Danièle

Danièle

Danièle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Danièle (Épône – 78). Elle a participé au clip « La Bête » réalisé par Manon Darras.
Tout a commencé le 13 décembre 2017 lors d’une mammographie.
Verdict : 3 tumeurs sur le sein gauche. Tout s’est enchaîné : biopsie et marquage du ganglion sentinelle, puis 15 jours d’attente et d’angoisse. Résultats : cancer hormono-dépendant et ganglions touchés. Je m’effondre. Mes 3 filles ont peur. Elles ont 10, 18 et 19 ans. J angoisse de ce parcours inconnu et dur.
Le protocole est très lourd : mastectomie complète, neuf ganglions retirés dont deux touchés, chimiothérapie et radiothérapie. Je supporte bien les quatre premières chimios, mais je ne fais pas le protocole complet pour les suivantes car grosse neuropathie des pieds. J’ai perdu tous mes ongles et je ne sentais plus mes pieds… Fin du protocole en octobre 2018.

Plus de cheveux, plus de cils, plus rien. Le néant, l’angoisse, les pleurs, la douleur au quotidien. Je suis sous hormonothérapie pour 10 ans et je subis beaucoup d’effets secondaires. Je suis fatiguée et ma mémoire me fait défaut. Ma vie est chamboulée, je ne suis plus comme avant. Mon corps a pris 10 ans. Je suis diminuée par la douleur du traitement. J’ai 53 ans et je vis avec cette épée au-dessus de la tête et l’angoisse de me dire : « vais-je voir mes filles se marier ? » ou « serai-je grand-mère un jour ? » et je pleure …

Aujourd’hui, je suis suivie pour la douleur et je vais bientôt commencer une reconstruction mammaire. C’est une sensation étrange entre l’appréhension de la douleur et la joie de me dire que je vais redevenir « femme ». Le combat continue !

Le projet du clip de Manon Darras est venu très simplement : Manon et une amie de longue date qui m’a connue cheveux long, sexy et toujours souriante. Quand je lui ai annoncé mon cancer, j’ai lu l’inquiétude dans ses yeux. Elle m’a vue quelque mois après mon traitement, évidement amaigrie, sans cheveux, mais j’ai essayé d’être toujours sexy et souriante, et blagueuse… Je suis passée à sa boutique : on a parlé, déconné, rigolé de tout et de rien… Quelques jours plus tard, elle m’envoie un message me disant « waouuuh, tu as la pêche, tu étais belle est souriante quand tu es venue me voir » … Je lui réponds que je donne le change, que je n’ai pas le droit de baisser les bras pour mon mari et mes enfants, que je dois continuer à sourire et être belle pour eux, quand je suis avec eux, et que je pleure quand je suis seule dans mon bain…
Deux semaines après, elle m’envoyait le texte de « La bête ». Je me suis retrouvée dans chaque mot, elle avait su capter notre ressenti. Je lui avais donné l’envie de faire un clip sur ce texte, montrer que même malade on existe ! Et le projet était lancé !
Ce clip m’a fait ressentir la vie, la beauté. Je suis fière de moi, fière d’avoir osé montrer ma nudité en étant mutilée d’un sein.

Mon mari était présent et fier de me voir oser me confronter au regard des autres. Chaque jour qui passe est une victoire sur la maladie !

👉 https://www.youtube.com/watch…

 

Tia

Tia

Tia

Date de publication du témoignage :

RDV avec Tia (Moissac). Étudiante et passionnée de parachutisme, elle « fait sauter » les malades du cancer !

Je suis la fondatrice et présidente de l’association Maladie en Chute libre. J’ai 18 ans. Étudiante en hypokhâgne, je suis passionnée de parachutisme, de théâtre mais pas seulement !
Faire sauter en parachute les personnes atteintes du cancer ou en rémission… Une idée peu commune, chose que l’on ne cesse de me faire remarquer. Certes. Mais tellement plaisant.
Je suis parachutiste depuis l’âge de 15 ans. Mon premier saut, effectué le jour de mes 10 ans, m’a permis de comprendre la véritable définition de la liberté. Depuis ce jour, je n’avais qu’une idée en tête : le faire partager à des personnes ne pensant pas à la joie que ce pourrait être, et en particulier aux personnes en traitement pour un cancer.
Preuve que tout cliché existe réellement, c’est en me réveillant en sursaut au milieu de la nuit que j’ai eu cette idée. Papiers, recherches, documentation… Un mois après j’avais envoyé mon projet à la préfecture. Soutenue par Aude (merveilleuse trésorière !), ma mère pour les transports, quelques amies… Tout a pris forme en peu de temps.
La première sautante fut Sophie. Fous-rires après fous-rires, sauts après sauts, dossier après dossiers (parce qu’il en faut) nous voici à 12 sauts, et pleins d’autres de prévus !
Sauter en parachute c’est tout lâcher, tout laisser à 4000 mètres et lâcher prise. S’envoler vers ce que l’on aime. Et redescendre pour continuer ses batailles de tous les jours mais avec une force, une hargne, une joie presque. Véritable moment de suspension dans le vie’de.

https://www.leetchi.com/c/des-dons-pour-permettre-a-des-per…
https://www.facebook.com/maladieenchutelibre/

Valérie

Valérie

Valérie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Valérie (Orléans). Guerrière Chic et Rock, elle se dévoile dans un blog « vers un avenir plus doux ».

