Gilles

Gilles

Gilles

Date de publication du témoignage :

RDV avec Gilles (Marcoussis). Touché par la maladie au moment de sa retraite, il aimerait que bienveillance et l’empathie soient plus présentes au sein des structures d’oncologie.

Atteint d’un cancer du rein avec métastases osseuses de la moelle épinière qui paralysent mon bras gauche et partiellement ma main droite, je me suis retrouvé invalide du jour au lendemain, au moment même où j’étais mis à la retraite.
Ma vie est devenue pendant un peu plus d’un an celle d’un reclus, incapable d’effectuer les actes de la vie quotidienne, soutenu chaque jour par ma femme et notre fille de 12 ans.
À la peur de disparaître en les laissant seules, ce qui est la plus grande injustice, a succédé le plaisir de vivre avec elles malgré mon handicap.
J’ai la chance d’être soigné dans une petite structure du sud francilien certifiée pôle d’excellence et où la dimension humaine est donc primordiale. Ça change tout d’être ainsi proche de son oncologue et de se sentir par conséquent protégé ! Arrêtez le gigantisme dans les structures spécialisées en Cancérologie !
Quant à la société française, elle a majoritairement une vision très médicalisée de la maladie et où l’empathie n’a pas la place qu’elle devrait avoir.

https://www.facebook.com/gilles.gallet.14

Stéphane

Stéphane

Stéphane

Date de publication du témoignage :

RDV avec Stéphane (Paris). Après son cancer du sein, il a écrit un livre pour partager son histoire.

Bien décidé à démarrer l’année du bon pied, je décidais de prendre un rendez-vous avec le chirurgien qui m’avait déjà enlevé un petit kyste à l’oreille. Cette fois, la boule graisseuse se situait près du téton droit, un peu gênante, pas trop douloureuse.
Le chirurgien trouve le kyste tout de même gros et m’informe que cela demandera une anesthésie générale, et me conseille de réaliser une biopsie.
Je ne m’alarme pas. Je refais une mammographie à cette occasion et laisse passer du temps…
Un matin, le chirurgien m’appelle au travail et me sors tout de go que c’est une tumeur cancéreuse.
J’apprends la nouvelle à ma femme, qui est enceinte de 2 mois de notre troisième enfant.
Je suis pris en charge à l’Hôpital Curie.
Après la chirurgie, le médecin me confirme qu’il n’y a pas de métastase mais qu’il faudra faire une chimiothérapie. Dès lors, je n’aurais qu’un objectif : être remis pour accueillir le petit être qui arrive.
Comme si la pathologie faisait les rencontres, j’ai eu durant cette épreuve le soutien de femmes exceptionnelles : ma chirurgienne, ma psy, ma kiné, la nounou et bien sûr ma femme en tout premier lieu.
J’ai écrit un témoignage de mon parcours de rétablissement.
Je vous embrasse tous et toutes.

https://www.editions-frison-roche.com/…/je-reviens-d-un-can…

Birgit

Birgit

Birgit

Date de publication du témoignage :

RDV avec Birgit (Courbevoie). Avec sa fille Elise, elle ont imaginé un podcast à deux voix pour raconter, pour donner ressentis, astuces et conseils lors des traitements.

J’ai un cancer du sein. En décembre 2015, ce diagnostic balaie mes certitudes. A 49 ans, je me sens alors en pleine forme physique, je suis heureuse, j’ai plein de projets avec mon nouveau compagnon.
Du jour au lendemain, je me retrouve à devoir me battre : me voilà guerrière.
J’ai mis du temps à accepter la maladie mais, dès le départ, j’ai fourbi mes armes. En janvier, je découvrais les batailles qu’il me faudrait livrer : une tonne d’examens médicaux, une tumorectomie, 8 séances de chimiothérapie, 33 séances de radiothérapie et 5 ans d’hormonothérapie.
Forte de mon très précieux entourage, mon compagnon, mes trois enfants, ma famille, mes amis, je suis partie au combat en essayant plein d’astuces pour que les dommages collatéraux soient le moins dur à vivre.
Sur mon chemin, j’ai armé deux femmes, une amie de ma sœur et la sœur d’une amie, elles aussi atteintes du cancer du sein. Nous communiquions par WhatsApp et j’ai conservé les conseils et les questions que nous nous posions.
Je suis auteure de livres de cuisine et donc naturellement, j’ai eu envie d’écrire un livre sur cette expérience. Mais je me suis retrouvée devant une page blanche. Autant parler, raconter, conseiller, soutenir m’est naturel, autant écrire m’a semblé difficile.
Par ailleurs, j’ai commencé à écouter des podcasts et je me suis dit que cela pourrait être un bon format pour transmettre mon expérience et aider les femmes dans mon cas. Dans ma guérilla quotidienne, je me suis posée beaucoup de questions parfois très bêtes, ou qui peuvent paraître triviales, mais j’ai dû faire pas mal de recherches et d’expérimentations pour trouver des réponses.
Ma fille aînée Elise Stern est journaliste et c’est devenu une évidence pour nous de raconter ensemble mon histoire dans ce format.
Il nous a fallu du temps pour écrire et pour apprivoiser techniquement ce média mais aujourd’hui nous sommes fières du résultat. Les dix premiers épisodes de notre podcast sont disponibles et nous en nous travaillons sur les 2 derniers de cette série.
Pour nous faire entendre parmi la vaste famille des podcasts, nous avons besoin de votre soutien et de bonnes évaluations.
Pour faire évoluer ce podcast, nous comptons sur vos retours et vos astuces pour aider toutes celles qui se battent.
Évidemment, on peut dire que c’est une sorte de thérapie pour moi. Mais aujourd’hui je me sens plus forte et heureuse de pouvoir aider à ma façon.
Courage à toutes les guerrières !

