Léa

Date de publication du témoignage :

5 Oct. 2021

RDV avec Léa (Saint Dolay). Touchée à 25 ans par un cancer du sein, elle veut alerter les jeunes femmes et les médecins, et prône l’autopalpation et les dépistages pour détecter au plus tôt les cancers.

J’ai mis plusieurs semaines à me demander : est-ce que je le dis ? est-ce que je ne le dis pas ? Certaines personnes me connaissent et pour d’autres, je ne suis qu’une inconnue, mais aujourd’hui est un grand jour pour moi, celui de prendre une décision. Celle de me confier.

Tout d’abord, car j’en ressentais le besoin et qu’avant de penser à moi, je voudrais penser aux autres. Penser peut-être que, « grâce à moi », la vie de jeunes femmes pourrait être sauvée.

J’aimerais faire prendre conscience aux gens que « les autres » peuvent devenir eux-mêmes, leur mère, leur sœur, leur petite amie et j’en passe… et ça, malheureusement, en l’espace de seulement quelques jours, quelques mois, quelques années…

J’aimerais faire prendre conscience aux équipes médicales qu’il faut informer et dépister ces patients dès leur plus jeune âge, et ceux, même sans antécédent familial. Je suis dégoûtée de voir qu’on n’est pas prise au sérieux quand on leur parle de ce sujet. Pour eux, nous sommes trop jeunes, ce ne sont que les femmes d’un certain âge qui ont cette maladie… mais non, ils n’ont toujours pas compris que cette M**** touche tout le monde…

Du jour au lendemain, ma vie a été chamboulée. Ce fameux jour où j’apprends que mes projets vont être mis entre parenthèses. J’essaie de comprendre ce que me dit le médecin : elle m’explique que mes cellules se multiplient de façon anormale. Les résultats de nombreux examens tombent : on m’annonce que j’ai un cancer du sein.

Je ne saurais expliquer pourquoi des larmes se sont échappées toutes seules. J’essayais tant bien que mal de les retenir, mais je n’y arrivais pas.

Je suis repartie seule, traversant ce long couloir qui paraissait des kilomètres, avec tout un tas de questions en tête… Puis j’ai dû reprendre le volant, me ressaisir et arrêter de pleurer. Pourquoi ? Car j’ai un fils, une famille, des amis et un homme extraordinaire. Comment expliquer, sans trop faire peur à mon entourage, alors que moi-même, je suis terrifiée ? Les mots viendront tout seuls et je sais qu’ils m’aideront à trouver la force de me battre.

Aujourd’hui, ce qui m’a peut-être sauvé, c’est l’autopalpation. C’est très simple à faire : allongée sur le dos, j’ai réalisé de petits cercles en touchant ma poitrine. J’ai senti une petite boule inhabituelle, et lorsque je me suis regardée dans le miroir, les bras levés, au-dessous de mon sein droit se trouvait un petit creux, chose que je n’avais pas au sein gauche.

Vous voyez, c’est assez facile à faire, ça prend juste quelques secondes. J’en parle simplement par prévention.

Cette maladie est vicieuse car ça ne fait pas mal, et on ne sent pas forcément quelque chose à l’autopalpation. Tu es peut-être toi aussi touché/e par le cancer du sein, et tu ne le sais même pas…

Du haut de mes 25 ans, je vais devoir me soumettre au même combat que des millions de femmes, un combat qui n’est que le début d’un nouveau chapitre de ma vie.

Courage à toutes celles qui traversent le même combat que moi. On a toutes un parcours différent, plus ou moins difficile, mais soyons fières de nous quoi qu’il arrive. Sachons remercier également tous ceux qui nous entourent, nous soutiennent et nous aiment, quoi qu’il arrive.

Il faut savoir se battre pour soi–même, mais aussi pour les autres.

25 ans, 30 ans 45 ans… on est toutes concernés donc faites-vous dépister !

Je vous souhaite à toutes bon courage pour cette épreuve et beaucoup de soutien et de force.

#cancerdusein #25ans #j’aurais pu être votre fille
#vous avez peut-être le cancer et vous le savez même pas
#faites-vous dépister

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