Karen

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Karen

Date de publication du témoignage :

RDV avec Karen (Toulon). Après son cancer du sein, elle a créé une association de soins de support « La p’tite parenthèse »

J’ai la trentaine et… un cancer du sein. Pendant les traitements, j’ai fait de belles rencontres sur les réseaux sociaux. Alors j’ai commencé par créer un groupe Facebook, limité à 200 personnes maximum, histoire de connaître tout le monde.
Ma première action a été de faire fabriquer des coussins cœurs pour la région du Var. Ce sont les mamies d’une maison de retraite qui les ont réalisés, avec leur budget animation. On en a distribué plus 500 depuis octobre rose 2018. Une belle action solidaire menée toutes ensemble.
Puis, j’ai fait un premier défilé pour la marque Amoena où j’ai embarqué les filles, rencontrées via mon groupe, puis un deuxième dans une villa avec deux défilés de lingerie et maillots de bain. J’ai alors lancé des rendez-vous mensuels, pour se retrouver, où on déjeunait ensemble à 6, 7, 8….
Je me suis engagée dans une association, mais elle faisait trop de business avec le cancer et je déteste ça. Alors en septembre 2019, j’ai créé une association avec deux amies, une art thérapeute et une kinésithérapeute. Elle se nomme « P’tite parenthèse » et œuvre pour aider les personnes malades du cancer, en leurs proposant des soins support pendant et après la maladie ainsi qu’à leurs aidants. Il n’y a ni distinction de sexe, ni d’âge, ni de cancer.

Je ne suis pas très douée pour écrire sur moi. Mon action est dirigée vers les autres. Je suis heureuse d’avoir fait, et de faire encore, de nombreuses rencontres positives, de personnes qui œuvrent aussi avec bienveillance pour les malades. Je parle de la « vraie » bienveillance, pas la bienveillance pour briller et remplir ses poches de billets. Moi, je suis uniquement dans les poches de mes sœurs de cœur pour les soutenir quand il faut affronter un examen, une chimio, une mammo, une prise de sang, ou des mauvais résultats. Je suis aimante et réconfortante.

https://www.ptiteparenthese.fr/
https://www.facebook.com/…/p.142995466048…/1429954660485453/
https://www.facebook.com/groups/668906256943149/permalink/860528867780886/
https://www.facebook.com/kamafran83

Alice

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Alice

Date de publication du témoignage :

RDV avec Alice (Bruxelles). Elle est aujourd’hui conseillère en image, ayant pu elle-même tirer tout le bénéfice de ce métier pendant ses traitements.

J’ai 30 ans. En 2018, j’ai eu la maladie de Hodgkin (un cancer du système lymphatique). A l’époque, je n’allais pas très bien, et ce, déjà depuis plusieurs mois mais je ne savais pas exactement pourquoi. Quand j’ai appris que j’avais un cancer, j’étais en quelque sorte soulagée, car je pouvais enfin mettre un mot sur ce mal qui me rongeait.

J’ai été très positive durant la période des traitements car je savais qu’il fallait que je passe pour là pour rebondir et pour enfin aller mieux. Dès le début, j’ai décidé de prendre les choses en mains pour ne jamais laisser la maladie prendre le dessus, j’avais besoin de prendre le contrôle. Je savais que mon apparence allait surement beaucoup changer durant les traitements (le poids, la perte des cheveux) et je voulais me sentir au mieux. C’est la raison pour laquelle je suis allée voir une conseillère en image.

Grâce à cela, j’ai découvert les couleurs et les coupes de vêtements qui me vont vraiment et ça a été une révélation ! J’ai donc choisi mes turbans en fonction de leur couleur, et je prenais beaucoup de plaisir à m’habiller chaque jour. Ce fut un élément qui a contribué à garder le moral durant les traitements. J’ai aussi voulu témoigner sur les réseaux sociaux, alors j’ai créé un compte Instagram. Je ne voulais pas être considérée comme “la fille malheureuse qui a un cancer” mais comme une fille qui passe par une période de maladie mais qui profite quand même de la vie ! Ce compte a été comme une sorte de journal dans lequel je racontais mon quotidien et j’ai très vite été suivie et soutenue par de nombreuses personnes (2300 followers aujourd’hui).
Malgré les difficultés vécues durant cette période, je me sens plus forte aujourd’hui ! En effet, je suis plus à l’écoute de mon corps, de mes limites et je reprends petit à petit une vie normale. Je suis en rémission et je croise les doigts pour que ça continue ainsi !
C’est suite à la maladie que j’ai décidé de changer totalement d’orientation professionnelle. Aujourd’hui, j’exerce un nouveau métier rempli de sens à mes yeux et plus orienté vers l’humain et le bien-être : le conseil en image. Je reçois dans mon cabinet à Bruxelles des personnes malades ou non qui veulent se réapproprier leur image.

https://aliceonherway.wordpress.com/
https://www.instagram.com/aliceonherway/
https://www.facebook.com/lune.conseil/

Krabeuses

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Les Krabeuses du Sud

Date de publication du témoignage :

RDV avec Les Krabeuses du Sud (Var). Douze jeunes femmes touchées par le cancer du sein se sont réunies pour créer un calendrier et récolter des fonds.

