Murielle

Murielle

Murielle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Murielle (Auvergne Rhône Alpes). Après son cancer, elle a vécu une longue traversée du désert avant de s’impliquer pleinement dans le milieu associatif et se former comme Patiente Partenaire.

Toujours motivée et animée par le soutien auprès des autres, c’est tout naturellement que j’exerce le métier d’assistante sociale.

Cette mission, je l’ai également réalisée en endossant le statut d’aidante auprès de mes beaux-parents et parents, tous victimes du cancer, et qui en sont tous décédés.
J’ai 44 ans, je suis mariée et maman de trois enfants lorsque ce tsunami me frappe à mon tour : cancer du sein lobulaire invasif traité par double mastectomie, chimiothérapie, radiothérapie ; puis double reconstruction par lambeau dorsal donc sept chirurgies, et 10 ans d’hormonothérapie.
La période des traitements lourds en mode « guerrière » (même si je n’ai déclaré la guerre à personne !) a été certes, très difficile à vivre, mais celle de l’après traitement a été une immense traversée du désert dans laquelle je ne me reconnais plus : ni physiquement, ni psychologiquement. Mon corps est mutilé, atrophié et douloureux. Mes priorités et mes amis ont changé. Je suis dans une urgence de vivre mêlée à une angoisse terrifiante de mourir, une culpabilité étouffante : pourquoi, moi, je m’en suis sortie, et un syndrome de Lazare à vivre au quotidien.
Pendant cette période de grande vulnérabilité, je vais devoir en plus affronter un mélange de circonstances désastreuses, cumulé à une reprise trop précoce de mon emploi, doublé d’un refus de temps partiel thérapeutique. Ces effondrements successifs m’ont conduite directement à un burn-out. Dans cette descente aux enfers, je vais perdre mon travail et me retrouver en invalidité.
Mais l’idée d’avoir eu une seconde chance grâce à mes médecins, et le sentiment de ne pas avoir le droit de la gâcher, va me remettre le pied à l’étrier de la Vie. Deux séjours réparateurs post cancer : en équithérapie avec Hope, et sur un voilier accompagné d’une coache au sein de l’association Entre ciel et mer, vont me permettre de redessiner mon cap, donner un sens à mon parcours, et faire le premier pas vers ma nouvelle identité, celle de patiente partenaire.
Ma nouvelle trajectoire va me conduire à Marseille sur les bancs de l’Université des patients pour valider un Certificat Universitaire en Education Thérapeutique du Patient (CU en ETP) puis un Diplôme Universitaire (DU) de patient expert.
Ces formations m’ont permis de faire de formidables rencontres et de prendre conscience de mes savoirs expérientiels, acquis grâce à mon vécu : véritables compétences que je peux apporter aujourd’hui aux autres acteurs de la santé pour améliorer le parcours des patients.
Aujourd’hui, je suis épanouie dans mon engagement en tant que patiente partenaire avec de multiples missions, dont :
– Un engagement associatif dans quatre associations de patients dont Entre ciel et mer où j’exerce la fonction de secrétaire et Hope dans laquelle je participe à la chorale des hoptimistes avec un projet de comédie musicale en cours (chansons écrites par les patientes).
– Une mission de patiente chercheuse dans deux projets de recherche en Sciences Humaines et sociales sur la qualité de vie post cancer, qui sont financés par le CLARA (cancéropôle-Auvergne-Rhône-Alpes) et une formation co-construite avec une équipe de chercheurs de l’AFCROs
– Je fais partie des comités de patients relecteurs pour l’INCA et l’HAS
– J’interviens à Saint-Etienne Institut du sein (le SIS) dans l’accompagnement de patientes avec l’infirmière coordonnatrice en ateliers collectifs que nous co-construisons,
– J’interviens comme patiente enseignante en duo avec une infirmière au sein d’un IFSI,
– Avec Alliance PEP Santé, je porte le projet de créer un annuaire digital national des patients, aidants, institutions, associations, professionnels de la santé qui souhaitent s’engager dans le partenariat pour co-construire, avec nous, notre santé de demain.
Une nouvelle façon de m’occuper des autres !
 
 
 

Sandy

Sandy

Sandy

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sandy (Tosse). Depuis son cancer du sein, elle s’investit dans une association qui vient en aide aux personnes souffrant de cancers, ou de pathologies lourdes, par le contact avec le cheval.

