Maureen

Maureen

Photo de Maureen

Maureen

Date de publication du témoignage :

RDV avec Maureen (Linselles – 59). La Maison, structure de soins supports qu’elle a créée, vient juste d’ouvrir ses portes !

J’ai 53 ans. J’ai eu un cancer du sein en 2017, pour mes 50 ans. Après le diagnostic, j’ai enchainé opération, chimiothérapies et radiothérapie.
Au moment de l’annonce, ça a été vraiment compliqué car on a toujours l’impression que ça n’arrive qu’aux autres. C’est le choc, et on se retrouve surtout dans un sacré tourbillon, avec beaucoup de soins, beaucoup de rendez-vous. On perd un peu la maitrise et de soi et de son agenda.
Quand on attaque une chimiothérapie, se pose la problématique de nos cheveux, car cela fait partie intégrante de notre féminité. Et c’est évidemment compliqué. J’ai perdu mes cheveux 15 jours après la première séance. J’ai d’abord tondu puis rasé complètement mon crâne. Je me suis équipée d’une perruque et de quelques bonnets chimio. Mais je n’ai porté la perruque que 4 à 5 fois. J’avais l’impression que ça se voyait comme le nez au milieu de la figure que j’étais chauve. Les bonnets m’ont permis d’assumer plus, et d’être plus féminine.
J’ai également reçu des bonnets en cadeau, venant d’une femme ayant terminé sa chimio. Et ce geste m’a beaucoup marquée.

En janvier 2018, quand mes cheveux ont repoussé, je me suis interrogée sur le devenir de ces bonnets. Les garder ? Euh non. Les jeter ? Encore moins ! Je voulais qu’ils puissent encore servir ! Car ils étaient encore en très bon état. C’est là que je me suis aperçue que rien n’existait pour organiser entre les femmes ce recyclage de bonnets chimio.
Et donc, en Mars 2018, j’ai créé l’association « Mon bonnet rose » afin d’aider les femmes en précarité confrontées au cancer.
Le recyclage des bonnets chimio est la première mission de l’association.
La deuxième mission est l’accessibilité aux coussins cœur pour toutes, et la troisième, la distribution d’une box Bonnets et Beauté à prix coûtant, comprenant des bonnets et des cosmétiques bio.

La création de mon association m’a beaucoup aidée, à être résiliente. Cela a donné un sens à l’ensemble de mon parcours.
Après deux ans d’existence, le nouveau projet de Mon Bonnet Rose est l’ouverture de La Maison, un espace dédié à l’accueil des femmes atteintes d’un cancer du sein, tant en parcours de soin qu’en rémission. Pour leur proposer, du sport, des ateliers, du coaching, des soins esthétiques, de la réflexologie, de la méditation, sophrologie, de la musicothérapie, … Tous les outils aidants, dits soins supports.
La Maison devait initialement ouvrir le 16 mars, mais compte tenu du contexte sanitaire, l’ouverture a pu se faire en juin.
J’ai un mantra qui m’accompagnait déjà avant cette épreuve et qui prend encore plus de sens pour moi : « L’important n’est pas ce qu’il nous arrive mais ce que nous faisons avec ce qu’il nous arrive ! »

http://monbonnetrose.fr/
https://www.monbonnetrose.fr/lamaison.html
https://www.facebook.com/monbonnetrose.fr/

Marie-Claire

Marie-Claire

Marie-Claire

Marie-Claire

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marie-Claire (Clisson). Après la maladie, elle s’est formée et est devenue relaxologue, praticienne EFT et Access Bars sur la région Nantaise.

J’ai 52 ans. En 2011, à 43 ans, on m’a annoncé que j’avais un cancer du sein. Une partie de moi le savait déjà : je n’ai pas vraiment été assommée par l’annonce, juste un poids qui bloque ma respiration. Une annonce sans ménagement, où de toutes façons, on sait d’ores et déjà que j’aurai droit à tous les traitements.
Après, c’est à moi de le dire aux miens. Je le fais de façon très différente pour chacun, pour les ménager et ne pas les inquiéter. Je pense d’abord à eux, je ne veux pas gêner, comme d’habitude.

