Marie-Pierre

Marie-Pierre

Marie-Pierre

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marie-Pierre (Toulouse) qui a créé une gamme de vêtements toute douce pour les femmes en traitement.

J’ai appris que j’avais un cancer du sein quelques jours après avoir fêté mes 42 ans. Par chance, un adénome m’avait déjà conduite vers le service de sénologie plus tôt que prévu… C’est lors d’un rendez-vous de contrôle qu’on a commencé à s’intéresser à une boule imperceptible au toucher, proche des côtes, sous le mamelon gauche. Après, c’est allé très vite… Avant d’obtenir les résultats de la biopsie, je rêvais de mon enterrement et au réveil, j’étais plus en vie que jamais ! Car l’urgence à vivre, je le sais maintenant, donne des ailes à celui qui ne choit pas.
Le choc de l’annonce passé, j’avais hâte que les traitements commencent : être dans l’action, c’est prendre un rôle dans le mieux-aller, c’est être acteur de sa guérison et donc de son avenir. Ne pas abandonner la partie pour mes proches était aussi une détermination profonde.
Se sont succédées la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie pour laisser place à l’hormonothérapie qui dure, dure encore…
La chimiothérapie m’a pris une telle énergie que j’ai dû agir de l’intérieur pour me sentir vivre. C’est ainsi qu’un espace intérieur s’est révélé par une méditation quotidienne. J’ai appris à vivre avec moi-même, à me respecter coûte que coûte.
La radiothérapie m’a amenée vers le jardin, au printemps. C’est à cette période qu’une idée a germé dans ma tête, une idée qui mettait à l’œuvre ma créativité dans un « prendre soin » dirigé vers moi, puis vers les autres femmes dans la même traversée.
J’ai pensé à une « enveloppe » qui redonnerait au corps meurtri une douceur perdue, parce qu’à chaque étape, ma peau avait souffert, entre cicatrices, commotions, allergies, assèchement, brûlure… Je ne savais plus comment m’habiller. Pour toutes ces raisons, j’ai créé la marque « Sénovie » : transformer la maladie pour moi-même, pour mon entourage bienveillant et pour mes sœurs de soin en de belles couleurs, de beaux tissus et de la douceur, beaucoup de douceur https://static.xx.fbcdn.net/images/emoji.php/v9/ta5/1.5/16/1f642.png

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Aurélie

Aurélie

Aurélie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Aurélie (La Réunion), qui est partie à l’autre bout du monde pour construire une nouvelle vie, mais y a découvert sa maladie.