L’histoire commence en 2011. J’ai 36 ans, 2 enfants de 8 et 5 ans, un beau mari et un job sympa. La vie était tellement belle qu’on avait décidé de continuer dans notre lancée avec le projet d’un troisième bébé. Mais c’est à ce moment-là que les nuages sont arrivés dans notre vie ensoleillée.
Après une fausse couche de faux départ, un soir dans mon salon, je croise les bras et je ressens une petite boule sur mon nichon droit.
Après des semaines d’angoisse, je reçois un coup de fil au boulot me demandant de ramener mes fesses « illico » : « Madame, vous avez un cancer du sein infiltrant hormono-dépendant de grade 3. Ne vous inquiétez-pas, cela se soigne très bien… à condition qu’on vous enlève “rapido” le polichinelle du tiroir ».
J’étais enceinte de 8 semaines…
J’ai été très sage : j’ai accepté l’avortement thérapeutique, la tumorectomie, le curage axillaire, la chimiothérapie,… mais pas l’hormonothérapie. Je n’en pouvais plus, je voulais retrouver ma vie d’avant.
C’est à cette période que je me suis lancée dans l’écriture car j’avais besoin d’extérioriser mes états d’âme. Mais c’était très personnel, seule mon amie Caro lisait mes textes.
Lorsque j’ai repris le travail, j’ai tout arrêté. J’avais envie de faire comme si rien n’avait existé.
Mais en mars 2018, lors de ma mammographie annuelle de contrôle, tout s’est effondré : encore une drôle de boule au nichon droit : même endroit, même taille, même flippe. A l’annonce de cette nouvelle, mon amie Caro me demande comment je vais occuper ma vie durant cette croisade. Elle sait que j’ai besoin de projets pour me réaliser. Je lui réponds tout simplement que je vais me plonger dans mes deux passions : l’écriture et la photo.
Je lui envoie mon premier texte : elle se charge de le mettre en forme sur un blog en version privée pour que nos échanges soient plus faciles. J’ai alors l’idée de sélectionner toutes les photos que j’ai en noir et blanc et de les associer à mes textes. J’aime vraiment trouver le cliché qui résonne avec mes mots. Caro me suggère de présenter mon blog à mes proches. Elle est convaincue que mes mots sont utiles, pour me comprendre, et mieux m’aider.
Les retours sont émouvants et unanimes : « ValooCroft est née ». Si tu ne partages pas tes mots, c’est que tu es égoïste et que tu ne te rends pas compte que ton talent à toi, c’est de partager avec générosité.
J’ai arrêté de me demander si ce n’était pas horrible de raconter une vie de cancéreuse, de me dire : « et si je suis critiquée, je vais le vivre comment ? ».
Cela fait maintenant un peu plus de 18 mois que j’écris régulièrement des articles sur ce blog. Je suis toujours autant émue des retours qui sont de plus en plus nombreux. Ils me font du bien et chaque fois, je comprends que mes textes et mes photos soulagent d’autres peines en France et bien ailleurs.
Je continue donc à partager mes joies, mes peines, mes aventures, mes désillusions…

https://valoocroft.blog
https://www.facebook.com/Valoocroft/
https://www.instagram.com/valoocroft/

Georgia

Georgia

Georgia

Date de publication du témoignage :

RDV avec Georgia (Castelsarrasin). Photographe, elle organise des séances de sensibilisation au cancer du sein.

