Edwige

Edwige

Edwige

Date de publication du témoignage :

RDV avec Edwige (Paris). Après son cancer et deux récidives, elle se consacre à la peinture et participe à de nombreuses expositions.

Diagnostiquée triple négatif en novembre 2016, récidive en 2018 et 2019. Mastectomie, deux parcours de chimio et radiothérapie, de nombreuses opérations.
Après une séance d’art thérapie suite à ma seconde récidive, je décide de reprendre les pinceaux et couteaux. Je suis graphiste et je peins frénétiquement tous les jours de l’abstrait. Six mois après, j’expose dans une galerie à Paris. Et de là, je décide en 2020 de participer au salon Artshopping au Carrousel du Louvre et à Art3F à la Porte de Versailles, salons repoussés avec la Covid. Je participe également à une expo dans le métro en 2020.
La peinture est un moyen de m’échapper de la maladie, une sorte de méditation.

http://abstr.ed
https://edwigevattier.wixsite.com/abstred

Juliette

Juliette

Juliette

Date de publication du témoignage :

RDV avec Juilette (Cergy). En traitement pour une leucémie, elle peut compter sur le soutien sans faille de son petit garçon.

J’ai été diagnostiquée d’une leucémie en novembre 2019. J’avais 36 ans. Je n’ai pas encore fini mon traitement. Le traitement pour une leucémie est souvent d’une durée de trois ans. Évidement, on ne reste pas la même personne après trois ans de maladie. Ça nous change, aussi bien nous, que notre entourage.
Quand je suis tombée malade, mon fils n’avait que six mois. J’ai passé beaucoup de temps en chambre stérile, sans pouvoir le voir. C’était vraiment la chose la plus difficile à vivre. Et en même temps, ce désir de le retrouver m’a donné une force incroyable. Avant la leucémie, je travaillais trop. Je suis psychologue et je passais mon temps à aider les autres.
La leucémie m’a obligée, et permis, de me recentrer sur moi et ma famille. C’est aujourd’hui ma priorité.
C’est cela mon changement de vie. Faire des choses avec mon fils malgré la fatigue, et trouver le bonheur auprès de lui. Il a aujourd’hui deux ans et demi, et m’aide beaucoup. Il veut me faire rire quand il me voit souffrir. Il me dit de dormir s’il me voit fatiguée. Et me fait des bisous magiques, si j’ai des douleurs. Il est incroyable et très sensible.

Miss Bullette

Miss Bullette

Miss Bullette

Date de publication du témoignage :

RDV avec Miss Bullette (Carqueiranne). Avec humour, elle raconte ses « bulles, son parcours de soin et ses « péripéties » sur les réseaux.

Moi, c’est « Miss Bullette », 38 ans, maman de deux magnifiques garçons.

J’ai appris l’annonce de mes « Bulles » (un surnom bien plus joli à entendre pour mes enfants, et les bulles, c’est éphémère et c’est surtout ce que l’on boit quand tout est fini) le 18 juin 2020, pour mon dixième anniversaire de mariage.

Tout a commencé après avoir fait une auto palpation, j’ai senti une grosseur dans mon sein droit. J’ai demandé une échographie de contrôle. J’explique au médecin que, selon la période du mois, cette grosseur grossit ou diminue. Le médecin me répond qu’un cancer ne fait pas l’effet yoyo, et que vu mon âge, cela doit être simplement un kyste. Après l’examen, il me prescrit une biopsie, car effectivement, les axes, ainsi que la grosseur, ne sont pas bonnes.

Biopsie faite, j’attends les résultats. L’annonce tombe et mon monde s’écroule : cancer hormono-dépendant stade 2. Ma première pensée : mais que vont devenir mes enfants ? Comment leur annoncer ? Je ne dois pas mourir.

À partir de ce moment-là, j’ai compris que j’allais monter sur le ring et qu’il était hors de question que je baisse les bras. Que la vie était bien trop belle pour passer à

côté. Que je serais avant tout Maman, Épouse et Femme. Que ma féminité et ma coquetterie seront toujours présentes malgré la maladie.

Je veux montrer à mes enfants que la vie nous réserve des obstacles, mais qu’il faut continuer à avancer, en gardant la tête haute.

