Cinda

Cinda

Cinda

Date de publication du témoignage :

RDV avec Cinda (Bruxelles). Après ses traitements contre un cancer du sein triple négatif, elle propose des accompagnements en tant que coach cancer, et est également instructrice de pleine conscience certifiée pour enfants.

Février 2019 : « Vos résultats ne sont pas bons, pas bons du tout. » Voilà comment à 35 ans, un simple coup de fil a complètement changé ma vie.
Je n’avais jamais entendu parler d’un cancer du sein triple négatif (quel nom barbare !) très agressif, déjà bien avancé, qui touche surtout les femmes jeunes, souvent sans antécédents. Je n’avais jamais imaginé non plus ce qui m’attendait par la suite.
Par contre, j’ai tout de suite compris qu’il y aurait un avant et un après ce diagnostic. C’est marrant comme on n’imagine pas la chance qu’on a d’être en bonne santé, en vie, comme si c’était acquis avant de passer de l’autre côté de la barrière.
J’ai été directement animée d’un puissant élan de vie et consciemment décidé de choisir l’espoir, un jour à la fois, un petit pas à la fois, malgré un traitement dit « au karcher », couplé d’un diagnostic défavorable. Je n’ai pas envie de m’attarder ici sur les effets secondaires, pas très secondaires d’ailleurs, des onze mois de chimiothérapie, la mastectomie, ni la radiothérapie.

J’ai plutôt envie de vous parler de l’immense gratitude que je ressens. Gratitude d’être encore là aujourd’hui. Gratitude de pouvoir profiter des petits et grands moments de l’existence, en pleine conscience, car je sais à quel point la vie peut être fragile. Gratitude d’être entourée de l’amour bienveillant de mes piliers : mes trois loustics, mes amours, mes soleils, mon extraordinaire mari, ma famille formidable et mes amies irremplaçables. Gratitude pour avoir enfin osé me lancer dans la voie de l’accompagnement en coaching. Gratitude aussi pour toutes ces belles rencontres et des tas d’autres choses encore présentes et à venir.

Et puis, si vous me posez la question, la reconstruction ne concerne pas que ce petit bout de moi qu’on a dû m’enlever et que j’ai décidé, pour l’instant, de ne pas reconstruire. Cette reconstruction est un chemin physique et psychologique, de longue haleine. Un chemin dont je ne sais pas quand je verrai le bout. Un chemin de résilience, passionnant, enivrant, semé d’embûches, de détours et de joies. Parce qu’après le cancer, il y aussi, et surtout, la VIE.

« On a deux vies. La seconde commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une ». Confucius

https://www.cinda-uninstantamoi.com/
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Anousha

Anousha

Anousha

Date de publication du témoignage :

RDV avec Anousha (Toulouse). Aux cotés de son mari atteint d’un cancer du colon, elle témoigne avec courage du difficile rôle d’aidante.

En octobre 2019, on a diagnostiqué un cancer du côlon à mon mari, lors d’une opération en urgence d’une occlusion intestinale. On a dû lui créer une colostomie (raccord du côlon à la paroi intestinale). Il avait alors 33 ans, n’avait aucun problème de santé.

A 26 ans, je suis devenue l’aidante de mon mari. J’ai été d’autant plus plongée dans la maladie que mon mari est Irlandais et ne comprenait pas toujours tout.

De l’extérieur, il est difficile de comprendre le rôle des aidant.es. A quoi ressemble notre quotidien ? Pendant de longs mois, j’ai accompagné mon mari dans son parcours contre le cancer. J’ai fait de multiples aller-retours à la clinique pendant ses hospitalisations. Je l’ai aidé à tout comprendre, à se rappeler de chaque rendez-vous et à l’y accompagner, à savoir quels médicaments prendre. Je suis allée à la pharmacie pour lui. J’ai fait des démarches sans fin pour compenser la perte de son salaire. J’ai assumé toutes les tâches ménagères. J’ai fait attention à notre alimentation pour qu’il ne perde pas de poids. Je l’ai réconforté pendant les moments plus difficiles. Je suis restée impuissante chaque fois qu’il était faible, malade, qu’il ne pouvait pas dormir, qu’il voulait ne plus exister, qu’il voulait tout arrêter. J’ai tout fait pour comprendre ses besoins. J’ai accepté que son corps ait changé et l’ai aidé à s’accepter lui-même.

