Betty

Betty

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Betty

Date de publication du témoignage :

RDV avec Betty (Loiret). Elle a perdu sa maman et ses 2 sœurs atteintes de cancers. Elle même en rémission, elle a créé une page pour échanger et partager des activités.

Betty, heureuse d’avoir 50 printemps. Ma mère est décédée d’un cancer du sein, après 3 années de douloureux soins. J’’avais 20 ans. Autant vous dire, que oui, j’avais une peur bleue du cancer du sein.

En 2015, j’ai été licenciée. J’ai recherché activement du travail et j’ai été retenue pour occuper un poste en CDD. Je pensais que la mauvaise période s’achevait. Mais, en octobre, j’ai appris que ma troisième sœur était atteinte d’un cancer du pancréas ! Cette nouvelle fût terrible.

En octobre, j’ai passé une mammographie de contrôle, comme tous les ans. Une tâche suspecte de 4 mn était à analyser. Plusieurs semaines se sont passées avant de pouvoir faire des prélèvements, puis un mammotome. En février 2016, j’apprenais que j’étais atteinte d’un cancer. Le chirurgien a dû m’enlever un tiers de mon sein gauche, suivies de 25 séances de radiothérapie. L’annonce de la maladie, la chirurgie et les soins mon épuisée. Je repris mon poste malgré tout.
Au moins de juin de cette même année, c’est ma sœur aînée qui m’annonçait qu’elle était atteinte d’un cancer récidivant du sein. Son foie, ses os et son cerveau étaient touchés.

Toutes les trois, nous avons combattu, échangé sur nos peines !!!

Au mois de novembre, j’ai dû subir une hystérectomie totale. Cette opération a des conséquences sur le corps, sur le moral et également sur l’entourage. Mes trois filles et mon mari, on fait au mieux, pour m’épauler. Un an après mes soins, j’ai réalisé ce que je venais de traverser. Mon moral n’était pas bon. Je lisais plus, commençais des activités manuelles, je prenais du temps pour moi. Ma vie ne serait plus jamais comme avant.

Ma sœur atteinte d’un cancer du pancréas a beaucoup souffert, elle a subi de très nombreuses interventions en plus de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Elle est partie en mars 2017. Ma sœur aînée est également décédée en janvier 2018. Je me dois d’être courageuse pour mes sœurs !

Trois ans après mon intervention, j’ai fait une reconstruction mammaire. La cicatrisation a été longue et la greffe du mamelon n’a pas pris. Il me reste le tatouage, qui est prévu en juin 2020.

En 2019, j’ai décidé de crée une page « Rose Soutien Cancer du Sein« , pour informer à ma façon, sur cette maladie, sur Facebook et Instagram. J’ai également créé un groupe sur Facebook, du même nom, qui permet aux femmes d’échanger sur cette épreuve et également, de proposer des idées de sorties, des conférences, des ateliers situées dans le Loiret.

Rose m’aide beaucoup, elle devient mon amie, mon soutien. J’apprends beaucoup sur le cancer, mais également sur le relationnel.
Je remercie toutes les personnes qui me suivent.

https://www.facebook.com/Rose-Soutien-Cancer-du-Sein-118804856195664/
https://www.facebook.com/groups/449985442518400/
https://www.instagram.com/rose_soutien_cancer_du_sein/

Muriel

Muriel

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Muriel

Date de publication du témoignage :

RDV avec Muriel (Blois). Elle est très active sur les réseaux sociaux pour partager son expérience, donner des conseils et encourager toutes celles et ceux qui sont touchés par le cancer.

Tout se passe un soir d’automne 2015. Je suis dans mon lit, ça me gratte sur mon sein droit… Je sens cette boule sur mon muscle pectoral. Mon sang se glace, car je sais à ce moment-là que tout sera dorénavant différent. Ensuite, les rendez-vous se sont enchaînés, prise dans un jeu de l’oie du cancer dont je ne connaissais pas les règles… Tu avances de 2 cases, tu recules de 3, puis avance avance pour arriver en finale et … gagner ! Tout n’a pas été facile tous les jours, mais avec l’amour des miens, la confiance de mon équipe médicale ainsi que les belles rencontres… je savoure aujourd’hui la victoire.

