Antoine

Antoine

Antoine

Date de publication du témoignage :

RDV avec Antoine (Bordeaux). Il court, il court, il court… Toujours plus vite. Contre le lymphome et pour l’espoir !

J’ai 24 ans. Je suis sous-officier dans l’armée de l’air, triathlète ironman et marathonien. Il y a un an, les médecins m’ont diagnostiqué un cancer du système immunitaire.

J’étais en Afrique : une « boule » s’est déclarée au niveau de ma clavicule droite. A mon retour en France, en plein entraînement pour le marathon de La Rochelle, suite à une batterie d’examens dont une biopsie ganglionnaire, j’apprends que je suis atteint d’un lymphome hodgkinien de stade 2. Je sais ce que ça veut dire : chimiothérapie, radiothérapie, mais certains médecins rajoutent même : « le sport vous pouvez oublier ! ».
Impossible pour moi ! Je pars pour passer sous la barre des 3h à La Rochelle, trois jours après avoir appris que oui : j’ai un cancer, et alors ?
2h59’33’’ devant ma famille, quel bonheur !
Ça restera peut-être le record de ma vie car après tous ces traitements, je ne pourrais sûrement pas courir plus vite, ni avoir ces victoires dont je rêve.

Me voilà parti pour anéantir cette saloperie. Je contacte l’association France lymphome espoir pour courir sous leurs couleurs. Je vais avoir 6 séances de chimiothérapie et 17 séances de radiothérapie.
La première chimio a lieu quelques jours avant Noël. Pas de sport pendant 6 jours, le temps de la cicatrisation du PAC, puis des tests footing légers : de superbes sensations, j’élimine les effets secondaires, plus de nausées.

J’ai trouvé un allié pour bien vivre ce combat : le sport.

Au fur et à mesure du traitement, j’augmente progressivement, à l’aide de mon coach, mes doses de sport jusqu’à 2 voire 3 séances par jour, essentiellement en vélo et en course à pied.

Mes cheveux, que j’avais rasés après l’annonce du médecin, repoussent tranquillement. Au premier scanner, après 6 semaines de traitement, la maladie a disparu. Le corps médical décide de poursuivre le traitement jusqu’à la fin, pour limiter les risques de récidive.
Durant ce parcours, je bats mes records sportifs sur 5km, 10km, half-ironman, et j’ai le bonheur de courir avec toute ma famille à Albi sous les couleurs de France lymphome espoir. Ce sont beaucoup d’émotions !

Rémission totale annoncée le 14 mai dernier. Quelques instants après, je me suis inscrit à un ultratrail au Pérou qui aura lieu début décembre.

Je suis en forme mentalement et sportivement. Je suis meilleur qu’avant, plus rapide, plus fort. Mes premières victoires arrivent et les podiums s’enchaînent.
Je vais battre encore tous mes records personnels pour prouver qu’il y a une vie après le cancer. Objectif 2h50 au marathon de Barcelone.

Heureux quand je me lève le matin, je ne m’embête plus pour des bêtises. J’ai juste envie de sourire à la vie et de profiter. J’ai vaincu un cancer, désormais je cours contre le lymphome et pour l’espoir!

👉 https://www.facebook.com/profile.php?id=100006325330365
👉 https://www.facebook.com/Francelymphomeespoir/

Jennifer

Jennifer

Jennifer

Date de publication du témoignage :

RDV avec Jennifer (Missillac). Après sa mastectomie, elle décide de se lancer dans un road-trip de Nantes à Biarritz, en vélo, en mai 2020.
Je suis maman d’un garçon de 5 ans et d’une petite fille de 18 mois, dont je partage la garde avec le papa. Esthéticienne depuis dix ans, mon rythme de vie est comme beaucoup de mamans célibataires, soutenu : les enfants, le travail, les sorties,… Une vie bien remplie.
Fin mai 2019, quelques jours après mes 31 ans, la personne qui faisait partie de ma vie à ce moment-là découvre une masse dans mon sein droit. Je ne m’affole pas mais je consulte sans trop tarder. Je fais partie de ces familles avec « antécédent » : en novembre 2017, c’est à mon papa que l’on a diagnostiqué un cancer du sein.
Pas de stress chez moi. Au contraire, je me dis que dix-huit mois après mon papa, et à seulement 31 ans, ça serait fou que cela m’arrive. Mon médecin me prescrit échographie et mammographie. Je me rends au rendez-vous très sereine, c’est pour moi une simple formalité.
Ma sérénité disparaît rapidement lorsque la radiologue m’annonce qu’il va falloir faire une biopsie. Nous sommes alors mi-juin. Onze jours interminables plus tard, le verdict tombe : carcinome canalaire in situ de haut grade. Je rencontre une onco-chirurgienne à l’ICO (Institut de Cancérologie de l’Ouest – Nantes). Elle m’explique que je vais devoir subir une mastectomie totale. Elle est optimiste : il n’y aura peut-être pas besoin de protocole de soin à suivre.

