 61 ans, suis papa d’un garçon de 8 ans et marié depuis 12 ans. Je me suis beaucoup entraîné, comme chercheur, ingénieur conseil et médiateur, car je voulais savoir : qu’est-ce qui est commun à tous les Hommes.
Cette question me suit (ou poursuit ?), depuis l’enfance. Je pensais trouver des éléments de réponse mais, en fait, j’en suis resté à distance.
Finalement, depuis 2015, c’est en dialoguant longuement avec mes deux cancers, en écoutant ce qu’ils avaient à me dire sur moi, sur ma trajectoire de vie, que j’ai fini par trouver ce que je cherchais.

Le premier, un lymphome, m’a dit comment l’anxiété et le stress, devenu chronique, m’avaient conduit vers l’épuisement puis la maladie.
Le second, un cancer du rein, m’a dit que retenir ce que j’avais à exprimer, mes émotions comme mes mots, pouvait me ronger de l’intérieur, qu’il fallait que tout cela circule, s’écoule, pour retrouver le sens de la vie.

Au cours de ma reconversion, pour devenir coach intégratif (corps et esprit, vie professionnelle et vie personnelle), notamment pendant l’écriture d’un livre sur mon expérience, j’ai fini par comprendre comment je fonctionne individuellement, mais également, en tant qu’être humain, comment mon passé était en train de me priver d’avenir, comme passer d’un lien d’attachement insécure à un amour de soi stable et réjouissant.
Partant de ces découvertes, j’ai fini par voir où s’enracine ma confiance pour avancer, entreprendre, créer encore, etc…
Depuis, je m’applique à être un « Révélateur de sens », en accompagnant des personnes épuisées ou désorientées, avec l’objectif qu’elles trouvent l’énergie et les moyens de s’ouvrir un chemin qui ne passe pas / plus à côté de leur vie.

C’est passionnant et je fais de mon mieux pour transmettre ou en témoigner !
https://www.facebook.com/groups/RechoisirSensVie/
https://www.facebook.com/potentielshumainscoaching/videos/611598662598824/UzpfSTEwMDAyODUxNTM0OTc2MTpWSzo5ODcwNDI3MDgzNTgxOTg/

Jérôme

Jérôme

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Jérôme

Date de publication du témoignage :

RDV avec Jérôme (Vaires sur Marne – 77). Pour tordre le coup à la réalité rendre sa colère constructive, il dessine sur le cancer du sein de sa femme et ses récidives.

Il y a six ans, ma femme a eu un cancer du sein et pendant un an, sans m’en rendre compte, j’ai cessé de dessiner. Nous étions deux. On était devenu trois.
Une vie ne suffit pas pour être en colère, alors il a bien fallu rendre cette colère constructive.

Sans trop y réfléchir, ça s’est imposé : le trait allait (devoir) tout raconter, tout violenter. J’ai repris mon crayon. Les premiers dessins ont été laborieux et maladroits. Je ne savais pas si je devais rester dans la réalité ou non, si je voulais vraiment en faire un témoignage précis, méthodique, clinique. Et puis non, il fallait que ça nous ressemble : tordre le coup à la réalité à grand coup de surréalisme. Sans limite. Mais avec du sens. J’ai commencé à remplir un carnet, puis un deuxième, un troisième et encore quelques autres… sans savoir si cela allait aider ma femme ou bien l’emmener plus bas.

Elle y a totalement adhéré. Chaque nouveau carnet était pour elle une émotion, une surprise, une attente. Des dessins au trait noir, épuré, sans texte où le sein est devenu une obsession sous toutes ses formes, et qui finiront par devenir un livre, « Tout finira par rentrer dans le désordre » (éditions Le Monte en L’air – 2017).
A la suite de ces dessins, j’ai commencé à réaliser des sculptures, toujours dans un esprit surréaliste et j’ai créé un site : nomdunsein.

Malheureusement, fin 2017, ma femme a eu une récidive. D’autres dessins sont arrivés, dans un autre style, sous une autre forme : des petits personnages avec de la couleur et des textes, pour illustrer les phrases idiotes qu’on entend au sujet de la maladie. Une ironie et un humour noir se sont invités dans l’aventure. Autant y aller, autant se marrer, mordre et rester vivant.
Ma femme s’est prise au jeu et a participé au texte, à la relecture. Faute de trouver un éditeur, malgré des retours positifs mais « un sujet pas assez grand public », je me suis lancé dans l’autoédition pour publier « Joyeuse Dérive » (éditions Lulu.com – 2019).
Une nouvelle récidive est arrivée fin 2019, plus féroce encore. Je ne sais pas quel dessin y répondra mais modestement, l’art, « notre art », fait partie de cette aventure. Est-ce l’instinct de survie, une ironie douce-amère, un hymne à l’amour ou un tout en un artisanal pour dire que nous sommes, malgré tout, toujours vivants ?
https://nomdunsein.tumblr.com/
https://joyeusederive.tumblr.com/
https://livre.fnac.com/…/Jerome-Jacobs-Tout-finira-par-rent…

Claude

Claude

Photo de Claude

Claude

Date de publication du témoignage :

RDV avec Claude (Champigny sur Marne). En traitement pour une récidive, il a décidé d’être bénévole dans un Centre Covid pendant le confinement

Suite à un cancer testiculaire métastatique en 2018 et une chimiothérapie assez intense pendant 9 semaines, j’étais en rémission depuis 16 mois. Même si j’ai toujours eu une fibre altruiste et engagée depuis très jeune, je voyais ma vie sous un autre angle. Je me sentais privilégié de faire toujours partie de ce monde des vivants, mais en sachant qu’il fallait que je pense plus à moi.

