Pauline

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Pauline

Date de publication du témoignage :

RDV avec Pauline (Le Vernet – 31). Avec ses amies, elle a créé une association de fabrication de bonnets-turbans réalisés à partir de tissus de récupération. Ou comment allier environnement, entraide et bienveillance.

Originaire de la campagne carcassonnaise, j’ai migré vers la ville pour débuter ma carrière professionnelle. J’ai vécu pendant des années au centre-ville de Toulouse, une ville que j’aime beaucoup. Puis j’ai eu envie de renouer avec la nature, prendre le temps, faire pousser mes légumes dans mon jardin, voir grandir mon enfant dans un environnement plus calme et serein…

J’ai déménagé à la campagne, avec mon mari et ma fille de 5 ans. À notre arrivée, nous avons très rapidement fait la connaissance d’une petite voisine de 8 ans qui n’allait jamais à l’école et qui est devenue notre invitée quasi quotidienne. Une petite Constance, qui rêvait de voyager dans l’espace, atteinte d’une leucémie et qui est partie rejoindre les étoiles deux ans plus tard. L’apparente tranquillité de la campagne n’est pas épargnée par ces drames.

Après avoir rejoint, en tant que membre du bureau, l’association de soutien « Constance, la petite guerrière astronaute » pour l’accompagner, elle et sa famille, jusqu’au bout, j’ai eu envie par la suite de me lancer dans un nouveau projet qui aille dans le sens de mes convictions : respect de l’environnement, entraide, bienveillance.

Autour de nous, j’ai vu combien chaque famille pouvait être touchée par le cancer. Comme je m’adonnais de plus en plus à la couture pour faire moi-même mes vêtements, j’ai pensé que je pourrais apporter mon aide à travers mon humble savoir-faire et en faire profiter des personnes qui pourraient en avoir vraiment besoin pour se sentir mieux dans leur lutte contre la maladie.

J’ai donc créé l’association « Les bonnes étoiles » (comprenez aussi bonnets en toiles). Le but : fournir gratuitement aux personnes en traitement de chimiothérapie des bonnets-turbans réalisés à partir de tissus de récupération. Ou comment allier mon envie d’aider avec mes convictions sur l’écologie. J’ai demandé à certaines de mes connaissances proches/amies si elles voulaient me rejoindre dans l’aventure. Et c’est avec quatre super nanas habitées par les mêmes valeurs, que nous avons lancé l’association en septembre 2020, prêtes à agir, telles les 5 doigts de la main, ou les 5 branches de l’étoile.

Chacune apporte un vrai plus, on se complète : couture, communication, démarches, gestion. L’association nous a permis, au passage, de mieux profiter les unes des autres, parce que dans le quotidien on n’a pas toujours le temps de prendre des nouvelles ou de se voir. Grâce à l’association, on n’a jamais été aussi proches, et pourtant l’une d’entre nous vit à Bordeaux et l’autre à Lavaur dans le Tarn. Donc une belle aventure sur le plan humain également. Sans compter toutes les rencontres qu’on a pu faire jusqu’à présent et les personnes qui nous soutiennent !

On espère apporter une toute petite pierre à l’édifice dans cette cause qui nous tient à cœur. L’une des bonnes étoiles a vu son père emporté par un cancer l’an dernier. Moi-même j’ai vécu l’annonce soudaine du cancer de mon mari ces derniers mois. Un coup du sort on ne peut plus à propos, mais qui finit par étonner de moins en moins malheureusement. Nous sommes toutes et tous concernés par ce mal potentiel qu’il faut combattre ensemble.

L’association a noué des partenariats avec la Clinique d’Occitanie à Muret et Beauté Santé du Cheveu, l’institut capillaire de l’Oncopole de Toulouse. Nous travaillons à nous faire connaître, car si nous sommes basées au Vernet, dans la campagne toulousaine, nous envoyons nos modèles partout en France. Et nous souhaiterions que toute personne qui aurait envie de nos bonnets gratuits puisse en profiter.

Nous vous invitons à nous suivre et à relayer autour de vous, afin que vos sœurs, mères, filles, tantes, cousines, voisines, collègues qui sont touchées puissent nous connaître et faire appel à nous si elles le souhaitent.