Je passe par tous les états psychologiques possibles entre ce premier rendez-vous et mon hospitalisation : un jour angoissée, le lendemain confiante. Et si je ne m’en sortais pas? La perte de mes cheveux, je ne peux pas l’imaginer. L’autodérision le matin, les pleurs le soir. Je ne me sens absolument pas malade. Je vais entrer à l’hôpital en pleine forme. Le coté sournois du cancer, c’est de n’avoir aucun symptôme. Et je vais ressortir avec la maladie en moins, mais elle aura emporté avec elle une partie de ma féminité.

L’intervention a lieu en juillet 2019. J’ai fait le choix de la reconstruction immédiate par prothèses.
Les jours qui ont suivi, la douleur physique a été compliquée à gérer. Et s’y ajoute la douleur psychologique, avec la découverte de ce nouveau corps. Début août les résultats sont là : je n’aurai pas besoin de protocole de soin, la mastectomie aura été suffisante.

Le plus dur est derrière moi ? Je reprends ma vie d’avant ?
Non. Le plus dur commence à ce moment même. Réaliser et accepter cette tempête qui s’est abattue sur ma vie de jeune femme, de jeune maman. Au fond de moi, j’ai une certitude : mon parcours, mon histoire familiale doivent être porteurs d’espoir pour ces hommes, ces femmes qui se battent contre cette maladie. Je veux aussi prouver à ce cancer qui a voulu me mettre à terre que je suis encore plus vivante qu’avant!

Avec ma meilleure amie, infirmière, qui m’a accompagnée et soutenue depuis le début, nous cherchons comment ensemble mettre tout ça à profit… Un projet fou voit le jour : un road-trip pour nous dépasser, effectuer les 700 kms qui séparent Nantes de Biarritz, à vélo. Départ le 29 mai 2020!

Nous créons l’association « 2 mains ensemble », pour nous permettre de sensibiliser au cancer du sein chez la jeune femme et chez les hommes, et récolter des dons pour l’ICO mais aussi pour l’association Généticancer. On peut nous suivre dans la préparation du projet sur les réseaux sociaux, et nous aider avec la cagnotte en ligne. Nous sommes aussi à la recherche de sponsors, d’entreprises sensibles à la cause, au projet de deux jeunes mamans prêtent à tout affronter dans la vie.

Mon souhait le plus profond est que chaque guerrier et guerrière puisse, à travers notre projet, se projeter dans l’avenir. Car il y a un après ! Il faut se battre et ne rien lâcher.
C’est aussi un hommage à tous ceux et celles qui se sont battus et ne sont plus là aujourd’hui.

👉 Instagram : @2maisensemble
👉 https://www.facebook.com/2mainsensemble/
👉 https://www.leetchi.com/c/2-mains-ensemble…

Marcela

Marcela

Marcela

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marcela (Bons en Chablais). Elle transmet son expérience et son dynamisme au sein de l’association Hope.

J’ai commencé à sentir qu’il y avait un problème dans mon corps fin 2015. J’avais 32 ans, jeune, sans antécédent dans la famille. Les médecins n’ont rien vu malgré mes plaintes.
Je me souviens très bien. Fin juin 2017, lors d’une consultation avec le gynécologue, j’ai essayé à nouveau de dire que j’avais quelque chose au sein droit. En vain. J’ai été à peine palpée et ai entendu « c’est comme ça » ! Je me sentais limite hypocondriaque. Je me suis dit que ça devait vraiment être dans ma tête !

C’est lors du contrôle des prothèses mammaires que le chirurgien a vu que la droite était remontée, et que j’avais effectivement une masse dans le sein. Il m’a prescrit une mammographie et m’a dit de «ne pas attendre 6 mois pour la faire ».

Christophe, mon mari, a toujours dit que le 7 était son numéro de chance… Je crois qu’il avait raison car le radiologue m’annonçait le 07/07/17 ce que je savais depuis un an et demi ! Il ne m’a pas laissée repartir avant d’avoir un rendez-vous pour une biopsie et un PetScan. C’était le début des vacances d’été, donc difficile d’avoir une place rapidement. Ça a été les 2 semaines les plus longues de ma vie car là, je ne connaissais pas encore l’ampleur de la maladie.