Puis le 6 février 2020, on m’annonçait qu’un syndrome myéloprolifératif me touchait, un cancer du sang et de la moelle osseuse, différent du cancer que j’avais connu. Une nouvelle chimiothérapie s’imposait à moi, moins violente et différente que la précédente, à prendre au long terme comme pour une maladie chronique. Je me suis dit encore plus qu’il fallait que je pense à moi, bien plus qu’avant en me privilégiant.

Et dans l’intervalle est arrivée cette crise du Coronavirus.
J’étais là, confiné, à attendre sans rien faire… Était-ce ça privilégier ma vie et penser à moi ? Ce n’était pas possible pour moi. Quel sens avait ma vie à attendre pendant que des gens mourraient, que nos services soignants et ses personnels étaient à la peine ? J’ai donc refusé d’être attentiste et malgré les risques, m’engager comme réserviste civile en volontariat bénévole pour aller aider les soignants, dans une nouvelle unité de réanimation Covid 19 dans le Val de Marne.

C’était dur pour mes proches que je fasse passer la vie des autres avant la mienne. Mais comme je me sentais bien malgré mon traitement et que mes bilans étaient bons, pourquoi ne pas y aller ? Je me suis mis bénévolement au service de l’hôpital, sur une mission de coursier-logisticien, afin de soulager infirmièr(e)s et aides soignant(e)s à faire les transferts de prélèvements dans les différents laboratoires, faire le lien avec la pharmacie, avec l’établissement français du sang, les liaisons administratives avec les urgences et malheureusement, la salle mortuaire, ainsi que les liaisons urgentes avec le magasin hôtelier et les cuisines.

En binôme, nous sommes arrivés à parcourir 18 km dans les couloirs de l’hôpital et ses services, sur une mission de 7 heures. Comme quoi mes jambes, nos jambes, sont utiles aux soignants pour qu’ils se concentrent sur les patients à lourde pathologie Covid.

Voilà, c’est le sens que j’ai voulu donner à ma vie pendant ce confinement avec mon cancer.

Kévin

Kévin

Kévin

Date de publication du témoignage :

RDV avec Kévin (Pau – 64). Il tient la promesse faite à sa Maman, emportée par le cancer : il a écrit un livre et créé une association d’aide aux personnes en traitement.

Je traversais une vie paisible, faite d’insouciance et de loisirs comme beaucoup d’étudiants de 19 ans. En plus d’être fils unique, j’avais la chance d’être couvert de cadeaux et de beaucoup d’amour. Mon avenir était tracé, joyeux et serein, et je n’étais nullement préparé à ce qui allait m’arriver, nous arriver, à ma famille et moi.

Malheureusement, un accident dramatique nous a touché de plein fouet : une simple erreur médicale a entraîné le décès de ma grand-mère. J’étais bien loin d’imaginer que cette perte allait entraîner une bataille impitoyable, le combat d’une vie, notre vie, ma vie…
Voilà comment tout a commencé… une perte tragique a entraîné un second combat : celui de ma maman.

Aujourd’hui cela fait presque quatre ans qu’elle nous a quittés et cela va faire bientôt deux ans que j’ai décidé d’écrire notre histoire dans un livre : « Amour Maternel ». Celui-ci est un hommage destiné à ma Maman, emportée bien trop tôt par un cancer, et à toutes les personnes touchées par cette maladie.
Vous vous en doutez, son départ a été un véritable choc mais son combat, une véritable révélation.

L’écriture s’est présentée à moi comme étant une nécessité, un moyen d’extérioriser mon chagrin.
Avec le temps et grâce aux ventes de ce livre, j’ai pu créer une association portant le même nom : « Amour Maternel ».

Celle-ci a pour objectif de financer de la socio-esthétique aux femmes et enfants atteints du cancer. Nous leurs offrons, via des ateliers, des turbans, des franges, et des produits cosmétiques entièrement adaptés à leur traitement.

Si je fais tout ça, c’est par ce que j’ai fait une promesse à ma Maman : celle de continuer son combat contre le cancer.
Alors aujourd’hui, je suis fier de porter et de défendre ce projet. J’espère que l’association ne cessera de grandir. Cela permettra de financer toujours plus de produits de bien être aux personnes passant par cette parenthèse désenchantée qu’est le cancer… Personne ne devrait avoir à avancer de l’argent pour garder cette confiance en soi qui peut être affaiblie par la maladie. Personne !

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