Léa

Léa

Léa

Date de publication du témoignage :

RDV avec Léa (Saint Dolay). Touchée à 25 ans par un cancer du sein, elle veut alerter les jeunes femmes et les médecins, et prône l’autopalpation et les dépistages pour détecter au plus tôt les cancers.

J’ai mis plusieurs semaines à me demander : est-ce que je le dis ? est-ce que je ne le dis pas ? Certaines personnes me connaissent et pour d’autres, je ne suis qu’une inconnue, mais aujourd’hui est un grand jour pour moi, celui de prendre une décision. Celle de me confier.

Tout d’abord, car j’en ressentais le besoin et qu’avant de penser à moi, je voudrais penser aux autres. Penser peut-être que, « grâce à moi », la vie de jeunes femmes pourrait être sauvée.

J’aimerais faire prendre conscience aux gens que « les autres » peuvent devenir eux-mêmes, leur mère, leur sœur, leur petite amie et j’en passe… et ça, malheureusement, en l’espace de seulement quelques jours, quelques mois, quelques années…

J’aimerais faire prendre conscience aux équipes médicales qu’il faut informer et dépister ces patients dès leur plus jeune âge, et ceux, même sans antécédent familial. Je suis dégoûtée de voir qu’on n’est pas prise au sérieux quand on leur parle de ce sujet. Pour eux, nous sommes trop jeunes, ce ne sont que les femmes d’un certain âge qui ont cette maladie… mais non, ils n’ont toujours pas compris que cette M**** touche tout le monde…

Du jour au lendemain, ma vie a été chamboulée. Ce fameux jour où j’apprends que mes projets vont être mis entre parenthèses. J’essaie de comprendre ce que me dit le médecin : elle m’explique que mes cellules se multiplient de façon anormale. Les résultats de nombreux examens tombent : on m’annonce que j’ai un cancer du sein.

Je ne saurais expliquer pourquoi des larmes se sont échappées toutes seules. J’essayais tant bien que mal de les retenir, mais je n’y arrivais pas.

Je suis repartie seule, traversant ce long couloir qui paraissait des kilomètres, avec tout un tas de questions en tête… Puis j’ai dû reprendre le volant, me ressaisir et arrêter de pleurer. Pourquoi ? Car j’ai un fils, une famille, des amis et un homme extraordinaire. Comment expliquer, sans trop faire peur à mon entourage, alors que moi-même, je suis terrifiée ? Les mots viendront tout seuls et je sais qu’ils m’aideront à trouver la force de me battre.

Aujourd’hui, ce qui m’a peut-être sauvé, c’est l’autopalpation. C’est très simple à faire : allongée sur le dos, j’ai réalisé de petits cercles en touchant ma poitrine. J’ai senti une petite boule inhabituelle, et lorsque je me suis regardée dans le miroir, les bras levés, au-dessous de mon sein droit se trouvait un petit creux, chose que je n’avais pas au sein gauche.

Vous voyez, c’est assez facile à faire, ça prend juste quelques secondes. J’en parle simplement par prévention.

Cette maladie est vicieuse car ça ne fait pas mal, et on ne sent pas forcément quelque chose à l’autopalpation. Tu es peut-être toi aussi touché/e par le cancer du sein, et tu ne le sais même pas…

Du haut de mes 25 ans, je vais devoir me soumettre au même combat que des millions de femmes, un combat qui n’est que le début d’un nouveau chapitre de ma vie.

Courage à toutes celles qui traversent le même combat que moi. On a toutes un parcours différent, plus ou moins difficile, mais soyons fières de nous quoi qu’il arrive. Sachons remercier également tous ceux qui nous entourent, nous soutiennent et nous aiment, quoi qu’il arrive.

Il faut savoir se battre pour soi–même, mais aussi pour les autres.

25 ans, 30 ans 45 ans… on est toutes concernés donc faites-vous dépister !

Je vous souhaite à toutes bon courage pour cette épreuve et beaucoup de soutien et de force.