Tout va vite, les rendez-vous s’enchaînent et là je ne contrôle rien. Avec le recul, je me dis qu’à aucun moment je n’ai eu l’impression de savoir le pourquoi du comment. Je subis examens et traitements. Je ne réfléchis pas, ne décide pas pour moi. Je m’en remets aux médecins. Je comprendrai seulement après que le fait d’être submergée par les émotions m’empêchait de penser correctement. C’est physiologique, biochimique donc si je ne m’occupe pas de mes émotions, et bien je n’ai plus tout mon libre arbitre. Je serais opérée début avril et la chimiothérapie de prévention commencera début mai. Les rayons ensuite s’enchaîneront jusqu’à novembre.

Les années précédentes ont été très dures émotionnellement et ce cancer est le tsunami, qui fait que je craque enfin. J’ai besoin d’aide. Je suivrai une psychothérapie pendant 2 ans, en individuel et en groupe, où je découvre l’EMDR et l’EFT. En complément, je fais des séances d’acupuncture spécialisée en oncologie et je prends des plantes. Je vois également une ostéopathe et des énergéticiens.
Je sais aujourd’hui combien cette maladie a été salvatrice et salutaire parce que j’ai décidé à ce moment-là de l’écouter et de l’accueillir, et non de la combattre. Cela aurait signifié que j’étais mon propre ennemi car ces cellules étaient bien les miennes et ne venaient pas d’un élément extérieur. Je n’avais pas une bataille à mener mais un changement à faire. Je me suis libérée de ce qui m’emprisonnait, j’ai pris soin de moi pour une véritable renaissance. Après vingt ans dans l’éducation spécialisée, je deviens relaxologue et praticienne Access Bars. La relaxation coréenne et le massage assis viendront compléter mon changement d’activité. L’EFT et ses bienfaits me titillent rapidement. J’ai trouvé cette technique tellement puissante et bluffante en termes d’efficacité et de champs d’intervention que je me forme et deviens praticienne EFT.

Depuis le début de ma reconversion, se profile l’envie d’aider, comme je l’ai été mais à ma manière et avec mes « outils », les femmes souffrant d’un cancer. J’accompagne aujourd’hui les femmes à mieux vivre cette période et à y voir une opportunité pour transformer les émotions bloquées et envahissantes, les croyances limitantes mais aussi les tensions physiques, pour retrouver un bien-être global, reprendre son pouvoir et vivre une vie pleine de sens et de joie.
Pour cela j’ai créé un programme « Cancer féminin : objectif bien être » d’accompagnement spécifique, nourri de mes expériences professionnelles ainsi que de mon expérience personnelle de la maladie et je me suis appuyée sur les travaux de médecins et cancérologues reconnus. Il se déroule sur sept séances et vient en soutien aux traitements médicaux. Je prépare un nouveau site dédié à l’accompagnement des femmes souffrant de cancer, qui va bientôt voir le jour.
Selon moi, le cancer est un message fort que quelque chose doit changer, donner du sens à la maladie c’est redonner du sens à sa vie !

https://latelierducalme.fr/
https://www.facebook.com/LAtelier-du-calme-341728290112007/
https://www.facebook.com/Cancer-f%C3%A9minin-Objectif-Bien-%C3%8Atre-114710730226928/
https://www.facebook.com/marieclaire.charrier.71?fref=gs&dti=1059704954172777&hc_location=group_dialog

Karen

Karen

Logo Les Krabeuses du Sud

Karen

Date de publication du témoignage :

RDV avec Karen (Toulon). Après son cancer du sein, elle a créé une association de soins de support « La p’tite parenthèse »

