Lisa

Lisa

Lisa

Date de publication du témoignage :

RDV avec Lisa (Albert, Somme) qui a fait du tri parmi ses médecins, du tri dans sa vie pour ne garder que l’essentiel : sa joie de vivre !

Je m’appelle Lisa, j’ai 51 ans et maman de 5 enfants de 32, 29, 21, 9 et 8 ans.
En mai 2015, je commence à souffrir atrocement de la hanche. Mon médecin traitant me dit que c’est une sciatique. Les semaines passent, j’ai de plus en plus de mal à marcher. Je peux à peine poser mon pied au sol mais le médecin refuse les examens, pour lui c’est juste une sciatique. À force d’insister, je passe des examens et en novembre 2015. La bombe explose : cancer du sein d’une tumeur de 17 cm, triple négatif au stade 4 et des métastases aux ganglions, foie de 8 cm, hanche de 10 cm et plusieurs sur la colonne vertébrale de quelques millimètres.
Je vois un oncologue qui m’annonce que je ne vais pas m’en sortir car trop avancé et qu’il faut se préparer au pire. Pour lui il ne me reste à peu près que 6 mois. Il prescrit une chimio à vie et pas d’opération car inopérable.
Mon mari s’écroule… Moi non ! Je rejette tout net ce que j’entends. Je dis à l’oncologue que je vais m’en sortir. Il soupire et hausse les épaules…. La seule chose qui me traverse l’esprit à ce moment-là, c’est qu’il n’a pas à me condamner. Je me moque de son avis.
Je change d’oncologue et je commence la chimio. Je perds mes cheveux mais bizarrement je le prends bien, je me trouve belle. J’arrive même à sortir sans rien sur la tête !
Après 3 chimios différentes, au bout de 18 mois, les tumeurs ont beaucoup diminué et au pet-scan, elles se sont nécrosées et ne sont plus actives. La chimio est suspendue et je commence la radiothérapie pour le sein et la hanche. Depuis j’ai un pet-scan tous les 3 mois pour surveiller les tumeurs. Au moindre éveil de celles-ci, je retournerai en chimio. J’ai toujours un traitement pour les métastases osseuses, 1 piqûre et 1 prise de sang, pour surveiller les marqueurs, toutes les 4 semaines.
Quand je repense au pronostic de 6 mois que cet idiot de médecin m’avait donné en 2015…. La leçon à en tirer est que même si le pronostic est mauvais, il faut toujours se battre, toujours y croire. J’ai la chance d’avoir un mari et des enfants merveilleux, leur amour m’a portée, ils ont été mon moteur, ma force de combattre. Il ne faut jamais lâcher, je suis la preuve vivante que même un cancer métastasé peut se stabiliser.
Mon oncologue me dit que les tumeurs peuvent se réveiller dans 6 mois, 1 an, 10 ans, 20 ans ou plus, on ne sait pas, mais depuis le début, je fais des projets, je profite de chaque instant de bonheur à fond.
Oui je suis très fatiguée, je ne serais plus jamais comme avant mais ce n’est pas grave. Je vis, je suis en vie. J’ai aussi changé de médecin traitant. J’ai fait du tri dans ma vie, j’ai vu le vrai visage des gens. Je suis heureuse, c’est l’essentiel.
Si mon histoire peut aider une seule personne, j’en serais ravie.
Courage à tous les guerriers et guerrières. Ne lâchez jamais. Croyez en vous.

Anne

Anne

Anne

Date de publication du témoignage :

RDV avec Anne (Nort sur Erdre), touchée alors que le cancer avait déjà frappé sa mère pendant son enfance, elle combat avec courage et optimisme !

Je m’appelle Anne, j’ai 42 ans et suis maman célibataire de 2 filles de 18 et 12 ans. En juillet 2017, on m’a diagnostiqué un carcinome lobulaire infiltrant de stade 2 dans le sein gauche. Ma mère ayant succombé à cette maladie lorsque je n’avais que 8 ans, ce fut un de mes pires cauchemars qui se réalisait : faire vivre la maladie et tout ce qui va avec à mes puces.
Protocole lancé : chimio, 2 tumorectomies, 1 mastectomie, 25 séances de radiothérapie, 15 mois d’arrêt, 15 kilos en plus… j’ai géré ça comme toujours : en me disant que ce n’était qu’un mauvais moment à passer, que j’avais connu bien pire dans ma vie !
Les gens me demandaient « comment vas-tu ? » — « je vais bien ! ». Et j’allais plutôt bien ! Physiquement c’était difficile, mais ma volonté de vaincre la maladie et ma certitude que tout irait bien m’ont tirée vers le haut et aidée à avancer lorsque c’était trop dur.
Aujourd’hui je regarde ma vie d’un autre œil. J’ai fait du tri autour de moi, j’écoute le vent dans les arbres, j’ouvre les yeux sur ce qui m’entoure… Je me suis juré d’essayer de tromper la routine et ai appris une chose essentielle : « La personne la plus importante de ma vie c’est moi ! ».
J’ai appris à m’écouter, à dire non, à dire « Stop ».
J’écris comme beaucoup d’entre nous. Je commence à me renseigner pour une reconversion professionnelle. Ma grande spécialité a toujours été d’aider les autres, alors pourquoi ne pas en faire un vrai métier ?
Je pense que le mot Cancer est encore trop tabou chez certains mais à moi, il ne fait plus peur. Je l’ai vaincu et je sais qu’il peut revenir ici ou ailleurs, mais alors, j’aurai les armes pour l’affronter et toujours avec le sourire. Si mon cancer se matérialisait aujourd’hui devant moi, je lui dirais : « Merci ! ».