J’ai 35 ans. L’année dernière avec mon mari, on a tout plaqué pour aller sur l’île de La Réunion, où nous avons repris une maison d’hôtes. Nous sommes arrivés au mois de Mai, la haute saison touristique qui commence donc beaucoup, beaucoup, de travail, 7j/7. Mais voilà, la vie ici est tellement plus zen. On avait tous les deux des boulots de cadres sur Paris, le changement se fait sentir (que du bonheur !).
Juste avant de commencer, je fais ma première rencontre avec la gyneco pour un frottis de contrôle. Ça, c’était fin avril. Et là…, les ennuis se sont enchaînés.
J’ai profité quinze jours de ma nouvelle vie, puis tout est parti en sucette.
En juin, j’apprends qu’il faut que je fasse une conisation, car il y a des cellules « pas superbes » sur le col. Bon ok, c’est embêtant, ça prend du temps, mais une conisation, c’est rien du tout. On enlève un petit bout de col, et après je suis tranquille.
Mais en fait non… Le cancer était bien caché, tout en dessous. Hystérectomie obligatoire le 12 septembre (jour de mes 35 ans). On me laisse mes ovaires car je suis jeune quand même, et le cancer a l’air très localisé.
Sauf que résultat de l’opération n’est pas bon du tout : très, très méchant cancer (oui, plus méchant que la normale). Et voilà, je passe sur le billard une deuxième fois pour enlever les ovaires, puis radiothérapie et curiethérapie.
Je ne vous raconte pas l’horreur pour notre nouvelle vie : mon mari s’est retrouvé seul à tout faire. J’ai beaucoup culpabilisé, il m’a énormément soutenue. Mes parents sont venus deux fois (pour la première opération et pour les traitements). Sans eux trois, je ne sais pas comment j’aurais pu traverser ça.
J’ai aussi eu la chance d’être entourée par une équipe médicale au top, qui place l’humain au centre de tout. Mon chirurgien a répondu à toutes mes questions les plus dingues. Il m’a reçue à chaque fois que j’en avais besoin.
J’ai fini mon traitement début janvier. Très dur… des effets secondaires encore aujourd’hui, j’ai le bide en vrac, je suis ménopausée, c’est la misère, mais voilà, ça aurait pu être bien pire.
Aujourd’hui, je rentre dans le protocole de surveillance. Je vois mon chirurgien et le radiothérapeute à tour de rôle, tous les 4 mois. Le plus dur à gérer, c’est la peur… pour moi qui ne me souciais pas de tout ça. J’ai un terrain génétique propice au cancer du sein, et avant cet épisode, je n’avais pas peur. Aujourd’hui, c’est juste l’horreur. Mon mari a mal à la tête ? Il a un cancer. Je tousse ? J’ai un cancer…
Alors mon projet ? Pour le moment, ce serait bien que j’arrive à me remettre, à prendre soin de moi pour pouvoir être disponible à 100 % pour mes clients.
Je veux donner du sens à tout cela…
Et ici, à La Réunion, il y a beaucoup de choses mises en place autour du cancer. Mais pas sur toute l’île… et ça c’est un problème. Alors pourquoi ne pas essayer de faire bouger les choses ?

Céline

Céline

Céline

Date de publication du témoignage :

RDV avec Céline (Champtoceaux) qui accompagne des personnes en traitement pour qu’elles bénéficient d’activités sportives adaptées.

Je ne suis pas directement touchée par la maladie et pourtant, elle fait partie de mon quotidien. Je suis chargée d’assistance pour des mutuelles et j’accompagne des femmes et des hommes atteints de cancer, et qui subissent des traitements de chimiothérapie et/ou radiothérapie.
Je suis aide médico-psychologique de formation et je me suis toujours occupée d’accompagner des personnes en situation de handicap, personnes âgées… et ce pendant 20 ans. Voyant les conditions de travail se dégrader, je ne voulais pas/plus cautionner la façon dont on me demandait de réaliser cet accompagnement. Qu’allais-je bien pouvoir faire ?
On m’a proposé un poste de chargée d’assistance, avec une spécificité du Sport Santé Bien-Être. Une évidence pour moi qui adore et pratique le sport et qui ai la chance d’avoir la santé pour. Je côtoie au téléphone, tous les jours, des personnes ayant besoin d’aide pour faire face au quotidien à une situation difficile : hospitalisation et/ou immobilisation, dans le cadre de traitement chimio ou radio thérapie.
Quand ces personnes ne souhaitent pas d’aide à domicile et sont convaincues que le sport va les aider à faire face aux effets secondaires des traitements, je les accompagne dans la mise en place de ce dispositif. Je fais un premier bilan avec elles pour connaitre leurs besoins et leurs attentes des coachs, puis un bilan plus approfondi leur est proposé, ainsi que des séances sportives. Dans la majorité des cas, les adhérents sont en demande de séances de relaxation, d’étirements mais aussi de renforcement musculaire. Les coachs peuvent accompagner également sur la marche, le footing… Ils s’adaptent aux envies.
C’est une aide précieuse pour les patients : pouvoir se réapproprier son corps d’une autre façon qu’un corps « malade », prendre soin de soi, se faire du bien moralement… Je suis touchée par le combat de ces femmes et de ces hommes, et admirative de leur force.
Je leur souhaite à toutes et tous beaucoup de courage même si je sais qu’ils (elles) l’ont…
Quand je rappelle ces personnes et qu’elles me témoignent le bienfait de ce dispositif, qu’elles me remercient, qu’elles m’annoncent avoir combattu cette maladie,… je ressens une telle satisfaction ! Une belle leçon de vie ! Ces personnes gardent une telle force, un grand courage…
Et là, je me dis que j’adore mon métier.
Je suis d’une nature plutôt dynamique et joyeuse, et j’aime la vie, mais je me dis encore plus que la vie est belle et qu’avant de me plaindre il faut relativiser, « il y a toujours plus grave »…
Prenez soin de vous toutes et tous.

