Emilie

Emilie

Emilie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Emilie (Région Toulousaine. Elle a trouvé dans la méditation une force et une sérénité à toute épreuve.

Le 19 septembre, c’est le jour de ma fête, la Sainte Émilie. Le 19 septembre 2014, c’est aussi ce jour-là que tout a commencé.
À l’âge de 35 ans, on m’a diagnostiqué un cancer du sein de grade 3. À partir de ce jour, mon quotidien s’est transformé : j’ai enchaîné huit séances de chimiothérapie, une mastectomie, trente séances de radiothérapie, une mutation BRCA2, une reconstruction et une mastectomie prophylactique.
Voilà, vous connaissez maintenant mon parcours médical.
Ce n’est pourtant pas celui-ci que je souhaite partager avec vous aujourd’hui. C’est tout le reste : tout ce qui a changé grâce, oui grâce, à la maladie.
Au travers de ce cancer, et pour la première fois dans ma vie d’adulte, j’ai appris à penser à moi et à écouter mes émotions et mes ressentis. J’ai appris à me connaître.
Sur ce chemin, j’ai découvert la méditation de pleine conscience. Ce fut une révélation.
Après avoir visionné une vidéo qui expliquait ses bienfaits, je me suis inscrite auprès d’une instructrice pour suivre le protocole MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction). C’est un programme d’initiation sur huit semaines qui permet de découvrir la pleine conscience et d’installer efficacement une pratique quotidienne.
Je me rappelle encore, avec beaucoup d’émotions, les jours qui ont suivi. La méditation m’a réellement apaisée. Elle m’a permis, tout à coup, d’accepter la maladie et de découvrir une forme de sérénité en moi. C’est grâce à elle que j’ai, quelques semaines plus tard, pu me rendre à l’hôpital et me faire opérer en étant sereine, reconnectée avec mon corps et en paix avec ce qui allait se passer.
La pleine conscience est devenue, au fil des mois, une béquille, un outil pour affronter le quotidien. Elle m’a permis de prendre du recul. Elle m’a reconnectée à l’instant présent. Elle a été le plus merveilleux des voyages intérieurs. À ses côtés, j’ai appréhendé les épreuves du quotidien de la manière la plus apaisée qui soit. La méditation m’a accompagnée, guidée et soulagée durant la maladie. Elle fut un cadeau merveilleux.
Elle fait aujourd’hui partie intégrante de mon quotidien et de mon équilibre. Au fil des mois, c’était devenu une évidence : je voulais, devais, partager cette richesse-là. Je voulais partager cet outil avec le plus grand nombre. Je devais aussi changer de vie. Je ne trouvais plus de sens au sein de mon entreprise. Alors, j’ai fait un pari fou. Je me suis retirée de l’entreprise familiale, que je gérais avec mon frère. J’ai décidé de consacrer tout mon temps et toute mon énergie à la méditation. Une nouvelle fois, elle s’est montrée le plus précieux des outils durant ces mois de changement.
J’ai donc créé @jemepause, une application dédiée à la méditation de pleine conscience, visant à accompagner les personnes durant l’épreuve de la maladie. Elle est disponible sur smartphone et tablette. Elle s’adresse aux patients, à leur entourage et à l’ensemble des soignants.
Aujourd’hui, et chaque jour, je remercie la vie. Je sais que j’ai fait le meilleur des choix : celui d’être en accord avec mes valeurs profondes. Je suis sereine et apaisée.
L’application @Jemepause est ma façon à moi de rendre le monde meilleur, et, aussi, plus serein.

https://www.facebook.com/jemepause.meditation/

Pauline

Pauline

Pauline

Date de publication du témoignage :

RDV avec Pauline (Le Mans), une jeune infirmière qui a trouvé sa vocation à travers la dure expérience d’enfant malade. Bravo Pauline !

