Delphine

Delphine

Delphine

Date de publication du témoignage :

RDV avec Delphine (Toulouse). En rémission après un mélanome, elle nous raconte son parcours et sa réconciliation avec son corps.

En 2018, des petites boules apparaissent sur tout mon corps et mon cuir chevelu : ce sont des nodules sous cutanés. Ils se propagent aussi dans mes différents organes : mon foie, ma rate et mes poumons. Je suis épuisée. Je me rends d’hôpital en hôpital pour comprendre ce qui m’arrive. On me diagnostique un mélanome de stade IV. Mon corps est en guerre contre moi, car je suis en guerre contre lui.

J’ai toujours eu une relation tumultueuse avec mon corps. Il est cabossé à cause d’une maladie génétique qui me rend fragile : mon petit ventre pointe en avant, mes pieds tournent à l’intérieur lorsque je marche, j’ai des douleurs et des raideurs musculaires, je me fatigue vite.

Pourtant, mon handicap m’a rendue forte ! Il me permet d’affronter mon crabe sereinement. Dès le début, je n’ai songé qu’à le vaincre. Je n’ai jamais pensé à une issue fatale, même dans les moments les plus difficiles. Si cela avait été le cas, je serais probablement très mal en point. Peut-être plus là.

On m’administre des médicaments de chimio. J’ai peur que ma féminité soit entachée. La première question qui me vient à l’esprit et légitime quand on est une femme : « Vais-je perdre mes cheveux ? » Le médecin qui me suit me répond par la négative, avec empathie. Il me rassure. Pendant cinq mois et demi, j’avale mes comprimés deux fois par jour, je vais au centre d’imagerie pour contrôler l’évolution de mon mélanome. Je suis contente, mon traitement fonctionne bien.

Mais un matin de mars 2019, j’aperçois dans le miroir une nouvelle petite boule sur mon épaule gauche. Je suis angoissée. J’ai la sensation que mon mélanome a récidivé. Je me pose des milliards de questions. Je dois passer un scanner.

Les résultats tombent. J’ai une réponse dissociée : certains nodules régressent ; d’autres apparaissent. Je suis effondrée. Mes émotions me submergent et me fatiguent. Je n’ai qu’une seule envie : dormir pour oublier ce que j’ai appris. Je rentre chez moi. J’avale un anxiolytique qui apaise mes maux instantanément. Puis, je m’endors.

Quelques jours plus tard, j’ai rendez-vous avec mon oncologue. Elle palpe mes petites boules. Mon intuition était bonne : mon mélanome a récidivé. Cependant, il ne m’aura pas. Je suis bien plus pugnace que lui. Je le vaincrai ! Pour l’éradiquer, je dois prendre un traitement bien plus fort : l’immunothérapie. Toutes les trois semaines, je me rends à l’hôpital pour en bénéficier. On m’injecte un produit par voie intraveineuse. Dieu sait que j’ai horreur des piqûres ! Toutefois mon crabe ne me laisse pas le choix.

Je tolère bien mon traitement, même s’il me fatigue. L’important pour moi ? Continuer à avoir une vie normale, bien qu’elle soit rythmée par mes rendez-vous à l’hôpital… Je reste positive, crois au pouvoir de la pensée, celle qui peut nous élever, et à la vie. Il y a toujours de la lumière dans la nuit la plus sombre. Je m’accroche très fort à l’écriture de mon livre, ma bouée de sauvetage. J’ai toujours rêvé de partager mon expérience pour aider les autres à traverser les épreuves de la vie. J’aime apaiser les maux avec mes mots. Même s’il m’en a fait voir de toutes les couleurs, mon crabe m’a permis de me réconcilier avec mon être dans sa totalité. Je suis devenue douce avec moi-même. Aujourd’hui, je suis en rémission et je renais après plus de deux ans de combat contre la maladie.

N’hésitez pas à liker ma page Fragile et … Et alors ? Ça m’encourage à partager encore plus de contenu 🙂

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Céline

Céline

Céline

Date de publication du témoignage :

RDV avec Céline. Frappée par le cancer à 21 ans, elle témoigne de son parcours et est fière du chemin parcouru.

