Agnès

Agnès

Agnès

Date de publication du témoignage :

RDV avec Agnès (La Verdière), une Mad’Ame au grand cœur.

J’ai 47 ans lorsque j’apprends que je suis porteuse d’un cancer du sein de grade 2. Trois ans plus tard pour mes 50 ans, j’écope d’un cancer métastatique. Tout à coup mon monde s’ébranle, la terreur entre dans mon foyer, prend toute sa place dans mon corps, mes émotions et celles de mes proches. Et lorsqu’un an plus tard je comprends que je vais devoir composer et m’adapter dans une vie orientée « maladie chronique »… je me sers du poids de mes mots et de l’impact des images de mon corps pour faire passer ce message : à partir de maintenant, je fais en sorte que chaque seconde compte !
Déterminée je me réfugie dans l’écriture et je publie, en août 2018, ma première autobiographie Mad’Ame est servie (aux éditons Sydney Laurent) : Je suis désormais une Amazone ? Et alors !
Les mois s’écoulent, une continuité de vie s’installe. J’apprends à composer avec une maladie traitable et non plus curable. Tonique est combative, sourire affiché (quoi que souvent absent ces derniers temps) je ne regrette rien, n’en veux à personne et n’envie aucun être, ni aucune destinée…
Aujourd’hui ma joie est ponctuée de protocoles de soins qui s’enchaînent à chaque fin de trimestre en fonction du résultat des examens. Mon corps souffre, mon visage de transforme, mes mots sont réfléchis et mes pensées m’aident à me construire un monde où j’ai une place forte. Et, malgré la disparition récente de certains êtres chers rattrapés par le couperet de la maladie, mon envie de vivre a décuplé.
Mon essentiel à moi se situe à trois niveaux :
1/ Faire de mes expériences une plus-value partenariale intégrée au milieu médical, dans l’accompagnement et le suivi thérapeutique des patients atteints de cancer ou de pathologie chronique ;
2/ Continuer à écrire et à témoigner de mon parcours, afin que davantage de personnes sachent au lieu de supposer ;
3/ Participer régulièrement à des actions mettant l’impact de l’image au premier plan, dans l’acceptation de soi avec un corps différent.
La maladie m’a appris à me connaître et à reconnaître ma légitimité, elle m’a autorisé la prise de recul face à une personne ou à une situation. Ma vision de l’humain a changé. J’invite chaque personne à se rencontrer en sortant de sa zone de confort. Aujourd’hui il est temps de stopper les faux semblants et d’aller de l’avant.
Ne croyant ni en dieu ni à aucune forme de divinité non plus qu’aux magiciens ou aux poudres de perlimpinpin, la seule source qui m’anime est la foi en ma positivité, et ce, quoiqu’il advienne. Je sais dire, rire et pleurer et c’est dans cet esprit que je compte gagner encore quelques belles années.

mad-ameestservie.com

Sophie

Sophie

Sophie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sophie (Moissac), saut en parachute, course au Sénégal : plus rien ne l’arrête !

J’ai 41 ans et 2 garçons de 5 et 11 ans.
Mr Crabe, comme je l’appelle, est arrivé dans ma vie en Octobre 2017, un vendredi 13. Banal contrôle suite à une opération du sein droit pour enlever un adenofibrome bénin. Lors de ce contrôle, le radiologue me dit « il y a une nouvelle tâche, sans doute rien de grave, mais faites une biopsie quand même »… Quel bon conseil : 3 semaines plus tard on m’annonçait un cancer… Bien sûr, c’est un coup de massue… abattement, doutes, peur et colère…
Mais j’ai relevé mes manches, relevé la tête et j’ai décidé de vivre vraiment cet événement dans ma vie et de le subir le moins possible : une amie différente m’a accompagnée à chaque chimio pour en faire un moment « sympa » de papotage et de partage. J’ai marché, couru,… avec des voisines, des copines, des mamans d’école… tout un entourage s’est mobilisé autour de moi et j’ai découvert en moi des ressources insoupçonnées. J’ai enchainé avec 33 séances de radiothérapie.
Tout ça, tout en travaillant dès que je le pouvais. Certains clients ne se sont même pas rendu compte de mon combat.
J’avais aussi créé un groupe FB pour raconter les petites anecdotes et moments forts de cette « aventure » si particulière.
Le combat n’est pas facile, il y a des hauts et des bas, mais il faut essayer de positiver, d’accepter de ne pas tout maitriser… et de profiter de chaque journée où on se sent bien. Il faut aussi accepter les jours de « moins bien », les coups de mou… et de demander de l’aide…
Aujourd’hui, je suis sous hormonothérapie. Je ne sais pas si la bataille est gagnée mais je profite de chaque moment. Je suis émue devant les beaux paysages, les rencontres, les moments passés avec mes enfants, mon mari, mes amis… tout me prend aux tripes.
My new me, mon nouveau moi, c’est d’être toujours la même qu’avant fonceuse, battante, dévouée à mon travail et aux autres… mais d’accepter aussi de me poser parfois, de prendre du temps pour moi… Il y a encore du boulot pour m’accepter sous ce « nouveau format » mais je travaille sur moi… L’art-thérapie m’aide beaucoup, et le sport aussi.