J’ai annoncé la nouvelle à Christophe, mais pas aux enfants, 7 et 11 ans à l’époque. La plus grande a vu que quelque chose n’allait pas et m’a dit avoir rêvé que j’avais un cancer !! Woooowww !! Mon cœur était comme lacéré mais je ne lui ai rien dit. Je voulais attendre le résultat de la biopsie.
Les examens ont confirmé un carcinome non métastatique.

Après la première opération en août 2017, j’ai appris que j’allais devoir en subir une deuxième car la maladie avait déjà atteint les ganglions. A chaque nouvelle, j’avais l’impression de voir diminuer mon espérance de vie. Je ne pouvais pas y croire. J’étais jeune, pleine de vie, et voulais voir grandir mes enfants, connaître mes petits enfants !
Après la deuxième opération, on m’a annoncé le protocole : 6 séances de chimiothérapie et 5 semaines de radiothérapie. Dès le début du traitement, j’ai décidé de me raser la tête. Je pensais que ce serait trop dur de voir tomber mes cheveux.

La Marcela désespérée, dévastée, a laissé place à une « super » Marcela avec une force incroyable ! Malgré la perte des cheveux, sourcils et compagnie, la peau toute pâle et avec 10 kg en moins, j’ai bien vécu le protocole. En presque 9 mois de traitement, je n’ai pleuré qu’une fois.
Une organisation militaire a été mise en place par ma mère, ma sœur et mon mari qui ont toujours été à mes côtés. Mes enfants, ah ils ont été merveilleux !

Aujourd’hui, en rémission, je vois la vie avec plus de légèreté et me considère beaucoup plus heureuse qu’avant. Je me sens la plus forte ! Actuellement, je partage mon parcours au sein de l’Association Hope, qui m’a beaucoup aidée pendant et après le traitement.

Mon but est de servir d’inspiration et de résilience pour montrer qu’il est possible de se reconstruire et de rebondir après un cancer.

👉 https://www.facebook.com/marcela.donati.37
👉 https://www.facebook.com/associationhope/

Déborah

Déborah

Déborah

Date de publication du témoignage :

RDV avec Déborah (Montauban). En rémission d’un cancer très rare, elle a choisi d’aider et partager avec les autres à travers l’écriture d’un livre.

J’ai 49 ans et le cancer a frappé à ma porte en 2016. Comme la plupart de ceux qui sont passés par cette épreuve, j’ai pris une sacrée claque quand on m’a annoncé que j’avais une tumeur. Tout a commencé par une douleur lancinante dans le genou gauche à l’automne 2015. Les mois passaient et la douleur devenait de plus en plus insistante jusqu’à devenir totalement insupportable. Une IRM a révélé alors que j’avais un leiomyosarcome intra-osseux. Il s’agit d’un cancer rarissime pour lequel il n’existe pas de protocole. Heureusement pour moi, on m’a mise entre les mains des meilleurs, notamment le chirurgien qui m’a opérée et l’oncologue de l’Oncopole de Toulouse.
Je suis donc entrée dans ce tunnel sombre de la maladie où la moindre ombre terrorise et il a fallu avancer. La chimiothérapie était très dure, très dense. Il s’est passé une chose incroyable : j’ai découvert en moi une source intarissable de force, de courage, de résilience. J’ai mis au point ma propre stratégie pour tenir, avancer en fixant le point de lumière au bout de ce tunnel.
Il y a eu des doutes, des épisodes de souffrance physique qui ont brisé mon corps mais jamais mon mental.
Ce n’était pas facile car mon couple, déjà fragile, subissait de plein fouet le travail de sape de la maladie. La méditation a été un soutien constant ainsi que l’amour de ma famille dans lequel je n’ai cessé de baigner, et sans lequel je n’aurais pas aussi bien tenu la distance.
J’ai par la suite subi une lourde intervention où on a enlevé une partie de mon quadriceps et placé une prothèse massive de reconstruction.
Sept mois de rééducation intense en centre ont suivi. Sept mois à serrer les dents, pleurer face à la souffrance. Sept mois à partager aussi avec tous mes frères d’armes du centre.
Aujourd’hui, toujours en rémission, je n’ai jamais été aussi heureuse, épanouie et confiante en l’avenir. J’ai trouvé les réponses à toutes mes questions existentielles. Je me suis trouvée et sauvée. Tout ce cheminement intérieur et dans la maladie, j’ai eu à cœur de le coucher sur le papier. Au départ c’était davantage une thérapie personnelle mais progressivement j’ai réalisé que toutes ces découvertes, ces petits trucs que j’avais mis en place, toute cette introspection positive, je ne pouvais pas le garder pour moi. Je voulais aider et partager.
Et c’est ce que j’ai fait avec « La Révélation du Tsunami », qui vient de sortir au format numérique sur la plupart des grandes librairies en ligne (Amazon, Cultura, La Fnac). J’en ai déjà des retours qui me donnent beaucoup de joie car visiblement cela aide vraiment et c’était le but.
Petite précision : l’argent de la vente sera en partie reversé à La Ligue Contre le Cancer.
L’espérance et la compassion sont les plus puissantes des armes. N’en doutez jamais !