J’avais 21 ans. C’était en septembre 2005. Un soir, je sens une boule à mon sein droit. Je me dis « bizarre ». La peur me prend. Le lendemain matin, je prends rendez-vous chez ma gynécologue qui me prescrit une prise de sang et une échographie. Les analyses ne révèlent rien et l’échographie, c’est bénin donc rien d’alarmant. Le mois passe, mais je constate que la boule grossit et mon sein double de volume. J’en parle à une amie qui travaille avec un radiologue, et qui m’obtient rapidement un rendez-vous.
Là, tout s’enchaine : échographie, première mammographie, ponction, prélèvements…
Le radiologue me prend à part et me dit :  » de toutes façons, quoi qu’il arrive, je ne vous laisse pas tomber ». Je sors de la clinique à 20h, pleine de questions.

Quelques jours passent, puis je reçois un appel un dimanche soir à 20 h, de mon amie qui me demande de venir la voir. En arrivant chez elle, je comprends que l’annonce va être fatale. Elle me dit : « J’ai reçu tes résultats et ils ne sont pas bons « 
« C’est-à-dire ? « 
« Pas bons au point que tu dois faire de la chimiothérapie. »

Les rendez-vous s’enchainent : oncologue, scanner, mammographie, scintigraphie osseuse. J’étais K.O avant de commencer le traitement..
Et la commence la dure période de chimiothérapie, avec des échographies et mammographies pour vérifier si le traitement fait sont effet. Par la suite, j’ai dû faire une ablation, puis des séances de radiothérapie.
Me voilà tranquille deux ans, pendant lesquels je démarre ma reconstruction (DIEP) à l’hôpital Henri Mondor. Quatre ans de reconstruction, c’est très long, car malheureusement, je fais partie des 5% d’échec.

Ça aussi, c’était une sacré étape mais je n’ai pas baissé les bras et heureusement, car aujourd’hui je suis très heureuse de m’être battue jusqu’au bout, et d’avoir été très bien entourée médicalement.
Aujourd’hui tout ça n’est que du passé, même si je continue à être suivie tous les ans au Centre Gauducheau à Saint Herblain (44).
Surtout ne baissez pas les bras malgré les embûches, malgré la douleur.
Je suis vraiment heureuse de m’être battue jusqu’au bout quand je vois le résultat aujourd’hui.

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Instagram : celine_chou09

Twitter : CelineChou09

Alice

Alice

Alice

Date de publication du témoignage :

RDV avec Alice (Saint André Lez Lille). Touchée par un cancer alors qu’elle était enceinte, elle a depuis créé une association et participé au Trek Rose Trip.

Quand pour mes 30 ans, on m’a annoncé mon cancer, à quatre mois et demi de grossesse, c’est un peu comme si j’étais tombée de 10 étages. Et 10 étages…c’est haut !!!

Avec la grossesse j’ai bien compris que c’était urgent et que tout irait très vite: opération, chimio, déclenchement d’accouchement, re-chimio, immunothérapie, hormonothérapie…

Bref un cercle sans fin démarrait et je n’étais pas trop prête !

La simple évocation du mot chimiothérapie me faisait flipper et je m’imaginais chauve… impensable ! (loi de l’attraction/ pensée positive : ce n’est pas arrivé !)

La simple évocation du mot mastectomie (ablation du sein) m’a vite fait relativiser le premier point…

Apprendre à vivre pendant la maladie, à s’écouter, à garder sa place de femme, de salariée, de future maman, d’enfant aussi, à se sentir femme dans un nouveau corps. C’est difficile. C’est intense. C’est rapide.

Il y a beaucoup de nouveaux mots que j’ai appris avec la maladie. J’en retiens trois qui me guident encore aujourd’hui. Lâcher-prise, résilience, relativiser.

Nous sommes tous différents face à la maladie, le plus difficile et de faire ce qui est bon pour nous, à ce moment précis de notre vie. Pour certain ce sera de se couper des autres, pour vivre pleinement l’épreuve que l’univers nous envoie. Pour d’autres ce sera, au contraire, s’entourer au maximum de monde pour être soutenu, ne pas penser.

Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réaction. Il faut être soi avant tout et se préserver le mieux possible des choses inutiles de la vie (et mon dieu qu’il y en a !).

Devenir mère en même temps qu’être confrontée à l’idée de la mort m’a donné une force terrible à plusieurs niveaux.

Savoir ce que je veux dans ma vie, dans mon travail, savoir dire stop avant que ça ne prenne trop de place, que ça ne m’affecte de trop. C’est un chemin long, difficile. Remettre en question des habitudes et pensées quotidiennes c’est éprouvant.