J’ai la trentaine et… un cancer du sein. Pendant les traitements, j’ai fait de belles rencontres sur les réseaux sociaux. Alors j’ai commencé par créer un groupe Facebook, limité à 200 personnes maximum, histoire de connaître tout le monde.
Ma première action a été de faire fabriquer des coussins cœurs pour la région du Var. Ce sont les mamies d’une maison de retraite qui les ont réalisés, avec leur budget animation. On en a distribué plus 500 depuis octobre rose 2018. Une belle action solidaire menée toutes ensemble.
Puis, j’ai fait un premier défilé pour la marque Amoena où j’ai embarqué les filles, rencontrées via mon groupe, puis un deuxième dans une villa avec deux défilés de lingerie et maillots de bain. J’ai alors lancé des rendez-vous mensuels, pour se retrouver, où on déjeunait ensemble à 6, 7, 8….
Je me suis engagée dans une association, mais elle faisait trop de business avec le cancer et je déteste ça. Alors en septembre 2019, j’ai créé une association avec deux amies, une art thérapeute et une kinésithérapeute. Elle se nomme « P’tite parenthèse » et œuvre pour aider les personnes malades du cancer, en leurs proposant des soins support pendant et après la maladie ainsi qu’à leurs aidants. Il n’y a ni distinction de sexe, ni d’âge, ni de cancer.

Je ne suis pas très douée pour écrire sur moi. Mon action est dirigée vers les autres. Je suis heureuse d’avoir fait, et de faire encore, de nombreuses rencontres positives, de personnes qui œuvrent aussi avec bienveillance pour les malades. Je parle de la « vraie » bienveillance, pas la bienveillance pour briller et remplir ses poches de billets. Moi, je suis uniquement dans les poches de mes sœurs de cœur pour les soutenir quand il faut affronter un examen, une chimio, une mammo, une prise de sang, ou des mauvais résultats. Je suis aimante et réconfortante.

https://www.ptiteparenthese.fr/
https://www.facebook.com/…/p.142995466048…/1429954660485453/
https://www.facebook.com/groups/668906256943149/permalink/860528867780886/
https://www.facebook.com/kamafran83

Alice

Alice

Logo Les Krabeuses du Sud

Alice

Date de publication du témoignage :

RDV avec Alice (Bruxelles). Elle est aujourd’hui conseillère en image, ayant pu elle-même tirer tout le bénéfice de ce métier pendant ses traitements.

J’ai 30 ans. En 2018, j’ai eu la maladie de Hodgkin (un cancer du système lymphatique). A l’époque, je n’allais pas très bien, et ce, déjà depuis plusieurs mois mais je ne savais pas exactement pourquoi. Quand j’ai appris que j’avais un cancer, j’étais en quelque sorte soulagée, car je pouvais enfin mettre un mot sur ce mal qui me rongeait.

J’ai été très positive durant la période des traitements car je savais qu’il fallait que je passe pour là pour rebondir et pour enfin aller mieux. Dès le début, j’ai décidé de prendre les choses en mains pour ne jamais laisser la maladie prendre le dessus, j’avais besoin de prendre le contrôle. Je savais que mon apparence allait surement beaucoup changer durant les traitements (le poids, la perte des cheveux) et je voulais me sentir au mieux. C’est la raison pour laquelle je suis allée voir une conseillère en image.

Grâce à cela, j’ai découvert les couleurs et les coupes de vêtements qui me vont vraiment et ça a été une révélation ! J’ai donc choisi mes turbans en fonction de leur couleur, et je prenais beaucoup de plaisir à m’habiller chaque jour. Ce fut un élément qui a contribué à garder le moral durant les traitements. J’ai aussi voulu témoigner sur les réseaux sociaux, alors j’ai créé un compte Instagram. Je ne voulais pas être considérée comme “la fille malheureuse qui a un cancer” mais comme une fille qui passe par une période de maladie mais qui profite quand même de la vie ! Ce compte a été comme une sorte de journal dans lequel je racontais mon quotidien et j’ai très vite été suivie et soutenue par de nombreuses personnes (2300 followers aujourd’hui).
Malgré les difficultés vécues durant cette période, je me sens plus forte aujourd’hui ! En effet, je suis plus à l’écoute de mon corps, de mes limites et je reprends petit à petit une vie normale. Je suis en rémission et je croise les doigts pour que ça continue ainsi !
C’est suite à la maladie que j’ai décidé de changer totalement d’orientation professionnelle. Aujourd’hui, j’exerce un nouveau métier rempli de sens à mes yeux et plus orienté vers l’humain et le bien-être : le conseil en image. Je reçois dans mon cabinet à Bruxelles des personnes malades ou non qui veulent se réapproprier leur image.

https://aliceonherway.wordpress.com/
https://www.instagram.com/aliceonherway/
https://www.facebook.com/lune.conseil/

Krabeuses

Krabeuses

Logo Les Krabeuses du Sud

Les Krabeuses du Sud

Date de publication du témoignage :

RDV avec Les Krabeuses du Sud (Var). Douze jeunes femmes touchées par le cancer du sein se sont réunies pour créer un calendrier et récolter des fonds.