Et voilà que tout s’enchaîne : chirurgien, biopsie, échographie, mammographie, oncologue.

Finalement, on me découvre une seconde « Bulles ».

La chimiothérapie n’était pas prévue, mais vue cette nouvelle annonce, je pars pour cinq mois de traitement, suivis de la chirurgie.

La chimiothérapie a bien fonctionné donc une tumorectomie suffira. C’était en février 2021. Tout s’est bien passé. Quinze jours après, rendez-vous post-opératoire pour vérifier les cicatrices, et là, on m’annonce que les résultats prélevés pendant l’opération ne sont pas bons. Je dois retourner au bloc pour une mastectomie totale.

La nouvelle est dure à avaler, moi qui venais simplement montrer mes cicatrices.

Je décide de ne pas faire de reconstruction immédiate, je ne veux pas de prothèse. Je ne suis pas pour un corps étranger, et ayant de la radiothérapie derrière, il est fortement conseillé d’attendre pour la reconstruction.

En mars 202, mastectomie totale. Retour à la maison et les ennuis commencent.

Drain positionnel, je ne peux donc pas bouger, alitée pendant une semaine. Mes infirmières se rendent vite compte qu’il y a un souci au vu de la couleur.

Prise de sang, prélèvements. Le verdict tombe : « staphylocoque doré ». Mon corps rejette l’infection et un écoulement se fait par ma mastectomie. Je suis passée très près de la septicémie, et mon instinct m’a sauvé la vie en ne voulant pas de reconstruction car la suite aurait été bien différente.

Je suis actuellement en traitement pour éradiquer ce mauvais colocataire, pour pouvoir ensuite passer à la radiothérapie, ainsi que de l’hormonothérapie sur 10 ans.

Je partage mon aventure sur les réseaux sous le ton de l’humour et du fun, car la vie est bien trop courte pour se la ternir.

N’oubliez pas la vie est belle donc smile et good vibes.

https://www.instagram.com/p/CNceep7hRKk/?igshid=xthd5xxvwwkg

Cinda

Cinda

Cinda

Date de publication du témoignage :

RDV avec Cinda (Bruxelles). Après ses traitements contre un cancer du sein triple négatif, elle propose des accompagnements en tant que coach cancer, et est également instructrice de pleine conscience certifiée pour enfants.

Février 2019 : « Vos résultats ne sont pas bons, pas bons du tout. » Voilà comment à 35 ans, un simple coup de fil a complètement changé ma vie.
Je n’avais jamais entendu parler d’un cancer du sein triple négatif (quel nom barbare !) très agressif, déjà bien avancé, qui touche surtout les femmes jeunes, souvent sans antécédents. Je n’avais jamais imaginé non plus ce qui m’attendait par la suite.
Par contre, j’ai tout de suite compris qu’il y aurait un avant et un après ce diagnostic. C’est marrant comme on n’imagine pas la chance qu’on a d’être en bonne santé, en vie, comme si c’était acquis avant de passer de l’autre côté de la barrière.
J’ai été directement animée d’un puissant élan de vie et consciemment décidé de choisir l’espoir, un jour à la fois, un petit pas à la fois, malgré un traitement dit « au karcher », couplé d’un diagnostic défavorable. Je n’ai pas envie de m’attarder ici sur les effets secondaires, pas très secondaires d’ailleurs, des onze mois de chimiothérapie, la mastectomie, ni la radiothérapie.

J’ai plutôt envie de vous parler de l’immense gratitude que je ressens. Gratitude d’être encore là aujourd’hui. Gratitude de pouvoir profiter des petits et grands moments de l’existence, en pleine conscience, car je sais à quel point la vie peut être fragile. Gratitude d’être entourée de l’amour bienveillant de mes piliers : mes trois loustics, mes amours, mes soleils, mon extraordinaire mari, ma famille formidable et mes amies irremplaçables. Gratitude pour avoir enfin osé me lancer dans la voie de l’accompagnement en coaching. Gratitude aussi pour toutes ces belles rencontres et des tas d’autres choses encore présentes et à venir.

Et puis, si vous me posez la question, la reconstruction ne concerne pas que ce petit bout de moi qu’on a dû m’enlever et que j’ai décidé, pour l’instant, de ne pas reconstruire. Cette reconstruction est un chemin physique et psychologique, de longue haleine. Un chemin dont je ne sais pas quand je verrai le bout. Un chemin de résilience, passionnant, enivrant, semé d’embûches, de détours et de joies. Parce qu’après le cancer, il y aussi, et surtout, la VIE.