https://podcasts.apple.com/…/po…/guerilladusein/id1463444197
https://soundcloud.com/guerilladusein
https://www.eeko-podcast.fr/podcasts/guerilladusein/1209/
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www.guerilladusein.fr

Stéphanie

Stéphanie

Stéphanie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Stéphanie (Bordeaux), auteur de « J’ai de la chance, j’ai un cancer ». Elle se reconstruit une nouvelle vie après un cancer qui a été aussi un enfer administratif.

Quand je suis tombée malade, je venais de monter mon auto-entreprise pour une activité de formation. Je vivais ma vie librement, en choisissant mes « contraintes » : un rythme de vie décalé, pas de CDI, donc pas la « sécurité » que beaucoup cherchent, mais une vie dictée par mes passions : l’enseignement, l’aventure et la découverte du monde.
Sauf que, je n’avais pas de sécurité sociale car je n’avais pas assez cotisé au RSI, et cela a transformé mon petit paradis en route vers l’enfer administratif et financier. C’est ce qui a été, a posteriori, pour moi, bien plus dur que la maladie et les traitements en eux-mêmes.
Une fois les traitements finis, je n’avais plus de logement, des dettes et pas assez d’énergie pour tout gérer. J’avais l’impression d’étouffer et j’ai décidé de prendre l’air. J’ai tout quitté. Pas pour fuir : j’ai appris il y a bien longtemps que ce que tu fuis finit toujours par te rattraper, mais plutôt pour me donner un nouveau souffle. Un terrain moins meuble pour pouvoir reprendre de l’élan.
Et j’ai choisi Bordeaux. Je suis arrivée, sans travail, ni logement, mais cette foi toujours ancrée dans le cœur et l’esprit. Ça n’a pas été facile. J’étais fatiguée physiquement, parce que je ne me suis pas arrêtée pendant les traitements. Mais j’étais là, pleine d’envie de vivre maintenant parce qu’on ne sait pas si ça ne va pas s’arrêter bientôt. De cette urgence de vivre quand on a la mort qui nous chuchote à l’oreille…
Et j’étais fatiguée psychologiquement. La maladie, plus la situation personnelle compliquée, plus les questionnements sur l’avenir, les projets, les contrôles médicaux. Et « et si ça revient » ? Et cette impuissance face à l’angoisse et le stress que les gens qu’on aime ont vécu.
Et Bordeaux, c’est beau, mais trouver un logement est dur. Je n’ai toujours pas de solution fixe. Et après deux ans à Lyon sans logement attitré en passant d’un canapé à un autre, l’épuisement nerveux s’est accentué.
Professionnellement, je suis arrivée sans réseau, et malgré mon expérience, j’ai dû trouver des emplois alimentaires, et je me sentais si éloignée de ce qui m’anime… que j’ai fait un burn-out l’hiver dernier. J’avais besoin de me retrouver mais n’y arrivais pas. Et j’ai craqué. Le point positif : j’ai perdu 13 kilos (ceux pris pendant les traitements et ceux en trop…).
J’ai enfin pu me retrouver depuis le début d’année. Je pose donc les bases de ma vie. J’espère être acceptée pour valider ma licence à distance, ce qui me permettra de pouvoir à nouveau exercer ce métier que j’aime tant. Je mets de l’argent de côté pour avoir mon permis. J’ai rencontré des gens merveilleux, que je peux qualifier d’ami(e)s. La vie ici me correspond mieux : pas de métro, beaucoup moins de stress et une belle région. J’ai pu reprendre le sport. Et après l’écriture de mon livre « J’ai de la chance, j’ai un cancer, j’écris un second livre.
Malgré la difficulté, je ne regrette rien. Ni cette maladie, ni mes choix. À l’image de ceci : moi qui n’aime pas les chats, la vie a décidé de m’en offrir deux en garde. Une contrainte imprévue (et pleine d’amour quand même hein) que je prends et assume du mieux que je peux.
Et qui nous prouve qu’on ne sait pas de quoi demain est fait. Que ce qu’on ne veut pas arrive malgré tout. Qu’il y a du bon dans ce qui nous paraît sombre. Qu’il y aura toujours du sombre. Et que j’entends bien prendre la lumière même si elle a du mal à briller parfois. Et que si je veux, je peux décider de l’allumer. Et sans plus jamais m’oublier, me rappeler que j’ai tellement de chance d’être toujours là, à vivre. À fond.

https://www.facebook.com/jaidelachancejaiuncancer/?ref=settings
https://jaidelachancejaiuncancer.com/
Livre disponible en version numérique sur Iggybook.com

Herveline

Herveline

Herveline

Date de publication du témoignage :

RDV avec Herveline (Région Lyonnaise). Comme une « création de la maladie », elle anime un podcast sur les thérapeutes et spécialistes du bien-être et du développement personnel.