Je suis une femme de caractère. La vie nous réserve souvent de mauvaises surprises. Il n’y a pas de solution miracle. La seule puissance de ta force va dépendre de comment tu décides de gérer cette situation : te laisser abattre sans défense ou relever les manches et aller au charbon ? J’ai choisi d’y aller et de ne rien laisser passer à Mon Crabe Paulo. C’est donc tumorectomie, chimiothérapie, curage axillaire complet, et enfin radiothérapie. Quatre ans après, je suis toujours en rémission. Il fallait le protocole complet car Paulo était de haut grade, triple négatif et pour couronner le tout, avec anomalie génétique du BRCA 1.

Je sais que tout va bien aujourd’hui mais je reste sur mes gardes et continue le suivi avec le protocole oncologique en place. Plus vous êtes vigilants sur votre santé, plus vite s’il y a une anomalie, on peut agir et s’en sortir. On se connait et quand quelque chose ne va pas, il faut consulter !

Il y a quatre ans, sur les réseaux sociaux c’était le désert. J’ai donc glané des informations à droite, à gauche, trouvé des astuces, des produits… Pour rester femme, on a peu d’accompagnement surtout dans nos campagnes, alors notre bouffée d’oxygène reste les réseaux : trouver des hommes et des femmes comme nous, jeunes.

J’ai d’abord créé sur Facebook la page « Mon Crabe Paulo » pour donner des nouvelles à mes proches car me répéter et rassurer tout le monde me vidait de mon énergie, puis ensuite parler de mon parcours, m’encourager dans mon quotidien, donner des infos utiles en tout genre, des astuces beautés, mes soins pour contrer les effets secondaires…. Toute mon énergie positive pour avancer. Un jour on m’a appelée la « Breast Coach ». Depuis je continue de l’être pour tous ceux qui ont besoin, malades ou aidants.

Ensuite Instagram s’est développé et depuis j’aime le fil d’actualité, les profils jeunes et inspirants qui s’y trouvent, une autre énergie. Je publie sur les deux afin d’aider tout le monde comme je peux. Je crée des « sachets bonheur » pour les malades de ma région. Il n’y a pas de fréquence précise : tout va dépendre des dons que je récolte sur les réseaux. Les sachets contiennent : des infos utiles, des échantillons de produits cosmétiques adaptés, des turbans, du maquillage…

Cette nouvelle vie je la savoure encore plus car j’en connais sa valeur.

Et toi quelle décision vas-tu prendre? La plus importante : c’est d’aimer la vie ! A partir de ça, tu vas pouvoir avancer. Tu es un marathonien, certes dans la maladie, mais marathonien quand même. Il va te falloir : un entrainement, des encouragements, de l’endurance, une force mentale, du calme, de l’énergie, une hygiène de vie, du repos, un dépassement de soi… tout ça pour atteindre ton but : la ligne d’arrivée. Je passe le relais et t’encourage si besoin, comme d’autres l’ont fait avant moi. Je continue avec plaisir cette solidarité, la prévention, l’énergie positive. Vous n’êtes pas seuls, et ensemble on va plus vite non ?

https://www.facebook.com/MonCrabePaulo/
Instagram : @mumuverger

 

Nadia

Nadia

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Nadia

Date de publication du témoignage :

RDV avec Nadia (Douzillac – 24). Guérie d’un cancer colorectal, elle s’occupe d’une association pour « mettre les voiles » après la maladie.​

J’avais toujours entendu que l’on pouvait être atteint d’un cancer colorectal seulement à partir de 65 ans mais je n’en avais que 45… Pourquoi moi ??? Nous sommes en 2013. Certes, ma vie de couple n’était pas facile mais j’avais deux beaux enfants qui m’apportaient beaucoup. Le couperet était tombé et il fallait l’accepter. Examens après examens, opération conséquente pour extraire cette tumeur qui me rongeait. Et de nouveau, annonce : 12 séances de chimiothérapie allaient s’en suivre, pas vraiment prévues au programme. La terre s’effondre de nouveau sous mes pieds, vais-je mourir ? Oui, certainement, mais pourquoi moi ??? Qu’ai-je fais ???