Je continue à me lancer des défis ! Mr Crabe n’a pas gagné ! Je pars au Sénégal en Février pour la course solidaire la Sénégazelle. Je devais y participer en 2018 mais j’ai dû annuler à cause des traitements. Alors cette année, j’y serai ! Je m’entraine à fond, je cours moi qui n’était pas une adepte des footings !! J’aurais ma revanche !!! Et je prends plaisir à dompter mon corps, le sentir vivant et « performant », à ma mesure bien sûr.
J’au aussi sauté en parachute début septembre avec Maladie en chute libre : sauter dans le vide, sauter dans ma nouvelle vie pour laisser tout ça derrière moi.

Alors je voudrais juste dire que je ne suis plus la même c’est vrai, mais je ne suis pas complètement différente non plus… C’est my new me.
Vous avez tous et toutes en vous les ressources pour devenir celui ou celle que vous voulez être.
Mon leitmotiv préféré : « La vie ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie » – Sénèque.
Alors courez, dansez,… soyez qui vous voulez !

https://www.facebook.com/maladieenchutelibre/videos/289668608319365/

Severine

Severine

Severine

Date de publication du témoignage :

RDV avec Séverine (Lyon), elle tord le cou à Crabevador et fonde le salon des K fighteuses.

J’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein en octobre 2016.
Après l’étape du choc, j’ai eu le sentiment que la vie avait été mise en suspens : elle était orchestrée uniquement par les traitements. Je pensais qu’après le protocole de soins, la vie reprendrait son cours comme avant, mais ce n’est pas le cas. La maladie est venue chambouler ma trajectoire de vie et d’envies.

Dès le départ des traitements, j’avais choisi de ne pas rester passive face à la maladie, elle allait me prendre beaucoup de choses, mais j’avais décidé de garder un certain contrôle sur elle. Ainsi, pour la ridiculiser, j’ai donné le nom de « Crabevador » à la tumeur. J’ai choisi d’anticiper la chute des cheveux en les rasant, chaque petite espace de liberté je l’ai saisi.

J’ai également été très rapidement active sur les réseaux sociaux, d’abord en mode « privé » pour donner des nouvelles à mes proches, l’écriture a été un merveilleux exutoire. Puis j’ai senti le besoin de partager mon expérience et mes ressentis de manière plus large, pour aider d’autres femmes à surmonter l’épreuve du K, pour leur donner de l’espoir et l’envie de se « battre ». J’ai alors ouvert une page Facebook dédié à mon combat contre Crabevador. (Aujourd’hui devenue la page du salon des K Fighteuses).

J’ai rapidement eu des retours très positifs. J’ai reçu de nombreux messages de personnes qui n’osaient pas s’exprimer autour de la maladie mais qui se retrouvaient dans mes mots, des messages de remerciements car cela leurs permettait de se sentir moins seul(e)s.
Toute cette bienveillance est venue renforcer ma détermination à briser les tabous. Je me suis sentie comme investie d’une « mission » : celle de parler, de dire tout haut ce que certaines n’osent pas dire par pudeur, par honte, par gêne…

Puis tout s’est enchaîné très vite, de l’état de «cancéreuse », on m’a propulsé à celui de «bloggeuse/influenceuse ». Cela m’a permis de mettre en place un projet un peu fou qui me tenait à cœur : le salon des “k fighteuses”. Un projet qui a vu le jour grâce à une belle collaboration avec mon centre de soin, le centre Léon Bérard. L’objectif de ce salon était de réunir plusieurs k fighteuses, qui ont transformé l’épreuve de la maladie en un projet positif pour véhiculer une autre image du cancer, donner de l’espoir, permettre de se rencontrer. Au vu du succès des deux premières éditions du salon, le troisième, initialement prévu le 28 mai, est en préparation pour les mois de septembre 2020.

On me félicite souvent pour mon dynamisme, la joie de vivre et la force que je communique, mais tout n’est pas toujours tout « rose ». J’ai aussi parfois des moments de doute, des moments de lassitude, de fatigue, où j’ai envie de tout arrêter, de ne plus entendre parler de la maladie, de tout oublier. Puis un message bienveillant ou de remerciement va venir me rebooster et m’inciter à poursuivre mes actions et mon engagement.

Je n’oublierai jamais l’épreuve de la maladie, elle fait partie de moi, elle fait celle que je suis aujourd’hui.
Si je devais m’adresser au cancer aujourd’hui, je lui dirais « Cher cancer, tu m’as volé beaucoup de choses, mais je ne t’en veux plus, tu m’as poussé à me surpasser, tu ‘as permis de croiser le chemin d’autres k fighteuses inspirantes, et tu m’as donné des ailes pour avancer ».

https://www.lecoindeskfighteuses.com

Floriane

Floriane

Floriane

Date de publication du témoignage :

RDV avec Floriane (Oise), son rallye contre la maladie et son rallye bientôt dans les dunes du Maroc pour l’association @A chacun son Everest.