J’ai 23 ans et j’ai eu un lymphome hodgkinien à l’âge de 12 ans.
Pour moi, cela a commencé par une « boule » dans le cou. J’ai d’abord pensé que cela passerait et je n’ai rien dit à mes parents. Par la suite, voyant qu’elle ne partait pas, j’en ai parlé à ma mère qui m’a conduite chez le médecin.
Commencèrent alors les examens : des prises de sang, car l’on pensait à la mononucléose ou la maladie de Griffe du chat. Puis la remplaçante de mon médecin traitant m’a envoyée au service oncologie pédiatrique de l’hôpital.
Arrivé là-bas, ils me refont les prises de sang puis un scanner que j’ai dû faire dans un autre centre, en urgence…
Un mois plus tard, tombe le diagnostic invraisemblable ! Je me souviens que les médecins avaient d’abord parlé à mes parents dans une salle à part, puis à mon tour. Je n’ai pas tout compris sur le coup, j’étais trop jeune.
J’ai subi pendant 8 mois les traitements. Je dis « subir » parce qu’étant enfant, on ne nous laisse pas le choix malgré mes tentatives d’y mettre fin… La chimiothérapie était dure et fatigante et j’ai voulu tout arrêter, mais mes parents ont veillé à ce que je tienne. Puis ce fut au tour des séances de radiothérapie, pendant un mois, loin de chez moi, car tous les matins on devait faire quatre heures de route aller-retour…
Malgré cette année 2008 difficile, j’ai pu suivre les cours à domicile et ne pas refaire une année scolaire : continuer mes études était un but.
Des doutes persistent concernant ma capacité à procréer, car les rayons ont ciblé l’utérus et les ovaires.
Les soignants ont été si avenants avec moi que cela m’a donné envie de faire mon métier actuel : infirmière, je souhaite reproduire ce que j’ai reçu malgré des périodes difficiles, je veux redonner le sourire aux patients.
Aujourd’hui, je suis en pleine forme, malgré quelques séquelles, je traîne une fatigue constante et je souffre d’hypothyroïdie et de tachycardie.
5 ans de rémission et aujourd’hui, après 11 ans, je suis guérie. Cette épreuve m’a permis de m’affirmer et de trouver mon métier, car à ce jour je suis une jeune infirmière et j’adore cela.
On apprend à vivre au jour le jour, avec le sourire.

Jacqueline

Jacqueline

Jacqueline

Date de publication du témoignage :

RDV avec Jacqueline (Levallois-Perret). Elle prône le bénéfice des mots sur les maux et anime activement des groupes de paroles.​

J’ai 70 ans. J’ai eu un cancer du sein en 1998 et un lymphœdème trois ans plus tard.
« C’est la vie », me suis-je dis avec philosophie. Heureusement, la vie est faite de belles rencontres, comme celle avec le chirurgien qui m’a opérée, surnommé le « Docteur c’est pas grave ». Lorsqu’il m’a annoncé mon cancer, il m’a demandé d’écrire tout ce qui me posait problème avant l’opération, de façon à pouvoir répondre à toutes mes questions.
Curieuse de nature, j’ai posé mille questions, et de là est née ma passion pour les bienfaits de l’écriture sur la santé et plus particulièrement pour le « journal créatif » d’Anne-Marie Jobin, de maux en mots.
En tapotant sur internet, je découvre l’existence du groupe de parole « Choix Vital-Parole et Cancer », créé et animé par le Dr Claude-Alain Planchon, à l’Hôpital Américain, dont l’adage est : « Là où la parole circule, les maux reculent ».
Ni une ni deux, je rejoins le groupe en 2005, comme membre d’abord, puis comme chargée de communication, et de développement ensuite. Ouverts aux malades du cancer et à leurs proches, ces groupes de parole agissent comme des groupes « ressources », des soupapes de sécurité, des espaces de liberté, permettant des moments de répit. Il n’y pas de timing brutal qui vient sonner la fin des confidences, on y est entendu et compris. Nous nous réunissons dans différents hôpitaux, avec un ou deux médecins, pour répondre à toutes les questions.
C’est au Salon des Associations de la ville de Levallois en 2011 que je découvre qu’un magazine dédié aux femmes touchées par un cancer va sortir prochainement : Rose Magazine. Toujours en quête d’informations afin de désamorcer les angoisses des personnes et leur permettre de mieux vivre leur traitement, Rose Magazine et la plaquette « Connaître les soins de support » de l’AFSOS, sont les deux documents indispensables que je distribue à chaque nouvelle arrivée dans le groupe.
Aujourd’hui, je transmets des informations, des posts, des études… susceptibles d’être relayés sur notre page Facebook, au nom du bureau de Choix Vital. J’ai gardé ainsi mon enthousiasme en épaulant mon nouveau Président, le Dr Jean-Louis Guillet, qui n’est autre que le « docteur c’est pas grave », dont je suis devenue la directrice de cabinet.
Le cancer s’est éloigné, je pratique la « page de tous les possibles » et j’adore mon nouveau magazine « RESPIRE ». Ma devise : prendre du temps pour soi.

