Anaïs

Date de publication du témoignage :

23 Sep. 2021

RDV avec Anaïs (Beaune). Après le décès de son père, d’un cancer, elle est devenue bénévole à la Ligue contre le Cancer. Elle y travaille désormais, avec toute une équipe à ses côtés pour développer de nouveaux projets.

J’avais tout juste 30 ans lorsque mon père est décédé. Ce sale crabe l’a emporté en huit mois : cancer des amygdales, et cancer du rein.

Perdre mon père de cette maladie a été le déclencheur pour me faire réagir. J’ai compris à ce moment-là ce que c’était de vivre pour soi, et non pour les autres.

Je manquais cruellement d’épanouissement dans ma vie professionnelle. J’avais le niveau BTS Assistante de direction, mais ce n’est pas ce que je voulais. J’étais assistante dans une station-service sur autoroute. Je travaillais parce qu’il le fallait mais je ne faisais pas mon boulot avec mes tripes. Dans ma vie privée, tout allait bien : mon homme était quelqu’un de compréhensif, qui m’a toujours soutenue dans toutes mes décisions. Et j’avais deux beaux enfants en parfaite santé.

Quelques mois après le décès de mon père en octobre 2016, je décidais de m’engager en tant que bénévole à La Ligue contre le Cancer. Je ne voulais plus être spectatrice, j’avais besoin de me rendre utile, être actrice de mon nouveau combat : le CANCER.

Mon bénévolat a débuté à Beaune, et je me suis retrouvée seule car l’ancienne équipe décidait de tout arrêter. Mon objectif était de créer une nouvelle équipe.

En avril 2017, la Ligue me proposa d’accompagner les malades. Je tenais une permanence mensuelle dans un lieu hors des murs de l’hôpital pour recevoir des personnes malades et leurs proches. Cette mission m’a révélée. Elle a été des plus enrichissantes et pour la première fois de ma vie, je me sentais vraiment utile.

En septembre 2018 a eu lieu une course à Beaune, destinée à la recherche contre le cancer du sein. La Ligue me demanda de les représenter. Il fallait donc que j’affronte ma peur et ma timidité : prendre la parole en public devant plus de 500 personnes et essayer de convaincre quelques personnes de me rejoindre pour la création d’une nouvelle équipe. Je me suis dépassée, car j’étais extrêmement réservée à cette époque.

Mission accomplie : environ dix personnes me rejoignaient le mois suivant.

Mon équipe (et j’en suis fière, car sans eux je n’en serais pas là aujourd’hui) a mis en place de nombreux projets liés à la prévention, à la récolte de fonds pour la recherche, et bien d’autres naîtront encore à l’avenir. La plupart des personnes que j’ai rencontrées depuis mon arrivée dans cette association sont exceptionnelles. Une chose nous unit tous : VAINCRE LE CANCER, car nous avons tous connu de près ou de loin la maladie.

Quelques mois plus tard en février 2019, un poste s’est libéré au comité départemental de la Ligue contre le Cancer. Je tentais le tout pour le tout et postulais. Qui ne tente rien n’a rien : au pire des cas je serai recalée, je m’en remettrai. Et puis une fois de plus mon étoile a fait des miracles, en mai 2019 on m’annonçait que j’étais recrutée, non pas pour le poste initialement prévu mais pour être chargée de prévention et coordinatrice des bénévoles et des manifestations.

Mon combat est devenu mon travail pour lequel je me donne à 300%.

Je dois tellement à mon père. Grâce à lui, je suis devenue celle que je suis aujourd’hui, plus engagée que jamais. Le perdre m’a fait réaliser que rien n’arrive en tombant du ciel. Quand on veut quelque chose, il faut se battre.

Mes derniers mots seront une citation de Gandhi :

« Si vous vivez un moment difficile, ne blâmez pas la vie, vous êtes juste en train de devenir plus fort »

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