#cancerdusein #25ans #j’aurais pu être votre fille
#vous avez peut-être le cancer et vous le savez même pas
#faites-vous dépister

https://www.facebook.com/groups/276994134075658/

Magali

Magali

Magali

Date de publication du témoignage :

RDV avec Magali (Marseille). Depuis l’enfance, elle a souffert de plusieurs carcinomes. Elle apprend à vivre avec le cancer, les cancers, et garde une force inouïe, une foi en l’avenir et en ses projets à venir.

J’ai 11 ans, je suis en classe de 6eme, et le dermatologue qui me suit annuellement m’annonce qu’il va falloir me retirer un grain de beauté, un peu différent des centaines d’autres que je possède. Il a raison, ce sera un cancer, mon premier cancer, mon premier carcinome…
Mon quotidien, ma relation avec le soleil marseillais, va changer et ce durant toute l’année et toute ma vie !

Vingt ans après, à une trentaine d’années, mon deuxième carcinome est détecté, sur le visage cette fois, coin externe de l’œil, base du nez quasiment. Une chirurgie de curetage est pratiquée. Il m’en restera une jolie cicatrice, quasi invisible à ce jour.

A 43 ans, ce vilain crabe vient m’attaquer une nouvelle fois, et cette fois, il s’en prend à ce que l’on a de plus central et visible au niveau du visage : le nez.
Le coup est dur à encaisser, j’en ai marre, et j’ai très peur de ces mutilations à venir…

Cinq biopsies au total seront nécessaires pour quadriller la tumeur, et procéder à une exérèse complète. Neuf mois après, il y a donc de cela quelques mois seulement (décembre 2020), nouveau carcinome découvert par « mes soins » dans le prolongement de l’œil, du nez, au niveau du cou. Il me faudra cette fois deux exérèses pour en venir à bout !

Ma vie est donc jalonnée depuis très jeune par le cancer, ce vilain crabe qui a touché beaucoup de ma famille, dont ma grand-mère paternelle et mon papa au niveau du nez aussi…
On vit avec, avec l’appropriation d’un jargon médical, d’examens anxiogènes, de blocs opératoires, de cicatrices, et de cette épée de Damoclès qui plane perpétuellement au-dessus de notre tête !
On vit donc différemment, certainement plus intensément, plus vite, plus fort, pour être certain/certaine de ne passer à côté de rien…
J’ai toujours su que la santé était primordiale, indispensable, et que c’était la chose la plus précieuse à posséder, qu’elle ne s’achetait pas, qu’elle n’appartenait à personne en particulier, et que face à elle, il n’y avait ni raison, ni justice…

Très tôt, j’ai donc commencé à philosopher, à ma façon, comme je le ressentais, et en fonction de ce qu’il m’arrivait…
Ces cancers, m’ont laissé et me laisseront des traces.
Des traces physiques, psychiques, des peurs nouvelles à l’annonce de chacun d’entre eux, des cicatrices, des combats, mais ils m’auront permis d’acquérir une force intérieure inouïe. Sans être surhumaine ou totalement à l’abri de coup de blues, je pense que je suis une vraie résiliente !

Je sors actuellement d’un traitement de chimiothérapie locale, ciblée pour mon nez, et j’espère entendre en avril prochain, le terme : rémission, vous savez ce mot tant attendu, tant espéré et convoité, quand on se bat contre un ou des cancers…

Si rémission, il y a, alors je pourrais souffler à nouveau, sortir la tête de l’eau, reprendre ma respiration, me relever plus sûrement et sereinement, et avancer…
Avancer dans un ou des projets, dans lequel, lesquels, la résilience et l’être humain auront une préoccupation et une place centrale.

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Marie

Marie

Marie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marie (Tarn). Après un cancer du sein, elle assume son statut d’amazone et la reconstruction à plat. Et prépare son mariage !