« On a deux vies. La seconde commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une ». Confucius

https://www.cinda-uninstantamoi.com/
https://www.facebook.com/coachinguninstantamoi

Anousha

Anousha

Anousha

Date de publication du témoignage :

RDV avec Anousha (Toulouse). Aux cotés de son mari atteint d’un cancer du colon, elle témoigne avec courage du difficile rôle d’aidante.

En octobre 2019, on a diagnostiqué un cancer du côlon à mon mari, lors d’une opération en urgence d’une occlusion intestinale. On a dû lui créer une colostomie (raccord du côlon à la paroi intestinale). Il avait alors 33 ans, n’avait aucun problème de santé.

A 26 ans, je suis devenue l’aidante de mon mari. J’ai été d’autant plus plongée dans la maladie que mon mari est Irlandais et ne comprenait pas toujours tout.

De l’extérieur, il est difficile de comprendre le rôle des aidant.es. A quoi ressemble notre quotidien ? Pendant de longs mois, j’ai accompagné mon mari dans son parcours contre le cancer. J’ai fait de multiples aller-retours à la clinique pendant ses hospitalisations. Je l’ai aidé à tout comprendre, à se rappeler de chaque rendez-vous et à l’y accompagner, à savoir quels médicaments prendre. Je suis allée à la pharmacie pour lui. J’ai fait des démarches sans fin pour compenser la perte de son salaire. J’ai assumé toutes les tâches ménagères. J’ai fait attention à notre alimentation pour qu’il ne perde pas de poids. Je l’ai réconforté pendant les moments plus difficiles. Je suis restée impuissante chaque fois qu’il était faible, malade, qu’il ne pouvait pas dormir, qu’il voulait ne plus exister, qu’il voulait tout arrêter. J’ai tout fait pour comprendre ses besoins. J’ai accepté que son corps ait changé et l’ai aidé à s’accepter lui-même.

Mais à travers tout ça, j’ai aussi dû gérer mes propres angoisses, tout en continuant à vivre et à travailler. J’ai enchaîné les insomnies pendant plusieurs mois. J’ai atteint mes limites physiques et mentales. J’ai ressenti déception, frustration, colère, injustice, douleur, tristesse, angoisse, culpabilité, incertitude, incompréhension, solitude. J’ai accepté un traitement antidépresseur, à contrecœur, mais qui m’a aidée à garder la tête hors de l’eau. En tant qu’aidant.e, on se dit qu’on n’a pas le droit d’être mal, de se plaindre. Qu’on doit être infaillible pour la personne qu’on accompagne. J’ai eu un mal fou à assumer que mes émotions étaient légitimes.

Aujourd’hui, fin mars 2021, je peux enfin dire que je vais bien. Après un an de traitement, j’ai arrêté les antidépresseurs. Mon mari a eu deux bilans encourageants depuis la fin de la chimio. Sa colostomie a pu être retirée. Nous reprenons peu à peu une vie normale, mais le cancer en fera toujours partie : nous avons réussi à l’accepter. Je ne crois pas que “tout arrive pour une raison”, comme on me l’a souvent dit. En revanche, je crois en notre capacité de résilience, et en notre capacité à créer quelque chose de positif dans la pire des tempêtes de vie.

Mon parcours, je le raconte dans mon journal d’aidante. J’ai d’abord écrit pour moi-même, puis pour aider d’autres personnes. Pour que la solitude, l’incompréhension et l’isolement que j’avais ressentis soient atténués pour d’autres proches.

Je cherche aujourd’hui un.e éditeur.rice. Le format de mon livre me permet de montrer le cheminement parcouru, depuis le jour où tout s’est effondré, jusqu’à ma transformation en jeune femme résiliente.

J’espère sincèrement qu’un.e éditeur.rice comprendra l’importance de donner une voix aux aidant.es, et d’accompagner toutes les personnes touchées de près ou de loin par la maladie.

En attendant, je partage mon témoignage sur les réseaux, en espérant que mon histoire puisse aider quelqu’un, quelque part.

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