Léna

Léna

Léna

Date de publication du témoignage :

RDV avec Léna (Saint-Brieuc). Le cancer a chamboulé sa vie : job, divorce… Elle a décidé de célébrer ses « premières fois » et de profiter pleinement de temps pour elle.

Si j’ai modifié ma vie suite à la maladie ? oh oui ! pas qu’un peu !
Au niveau professionnel, j’ai appris à dire non, à ne plus subir le rythme qui s’imposait. J’ai ralenti la cadence et pourtant je ne travaille pas moins bien. J’ai même pris du galon.
J’ai aussi réalisé un souhait : celui d’enseigner, en plus de mon boulot de directrice artistique dans la communication. J’en avais très envie, mon patron était ok… J’ai donc postulé avec succès. Chose que je n’aurais pas osé avant. Je ne me sentais pas à la hauteur de la tâche. J’ai été rappelée cette année, c’est que je dois me débrouiller pas trop mal.
Au niveau familial aussi, j’étais avec mon ex-mari depuis 18 ans. On s’aimait bien, mais ce n’était plus vraiment ça. Je n’avais pas du tout envie de finir comme beaucoup de couples qui restent ensemble par habitude. Donc après 2 ans de traitements, j’ai enchainé avec un divorce. Alors non, ce n’est pas simple : j’allais perdre en confort, j’allais devoir payer seule l’emprunt de la maison, j’allais devoir me passer de mes filles une semaine sur deux, me retrouver seule une semaine sur deux. Et surtout, je ne savais pas du tout ce que j’allais gagner…
En fait j’ai tout gagné !
Quand j’étais malade, je pleurais en pensant à mes « dernières fois » : « tiens c’est peut-être la dernière fois que je vais à ce festival », « m**de, c’est peut-être le dernier Noël avec mes filles »… Un jour, une amie m’a dit : « tu es là ». Tout simplement.
Mais oui, je suis là, et tant que je suis là, je vais plutôt aller me chercher des premières fois ! Et depuis, je les enchaine ! J’ai du temps pour moi. J’ai pu le consacrer à ce que j’aime (rando, photo, céramique…) sans culpabiliser. Je me suis retrouvée. Résultat, j’ai 2 expos en cours : l’une concerne mes photos l’autre c’est « La petite Boule », une série de petites phrases entendues pendant mon cancer. J’avais besoin d’en parler de manière très simple. Ça m’a fait du bien et surtout, c’est un vrai bonheur tous ces échanges. Ça me touche de savoir que telle ou telle phrase a pu résonner chez l’une ou chez l’autre. Ça me motive de savoir que ça peut faire du bien à d’autres personnes que moi. J’avoue ne pas être fan du communautarisme mais il y a un réel soutien entre les personnes touchées par le cancer, c’est une force, ça nous porte !!!
Merci à tout.e.s les combattant.e.s et les accompagnant.e.s !!!

www.instagram.com/pikupanez
www.instagram.com/la_petite_boule

Christel

Christel

Christel

Date de publication du témoignage :

RDV avec Christel (Molières sur Ceze). En rémission, elle a créé une association pour venir en aide aux patient(e)s et écrit au Président pour essayer de faire bouger les choses.

Je m’appelle Christel, j’ai 45 ans, mariée et j’ai un enfant. Et toute une vie a tourné autour de ce crabe…
Pour faire simple : j’ai perdu ma maman il y a 19 ans, qui elle-même avait perdu la sienne très tôt, et la sœur de ma mère a eu un cancer il y a plus de 20 ans. Bref, chez nous, les femmes ONT UN CANCER DU SEIN et je savais au fond de moi qu’un jour il faudrait, en prévention, enlever tout ça. Porteuse du gène BRCA1 (sein/ovaire) j’étais donc suivie depuis plus de 10 ans. Ma petite sœur, porteuse elle aussi du gène, a un cancer du sein depuis 2016….Parce qu’elle m’a harcelée, poussée, criée dessus, j’ai pris la décision de me faire enlever les seins en 2017.
Le chirurgien me demande de faire une IRM de contrôle pré opératoire en mai 2016. J’y vais tranquille et là… apparaissent deux nodules qui n’étaient pas là 7 mois auparavant. Je vais résumer : l’intervention de prévention était déjà prévue pour septembre, j’étais prête.
La suite : cancer du sein hormonodépendant grade 3 sans atteinte ganglionnaire. Ma sœur m’a sauvé la vie car il était très virulent. J’ai eu le choix de faire ou pas la chimio. Je l’ai faite, suivie d’une hormonothérapie pendant 5 ans. J’ai fait enlever mes ovaires et mes trompes et dans le courant de cette année, j’enlève l’autre sein en prévention. J’ai un chirurgien au top qui m’a reconstruite tout de suite, ce qui fait que je n’ai pas eu ce traumatisme de ne pas avoir de sein….
Quand je regarde en arrière, maintenant que je vais bien, je m’aperçois que je suis une autre personne, que mes priorités ne sont plus les mêmes… « grâce au cancer ». J’ai rencontré des personnes qui n’auraient jamais fait partie de ma vie. Bref, une autre Christel est née avec une autre vie.
J’ai créé l’association Les Marraines qui accompagne les malades et leurs familles car pendant mon combat, je me suis rendue compte qu’on n’était pas tous égaux face à la maladie… Je me bats aussi pour que nos gouvernants se rendent compte de ce qui manque aux malades, des inégalités qui ne devraient pas être….J’ai de nouveau écrit au Président et ne compte pas m’arrêter la…. Aujourd’hui je vais bien mais ma sœur continue son combat ; c’est une guerrière…