16 Mai 2019. Mon amoureux et moi sommes dans la salle d’attente de l Oncopôle pour la fameuse biopsie planifiée depuis que j’ai senti une boule dans mon sein gauche. Après 2h d’attente, c’est enfin à nous. Le médecin m’explique la procédure et c’est parti. Elle fait d’abord une échographie et elle insiste beaucoup au niveau de la clavicule. Là, j’imagine le pire. Elle termine enfin, me dit que j’ai été courageuse et m’explique qu’il faut attendre une semaine pour les résultats. Mais elle prend une pause, puis me dit que d’après son expérience et ce qu’elle voit tous les jours, c’est un cancer. Double uppercut. J’essaie de me contenir pendant qu’elle m’explique les traitements possibles, qu’elle me parle de chimio et là, j’explose en pleurs, en m’excusant évidemment. Je prends des kleenex, étonnant qu’il y en ait sur son bureau. Elle me dit que sa secrétaire va me prendre rendez-vous pour un tep scan, une irm, l oncologue et même le chirurgien. Ça fait un peu beaucoup tout ça, je n’y suis plus, j’encaisse, j’imagine le pire. Je me vois vomir et perdre mes cheveux. Et ce n’est que le début d’un long et douloureux combat.

Cette saloperie m a pris beaucoup de choses : mes cheveux, mes cils, sourcils, tous les poils de mon corps, ma silhouette, mon amour propre, ma force, mon sein gauche, mon insouciance, des effets secondaires qui persistent encore, ma vie telle que je l’ai connue … mais il m’a aussi tellement apporté : un autre regard sur la vie, des réserves de force et d’endurance à la douleur, un amour qui s’est encore plus consolidé, le genre d’amour que je souhaite à tout le monde, doux, respectueux, soutenant, magique, des amitiés consolidées, le soutien sans faille de mes proches, une magnifique rencontre avec une kommunauté de femmes fortes, admirables, bienveillantes.

Me voilà presque deux ans plus tard. Je suis dans un essai clinique (et sous hormonothérapie) depuis aout 2020, et ce pour deux ans et demi car je suis très à risque de rechute et en même temps cela participe à la recherche pour aider d’autres femmes. Je suis encore en arrêt de travail. Les effets secondaires des traitements actuels ne me permettent pas de me sentir assez solide physiquement et psychologiquement pour reprendre mon travail d’assistante sociale pour le moment.

Mais je suis en vie, je suis reconnaissante. Je viens de me faire opérer pour améliorer l’aspect de ma cicatrice car je ne souhaite pas de reconstruction malgré les injections de la société, qui tend à considérer que la féminité passe par la poitrine. Moi j’assume totalement mon statut d amazone, je le revendique même, et je suis soutenue par mon compagnon avec lequel je vais me marier l’année prochaine.

http://instagram/ma_rie_g_

 

Anaïs

Anaïs

Anaïs

Date de publication du témoignage :

RDV avec Anaïs (Beaune). Après le décès de son père, d’un cancer, elle est devenue bénévole à la Ligue contre le Cancer. Elle y travaille désormais, avec toute une équipe à ses côtés pour développer de nouveaux projets.

J’avais tout juste 30 ans lorsque mon père est décédé. Ce sale crabe l’a emporté en huit mois : cancer des amygdales, et cancer du rein.

Perdre mon père de cette maladie a été le déclencheur pour me faire réagir. J’ai compris à ce moment-là ce que c’était de vivre pour soi, et non pour les autres.

Je manquais cruellement d’épanouissement dans ma vie professionnelle. J’avais le niveau BTS Assistante de direction, mais ce n’est pas ce que je voulais. J’étais assistante dans une station-service sur autoroute. Je travaillais parce qu’il le fallait mais je ne faisais pas mon boulot avec mes tripes. Dans ma vie privée, tout allait bien : mon homme était quelqu’un de compréhensif, qui m’a toujours soutenue dans toutes mes décisions. Et j’avais deux beaux enfants en parfaite santé.

Quelques mois après le décès de mon père en octobre 2016, je décidais de m’engager en tant que bénévole à La Ligue contre le Cancer. Je ne voulais plus être spectatrice, j’avais besoin de me rendre utile, être actrice de mon nouveau combat : le CANCER.

Mon bénévolat a débuté à Beaune, et je me suis retrouvée seule car l’ancienne équipe décidait de tout arrêter. Mon objectif était de créer une nouvelle équipe.