Mon parcours a été à la fois très dur et très doux.
Très dur, parce que l’annonce est très violente (malgré toute la bienveillance de ma super médecin), parce que j’ai dû être opérée à deux reprises et que je garde un mauvais souvenir des salles de réveil, parce que j’ai eu très peur de la chimiothérapie (que j’ai finalement eu la chance de très bien supporter), et parce que j’ai trouvé très contraignantes les séances de radiothérapie.
Mais cela a aussi été très doux. D’abord parce que j’ai tout de suite été très entourée, de mes proches, famille et amis, mais aussi parce que j’ai consulté des thérapeutes en soins alternatifs (magnétiseuse, astrologue, naturopathe…) qui m’ont fait beaucoup de bien, auprès desquels j’ai donné du sens à la maladie. Cela a été doux aussi parce que je me suis autorisée à prendre beaucoup de temps pour moi.
Doux aussi parce que dès le départ, j’ai considéré que je n’avais pas à me battre contre ce cancer du sein. La maladie en elle-même est suffisamment violente, je ne voulais pas y ajouter un esprit guerrier…, ce qui ne m’empêchait pas de vouloir le raccompagner gentiment vers la sortie…
J’ai terminé les traitements en décembre 2018. J’ai eu besoin de tourner cette page symboliquement en envoyant à tous mes proches un « faire-part de renaissance ». Non seulement, je pouvais leur exprimer ma gratitude, mais cela était le signal que je passais à autre chose.
Cela ne signifie pas que je ne renie ce que j’ai vécu. Au contraire, cela fait partie de moi maintenant, c’est même devenu une force.
Rien n’a changé et tout a changé ! Je sais qu’il y a ce « fantasme » sur l’idée que l’on devient différent, que l’on est beaucoup plus apaisé et que l’on apprécie chaque instant de sa vie après un cancer. La réalité, dans mon cas en tout cas, c’est que je n’ai pas changé l’essentiel : j’ai gardé mon conjoint et mes enfants (!), ma famille, mes amis, mon métier aussi et, je l’espère, un peu d’humour.
Pour le reste, je pense que le changement se vit à l’intérieur. En fait de changement, je crois plutôt que l’on devient plus soi-même. J’ai appris à mieux me connaitre, j’ai pris le temps de m’écouter, de savoir ce dont j’avais vraiment envie, ce qui me faisait vraiment vibrer. Je ne souhaite à personne d’être malade, mais dans mon cas, cela m’a permis de prendre beaucoup de temps pour moi, sans culpabilité, et cela a été très salvateur. Les longues balades dans les vignes pendant lesquelles j’écoutais des podcasts, les séances quotidiennes de méditation, les lectures en paressant dans une chaise longue… autant de choses que j’aime faire, qui me ressourcent, mais que je ne prenais pas assez le temps de faire avant.
J’ai depuis repris mon travail de freelance dans la communication digitale que j’aime beaucoup… Et j’y ai ajouté mon podcast, « La petite voix », que j’adore animer. Je le considère comme une « création » de la maladie, si je peux m’exprimer ainsi.
C’est un podcast dans lequel je rencontre des professionnels du bien-être et du développement personnel, du psy au médium en passant par le coach, etc…. J’ai passé beaucoup de temps l’an dernier à leurs côtés, j’ai eu besoin d’être accompagnée pendant mes soins et j’ai trouvé beaucoup de sagesse, parfois de spiritualité auprès d’eux. Les échanges que j’avais avec eux m’ont énormément nourrie, et c’est ainsi qu’est née l’idée de les faire témoigner de leurs propres parcours. Je me suis rendue compte que bien souvent, ces belles personnes avaient vécu elles aussi des périodes difficiles, parfois la maladie, et qu’elles en étaient ressorties grandies, plus fortes et surtout plus confiantes en la vie. Ce sont ces messages lumineux et plein d’espoir que je partage dans « La petite voix ».
Préparer les épisodes, rencontrer les thérapeutes, réécouter les entretiens, les partager sur les réseaux sociaux, c’est beaucoup de travail mais cela me passionne vraiment. Et puis, il y a les retours de ceux qui écoutent, des retours qui parfois me touchent beaucoup : ceux qui passent des périodes difficiles et trouvent un peu d’espoir, ceux qui sont perdus dans leur projet de vie et y voient plus clair, ceux qui découvrent que la spiritualité peut aussi se vivre simplement…
C’est quand même formidable de pouvoir apporter cela, simplement en tendant son micro aux bonnes personnes !
Et cela, cet épanouissement que je trouve avec mon podcast, je sais que je le dois au cancer du sein. Jamais sinon je n’en aurais eu l’idée… et encore moins le courage de me lancer.

www.podcast.ausha.co/la-petite-voix
https://www.facebook.com/LapetitevoixPodcast/