Je suis photographe. J’ai la chance, aujourd’hui, de n’avoir jamais été touchée par un cancer quel qu’il soit… Mais il parait que certains peuvent être héréditaires…
Ma grand-mère maternelle, Mamie Odette, décédée il y a maintenant plus de 2 ans avait eu deux cancers : celui des reins et celui des seins… Ce n’est pas ça qui l’a emportée ; mais elle a gardé des séquelles du cancer de la poitrine : elle a subi une mastectomie totale de l’un de ses seins… Et elle en était très complexée…
Je me rappelle lui avoir dit une fois : « Mamie, n’en aie pas honte ! Tu es en vie ! »… Mais j’imagine que c’est plus facile à dire qu’à faire…
Ma Mamie est décédée en mars 2017 des suites de la maladie d’Alzheimer… La seule « chance » que lui aura procurée cette maladie, c’est de ne pas se rendre compte que sa fille, Nicole, ma Tatie Nicole, soit morte 2 mois plus tôt des suites du cancer du sein…
Elle se l’ait traîné pendant des décennies ce foutu crabe !
Je ne sais plus le nombre d’années exactes mais pendant peut-être 20 ans : elle s’est battue pendant des années puis il y a eu rémission… On l’a oublié… Et il est revenu et a emporté Nicole…
Je pense à elles deux quand j’organise mes séances Octobre Rose…
Je les organise pour quatre raisons principales :
• sensibiliser le public sur ce que ça représente,
• 15 % des bénéfices sont reversés à l’association « Le cancer du sein, parlons-en ! »,
• j’avais envie de faire des photos glamour de femmes : nues, en lingerie fine, avec des « séquelles » de ce maudit cancer du sein… Les hommes peuvent aussi, s’ils se sentent solidaires, venir poser,
• j’ai toujours aidé… Aimé aider ! Quand je me suis lancée dans la photographie, j’avais déjà plein d’idées en tête de séances concernant des associations auxquelles je pourrais reverser un peu de mes bénéfices.
Je pense à toutes ces femmes qui se battent… À toutes ces femmes fortes ! Ces combattantes !
Battez-vous ! La vie, même si parfois est injuste, vaut la peine d’être vécue !

http://georgiacaps.fr/
https://www.facebook.com/georgiacapsphotographe/

Véronique

Véronique

Véronique

Date de publication du témoignage :

RDV avec Véronique (Toulouse). Son entourage touché par le cancer, elle refuse de rester
passive et lance une ligne de chapeaux, turbans,…

RDV avec Véronique (Toulouse). Son entourage touché par le cancer, elle refuse de rester passive et lance une ligne de chapeaux, turbans…

Je suis modiste. Pendant 15 ans, j’ai chapeauté les mariages parisiens, vu des robes de couturiers, des clientes élégantes qui s’apprêtaient à marier leurs enfants. Que du bonheur…

Parallèlement à tout ça, le cancer a frappé, sans prévenir, ma tante, 41 ans, ma copine Elisabeth 42 ans, ma marraine 52 ans, ma maman 64 ans et papa il y a 2 ans, le jour de la fête des pères.

Là, je me suis mise en colère face à cette impuissance, cette injustice. Je ne voulais plus être passive et surtout la passivité ça me fiche la trouille. J’ai décidé de mettre mon expérience de modiste au profit des femmes malades. Comment ? En créant une ligne de chapeaux, turbans et casquettes 100% fabriquées en France, 100% mode et 100% en coton écologique GOTS.

L’idée est de faire du seyant, super confortable. Etre chic et belle, sans un poil sur la tête, c’est possible. J’ai également mis au point, avec une perruquière posticheuse, un système de mèche, ou frange, que l’on peut fabriquer avec les cheveux des patientes. L’avantage c’est qu’on garde nos cheveux, naturels et doux. Les enfants peuvent les toucher.
Je cherche en effet à proposer des alternatives à l’alopécie qui ne polluent ni la santé, ni la planète. J’utilise des cotons, du lin, uniquement des matières naturelles. Pour l’été prochain je teste des teintures végétales.

Comme j’aime travailler en équipe, je fais fabriquer une partie de la production dans un ESAT : des personnes en situation de handicap aident des personnes malades. Et c’est une photo-thérapeute qui réalise tous les shootings pour mon site, avec des femmes en traitement au moment des photos.

Là où je prends énormément de plaisir, c’est lorsque j’anime des ateliers dans les hôpitaux pour faire faire des turbans aux femmes. Quand elles enfilent le turban qu’elles ont coupé, piqué, à la fin de l’atelier, c’est magique ! C’est aussi l’occasion d’échanger sur leurs désirs en matière de couvre-chef.

Aujourd’hui, cette maladie a un rôle fédérateur, qui m’aide énormément à faire mon deuil. L’année dernière une des socio esthéticiennes de la Clinique Pasteur à Toulouse a organisé un défilé de mode avec des malades, c’était une des plus belles journées de ma vie. Une telle énergie, un tel positivisme sont sortis de ce moment. C’était incroyable!

En plus de ma société, je viens de créer une association « À La Rescousse, alliée des femmes de la tête aux pieds ». Cette association regroupe des professionnels qui proposent sur Toulouse et ses environs des solutions aux effets secondaires des traitements du cancer. Pour le moment nous regroupons une équipe avec une tatoueuse médicale, une orthopédiste, une perruquière posticheuse, une fabricante de vêtements sans couture, une fabricante de bijoux, une photo-thérapeute, une passionnée de marche qui vend des chaussures de marche.

Toutes ces rencontres me confortent dans le fait que les malades ne sont plus seules et qu’il faut absolument plus d’égalité dans la diffusion des soins de supports.

Aujourd’hui je suis de plus en plus heureuse à fabriquer et vendre mes chapeaux. Je suis certaine que mes parents sont là et fiers de leur fille. Et tous les jours ou presque, je répète à mes enfants de profiter du moment présent et de la vie .

👉 www.veroniquejan.com
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