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Sandrine

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Sandrine

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sandrine (Paris). Après un cancer du sein et une récidive, elle n’a qu’un conseil à donner : Marchez, nagez, courez, pédalez, dansez, … Faites ce que vous aimez, mais surtout bougez !

Mon grand-père (le papa de ma maman) et ma maman ont tous les deux étés atteints d’un cancer du sein. Mon grand-père en 1982 et ma maman en 2005. Tous les deux ont été soignés. Depuis, ma sœur et moi sommes suivies de près.

Pourtant, c’est complètement par hasard, en touchant mon sein un soir du mois de juin 2017, que je sens une boule dure sous mon sein droit. Compte tenu de mes antécédents familiaux, les examens se sont vite enchainés. Ils ont rapidement révélé un cancer du sein triple négatif inflammatoire. La tumeur mesurait 5,5cm… J’ai débuté les traitements par seize séances de chimio, pour diminuer la grosseur de la tumeur, puis une ablation de mon sein droit et de la chaine ganglionnaire et enfin vingt-cinq séances de radiothérapie.

J’ai relativement bien vécu cette épreuve, dans le sens où j’ai eu la chance de subir très peu d’effets secondaires. Le plus difficile pour moi a été la perte puis la repousse des cheveux. Je tenais à les refaire pousser « comme avant ». Mais ça ne marche pas comme ça…

J’ai finalement accepté de garder une coupe courte quand en juillet 2020, soit trois ans après mon premier cancer, et alors que je venais tout juste de changer de poste dans mon entreprise, je sens une boule dans mon sein gauche.

Je suis rapidement prise en charge. L’analyse de l’ablation de mon deuxième sein révèlera une toute petite tumeur triple négative. Dans ce cas, la chimio n’est pas recommandée. C’était complètement inespéré mais je suis libérée !

Pourtant un mois après, quelque chose me brûle sous mon aisselle, à l’endroit même où mon chirurgien a enlevé les trois premiers ganglions (ganglion sentinelle) un mois auparavant. Les médecins sont unanimes : il ne peut s’agir que d’une complication (inflammation ou d’un œdème) post opératoire. Ils réalisent une biopsie qui révèle : une tumeur dans un ganglion !!!

Je suis à nouveau opérée en novembre 2020 : curage axillaire. Cette fois, c’est sûr, je dois repasser par la case chimio et radiothérapie.

Je suis actuellement en cours de chimiothérapie.
Je vie cette deuxième épreuve plus difficilement que la première fois. La fatigue, le moral, les globules blancs/rouges… c’est un peu la fête. Mais heureusement, le traitement ne me rend pas « malade ».

Par contre, je suis confiante. Je sais que mon corps est costaud et qu’il est capable de supporter les traitements. J’ai fait beaucoup de course à pied en compétition avant de tomber malade. J’ai l’esprit de compétition. Aujourd’hui je ne cours plus, car les traitements sollicitent le cœur et me fatiguent, mais je marche beaucoup et tous les jours. Le fait d’avoir été sportive dans le passé m’aide aujourd’hui à combattre la maladie et à contrer les effets secondaires. J’en ai la certitude.

Alors, si j’ai un conseil à donner, en plus de REGULIEREMENT palper vos seins pour bien les connaître, faites du sport ! Marchez, nagez, courez, pédalez, dansez, … Faites ce que vous aimez, mais surtout bougez !

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Catherine

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Catherine

Date de publication du témoignage :

RDV avec Catherine (Charente Maritime). Amputée des 2 jambes et touchée par un cancer du sein, elle s’est lancée le défi fou de rallier La Rochelle à Royan avec son fauteuil roulant attachée à une trotinette.

Je suis une heureuse maman de deux grands enfants : Roxane qui a 32 ans, et Steven qui en a 27. Je suis mariée avec Pascal depuis 30 ans et nous avons reformulé nos vœux, en repassant devant le maire, en août dernier. Mais mon histoire n’est pas que celle-ci. Je suis diabétique de naissance. J’ai eu ma première piqûre à l’âge de 3 ans.

À cause d’un diabète très mal équilibré, j’ai été amputée du gros orteil gauche en septembre 2003. Puis en juin 2004, on a dû m amputer du tibia gauche. Mais pour moi, la vie ne s’arrêtait pas. Mais les soucis de santé non plus, car en septembre 2004, amputation du gros orteil droit, puis le tibia en mars 2005. J’ai trouvé la force de me relever grâce à mes enfants, mon mari, mon entourage.