J’ai eu un cancer du sein il y a un peu plus d’un an. En même temps qu’une période de ma vie personnelle où tout se cassait la figure. Je ne sais pas si c’est lié ou pas, je préfère ne plus me poser la question. Je constate seulement dans mon parcours d’ancienne patiente, et aidante aujourd’hui, que beaucoup de femmes ont développé des cancers du sein suite à des chocs émotionnels.
Mon cancer du sein a été un choc car aucun antécédent dans la famille. Je ne m’y attendais pas, j’ai pleuré un bon coup puis j’ai immédiatement pris le taureau par les cornes. Il a été diagnostiqué lors de ma première mammographie et après une biopsie, à un stade heureusement très peu avancé et d’une forme non invasive, ce qui m’a évité la chimiothérapie. Avec le recul, j’ai eu beaucoup de chance. J’ai été merveilleusement prise en charge par une équipe médicale humaine et très compétente, cela m’a beaucoup aidé à positiver.
J’ai aussi été très entourée par mes amis et ma famille et même si on est seul face à la maladie, c’est tellement important de pouvoir en parler ouvertement. Je suis une battante optimiste et même si j’ai eu des moments de moins bien, surtout à la fin de la radiothérapie où j’étais lassée, fatiguée et bien brûlée, je sais que ce cancer n’est pas arrivé pour rien dans ma vie. Il a été presque une chance. Il l’a complètement changée et pour le meilleur je crois. J’ai rencontré des gens absolument formidables sur ma route, d’une bienveillance inouïe, j’ai fait table rase de beaucoup de choses de ma vie passée, j’ai décidé enfin d’écouter mes propres envies et de poursuivre mes rêves. Je m’y emploie désormais activement. J’écris, je me suis remis à la photo en parallèle de mon métier de professeur d’anglais que j’adore, et je fais également partie d’une association « Au pré d’elles » qui vient en aide aux personnes souffrant de cancers ou de pathologies lourdes par le contact avec le cheval. C’est une aventure extraordinaire avec des gens extraordinaires et qui me permet de conjuguer ma passion pour les chevaux avec mon besoin d’aider ces personnes et de partager mon expérience.
Attention, tout n’est pas rose tous les jours et j’ai parfois des moments de doute et d’angoisse mais je les accepte assez sereinement maintenant car je sais qu’ils ne sont que passagers. Tout n’est que passager. Ce qui importe, c’est de savoir accepter les moments de hauts et les moments de bas. J’ai décidé de sourire à la vie, de profiter, d’expérimenter, je me noie de projets et j’use de l’humour comme arme de destruction massive contre les quelques moments de down lorsqu’ils surviennent.

https://www.instagram.com/sandyhossegor/​

Delphine

Delphine

Delphine

Date de publication du témoignage :

RDV avec Delphine (Toulouse). Elle vient de créer un site solidaire d’achat, de vente et de dons de secondes mains pour aider à traverser la maladie à petits prix.

J’ai 41 ans et je suis maman de 2 petits garçons.
J’ai été atteinte d’un cancer du sein triple négatif avec mutation génétique en août 2020.
Touchée par les dépenses liées au bien-être de la personne en traitement (bonnets, foulards, perruques, prothèses, sous-vêtements, livres…), je crée Crabette, un site solidaire d’achat, de vente et de dons de secondes mains pour aider à traverser la maladie à petits prix.
Crabette est un projet engagé. Je reverserai 10% des bénéfices à la recherche contre le cancer.
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont permis de lancer Crabette.
Aujourd’hui, grâce à vous, cette chaine solidaire existe, pour que tous les anciens malades puissent revendre à petits prix tous leurs accessoires à ceux qui en ont désormais besoin.

www.crabette.fr

Saioa

Saioa

Saioa

Date de publication du témoignage :

RDV avec Saioa (Genève). Le cancer a redéfini ses priorités et son chemin de vie.

Quand le cancer a frappé à ma porte, j’étais au summum de ma vie. Je venais de quitter mon ex et de décider de prendre plus de temps pour moi (yoga, méditation, alimentation, travail, paix mentale).
Après l’opération, le protocole prévu a changé. Ajout de la chimiothérapie en plus. Donc, j’ai créé Elcasorosa pour aider les autres pendant mon parcours.
Malgré ma positivité, le chemin n’a pas été simple. Mais la maladie m’a confirmé que la voie que j’avais commencé à prendre était la bonne.
J’ai appris à me donner plus de valeur, d’amour, et surtout, appris à « filtrer » pour n’être entourée que des personnes et des choses qui m’apportent du bon, qui me font du bien.

https://www.instagram.com/elcasorosa/
https://www.instagram.com/sweet_ross/

Emilie

Emilie

Emilie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Emilie (Région Parisienne). Pour faire avancer la recherche sur le gioblastome, et soutenir les malades et leurs familles, elle a fondé Glihope pour Salomé.

Cette année-là… 2020.
Cette année-là, nous avons perdu tellement de choses mais nous en avons tellement gagné aussi.
Cette année-là nous a arraché l’une des plus belles fleurs de notre jardin, parce qu’elle manquait au jardin d’Eden.
Notre lutte effrénée n’a eu de cesse pour la garder, en vain.
Mais notre histoire, malgré les douleurs et les questionnements, nous avons décidé de la continuer. Parce qu’en cette année 2020, d autres belles âmes nous ont quittés, d’autres livres merveilleux resteront inachevés.
Salomé, Aron, Aaron, Rina, Bella, Yair, Gabriel, Fred et tant d’autres que je ne connais pas… Vous nous avez donné, par votre courage, votre détermination, et votre grandeur d’âme, la volonté de nous battre encore et encore pour que votre départ, certainement pour un monde meilleur, soit vecteur de vie pour d’autres.
Nous avons fédéré les plus grands spécialistes du cerveau et de la moelle épinière à travers le monde, nous avons déjà en charge une dizaine de patients.
Vous allez me dire alors : « Mais Madame le glioblastome est une maladie incurable » et vous aurez raison.
Mon challenge est là justement.
Outre prendre en charge psychologiquement et émotionnellement les patients et leurs familles, ce qui en soi n’est pas une mince affaire, nous avons décidé de faire avancer la science, afin que la vie remplace le sursis.
Glihope a vu le jour le 2 juillet 2020, date à laquelle ma princesse devait fêter son premier anniversaire de mariage.
Ensemble nous irons loin, ensemble nous vaincrons la maladie pour que de belles fleurs continuent à embellir ce monde.

https://gli-hope.com/
https://www.facebook.com/chanmilie
https://www.linkedin.com/company/glihope-pour-salom%C3%A9/