https://www.linkedin.com/in/blanc-deborah-171135175
https://www.librinova.com/…/debo…/la-revelation-du-tsunami-2

Cécile

Cécile

Cécile

Date de publication du témoignage :

RDV avec Cécile (Paris). Elle a créé l’association Skin pour aider les femmes à se reconstruire à travers l’art, se projeter à travers le beau.

J’ai toujours su que j’aurai un cancer. Mon père étant parti trop tôt à cause de cette maladie, j’avais été si choquée que je m’étais convaincue que je devrais un jour faire comme lui et affronter ma pire peur.

Je n’ai donc été ni étonnée, ni révoltée, lorsque le diagnostic a été posé, l’année de mes 40 ans. Bien sûr, après l’acte chirurgical (double mastectomie et annexectomie prophylactique), je me suis demandé dans quelle mesure je redeviendrais un jour une femme.
Pour autant, je ne me suis jamais sentie aussi légère que pendant cette année de traitements. Dans cet entre-deux surréaliste, délestée de mes cheveux, de mes kilos, de ma fidélité au devoir filial et de mes seins, je me sentais à l’abri des regards. J’ai appris à lâcher-prise, à me faire confiance et à accompagner le mouvement de la vie. J’existais enfin, j’étais libre. Les oncologues s’occupaient de me garder en vie, la famille et les quelques amis faisaient le reste.

Arrivée au terme de cette année, je me souviens que les médecins m’avaient mise en garde « Attention au phénomène de la Blouse Blanche ! ». Cela me faisait sourire. En deux mois, je crois bien avoir rattrapé dix années de sorties au théâtre, au cinéma, au restaurant. J’étais avide de vivre et de vivre à toute allure. Ce fut sans compter avec le double effet du traumatisme qui me revenait en boomerang et de la ménopause chirurgicale, aussi soudaine que violente. Très rapidement, j’ai décompensé. Ne dit-on pas qu’après la bataille on compte ses blessures ?

J’ai sombré dans la dépression alors que le monde autour cessait de s’inquiéter de moi, persuadé que tout était derrière moi et redevenait « comme avant ». Mes journées n’étaient plus rythmées par les soins. Je me retrouvais seule avec moi-même, ma culpabilité et mes pensées noires. Perdue, éperdue. Je n’étais plus celle d’avant la maladie et ne le serai plus jamais. Mais je n’étais pas non plus celle d’après.
Je n’osais bien sûr m’en ouvrir à personne. De quel droit pouvais-je me plaindre ? J’étais en vie. Qui pourrait comprendre ce sentiment de déshérence ? Alors, je me suis recroquevillée et me suis retranchée du monde. Plongée en solitude. Pendant ce temps j’écrivais. Des billets d’humeur. Pour laisser parler mes émotions. Au fond de moi, je savais que cette traversée servirait au jour aux autres.

J’ai croisé le chemin d’une photographe, Karine Zibaut. Sensible à mon désespoir, elle a commencé à me photographier. Ces rendez-vous ont duré longtemps. La mise à distance de l’image m’a permis de me ré-inventer.
C’est ainsi que j’ai créé l’association Skin – la peau, la mue, la reconstruction psychique et émotionnelle. Ce cheminement artistique en binôme avec Karine avait été si puissant d’un point de vue thérapeutique que j’ai voulu le proposer à d’autres que moi, tous supports confondus. Qu’il s’agisse des arts plastiques ou des arts vivants.

L’idée : rendre les femmes co-créatrices de leur reconstruction, les sortir du marasme de la solitude, leur permettre de se projeter autrement et par le beau.

Skin, c’est l’œuvre d’un tandem créatif, chacun se nourrissant de l’univers de l’autre. Le temps passé ensemble est essentiel.

Skin restitue ensuite ces créations dans des lieux prestigieux (galeries, salles de mairie, scènes de théâtre…) puis expose les photographies des œuvres/performances dans les services hospitaliers, pour toutes celles qui commencent leurs traitements.

Skin, c’est l’histoire d’un cercle vertueux, où une femme se console, se répare, puis tend le relais à d’autres, qui font l’expérience de la traversée du cancer.

👉 www.associationskin.org
👉 https://www.facebook.com/associationskin/

Crédit Photo : Jenny Bardelaye