www.choixvital.fr
https://www.rose-up.fr/maga…/choix-vital-jacqueline-lachaud/
https://www.facebook.com/anniesicardfolque/

Magali

Magali

Magali

Date de publication du témoignage :

RDV avec Magali (Belgique). Après un cancer de la langue, elle a décidé de « ne plus lutter contre les flots de sa vie, mais d’avancer en utilisant la force du courant ».​
J’écris ce témoignage le 21 mars 2019, presque 8 ans jour pour jour après mon opération. Ce n’est pas voulu, mais j’aime les synchronicités et en voici une très jolie. Dans mon carnet intime à l’époque, j’avais écrit qu’une partie de moi allait mourir, pour mieux renaître avec l’arrivée du printemps.
Et toute cette histoire de cancer n’est que cela en fait, un élément du cycle de la vie. Une mort pour une renaissance. Février 2011, j’attends mon premier enfant (prévu pour le 30 avril) et je travaille dans un secteur que j’adore. C’est un métier qui fait sens, puisque je suis chargée de projets pour un mouvement de paix. J’ai un super mari, un super appartement, une vie « super » donc. Pourtant, je sens qu’il me manque quelque chose. Je m’interroge même sur le sens de la vie, tout est beau sur papier alors quoi ? Et depuis quelques mois, j’ai la gorge sèche, la sensation d’une langue gonflée… Je n’y prête pas attention, persuadée que c’est un des lots de la grossesse. Mais fin février 2011, le vieux stomatologue qui me reçoit, sans me regarder dans les yeux, m’expédie en cinq minutes dans un murmure désolé. Je ne suis pas certaine d’avoir bien entendu : cancer ?
30 ans, enceinte de 7 mois, avec un cancer rare qui s’est enflammé vitesse grand V, on ne tergiverse pas. On provoque l’accouchement et un rayon de soleil vient illuminer l’enfer. Oui, mais voilà, Théodora (cadeau de Dieu, et elle le porte bien) s’en va en néonatalogie, et moi sur une table d’opération. Je me rappelle juste la voix de ma copine anesthésiste, formée à l’hypnose, qui a réussi l’exploit de me faire plonger dans un sommeil sans rêves, avec une image de douceur et non d’enfer. Et c’est parti pour 19 heures de travail d’orfèvre : on me retire la langue, la mâchoire inférieure, on reconstruit avec un lambeau de bras et le péroné de ma jambe droite.
Je passerai outre toute la longue période de reconstruction, la bataille pour pouvoir avaler seule et éviter la stomie de justesse, le combat pour pouvoir reposer une prothèse dentaire deux ans plus tard (c’est long deux ans sans dents du bas, croyez-moi), qui coûte plusieurs milliers d’euros, mais n’est pas prise en charge par la sécurité sociale belge (et s’en est suivi un procès de plusieurs années, sur lequel je passerai outre aussi…).
Au bout de deux ans, en mars 2013, je suis officiellement en rémission, et bonheur, à nouveau enceinte ! C’est la fin de la période critique de récidive pour un cancer ORL, et la vie reprend. Mais c’est loin d’être la fin du cancer. Il y a bien sûr la courte euphorie, qui dure autant de temps que les bulles de champagne pour éclater à la surface de la coupe avec laquelle je trinque gaiement. Mais il y a le reste, ce dont on ne parle pas (encore) : la fatigue intense, les pertes de mémoire, la détresse de ne pouvoir sortir de mon mal-être, qui est heureusement exprimé grâce à une super psychologue.
À la mort d’une jeune maman souffrant d’un cancer des os, avec qui je correspondais depuis des mois, c’est l’électrochoc : je ne peux pas changer le passé, POURQUOI cela m’est arrivé, mais je décide de changer mon présent, mon futur, le COMMENT, ce que je fais de cette histoire. Alors je fais ce que je sais faire avec ma formation de journaliste : j’écris un blog. Je rassemble les articles qui parlent du brouillard de l’après-cancer. Je me forme pendant 18 mois au coaching et j’accompagne des dizaines de patients.
Je sais pourquoi je fais ce que je fais : parce que je crois dans la capacité de résilience de chacun d’entre nous ! Mon expérience devient un livre, outil de coaching : « Je rebondis après mon cancer ». Je constate que le retour au travail est une pierre angulaire de la problématique, car les personnes ne veulent pas survivre, elles veulent vivre !
Vivre, c’est aussi reprendre une place dans la société. C’est ainsi que naît mon association « Travail & Cancer ».
La seule chose permanente dans notre vie, c’est le changement. Aujourd’hui, j’essaie ne plus lutter contre les flots de ma vie, mais d’avancer en utilisant la force du courant. Mon second livre sort en septembre prochain, mais d’ici là, je lève le pied, j’attends des jumeaux 😊