https://www.facebook.com/christel.Fulca.Balme/

Nadjib

Nadjib

Nadjib

Date de publication du témoignage :

RDV avec Nadjib de Tadjenanet, à 380km d’Alger : Un père sur tous les fronts pour sauver sa fille Ritel.

Je m’appelle Nadjib, j’ai 40 ans, je suis marié, j’ai trois enfants, deux garçons et ma petite dernière, Ritel, âgée de 18 mois.
À l’âge de 7 mois, je remarque que son ventre grossit et qu’elle est de plus en plus fatiguée. Je l’emmène consulter cinq médecins différents, tous ont cru à des gaz et comme je n’étais pas convaincu, nous sommes allés à l’hôpital militaire de Constantine. Là, ils ont découvert une masse de 9 cm de diamètre et ont demandé de faire une scintigraphie. Le radiologue met sur son compte-rendu que c’est une tumeur surrénalienne bien localisée sans avoir touché une autre partie du corps, Ritel est classée au stade 1. Dirigée vers le grand CHU de Constantine, elle reçoit 4 séances de chimiothérapie et la tumeur est réduite à 86 ℅. Les médecins décident une chirurgie, l’opération dure 7 heures avec 15 points de suture. On a recommencé avec 5 séances de chimio. Elle entre alors dans la phase d’aplasie et à chaque fois on croit que c’est la fin, mais elle se bat car c’est une fille forte. Quelques temps après, son coude se gonfle, on fait une IRM et c’est à nouveau le choc : une autre masse de 5,2 cm est apparue, il faut faire vite pour une autre scintigraphie, impossible d’avoir un rendez-vous en urgence. C’est à Alger que nous avons trouvé une dose disponible pour bébé.
Quand les radiologues ont vu Ritel chauve et pâle, ils m’ont interrogé et je leur ai expliqué tout depuis le début. Ils ont réclamé les images ainsi que tous les comptes-rendus médicaux. Nouveau choc, j’apprends que tout ce qui avait été fait, tout ce que j’ai payé, vivre dans ma voiture sans voir mes deux autres enfants, n’a servi à rien. Le radiologue de la première scintigraphie avait négligé de mentionner qu’il y avait des traces de métastases osseuses, ils auraient dû changer tout le protocole médical. Ritel n’était pas au stade 1 mais au stade 4, cette erreur de diagnostic nous a anéanti ma femme et moi. En plus, par manque de place à l’hôpital d’Alger, j’ai dû ramener mon bébé à Constantine espérant un traitement efficace.
Le professeur qui l’a examinée, choqué, n’a pas su quoi lui donner. Après deux cures, sa réponse était : « monsieur, je ne sais pas quoi faire ou donner à votre fille, acceptez le fait que c’est fini. » Mes cousines, Sonia et Faiza ont ouvert une page Facebook pour essayer de la transférer en France. La ville de Marseille a établi un devis de 100 000,00 € pour les soins alors que je gagne à peine 140 €/mois. J’ai dû mettre une croix sur la France. Alors après une lutte acharnée, j’ai pu la transférer à nouveau à Alger où elle a reçu 9 séances de chimio. C’est grâce à des amis en France et en Suède que je continue mon combat pour ma fille, ils m’envoient des médicaments et ont ouvert une cagnotte. Ma femme et moi restons à l’hôpital pour les besoins de sang et de plaquettes et surveiller aussi les poches de chimio. Mes deux autres enfants sont chez les grands-parents.
Je cherche à me procurer le gel Daktarin contre les aphtes, non vendu en Algérie, et le médicament Vincrestine Teva.
Dans mon pays, quand on te dit que tu as le cancer, prépare-toi à mourir.
Ma fille est une battante, elle nous donne des leçons de force et d’espoir, alors quoique l’on dise dans mon pays, moi je me prépare à qu’elle vive longtemps

Sauver Ritel du Cancer : https://www.facebook.com/groups/188278585410409/

Cagnotte : https://www.cotizup.com/pour-rital…