Mais à travers tout ça, j’ai aussi dû gérer mes propres angoisses, tout en continuant à vivre et à travailler. J’ai enchaîné les insomnies pendant plusieurs mois. J’ai atteint mes limites physiques et mentales. J’ai ressenti déception, frustration, colère, injustice, douleur, tristesse, angoisse, culpabilité, incertitude, incompréhension, solitude. J’ai accepté un traitement antidépresseur, à contrecœur, mais qui m’a aidée à garder la tête hors de l’eau. En tant qu’aidant.e, on se dit qu’on n’a pas le droit d’être mal, de se plaindre. Qu’on doit être infaillible pour la personne qu’on accompagne. J’ai eu un mal fou à assumer que mes émotions étaient légitimes.

Aujourd’hui, fin mars 2021, je peux enfin dire que je vais bien. Après un an de traitement, j’ai arrêté les antidépresseurs. Mon mari a eu deux bilans encourageants depuis la fin de la chimio. Sa colostomie a pu être retirée. Nous reprenons peu à peu une vie normale, mais le cancer en fera toujours partie : nous avons réussi à l’accepter. Je ne crois pas que “tout arrive pour une raison”, comme on me l’a souvent dit. En revanche, je crois en notre capacité de résilience, et en notre capacité à créer quelque chose de positif dans la pire des tempêtes de vie.

Mon parcours, je le raconte dans mon journal d’aidante. J’ai d’abord écrit pour moi-même, puis pour aider d’autres personnes. Pour que la solitude, l’incompréhension et l’isolement que j’avais ressentis soient atténués pour d’autres proches.

Je cherche aujourd’hui un.e éditeur.rice. Le format de mon livre me permet de montrer le cheminement parcouru, depuis le jour où tout s’est effondré, jusqu’à ma transformation en jeune femme résiliente.

J’espère sincèrement qu’un.e éditeur.rice comprendra l’importance de donner une voix aux aidant.es, et d’accompagner toutes les personnes touchées de près ou de loin par la maladie.

En attendant, je partage mon témoignage sur les réseaux, en espérant que mon histoire puisse aider quelqu’un, quelque part.

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Léa

Léa

Léa

Date de publication du témoignage :

RDV avec Léa (Saint Dolay). Touchée à 25 ans par un cancer du sein, elle veut alerter les jeunes femmes et les médecins, et prône l’autopalpation et les dépistages pour détecter au plus tôt les cancers.

J’ai mis plusieurs semaines à me demander : est-ce que je le dis ? est-ce que je ne le dis pas ? Certaines personnes me connaissent et pour d’autres, je ne suis qu’une inconnue, mais aujourd’hui est un grand jour pour moi, celui de prendre une décision. Celle de me confier.

Tout d’abord, car j’en ressentais le besoin et qu’avant de penser à moi, je voudrais penser aux autres. Penser peut-être que, « grâce à moi », la vie de jeunes femmes pourrait être sauvée.

J’aimerais faire prendre conscience aux gens que « les autres » peuvent devenir eux-mêmes, leur mère, leur sœur, leur petite amie et j’en passe… et ça, malheureusement, en l’espace de seulement quelques jours, quelques mois, quelques années…

J’aimerais faire prendre conscience aux équipes médicales qu’il faut informer et dépister ces patients dès leur plus jeune âge, et ceux, même sans antécédent familial. Je suis dégoûtée de voir qu’on n’est pas prise au sérieux quand on leur parle de ce sujet. Pour eux, nous sommes trop jeunes, ce ne sont que les femmes d’un certain âge qui ont cette maladie… mais non, ils n’ont toujours pas compris que cette M**** touche tout le monde…

Du jour au lendemain, ma vie a été chamboulée. Ce fameux jour où j’apprends que mes projets vont être mis entre parenthèses. J’essaie de comprendre ce que me dit le médecin : elle m’explique que mes cellules se multiplient de façon anormale. Les résultats de nombreux examens tombent : on m’annonce que j’ai un cancer du sein.

Je ne saurais expliquer pourquoi des larmes se sont échappées toutes seules. J’essayais tant bien que mal de les retenir, mais je n’y arrivais pas.