www.vieetcancer.be
https://www.facebook.com/Vieetcancer/
www.travailetcancer.org
https://www.editions-jouvence.com/…/mon-cahier-poche-je-reb…

Isabelle

Isabelle

Isabelle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Isabelle (Saône et Loire), une « endurante » qui avance, petits pas par petits pas, vers sa nouvelle vie, son nouvel avenir.

On vit notre vie bien remplie, je vis ma vie. On a notre quotidien, et des années s’écoulent… Et puis un jour, à 51 ans, en août 2018, on pousse une porte pour faire une mammographie… et là… c’est le bouleversement total, on tombe dans le vide, on se retrouve face à quelque chose qui nous dépasse…
Faire une biopsie ? Deux tumeurs au même sein : une « in situ », bien au chaud dans sa coquille, et l’autre agressive, invasive, qui a touché un ganglion sentinelle. Je n’y connais rien à tout cela moi… Je n’y ai même pas songé, ni réfléchi… Jusqu’ici tout allait très bien… et me voici abasourdie, la tête vide due au verdict, le néant… « Cancer du sein !!! »… et tout ce que cela va comporter… impliquer, changer, dans ma vie.
Il n’y a plus qu’à se laisser conduire pour une mastectomie et reconstruction mammaire avec implant. Rejet de mon corps de cette prothèse… Septicémie… Re-ablation du même sein… Analyses de toutes sortes… Rendez-vous multiples… IRM… Scanner… Pet Scan… Pose d’une chambre implantable… Anesthésies locale et générale… 6 chimios et 20 séances de radiothérapie, suivies de 5 ans d’hormonothérapie…
Et bien tout ça, tout ça !!! À quoi s’attendre pour l’avenir ??? On est sur un tapis roulant, sans issue, et on va où l’on doit nous mener, pas le choix… Avoir confiance en la médecine… Oui… mais pas si rassurée… jamais… Je me vois comme une enfant qu’on dirige à droite, à gauche, pour se rendre je ne sais où…
Voici six mois maintenant que je suis une « Endurante », une qui encaisse les chimios pour détruire ce crabe sournois, invisible, silencieux… dévastateur… Mon corps se bat, mon esprit se débat et j’ai la rage de m’en sortir. Le mot « Cancéreuse », je ne l’aime pas, il me fait peur…
Vous êtes dans votre bulle de douleur, on est comme dans une enveloppe, drapé de mal-être, physique et psychologique où l’on ne voit plus la fin de chaque jour, et de chaque longue nuit qui s’écoule. Toutes ces grandes épreuves à affronter… surmonter…
Alors, petits pas par petits pas, j’avance pour la victoire, pour la guérison… pour retrouver ma vie d’avant… retrouver mon image, mon corps… mon moi dans ce miroir… Le parcours reste long, difficile, dur. La souffrance peut occuper tellement de place qu’on en oublie le bonheur, le temps qui passe…
Mais la vie reprend doucement dans les moments plus calmes, plus doux, après chaque étape… Je crois en la vie, je crois en mon corps, ma force et je crois en tous ceux qui m’aiment et que j’aime. Tant que je suis debout, avec mes petits pas, et mon cœur qui bat, j’avance vers cette destinée, vers ce but… Je sais, je sens… que je vais m’en sortir… pour mieux rebondir à la vie.

https://www.facebook.com/Cancer-tu-nes-point-mon-copain-252496312109674/