J’ai repris le chemin de la natation en 2009 et mon mari est toujours resté à mes côtés. Il n’a jamais rien lâché, je lui en serais toujours reconnaissante. La vie a suivi son cours, puis en juillet dernier je passe une mammographie et une échographie du sein gauche. On découvre une petite tâche, donc biopsie le mardi. On se remarie le samedi avec l’attente du résultat, résultat qui tombe le mardi d’après : tumeur au sein gauche. Pour moi, le monde s’écroule.

Opération du sein gauche puis séances de rayons pendant six semaines. Après la découverte de ma tumeur, l’association ISCM (Institut du Sein de la Charente Maritime) me prend en charge, seulement 3 jours après le résultat. Les nuits sont courtes pendant la période des séances de rayons. Et puis j’ai une idée folle, encore une fois : parcourir la Charente Maritime (piste cyclable bien sûr) en trottinette et mon fauteuil roulant.

Un système d’attache existe. C’est la société Omni Community qui a fabriqué celui que j’ai utilisé, qui s’appelle le globe-trotteur.

Tous les fonds récoltés avant, pendant et après mon défi seront reversés à l’association Partage ta différence, qui me soutient à 100% et réalise des choses extraordinaires pour mon défi, à l’association ISCM et à la Ligue contre le cancer.
Même avec un handicap, tout est possible !

https://www.facebook.com/partagetadifference/
https://www.facebook.com/watch/?v=1916008605203627
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/charente-maritime/catherine-lafitte-veut-traverser-charente-maritime-globe-trotteur-lutter-contre-cancer-du-sein-1908490.html

Sandra

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Date de publication du témoignage :

RDV avec Sandra (Bordeaux). A 24 ans, le cancer a été pour elle une véritable sonnette d’alarme. Elle a revu ses priorités et partage son expérience sur Instagram.

Tout a commencé un soir d’été, sous la douche, lorsque je sens une grosseur envahissant mon sein gauche, apparue littéralement du jour au lendemain. Alors fraîchement arrivée dans ma nouvelle ville, et très prise par mon activité professionnelle, je n’ai pas considéré cet appel de mon corps. Pour réaliser ce qu’il se passait, il a fallu que mon conjoint me pousse à consulter mon médecin traitant, et que la radiologue chez qui j’avais pris rendez-vous pour une échographie me prescrive des examens complémentaires.

C’est ainsi qu’une mammographie, une biopsie et une IRM plus tard, le diagnostic tombe : c’est un cancer du sein HER2 positif. On m’annonce mon protocole : cinq mois de chimiothérapie intensive, puis une chirurgie, et enfin de la radiothérapie et une thérapie ciblée.

À ce moment précis, à 24 ans, j’ai tout pris de plein fouet. La maladie nous oblige à prendre du recul et à faire le point.
Ayant vécu plusieurs expériences traumatisantes par le passé, qui ont bafoué ma confiance en moi, j’ai pris conscience des limites que je m’imposais, toute seule. J’ai aussi compris que je faisais passer les désirs et envies des autres avant les miens, que je ne m’écoutais plus, que je ne m’estimais pas. J’ai réalisé, finalement, que j’étais en souffrance. Je pense que ce cancer a été la sonnette d’alarme de mon corps et de mon for intérieur, me forçant à rectifier le tir.

C’est alors à nu, sans cheveux, sans poils, sans aucun artifice, que j’ai enfin appris à me connaître. A me regarder, à m’apprécier, à écouter mon corps. A me reconnecter aux choses simples de la vie, à mes proches et à mes passions : la musique et la lecture.
Mon parcours de soin n’est pas encore terminé, il me reste encore beaucoup à apprendre. Mais ma vision de moi-même et de l’avenir sont complètement bouleversés depuis l’annonce. J’aspire à avoir une relation plus douce avec moi-même, dans la bienveillance et le respect.

Au cours de ma deuxième séance de chimiothérapie, j’ai ressenti un fort besoin d’échanger avec d’autres frères et sœurs de combat et j’ai alors ouvert un compte Instagram. J’ai été absolument touchée par le lien invisible qui nous unit tous.tes, et par la bienveillance et le soutien que j’ai reçus. J’en fais désormais un moteur et j’aimerais, à mon tour, pouvoir apporter mon aide auprès de nouveaux.elles personnes diagnostiqué.e.s, quel que soit leur cancer et quel que soit leur âge. A travers mes posts et de futures vidéos, j’ai pour ambition de les soutenir, partager mon expérience ainsi que mes « trucs et astuces » contre les effets secondaires des traitements.