Mais je sais pourquoi je suis tombée malade, il y a un moment où il faut s’écouter avant tout et c’est ce que ce cancer m’aura appris : penser plus souvent à moi.

Bref…après un an de traitements, j’ai voulu prendre une revanche, ma revanche sur cette épreuve.

Me prouver que j’étais vivante plus que jamais.

Rendre fier mon entourage, l’homme de ma vie, ma fille…

J’ai créé une association avec mes deux amies qui m’ont soutenues pendant les chimios. Et nous avons participé en 2019 (un an pile après la fin de mes chimios mais toujours en traitement à ce moment-là) au Trek Rose Trip Maroc.

22 km par jour dans le désert, sous 45 degrés, pendant 3 jours, avec également une journée solidaire.

C’était magique…

De nouveaux projets se profilent pour 2021 et 2022 ! Repousser ses limites…encore et toujours. Se prouver que c’est possible.

Aujourd’hui, plus que jamais, je milite pour la prévention et la sensibilisation à l’auto palpation chez les femmes jeunes. Cette année encore, j’ai perdu plusieurs amies de moins de 35 ans…

Le message que je souhaite faire passer c’est que le cancer n’a pas d’âge…

Si vous les aimez, touchez les… montrez les ! Faites-vous suivre une fois par an par une gynécologue. Soyez attentives à votre corps. Ne vous négligez pas… Auto palpez vous…

Et prenez soin de vous !

https://www.facebook.com/girlsnrosestrekrosetrip2019

https://m.youtube.com/watch?feature=youtu.be&v=maso0esGmcc

Mariangela

Mariangela

Mariangela

Date de publication du témoignage :

RDV avec Mariangela (Montpellier). Elle a créé, en Belgique, une association pour accompagner les personnes touchées par un lymphome et se forme actuellement pour devenir « patiente experte ».

J’ai 37 ans et je suis Italienne. Depuis un peu plus d’un an, j’habite à Montpellier, mais une partie de moi est restée à Bruxelles, où l’ancienne Mariangela a laissé la place à sa CMyNewMe.

C’était le 8 mars 2016, le jour de la fête de la femme. Le destin avait décidé de « renouveler » l’ancienne Mariangela et de « donner le jour » à une nouvelle femme! Cela faisait déjà quelques mois que je ne me sentais pas particulièrement en forme. J’étais persuadée que quelque chose d’ anormal était en train de se passer. Je connais bien mon corps, mais jamais je n’aurais imaginé avoir un cancer à 32 ans! Et oui, un cancer appelé “lymphome”, un mot que je n’avais jamais entendu avant et qui, au tout début, m’est même apparu “moins” traumatisant, par rapport à “cancer”.

Du jour au lendemain je me suis retrouvée hospitalisée en urgence. C’est en lisant le mot “oncologie” que j’ai senti le monde s’écrouler. Après les premiers moments d’angoisse et de panique, en larmes dans les bras de maman – venue exprès d’Italie pour me soutenir – je me suis sentie tout à coup soulagée! Cela peut sembler paradoxal, mais après avoir passé les dernières semaines à investiguer tout seule sur les causes de mes symptômes, sans être prise trop au sérieux, j’étais finalement prise en charge par une équipe de médecins très professionnels et à l’écoute. Enfin, la cause d’autant de souffrance s’était dévoilée !

Force, optimisme et résilience sont les mots qui ont caractérisé mon parcours vers la guérison. Un chemin dur, du point de vue physique et psychologique, mais que j’ai eu la chance de partager avec ma famille et les amis les plus proches, un véritable soutien. La maladie m’a conduite à beaucoup me questionner sur mes relations affectives ainsi que sur mon avenir professionnel. Le besoin d’être plus à l’écoute de mon corps, de me reconnecter à mes vrai désirs, est devenu de plus en plus une priorité.