Christine

Christine

Christine

Date de publication du témoignage :

RDV avec Christine (Pierrelaye), confrontée à la maladie de son fils puis dans sa chair, elle fait preuve de résilience et anime un groupe de soutien contre le cancer.

J’ai bientôt 53 ans. La maladie est arrivée dans ma vie en 2003, touchant mon petit garçon, âgé de 13 ans à l’époque.
Tout a commencé le 19 octobre 2003 : mon fils a eu une auto-attaque, appelée « myelite transverse aiguëe », maladie dite « la sournoise », peu connue car maladie auto-immune. Il a été transporté à l’hôpital Necker.
Cette auto-attaque a détruit sa myéline et il devenu paraplégique d7 d10 complet. Malgré les traitements, il n’a jamais récupéré ses fonctions, aussi bien motrices que sphinctériennes. Il est resté hospitalisé plus d’un an, entre l’hôpital Saint Vincent de Paul, Trousseau et le centre de réadaptation fonctionnel à Jacques Arnaud Bouffemont (95). Ensuite, il est rentré à la maison et je suis devenue aidante, une tierce personne.
Nos journées étaient rythmées entre le collège, le kiné, les rendez-vous quotidiens dans divers hôpitaux. Il avait bien accepté son handicap, mais malheureusement tout a basculé le 28 avril 2008. Entré en urgence pour un fécalome, problème récurrent chez les paraplégiques, il est malheureusement tombé sur une équipe urgentiste plus que médiocre. Mon fils a succombé 2 jours plus tard, après 3 arrêts cardio-respiratoires. Nous avons attaqué l’hôpital, qui a été condamné pour négligence et erreur thérapeutique ayant entraîné la mort.
Suite à son décès, j’ai eu des gros soucis de dos et ai eu deux interventions pour hernies discales et deux sténoses. Deux ans après, j’ai appris que j’étais porteuse du gène brca2 et tout est allé très vite vu mes antécédents gynécologiques. On m’a proposé annexectomie ovaires-trompes et mastectomie bilatérale. c’est arrivé juste à temps, car j’avais des cellules pré-cancéreuses au sein gauche. La reconstruction a été un gros échec et j’ai dû avoir une nouvelle reconstruction un an plus tard. J’ai subi cinq interventions en tout, et ai été opérée également de nodules aux cordes vocales et amygdales en janvier 2018.
Depuis tout cela, j’ai pas mal de petits soucis qui se traduisent par une baisse immunitaire avec réactivation du virus herpès/zona, ce qui a conduit à une paralysie faciale « zona auditif ». Je suis en attente de résultats d’une éventuelle maladie auto-immune.
Je m’occupe d’un groupe lié au cancer où j’essaie de soutenir au maximum les personnes : « Nous avons un cancer mais restons positifs malgré tout ».
C’est ma philosophie de vie.

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Eli

Eli

Eli

Date de publication du témoignage :

RDV avec Eli (Courbevoie), pour qui cancer et épreuves de « l’après » sont des défis à relever… et la voie vers un livre tout juste publié.