Les Krabeuses du Sud, ce sont douze jeunes femmes de moins de 50 ans, toutes concernées par le cancer du sein, aux parcours différents, dont le destin a voulu qu’elles se croisent autour d’un combat commun.

Au départ, c’est la rencontre de quelques-unes, grâce aux ateliers de soins de support, de rencontres virtuelles via les réseaux sociaux (« cancer du sein paca »), ainsi que la concrétisation de projets durant les traitements pour certaines, et notamment les défilés pour lingerie adaptée, séances photos, rencontre artistique, et moments conviviaux autour de repas.

L’idée germe alors : pourquoi ne pas se réunir autour d’un projet commun ?
Immédiatement, un calendrier nous est apparu comme une évidence, mais nous ne voulions pas d’un calendrier «pity» ou de celui, déjà vu, des nus.
L’idée était de faire passer un message original pour rendre le propos efficace, sensibiliser les gens à l’autopalpation et au dépistage précoce du cancer du sein.
La disparition prématurée de l’une d’entre nous, Emmanuelle, lors du processus d’élaboration, nous a perturbées. Elle aura aussi contribué à stimuler notre choix.

On se devait de le faire, au moins pour sa mémoire.
Viennent alors la création des groupes sur les réseaux sociaux afin de nous faire connaitre, puis un financement participatif via Ulule, et enfin la rencontre avec notre photo-graphiste Julia Bénard, conceptrice également de notre logo, sans qui le projet n’aurait pu aboutir
Une semaine après son lancement, la somme nécessaire aux frais du calendrier était déjà atteinte. Nous qui avions traversé des moments bien noirs, avons trouvé dans ce projet un objectif nous permettant de trouver un peu de joie et d’optimisme.
Le thème du calendrier était la représentation de nos émotions, ou états d’âme, au moment du traitement.
La séance photo a été finalement la concrétisation de ce qui au départ n’était qu’un rêve. Le travail extraordinaire du digital-art a permis de réaliser ce que nous avions imaginé.
Emmanuelle était toujours avec nous.

Beaucoup de personnes nous ont suivies dans ce projet : amis, familles, mais aussi inconnus qui ont été touchés par notre histoire
Ce calendrier est aussi une façon de montrer que nous sommes toutes capables de réaliser des projets éloignés de nos vies. Afin de promouvoir, le calendrier, les plus vaillantes d’entre nous, ont participé à la course en faveur de la lutte contre le cancer du sein, « La Hyèroise ». Le bénéfice des ventes des calendriers a été reversé à l’association « La P’tite Parenthèse », association de soins de support pour les patientes et leurs aidants créée par Karen, une kiné et une arthérapeuthe.

Notre futur projet est de participer au concours Pink Ribbon, avec la photo de groupe du calendrier, si celle-ci rentre dans le thème.

Nous rendons hommage par ce témoignage à nos deux étoiles, Emmanuelle et Stéphanie, disparue ces derniers jours. Nous leur laissons les mots pour conclure :
« Ce calendrier est une façon de montrer que malheureusement ça n’arrive pas qu’aux autres mais qu’il y a de l’espoir. Soutenons-nous les uns les autres! » -Stéphanie (42 ans)
« …que notre Terre redevienne celle qu’elle est, un jardin d’Eden que nous devons préserver et offrir en cadeau à nos enfants » – Emmanuelle (39 ans)

https://www.instagram.com/leskrabeusesdusud/
https://www.facebook.com/groups/668906256943149/
https://twitter.com/KrabeusesSud
Photographie : http://www.arkuswork.com/
https://www.facebook.com/Ptite-parenth%C3%A8se-1429952463819006/

Betty

Betty

Photo de Betty

Betty

Date de publication du témoignage :

RDV avec Betty (Loiret). Elle a perdu sa maman et ses 2 sœurs atteintes de cancers. Elle même en rémission, elle a créé une page pour échanger et partager des activités.

Betty, heureuse d’avoir 50 printemps. Ma mère est décédée d’un cancer du sein, après 3 années de douloureux soins. J’’avais 20 ans. Autant vous dire, que oui, j’avais une peur bleue du cancer du sein.

En 2015, j’ai été licenciée. J’ai recherché activement du travail et j’ai été retenue pour occuper un poste en CDD. Je pensais que la mauvaise période s’achevait. Mais, en octobre, j’ai appris que ma troisième sœur était atteinte d’un cancer du pancréas ! Cette nouvelle fût terrible.