Alors NON, il ne va pas m’emporter, me priver de mes enfants. Je vais me battre, corps et âme, même si la bataille s’annonce difficile, je gagnerais !!!
Je vis au rythme des séances de chimiothérapie, des effets secondaires, et des petits moments de répit où je m’aperçois et découvre qu’il faut que je vive pour moi, pour pouvoir m’en sortir. Mes enfants m’accompagnent le mieux qu’ils peuvent dans cet univers inconnu. Ils m’encouragent par leur positivité qui commence à me gagner. Mais le moral n’est pas toujours au beau fixe. J’apprends enfin à écouter mon corps, à ne prendre que le positif de cette nouvelle vie qui s’annonce. Car OUI, une nouvelle vie s’annonce…

Mes enfants, ma famille, mes amies(s) sont présents et ne me lâchent pas dans cette épreuve. Je prends enfin les bonnes décisions qui s’imposent pour VIVRE !!! Et guérir de tous ces maux. Le cours de la maladie suit son cours positivement, comme ma nouvelle vie, sans contrainte, sans peur, seulement avec mes enfants. Je prends tout ce qui peut m’apporter du positif. Je découvre alors le médiété et la danse contemporaine, deux activités physiques qui vont me permettre de renouer avec mon corps meurtri. Je fais aussi la connaissance de patients, de belles personnes, de belles amitiés, vraies.

Depuis le début de cette traversée du désert, dont je commence à voir l’issu, je suis une thérapie avec une psychologue. Elle me parle d’une association qui offre des moments d’évasions aux patients ainsi qu’à leurs proches, afin de sortir de l’isolement, TRIBU CANCER, créée par une patiente. Elle me propose de partir quelques jours sur un voilier pour prendre l’air. OUI, prendre l’air, même si je souffre du mal de mer, je vais y aller !!! Car de nouveau, le moral est en « dent de scie ».

Je bénéficie alors de journées de voile inoubliables !!! Quand la maladie met les voiles, faite de rire, de partage, de belles rencontres. Un horizon positif arrive enfin pour moi. Et là, tout s’enchaîne : une profonde amitié avec la Vice- Présidente de l’association, elle-même patiente, mon implication en tant que bénévole à ses côtés. Nous ne savons que trop ce dont les patients ont besoin. De nouveaux espaces d’évasion sont mis en place par la Vice- Présidente et son souhait, créer une antenne dans la région, sera réalisé par la création de TRIBU CANCER 24.

Je suis guérie aujourd’hui et je continue désormais à poser mes traces dans les siennes, en tant que Présidente de l’association comme elle le souhaitait. J’offre à mon tour ce qui m’a été offert. Que de plus beau que d’attendre les remerciements des patients, une lumière dans la maladie !

https://www.facebook.com/tribucancer.24/
https://www.tribucancer.org/

Sidinayé

Sidinayé

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Sidinayé

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sidinayé (Ouagadougou – Burkina Faso). Elle a créé une association pour briser le tabou du cancer en Afrique.

En 2008, je découvre une boule de la taille d’une bille dans mon sein droit : consultation chez la sage-femme, écho-mammaire puis chez un gynécologue pour examens approfondis. C’était un adénofibrome. « On peut enlever la boule ou juste surveiller et espérer que ça n’évolue pas vers un cancer », me dit le gynécologue. Entendre le mot cancer m’a tellement effrayée que j’ai préféré qu’on m’enlève la boule.

En 2013, même scénario mais cette fois le gynécologue me fait passer juste une écho-mammaire et enlève encore la boule. Il m’avait conseillé de faire un enfant, que ça éviterait peut-être les boules à répétions.

Un an après, en 2014, j’avais alors 27 ans, je remarque que le sein est devenu dur à un endroit. En plus de l’écho-mammaire, on me fait une biopsie. Ces deux ou trois semaines d’attente ont été les semaines les plus longues de ma vie. J’imaginais tous les scénarios, et j’avais perdu le sommeil. J’appelle mon gynécologue, qui me dit être en voyage, mais me demande d’ouvrir l’enveloppe et de lui lire le résultat. Je n’avais plus besoin qu’il m’explique, j’avais tout compris à l’instant même. Mastectomie et radiothérapie effectuées en Belgique (la radiothérapie n’existe pas encore dans mon pays le Burkina Faso), puis retour au pays pour la chimio et l’hormonothérapie. J’ai dû faire une pause après deux ans d’hormonothérapie pour avoir un bébé et je l’ai repris.

Le cancer reste un sujet tabou chez nous. Même si mes collègues murmuraient à mon sujet, je ne leur ai rien dit. On dramatise encore le sujet ici : c’est comme si on allait mourir dans les jours qui suivent l’annonce de la maladie. Mon patron me permettait de prendre deux jours de repos après chaque chimio.

Malheureusement je ne peux pas m’offrir une reconstruction, je porte ma prothèse et c’est tout. Même avec un sein, je reste femme, je reste belle.