37 étés… et une merveilleuse fille de 9 ans.
Divorcée en 2016, une nouvelle vie commence pour moi en 2017 : nouvel homme, nouveau job en septembre 2017… Et en novembre, je prends ma douche, me lave, je mets de la crème… sur mes seins… Et là je sens un truc, une boule, un machin… Panique… C’est quoi ça ?!
Panique chez moi, c’est action/réaction. C’est un vendredi soir. Le week-end, je fête l’anniversaire de ma fille. Je prends rendez-vous, et dès le lundi, je vais voir le gynécologue de ma maman.
Mammographie à faire… Je mets 15 jours à y aller… Je venais de changer de travail… Pas le temps… Mammo faite. Et là… « Traînez pas », me dit la radiologue. Je sors en pleurs. Je ne sais pas, je ressens une émotion négative. Allo maman… Blablabla. Les rendez-vous s’enchaînent. Gynécologue de nouveau. Ponction. RIEN. Biopsie à faire en urgence.
Un mois après cette boule, le diagnostic tombe : cancer du sein.
Je venais de valider ma période d’essai. Panique à bord ! Le lendemain, j’annonce la nouvelle à mon chef. Puis, juste après Noël, je le dis à ma fille.
Mastectomie le 8 janvier 2018, puis chimio de fin janvier à mai… Malade… Effets secondaires terribles. Radiothérapie. Flinguée, je pars en cure thermale pour récupérer.
Septembre : c’est la rémission, et je reprends le travail en mi-temps thérapeutique. Mon compagnon se dit alors : « Ça y est, c’est fini ». Mais… Non…
Pendant la maladie, j’ai écrit de nombreux textes qui m’ont aidé à lutter, à trouver la force. La maladie m’a permis de me recentrer. J’ai voulu témoigner, libérer les tabous. Je suis passée dans les médias pour témoigner, et dire que cela n’arrive pas qu’aux autres. C’est un combat que j’ai mené avec un mélange de colère, de force et de tristesse, sans aucun soutien de la part de l’homme avec qui je vivais.
Je crée avec envie un blog et une association du même nom « eliroseforever ». Mais je communique très peu, m’interdisant de trop parler de cancer à la maison. Je trouve un éditeur, monte un projet pour octobre 2019, vois des thérapeutes, vais à l’institut Rafaël… mais je ne dis rien de ce que je fais à la maison, car il faut oublier le cancer, et l’après-cancer.
Je pars en séminaire en janvier 2019. Au moment de rentrer à Paris, je me fracture la rotule droite sur le quai de la gare.
La suite est faite de patience, comme pendant les traitements de cancer. Je me fais larguer le dimanche matin, après avoir passé la nuit aux urgences. Je me fais opérer : agrafes, cerclage, attelle… et perte de mobilité totale pendant deux mois. Je suis chez mes parents depuis quelques mois, avec un futur déménagement, une future reconstruction mammaire. Une nouvelle vie.
Je dis merci à cet homme qui m’a lâchée.
J’ai pu reprendre les activités qui me donnaient le sourire, travailler sur mon projet octobre rose 2019, travailler sur mon livre, qui vient de sortir.
Je remercie ma maman, ma famille, ma meilleure amie et mes amis d’avant la maladie. Seuls les meilleurs restent. Je remercie aussi toutes les personnes avec qui j’ai pu discuter, échanger, rigoler ou pleurer.
Ces épreuves, je les vis comme des défis. Et à chaque fois, je veux avancer pour ma raison de vivre : ma fille. Je travaille sur la pensée positive, pour aller de mieux en mieux chaque jour. J’espère pouvoir rentrer chez moi bientôt, et marcher de nouveau.
2019 sera une année supplémentaire de patience, de persévérance et de résilience. Je savais que cette année serait l’année du changement, mais à ce point-là, je ne me doutais pas. J’arrive à prendre du recul.

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http://editions-sydney-laurent.fr/…/ma-boule-mon-ptit-canc…/