Enfin, j’aimerais utiliser ce compte comme outil de prévention et de sensibilisation et dès que j’aurai récupéré physiquement, adhérer à des associations de lutte contre le cancer afin d’inciter le plus grand nombre à se faire dépister et à écouter son corps, mais surtout, véhiculer un message rempli d’espoir. Vous n’êtes pas seule.s. Il n’y a aucune fatalité. On peut trouver de la lumière même dans les pires moments !

https://www.instagram.com/rose.resiliente/

Julien

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Julien

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RDV avec Julien (Montpellier). Atteint de cancers, et bipolaire, il ne baisse jamais les bras et a créé le hashtag #malgretoutjesouris.

J’ai 37 ans et je suis atteint d’un syndrome bipolaire, d’un cancer des poumons et d’un cancer lymphatique.

Je choisis de m’ouvrir à vous non pas pour vous exposer avec des termes alambiqués, incompréhensibles à moins d’avoir étudié la médecine avec option « latin renforcé », mais plus pour vous expliquer ma philosophie de vie et mon approche au quotidien des maladies.

Tout commence en milieu d’année 2017, lorsque j’ai été diagnostiqué bipolaire de type 2 à tendance hypomaniaque, ce qui se traduit pour vulgariser, par des crises où tout s’accélère, les idées, pensées, mouvements, parole, accompagnés d’insomnie. Ma plus grosse crise a duré sept jours sans dormir, et à nécessité une hospitalisation en milieu psychiatrique.

Fin 2019, vient s’ajouter à cela le diagnostic d’un cancer des poumons. Ironie du sort : pathologie totalement compatible avec la pandémie du Covid-19 qui fait son apparition dans le monde.

J’entre dès lors dans des protocoles mis en place, et ajustés de temps à autre, me permettant de connaître les effets associés à la chimiothérapie et radiothérapie : nausées, vomissements, douleurs articulaires et musculaires, fatigue, perte de poids, modification du goût et odorat, changement physique… et j’en passe.

L’expression « jamais deux sans trois » se confirme pour moi durant l’été 2020, lorsqu’il m’est diagnostiqué un cancer lymphatique, venant compléter mon CV médical.

Plus nous avançons dans les traitements, plus les interlocuteurs se multiplient pour tenter de limiter, et même de prévoir dans un futur plus ou moins proche, les réparations des dégâts causés par les solutions curatives.

A 37 ans, je pourrais m’accabler, pleurer, juger injuste la vie de me confronter à une estimation des médecins sur une durée de vie restante. Crier ma colère, m’isoler et perdre tout espoir de contrer les meilleurs pronostics concernant le fait de « tirer ma révérence » d’ici à la fin de l’année 2021.

Mais c’est mal me connaitre. Je ne laisserai pas, autant que possible, la maladie prendre le contrôle des émotions des personnes qui m’entourent depuis tout ce temps. J’ai donc choisi de le vivre en souriant et rire, continuer à faire ce que j’ai toujours aimé, amuser et faire rire ma famille, mes proches, mon entourage.

La dérision, l’humour, l’amusement que je m’efforce de mettre en œuvre apportent sourire et rire à mes accompagnants, me donnent force et courage pour continuer cette bataille.

C’est pour cela que j’ai créé depuis peu, ma page Instagram et l’utilisation d’un « # » résumant ma philosophie de vie au quotidien #malgretoutjesouris afin de montrer à tous ceux qui le souhaitent mon approche personnelle.

Partager par le biais de publications humoristiques pour désacraliser la maladie qu’est le cancer, et voir en retour les rires et sourires des personnes me permettent d’alimenter mes batteries pour faire face aux obstacles, effets indésirables et douleurs sans rien lâcher et éloigner le plus possible cette révérence à la vie que je ne veux en aucun cas faire.

Voici ma doctrine et mon choix de vivre pour faire face aux évènements néanmoins difficiles qu’apporte quotidiennement le cancer.

https://www.instagram.com/mescancers_mabipolarite_mavie/