Laurence

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Date de publication du témoignage :

RDV avec Laurence (Chambéry). Elle a décidé de mettre des mots sur l’expérience du cancer (Schmurtz) et a raconté L’odyssée d’une Penelope.

J’ai appelé Schmurtz le cancer que j’ai croisé.

Si je voulais être provocante, je dirais : « Merci Schmurtz ».

Celles et ceux qui ont dépassé le stade de la colère me comprendront.

Car si je suis passée par le déni et la rage, si j’ai crié à l’injustice et lancé des «pourquoi» à l’Univers, en pleurant recroquevillée dans ma salle de bain, je n’ai jamais cru que j’étais maudite, punie ou que la vie me jouait un sale tour.

Au contraire.

Je me suis dit, après les cris et les larmes, que Schmurtz venait m’alerter, me dire quelque chose d’essentiel, de vital, au sens premier du mot.

Car s’il n’avait pas tiré cette sonnette d’alarme pour me dire que je faisais des choix qu’une partie de moi n’avait pas envie de suivre, que j’entretenais des relations dans la douleur, sans me respecter, par peur de n’être pas aimée, approuvée, soutenue ; et du coup, que je passais à côté de mes désirs profonds, de ce que j’avais besoin d’exprimer sans oser le faire, alors… je n’aurais peut-être pas pris conscience de cette distorsion et j’y aurais laissé ma peau.

Alors, oui, il y a eu un avant et après Schmurtz et ce qui distingue les deux, c’est la conscience qui a grimpé une marche.

Est-ce qu’après c’est plus confortable ? Pas toujours.

Car là où j’avançais en mode automatique, sans me poser de question, juste parce qu’il faut « gagner sa vie » (quelle expression absurde quand j’y pense, je n’ai pas besoin de la gagner puisque je vis, en revanche, ce que j’en fais, ça, c’est toute la question !), je peux décider désormais de continuer comme avant ou d’agir autrement.

Ce pouvoir de décision n’est pas si facile à admettre car ça me rend plus responsable de ce qui m’arrive. Or parfois, j’avoue, c’est tellement plus léger de penser que c’est à cause de la météo, de mon voisin, de ma mère…

Entrer en soin a été comme visiter Mars, la découverte d’un univers, celui des hôpitaux, avec un peuple vêtu de blanc, marchant en crocs, des murs aseptisés, des décors qui n’en sont pas. Combien de fois me suis-je dit que cette forme d’anonymat, d’uniformité, de lissage ne m’aidait pas à aller mieux ! Alors j’ai pris le parti de vivre cette traversée de cancer comme une aventure : observer les faits, les lieux, les personnages, décoder leur langage, observer comment je me crispais sur une attitude, un mot.

Cette rencontre du troisième type a confirmé que je ne souhaitais pas m’attarder dans ce monde. Je réalise que ma vie ne se limite pas à être en « bonne santé » mais que je me suis trop souvent « foutu de la gueule » de mon corps, ce vaisseau spatial si magnifique. Je lui ai demandé de suivre mes décisions. Or, la seule manière qu’il avait de dire qu’il n’était pas d’accord, c’était de mettre un grain de sable dans les rouages.

Les traitements ont été confrontants. J’ai bizarrement plus tremblé devant la radiothérapie que devant la chimio. Les appels au calme des soignants ne changent rien à mon agitation intérieure. Un classique de conseiller à quelqu’un qui a peur : «N’aie pas peur !», comme si ça suffisait à anéantir la tempête qui gronde.

Ces réflexions, je les ai écrites pour évacuer mon stress. J’ai même réussi à en rire. Cela a d’abord pris la forme de vidéos sur YouTube : inimaginable avant Schmurtz (voir ça pince sans rire). Puis, parce que j’ai vécu 30 ans de presse écrite, j’ai voulu un livre illustré pour donner cette approche immédiate, gagner en légèreté dans ces périodes de drama. Ces réflexions sont à mes yeux ce qui nous relient dans notre humanité. 

Peu importe la tuile, qu’elle s’appelle cancer ou tout autrement, une épreuve nous incite à chercher des ressources que nous ne soupçonnions pas. Et à réaliser à quel point nous sommes bien plus grands et forts que nous le croyions.