Je suis repartie seule, traversant ce long couloir qui paraissait des kilomètres, avec tout un tas de questions en tête… Puis j’ai dû reprendre le volant, me ressaisir et arrêter de pleurer. Pourquoi ? Car j’ai un fils, une famille, des amis et un homme extraordinaire. Comment expliquer, sans trop faire peur à mon entourage, alors que moi-même, je suis terrifiée ? Les mots viendront tout seuls et je sais qu’ils m’aideront à trouver la force de me battre.

Aujourd’hui, ce qui m’a peut-être sauvé, c’est l’autopalpation. C’est très simple à faire : allongée sur le dos, j’ai réalisé de petits cercles en touchant ma poitrine. J’ai senti une petite boule inhabituelle, et lorsque je me suis regardée dans le miroir, les bras levés, au-dessous de mon sein droit se trouvait un petit creux, chose que je n’avais pas au sein gauche.

Vous voyez, c’est assez facile à faire, ça prend juste quelques secondes. J’en parle simplement par prévention.

Cette maladie est vicieuse car ça ne fait pas mal, et on ne sent pas forcément quelque chose à l’autopalpation. Tu es peut-être toi aussi touché/e par le cancer du sein, et tu ne le sais même pas…

Du haut de mes 25 ans, je vais devoir me soumettre au même combat que des millions de femmes, un combat qui n’est que le début d’un nouveau chapitre de ma vie.

Courage à toutes celles qui traversent le même combat que moi. On a toutes un parcours différent, plus ou moins difficile, mais soyons fières de nous quoi qu’il arrive. Sachons remercier également tous ceux qui nous entourent, nous soutiennent et nous aiment, quoi qu’il arrive.

Il faut savoir se battre pour soi–même, mais aussi pour les autres.

25 ans, 30 ans 45 ans… on est toutes concernés donc faites-vous dépister !

Je vous souhaite à toutes bon courage pour cette épreuve et beaucoup de soutien et de force.

#cancerdusein #25ans #j’aurais pu être votre fille
#vous avez peut-être le cancer et vous le savez même pas
#faites-vous dépister

https://www.facebook.com/groups/276994134075658/

Magali

Magali

Magali

Date de publication du témoignage :

RDV avec Magali (Marseille). Depuis l’enfance, elle a souffert de plusieurs carcinomes. Elle apprend à vivre avec le cancer, les cancers, et garde une force inouïe, une foi en l’avenir et en ses projets à venir.

J’ai 11 ans, je suis en classe de 6eme, et le dermatologue qui me suit annuellement m’annonce qu’il va falloir me retirer un grain de beauté, un peu différent des centaines d’autres que je possède. Il a raison, ce sera un cancer, mon premier cancer, mon premier carcinome…
Mon quotidien, ma relation avec le soleil marseillais, va changer et ce durant toute l’année et toute ma vie !

Vingt ans après, à une trentaine d’années, mon deuxième carcinome est détecté, sur le visage cette fois, coin externe de l’œil, base du nez quasiment. Une chirurgie de curetage est pratiquée. Il m’en restera une jolie cicatrice, quasi invisible à ce jour.

A 43 ans, ce vilain crabe vient m’attaquer une nouvelle fois, et cette fois, il s’en prend à ce que l’on a de plus central et visible au niveau du visage : le nez.
Le coup est dur à encaisser, j’en ai marre, et j’ai très peur de ces mutilations à venir…

Cinq biopsies au total seront nécessaires pour quadriller la tumeur, et procéder à une exérèse complète. Neuf mois après, il y a donc de cela quelques mois seulement (décembre 2020), nouveau carcinome découvert par « mes soins » dans le prolongement de l’œil, du nez, au niveau du cou. Il me faudra cette fois deux exérèses pour en venir à bout !