Les Krabeuses du Sud, ce sont douze jeunes femmes de moins de 50 ans, toutes concernées par le cancer du sein, aux parcours différents, dont le destin a voulu qu’elles se croisent autour d’un combat commun.

Au départ, c’est la rencontre de quelques-unes, grâce aux ateliers de soins de support, de rencontres virtuelles via les réseaux sociaux (« cancer du sein paca »), ainsi que la concrétisation de projets durant les traitements pour certaines, et notamment les défilés pour lingerie adaptée, séances photos, rencontre artistique, et moments conviviaux autour de repas.

L’idée germe alors : pourquoi ne pas se réunir autour d’un projet commun ?
Immédiatement, un calendrier nous est apparu comme une évidence, mais nous ne voulions pas d’un calendrier «pity» ou de celui, déjà vu, des nus.
L’idée était de faire passer un message original pour rendre le propos efficace, sensibiliser les gens à l’autopalpation et au dépistage précoce du cancer du sein.
La disparition prématurée de l’une d’entre nous, Emmanuelle, lors du processus d’élaboration, nous a perturbées. Elle aura aussi contribué à stimuler notre choix.

On se devait de le faire, au moins pour sa mémoire.
Viennent alors la création des groupes sur les réseaux sociaux afin de nous faire connaitre, puis un financement participatif via Ulule, et enfin la rencontre avec notre photo-graphiste Julia Bénard, conceptrice également de notre logo, sans qui le projet n’aurait pu aboutir
Une semaine après son lancement, la somme nécessaire aux frais du calendrier était déjà atteinte. Nous qui avions traversé des moments bien noirs, avons trouvé dans ce projet un objectif nous permettant de trouver un peu de joie et d’optimisme.
Le thème du calendrier était la représentation de nos émotions, ou états d’âme, au moment du traitement.
La séance photo a été finalement la concrétisation de ce qui au départ n’était qu’un rêve. Le travail extraordinaire du digital-art a permis de réaliser ce que nous avions imaginé.
Emmanuelle était toujours avec nous.

Beaucoup de personnes nous ont suivies dans ce projet : amis, familles, mais aussi inconnus qui ont été touchés par notre histoire
Ce calendrier est aussi une façon de montrer que nous sommes toutes capables de réaliser des projets éloignés de nos vies. Afin de promouvoir, le calendrier, les plus vaillantes d’entre nous, ont participé à la course en faveur de la lutte contre le cancer du sein, « La Hyèroise ». Le bénéfice des ventes des calendriers a été reversé à l’association « La P’tite Parenthèse », association de soins de support pour les patientes et leurs aidants créée par Karen, une kiné et une arthérapeuthe.

Notre futur projet est de participer au concours Pink Ribbon, avec la photo de groupe du calendrier, si celle-ci rentre dans le thème.

Nous rendons hommage par ce témoignage à nos deux étoiles, Emmanuelle et Stéphanie, disparue ces derniers jours. Nous leur laissons les mots pour conclure :
« Ce calendrier est une façon de montrer que malheureusement ça n’arrive pas qu’aux autres mais qu’il y a de l’espoir. Soutenons-nous les uns les autres! » -Stéphanie (42 ans)
« …que notre Terre redevienne celle qu’elle est, un jardin d’Eden que nous devons préserver et offrir en cadeau à nos enfants » – Emmanuelle (39 ans)

https://www.instagram.com/leskrabeusesdusud/
https://www.facebook.com/groups/668906256943149/
https://twitter.com/KrabeusesSud
Photographie : http://www.arkuswork.com/
https://www.facebook.com/Ptite-parenth%C3%A8se-1429952463819006/