Ce voyage est raconté dans L’Odyssée d’une Pénélope qu’a illustré PrincessH avec un talent fou. Je suis heureuse de le partager car il reprend modestement les paroles des sages : « Connais-toi toi-même », « Ose savoir » … Il invite à trouver la wonderwoman qui sommeille en soi.

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Pauline

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Pauline

Date de publication du témoignage :

RDV avec Pauline (Le Vernet – 31). Avec ses amies, elle a créé une association de fabrication de bonnets-turbans réalisés à partir de tissus de récupération. Ou comment allier environnement, entraide et bienveillance.

Originaire de la campagne carcassonnaise, j’ai migré vers la ville pour débuter ma carrière professionnelle. J’ai vécu pendant des années au centre-ville de Toulouse, une ville que j’aime beaucoup. Puis j’ai eu envie de renouer avec la nature, prendre le temps, faire pousser mes légumes dans mon jardin, voir grandir mon enfant dans un environnement plus calme et serein…

J’ai déménagé à la campagne, avec mon mari et ma fille de 5 ans. À notre arrivée, nous avons très rapidement fait la connaissance d’une petite voisine de 8 ans qui n’allait jamais à l’école et qui est devenue notre invitée quasi quotidienne. Une petite Constance, qui rêvait de voyager dans l’espace, atteinte d’une leucémie et qui est partie rejoindre les étoiles deux ans plus tard. L’apparente tranquillité de la campagne n’est pas épargnée par ces drames.

Après avoir rejoint, en tant que membre du bureau, l’association de soutien « Constance, la petite guerrière astronaute » pour l’accompagner, elle et sa famille, jusqu’au bout, j’ai eu envie par la suite de me lancer dans un nouveau projet qui aille dans le sens de mes convictions : respect de l’environnement, entraide, bienveillance.

Autour de nous, j’ai vu combien chaque famille pouvait être touchée par le cancer. Comme je m’adonnais de plus en plus à la couture pour faire moi-même mes vêtements, j’ai pensé que je pourrais apporter mon aide à travers mon humble savoir-faire et en faire profiter des personnes qui pourraient en avoir vraiment besoin pour se sentir mieux dans leur lutte contre la maladie.

J’ai donc créé l’association « Les bonnes étoiles » (comprenez aussi bonnets en toiles). Le but : fournir gratuitement aux personnes en traitement de chimiothérapie des bonnets-turbans réalisés à partir de tissus de récupération. Ou comment allier mon envie d’aider avec mes convictions sur l’écologie. J’ai demandé à certaines de mes connaissances proches/amies si elles voulaient me rejoindre dans l’aventure. Et c’est avec quatre super nanas habitées par les mêmes valeurs, que nous avons lancé l’association en septembre 2020, prêtes à agir, telles les 5 doigts de la main, ou les 5 branches de l’étoile.

Chacune apporte un vrai plus, on se complète : couture, communication, démarches, gestion. L’association nous a permis, au passage, de mieux profiter les unes des autres, parce que dans le quotidien on n’a pas toujours le temps de prendre des nouvelles ou de se voir. Grâce à l’association, on n’a jamais été aussi proches, et pourtant l’une d’entre nous vit à Bordeaux et l’autre à Lavaur dans le Tarn. Donc une belle aventure sur le plan humain également. Sans compter toutes les rencontres qu’on a pu faire jusqu’à présent et les personnes qui nous soutiennent !

On espère apporter une toute petite pierre à l’édifice dans cette cause qui nous tient à cœur. L’une des bonnes étoiles a vu son père emporté par un cancer l’an dernier. Moi-même j’ai vécu l’annonce soudaine du cancer de mon mari ces derniers mois. Un coup du sort on ne peut plus à propos, mais qui finit par étonner de moins en moins malheureusement. Nous sommes toutes et tous concernés par ce mal potentiel qu’il faut combattre ensemble.

L’association a noué des partenariats avec la Clinique d’Occitanie à Muret et Beauté Santé du Cheveu, l’institut capillaire de l’Oncopole de Toulouse. Nous travaillons à nous faire connaître, car si nous sommes basées au Vernet, dans la campagne toulousaine, nous envoyons nos modèles partout en France. Et nous souhaiterions que toute personne qui aurait envie de nos bonnets gratuits puisse en profiter.

Nous vous invitons à nous suivre et à relayer autour de vous, afin que vos sœurs, mères, filles, tantes, cousines, voisines, collègues qui sont touchées puissent nous connaître et faire appel à nous si elles le souhaitent.

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