Ma vie est donc jalonnée depuis très jeune par le cancer, ce vilain crabe qui a touché beaucoup de ma famille, dont ma grand-mère paternelle et mon papa au niveau du nez aussi…
On vit avec, avec l’appropriation d’un jargon médical, d’examens anxiogènes, de blocs opératoires, de cicatrices, et de cette épée de Damoclès qui plane perpétuellement au-dessus de notre tête !
On vit donc différemment, certainement plus intensément, plus vite, plus fort, pour être certain/certaine de ne passer à côté de rien…
J’ai toujours su que la santé était primordiale, indispensable, et que c’était la chose la plus précieuse à posséder, qu’elle ne s’achetait pas, qu’elle n’appartenait à personne en particulier, et que face à elle, il n’y avait ni raison, ni justice…

Très tôt, j’ai donc commencé à philosopher, à ma façon, comme je le ressentais, et en fonction de ce qu’il m’arrivait…
Ces cancers, m’ont laissé et me laisseront des traces.
Des traces physiques, psychiques, des peurs nouvelles à l’annonce de chacun d’entre eux, des cicatrices, des combats, mais ils m’auront permis d’acquérir une force intérieure inouïe. Sans être surhumaine ou totalement à l’abri de coup de blues, je pense que je suis une vraie résiliente !

Je sors actuellement d’un traitement de chimiothérapie locale, ciblée pour mon nez, et j’espère entendre en avril prochain, le terme : rémission, vous savez ce mot tant attendu, tant espéré et convoité, quand on se bat contre un ou des cancers…

Si rémission, il y a, alors je pourrais souffler à nouveau, sortir la tête de l’eau, reprendre ma respiration, me relever plus sûrement et sereinement, et avancer…
Avancer dans un ou des projets, dans lequel, lesquels, la résilience et l’être humain auront une préoccupation et une place centrale.

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Marie

Marie

Marie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marie (Tarn). Après un cancer du sein, elle assume son statut d’amazone et la reconstruction à plat. Et prépare son mariage !

16 Mai 2019. Mon amoureux et moi sommes dans la salle d’attente de l Oncopôle pour la fameuse biopsie planifiée depuis que j’ai senti une boule dans mon sein gauche. Après 2h d’attente, c’est enfin à nous. Le médecin m’explique la procédure et c’est parti. Elle fait d’abord une échographie et elle insiste beaucoup au niveau de la clavicule. Là, j’imagine le pire. Elle termine enfin, me dit que j’ai été courageuse et m’explique qu’il faut attendre une semaine pour les résultats. Mais elle prend une pause, puis me dit que d’après son expérience et ce qu’elle voit tous les jours, c’est un cancer. Double uppercut. J’essaie de me contenir pendant qu’elle m’explique les traitements possibles, qu’elle me parle de chimio et là, j’explose en pleurs, en m’excusant évidemment. Je prends des kleenex, étonnant qu’il y en ait sur son bureau. Elle me dit que sa secrétaire va me prendre rendez-vous pour un tep scan, une irm, l oncologue et même le chirurgien. Ça fait un peu beaucoup tout ça, je n’y suis plus, j’encaisse, j’imagine le pire. Je me vois vomir et perdre mes cheveux. Et ce n’est que le début d’un long et douloureux combat.

Cette saloperie m a pris beaucoup de choses : mes cheveux, mes cils, sourcils, tous les poils de mon corps, ma silhouette, mon amour propre, ma force, mon sein gauche, mon insouciance, des effets secondaires qui persistent encore, ma vie telle que je l’ai connue … mais il m’a aussi tellement apporté : un autre regard sur la vie, des réserves de force et d’endurance à la douleur, un amour qui s’est encore plus consolidé, le genre d’amour que je souhaite à tout le monde, doux, respectueux, soutenant, magique, des amitiés consolidées, le soutien sans faille de mes proches, une magnifique rencontre avec une kommunauté de femmes fortes, admirables, bienveillantes.

Me voilà presque deux ans plus tard. Je suis dans un essai clinique (et sous hormonothérapie) depuis aout 2020, et ce pour deux ans et demi car je suis très à risque de rechute et en même temps cela participe à la recherche pour aider d’autres femmes. Je suis encore en arrêt de travail. Les effets secondaires des traitements actuels ne me permettent pas de me sentir assez solide physiquement et psychologiquement pour reprendre mon travail d’assistante sociale pour le moment.

Mais je suis en vie, je suis reconnaissante. Je viens de me faire opérer pour améliorer l’aspect de ma cicatrice car je ne souhaite pas de reconstruction malgré les injections de la société, qui tend à considérer que la féminité passe par la poitrine. Moi j’assume totalement mon statut d amazone, je le revendique même, et je suis soutenue par mon compagnon avec lequel je vais me marier l’année prochaine.

http://instagram/ma_rie_g_