J’ai deux enfants de 6 et 8 ans et j’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein en mai 2016. Fatiguée et affaiblie physiquement et psychologiquement après les traitements et une mastectomie, je pars faire un séjour « réparateur » à Chamonix dans l’Association @A chacun son Everest 🏔️.
J’y ai rencontré la fondatrice de l’association, Christine Janin, médecin, alpiniste, 1ère femme française à être parvenu au sommet de l’Everest. Une femme extraordinaire et pleine d’énergie qui confit au groupe de femme durant le séjour : « Le mot CANCER peut être vu sous une autre interprétation : QUAND SERT »
A quoi va bien pouvoir servir cette épreuve ?… Je cherchais, cherchais, et pendant une randonnée Christine me demande ce que j’ai envie de faire après, mes projets… je lui répond que j’aimerai faire le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc. Elle me propose alors de me donner son casque qu’elle a utilisé en 2012 pour réaliser ce même Rallye et de devenir la marraine : Ça y est je le tenais mon projet « après cancer » !!!… Comme pour se prouver à soi même que l’on est bien en vie !
Laura ma sœur ne tarde pas à me suivre dans cette aventure un peu folle😝. Nous partirons le 13 Mars de Compiègne (60) avec un 4*4 Nissan Patrol au nom de l’Association @A chacun son Everest🏔️ pour la porter avec nous jusque dans les dunes marocaines.
Plus qu’un rallye féminin, une aventure humaine, un challenge de dépassement de soi ! C’est un message d’ESPOIR, de VIE, pour toutes les personnes touchées par le cancer qui ont, elles aussi un rêve dans un coin de leur tête !!! Simplement transformer le négatif en positif !!
Ce projet est bien sûr très coûteux, nous travaillons dur depuis plus d’un an pour récolter les fonds, trouver des sponsors… Nous sommes encore loin du compte… Un vrai parcours du combattant entrecoupéscette année pour moi de 4 opérations de chirurgie plastique pour retrouver enfin ce joli sein perdu.
N’hésitez pas à nous soutenir, nous aider, ou peut-être activer votre réseau pour convaincre des partenaires de nous suivre dans l’aventure !

https://www.leetchi.com/c/projets-des-gazelles-foreverest

Sophie

Sophie

Sophie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sophie (Bruxelles) ou comment lutter contre la maladie en amenant le monde à elle grâce à une magnifique initiative de sa sœur.

Ma vie a basculé dans les ténèbres le 16 mars 2018 quand j’ai entendu un sinistre crac dans mon bras droit en enlevant ma veste. Après une semaine à passer une batterie d’examens, le verdict fut dévastateur : cancer du poumon au stade 4 avec métastases au bras, au foie et à la hanche. Le début du combat s’annonce rude : radiothérapie, chimio avec ses effets secondaires, infection nécessitant une hospitalisation, rééducation du bras cassé… et surtout l’obligation de demander assistance pour accomplir les actes les plus simples : s’habiller, se laver, cuisiner… être dans la dépendance.
Mais des bonheurs aussi… Quelques jours après mon hospitalisation, ma sœur Astrid a lancé un appel en ma faveur sur Facebook : « Afin de lui donner du courage et l’envie de se battre, je me dis que vous pouvez lui envoyer une carte postale de la ville où vous vivez ou du petit coin de paradis où vous êtes en ce moment et de partager avec elle des endroits que vous avez découverts. Je pense que cela pourrait être un des meilleurs moyens pour qu’elle se batte et garde l’envie d’avancer. »
Cela a merveilleusement fonctionné ! J’ai reçu plus de 300 cartes, des coups de téléphone, des messages de soutien me parviennent chaque jour. Mes murs sont tapissés de tous ces beaux paysages du bout du monde. Merci de me faire continuer à voyager, de tout cet amour, de cette générosité.
Car après plusieurs traitements, transfusions, de nouveaux tests, on m’annonce le 1 er octobre que le cancer s’est encore propagé. Que faire ? C’est quoi les options ? Il n’est pas de mots pour décrire la situation. On essaye alors de prendre du recul, de recharger ses batteries, entourée des siens et de ces amis qu’on a tant de chance d’avoir.
On reçoit des visites surprises des États-Unis, de Dubaï, de Barcelone… des contacts du monde entier. Et puis on continue finalement, jour après jour, on profite de la vie. Après 8 mois de traitements, je suis toujours là. Je me suis mise à la peinture, à l’art thérapie, essayé la micro kiné, les soins énergétiques, l’ostéopathie, les tisanes, le nutritionniste… et on continue tous les examens : IRM, scanner, pet scan, fibroscopie, chimio… J’en passe et des meilleures.
Quand on est en danger, on veut juste se battre encore et encore et n’être entourée que de personnes — ma sœur, ma maman, ma bande de potes — et de choses positives. On apprend à vivre différemment.
Ma vie est précieuse et j’ai encore beaucoup de projets à accomplir ! Mon but est de VIVRE, RIRE, PROFITER de la vie avec ceux que j’aime, je ne veux pas en perdre une miette.

https://www.facebook.com/sistersistersolidarity