En avril 2017, la Ligue me proposa d’accompagner les malades. Je tenais une permanence mensuelle dans un lieu hors des murs de l’hôpital pour recevoir des personnes malades et leurs proches. Cette mission m’a révélée. Elle a été des plus enrichissantes et pour la première fois de ma vie, je me sentais vraiment utile.

En septembre 2018 a eu lieu une course à Beaune, destinée à la recherche contre le cancer du sein. La Ligue me demanda de les représenter. Il fallait donc que j’affronte ma peur et ma timidité : prendre la parole en public devant plus de 500 personnes et essayer de convaincre quelques personnes de me rejoindre pour la création d’une nouvelle équipe. Je me suis dépassée, car j’étais extrêmement réservée à cette époque.

Mission accomplie : environ dix personnes me rejoignaient le mois suivant.

Mon équipe (et j’en suis fière, car sans eux je n’en serais pas là aujourd’hui) a mis en place de nombreux projets liés à la prévention, à la récolte de fonds pour la recherche, et bien d’autres naîtront encore à l’avenir. La plupart des personnes que j’ai rencontrées depuis mon arrivée dans cette association sont exceptionnelles. Une chose nous unit tous : VAINCRE LE CANCER, car nous avons tous connu de près ou de loin la maladie.

Quelques mois plus tard en février 2019, un poste s’est libéré au comité départemental de la Ligue contre le Cancer. Je tentais le tout pour le tout et postulais. Qui ne tente rien n’a rien : au pire des cas je serai recalée, je m’en remettrai. Et puis une fois de plus mon étoile a fait des miracles, en mai 2019 on m’annonçait que j’étais recrutée, non pas pour le poste initialement prévu mais pour être chargée de prévention et coordinatrice des bénévoles et des manifestations.

Mon combat est devenu mon travail pour lequel je me donne à 300%.

Je dois tellement à mon père. Grâce à lui, je suis devenue celle que je suis aujourd’hui, plus engagée que jamais. Le perdre m’a fait réaliser que rien n’arrive en tombant du ciel. Quand on veut quelque chose, il faut se battre.

Mes derniers mots seront une citation de Gandhi :

« Si vous vivez un moment difficile, ne blâmez pas la vie, vous êtes juste en train de devenir plus fort »

https://www.facebook.com/AnaisCoBre

https://www.instagram.com/anaiscoy/

 

Chrystelle

Chrystelle

Photo de Chrystelle

Chrystelle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Chrystelle (Sorbiers). Après un premier cancer du sein, puis une récidive, elle a créé l’association Amarose’s pour promouvoir le sport post cancer sous toutes ses formes.

J’ai 43 ans. Un premier cancer en 2012 m’a délesté de mon utérus. Heureusement, j’avais déjà trois merveilleux enfants, deux garçons et une fille. Puis en 2015, rebelote : le sein droit, puis les ganglions, et le gauche. Mastectomie bilatérale, chimiothérapie, perte de 20 kg, de mes cheveux, cils, sourcils, ongles… une métastase sur le coccyx cimentée.

Des douleurs et quinze chirurgies plus tard, un retour au sport grâce à un programme de rééducation post cancer à Rive de Gier : RECANFORT !

Depuis, et grâce aux rencontres effectuées lors de ces quatre semaines, j’ai créé l’Association  » Amarose’s  » dédiée au développement et à la promotion du sport en post cancer du sein, afin de diminuer les effets secondaires des traitements et diminuer les risques de récidives : canoë, marche nordique, gym, relaxation et pilates, sont proposés aux adhérentes, ainsi qu’un défi annuel VOGALONGA, TRAVERSEINE …. Des projets pleins la tête et l’envie de foncer, en vivant l’instant présent  » ici et maintenant ».

Infirmière puéricultrice j’ai pu reprendre un emploi à plein temps en avril 2017…et suis toujours entourée de mes acolytes de la première heure !! Mes 3 F qui se reconnaîtront. Un grand merci à toutes les personnes qui partagent mon chemin, encore et toujours…

https://www.facebook.com/kryst.amaroses
https://www.facebook.com/chrystelle.zavattin
http://www.amaroses.fr