Je me cachais de peur que les gens soupçonnent quelque chose et me posent des questions. Ça a été très dur de vivre tout ça moi qui suis de nature très ouverte et qui bouge beaucoup. Maintenant que j’en parle facilement, j’ai donc décidé de créer une association pour faire des séances gratuites de sensibilisation et de dépistage et surtout pour aider les patientes à mieux vivre à travers différentes activités.

Je veux offrir aux autres ce que je n’ai pas eu durant cette épreuve.

https://www.facebook.com/Association-zéro-cancer-féminin-105518004232575/

Nadège

Nadège

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Nadège

Date de publication du témoignage :

RDV avec Nadège (Haute Savoie). Après un cancer de l’estomac, elle a créé une association de groupes de paroles pour les malades et leur entourage.

J’ai été diagnostiquée à 33 ans, au début de mes congés d’été, là où on pense souffler enfin un peu. J’avais une douleur vers le bas de l’œsophage, de plus en plus forte depuis quelques temps. Verdict : tumeur du cardia, l’entrée de l’estomac. C’est le choc. Je ne fume pas, ne bois pas, suis sportive. Je n’ai pas d’antécédents. Je ne comprends pas.
Heureusement, je suis très entourée par ma famille et j’ai un petit garçon de 6 ans. Je me suis battue pour lui de toutes mes forces, et des forces il en a fallu…
J’ai eu de la chimiothérapie puis ablation de l’estomac. Le professeur qui m’a opérée m’a proposé de faire partie d’un protocole expérimental. J’ai accepté, ne connaissant pas l’issue, je me suis dit qu’au moins mon cas pourrait peut-être aider ceux qui suivront. Opération en octobre 2018, puis de nouveau cures de chimiothérapie. J’ai dû réapprendre à manger : cela a pris un an. J’ai perdu beaucoup de poids : je ne faisais plus que 38 kg pour 1m68. La plupart des gestes du quotidien étaient devenus très compliqués, voire impossibles. Puis il a fallu reprendre du poids, se remuscler entièrement, c’est un très long travail.

L’idée de vouloir aider ceux qui passeraient après moi m’a accompagnée pendant toute la maladie. Je me disais toujours que quand je serai sortie de là, je ferai quelque chose. J’ai donc créé une association baptisée « Les Maux en Scène ». Son but est de proposer des groupes de discussion pour les malades et leurs proches, afin qu’ils ne restent pas seuls.
Entrer dans le parcours de soin du cancer nécessite d’entrer en soi, presque à se renfermer pour aller puiser l’essentiel, trouver des ressources que l‘on ne soupçonnait pas et ressortir différent comme une deuxième naissance. Je pourrais comparer cela à la naissance d’un oiseau : on passe un long moment dans une coquille, on est là mais pas vraiment, on entend le bruit autour, on perçoit la lumière du jour à travers elle mais on est à l’intérieur, dans un état de grande fragilité. Le moindre choc et on n’est plus. Pourtant, on porte la vie, toute sa force et ses promesses. Puis vient le moment d’éclore : fin des traitements, on est comme ces oisillons déplumés qui peinent à ouvrir les yeux, trop faibles pour se redresser ou tenir sur ses jambes. Cela demande du temps. Il faut patienter, attendre que les plumes poussent, que les muscles se fassent, que l’on puisse marcher à nouveau. Prendre confiance, grandir encore. S’approprier ce nouveau corps.

Enfin déployer ses ailes, se préparer à voler.

Pour ma part je ne sais pas quel oiseau est sorti de cette coquille. Est-ce un rapace ? Une colombe ? Un ara ? Un moineau ?
Je sais juste qu’aujourd’hui je me prépare à m’élancer. Je pense au vent dans mes ailes, à tous ces paysages qui m’attendent et j’essaie d’apprendre à ne pas regarder le vide en dessous, car aucun oiseau n’a réussi à parcourir les cieux en se concentrant sur l’impact qui l’attend au sol s’il échoue.
Je ne suis plus la même ni physiquement ni mentalement : mes priorités ont changé, ma vision de la vie a changé. Je suis plus positive, je savoure tout, pour mon nouveau moi tout est désormais possible.

Actuellement j’ai en projet la réalisation d’une pièce de théâtre comique autour de la maladie, pour pouvoir en rire et permettre à ceux qui ont fait ce parcours de tourner en dérision des moments difficiles.

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