En 2019, après neuf ans à Bruxelles, je décide de sortir de ma “zone de confort médicale“: le moment de réaliser mon ancien rêve d’une vie au sud de la France se réalise. Me voilà donc à Montpellier, proche de la mer ! Pourtant, il y a toujours un fil rouge qui me tient liée à ce pays et il prend le nom de «ALWB » Action Lymphome Wallonie Bruxelles », l’association que je monte en Belgique pour les patients atteints de lymphome . Juste avant mon départ, j’avais participé à une journée sur le lymphome en Belgique et cet événement a été un vrai déclic pour moi : j’ai compris à quel point le partage d’expérience était important pour chaque patient, aussi bien pendant la maladie que dans l’après cancer. L’association, en pleine phase de développement, est destinée à offrir un espace d’échange et de soutien aux patients, pendant et après la maladie, ainsi qu’à leurs proches. La mise en place de l’ALWB représente pour moi une façon de transformer la maladie en quelque chose de positif, en mettant mon expérience au service des autres patients, dans le pays qui m’a redonné la vie.

En rémission depuis plus de quatre ans, ma nouvelle vie est guidée par le besoin de trouver le côté humain dans tout ce que je fais. En ce moment je réoriente mon parcours professionnel vers le domaine de la santé et je me forme au diplôme universitaire “Partenariat Patient-Soignant” au sein de la Faculté de Médecine de Montpellier. En tant que future patiente experte, mon souhait est d’acquérir les outils nécessaires pour accompagner au mieux les patients et mettre en place des rapports de partenariat dans une optique de co-construction du parcours des soins visant à la mise en valeur du savoir expérientiel du patient.

Loin d’être un long fleuve tranquille, la reconstruction demande du temps et beaucoup d’énergie, mais l’épreuve de la maladie m’a permis de comprendre qu’il est important de ne pas être dans la résistance et avancer par étapes, sans perdre de vue notre objectif. Ce qui fait la différence est la façon dont nous affrontons la tempête et comment nous décidons de transformer cet obstacle en opportunité, pour rebondir au mieux.

Revivre après un lymphome a signifié reconstruire ma vie presque à zéro : prendre un nouvel élan après un arrêt, fleurir à nouveau. Comme le dit le proverbe : “ A quelque chose malheur est bon” !

https://www.facebook.com/ActionLymphome

https://alwb.be/

https://www.facebook.com/Parcoursdepatients/

Emmanuelle

Emmanuelle

Emmanuelle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Emmanuelle (Sallanches – 74). Après un cancer, et une reconstruction compliquée, elle a complètement changé de vie professionnelle.

Je suis une femme de passion.
2017 : un cancer du sein, ablation totale, le KO debout. Je me soigne tout en restant dans le monde du travail. Le travail, c’est rester en vie. Cette insistance pour garder mon poste de RH dans le milieu ambulancier me vaudra un épuisement au travail (burnout). Mes employeurs ne comprendront pas ce qui m’arrive.
Eté 2019 : je me fais refaire le sein. Mon corps et mon âme décompensent me laissant de nouveau KO. Je passe deux mois à l’hôpital dont quinze jours en soins intensifs.
Quinze jours dans une chambre sans télévision, sans radio, sans internet (à ma demande) ; juste moi, et une équipe médicale.
La mort est venue de nouveau frapper à ma porte. Quinze jours de prise de conscience, du grand danger que je viens de vivre, et de la chance que j’ai d’être encore là.
La reconstruction est un échec, je perds ce sein une seconde fois. Pendant plus d’un mois, on viendra gratter ce sein nécrosé, incicatrisable en l’état. Impuissante, je dois me rendre à l’évidence. Depuis deux ans, je prends coups sur coups…
Je réalise qu’il est temps pour moi de vivre ma vie … L’employeur, avec qui je travaille, ne me mérite pas ! Et je perds mon travail. Mes employeurs ne me font plus confiance depuis cette maladie !

Depuis des années, je suis fascinée par la pensée de l’humain, et en parallèle de mon travail, je préparais une certification de Maître Praticienne en Programmation Neuro-Linguistique.
Un an après tous ces échecs, j’ai eu cette certification, quitté mon employeur et suis en chemin de création d’entreprise.
Je me lance dans l’accompagnement de stratégies de changement humain, que ce soit individuel et en entreprise.
Quand je perçois le déclic chez une personne que j’accompagne, je me réjouis de la voir prendre conscience de son autonomie de penser, de croire, de dire, etc….
Le bonheur, pour moi, commence par être en accord avec qui nous sommes. La joie de vivre est essentiellement en notre fond intérieur. Une fois que nous le comprenons et le ressentons, le reste suit…
Je me réjouis de cette nouvelle vie et je suis fière de moi.

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