En octobre, j’ai passé une mammographie de contrôle, comme tous les ans. Une tâche suspecte de 4 mn était à analyser. Plusieurs semaines se sont passées avant de pouvoir faire des prélèvements, puis un mammotome. En février 2016, j’apprenais que j’étais atteinte d’un cancer. Le chirurgien a dû m’enlever un tiers de mon sein gauche, suivies de 25 séances de radiothérapie. L’annonce de la maladie, la chirurgie et les soins mon épuisée. Je repris mon poste malgré tout.
Au moins de juin de cette même année, c’est ma sœur aînée qui m’annonçait qu’elle était atteinte d’un cancer récidivant du sein. Son foie, ses os et son cerveau étaient touchés.

Toutes les trois, nous avons combattu, échangé sur nos peines !!!

Au mois de novembre, j’ai dû subir une hystérectomie totale. Cette opération a des conséquences sur le corps, sur le moral et également sur l’entourage. Mes trois filles et mon mari, on fait au mieux, pour m’épauler. Un an après mes soins, j’ai réalisé ce que je venais de traverser. Mon moral n’était pas bon. Je lisais plus, commençais des activités manuelles, je prenais du temps pour moi. Ma vie ne serait plus jamais comme avant.

Ma sœur atteinte d’un cancer du pancréas a beaucoup souffert, elle a subi de très nombreuses interventions en plus de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Elle est partie en mars 2017. Ma sœur aînée est également décédée en janvier 2018. Je me dois d’être courageuse pour mes sœurs !

Trois ans après mon intervention, j’ai fait une reconstruction mammaire. La cicatrisation a été longue et la greffe du mamelon n’a pas pris. Il me reste le tatouage, qui est prévu en juin 2020.

En 2019, j’ai décidé de crée une page « Rose Soutien Cancer du Sein« , pour informer à ma façon, sur cette maladie, sur Facebook et Instagram. J’ai également créé un groupe sur Facebook, du même nom, qui permet aux femmes d’échanger sur cette épreuve et également, de proposer des idées de sorties, des conférences, des ateliers situées dans le Loiret.

Rose m’aide beaucoup, elle devient mon amie, mon soutien. J’apprends beaucoup sur le cancer, mais également sur le relationnel.
Je remercie toutes les personnes qui me suivent.

https://www.facebook.com/Rose-Soutien-Cancer-du-Sein-118804856195664/
https://www.facebook.com/groups/449985442518400/
https://www.instagram.com/rose_soutien_cancer_du_sein/

Blanche

Blanche

Photo de Blanche

Blanche

Date de publication du témoignage :

RDV avec Blanche (Bruxelles). Terrifiée à l’idée de « ne rien faire » de sa chance d’être encore elle vie, elle multiplie les activités et gère un compte Instagram dédié au cancer de la thyroïde.

J’ai appris que j’avais un cancer de la thyroïde il y a un an. J’avais 24 ans. On m’a vendu ça comme un  » bon » cancer, qu’on soigne très bien, et c’est tout à fait vrai. Malgré tout, l’année a été longue et aujourd’hui, je ne suis toujours pas stabilisée hormonalement. Ce n’est pas grave, mais c’est éprouvant. Le plus difficile, c’est de trouver un nouvel équilibre, avec un nouveau corps, un organe à remplacer. J’ai mis du temps à comprendre que je n’allais jamais retrouver mon corps d’avant. En fait, je n’aurais jamais pu imaginer que la thyroïde régulait autant de fonctions vitales dans l’organisme.

Si je devais dire quelque chose aux proches de malades du cancer, c’est de ne pas négliger la rémission. C’est une super nouvelle mais aussi une étape de décompression. Les gens s’éloignent en croyant que tout redevient comme avant, alors que pas du tout. Tout est différent, le corps comme la tête, et on vient seulement de le réaliser. Tout à coup, on est dans une sorte d’urgence : de vivre, de profiter, de rattraper le temps perdu. Moi qui n’ai jamais été du genre hyperactif, je pensais échapper à cette urgence post-cancer.

Mais le constat est là : l’idée d’être « guérie », en vie, et de ne rien faire de cette chance me terrifie bien plus que l’idée de mourir. Je suis en pleine urgence, et j’ai faim de projets. On pourrait trouver ça super, mais la pression est tellement grande que rien de ce que je peux faire actuellement ne me paraît à la hauteur. Faire des projets, c’est bien. Tout plaquer sans réfléchir sous prétexte d’urgence de vivre, ça me paraît idiot. Je cherche encore l’équilibre.

Les petits projets, par contre, sont bien présents. Comme j’aime dessiner et écrire, j’ai ouvert un compte Instagram pour partager des informations sur la thyroïde et raconter mon année de cancer. C’est un peu le compte que j’aurais aimé suivre il y a un an. Si cela peut aider une ou deux personnes, ma mission sera accomplie.

https://www.instagram.com/thyroidekesako/?hl=fr