Astrid

Astrid

Astrid

Date de publication du témoignage :

RDV avec Astrid (Bruxelles), la sœur de Sophie qui a témoigné il y a environ deux mois sur son combat contre son cancer métastatique. 
L’amour de ces sœurs est tangible et fait chavirer nos cœurs. Bravo Astrid et bisous Sophie 💛

Je pensais avoir connu l’enfer par le passé mais rien n’est comparable à l’annonce de la maladie et de la maladie elle-même.
En quelques secondes, la vie bascule autant pour la personne atteinte par le cancer (cancer du poumon stade 4 avec des métastases à plusieurs endroits dans le corps) que pour les proches.
Le 16 mars 2018 fût le début d’une nouvelle vie avec ma sœur : le combat allait commencer, notre combat !
Accompagner une personne face à ce crabe n’est pas uniquement apporter des soins de santé, c’est donner de l’espoir, des ondes positives, des rires et des pleurs et surtout vivre des nouvelles aventures ensemble, continuer à vivre chaque jour.
Ma sœur, c’est mon âme sœur, mon binôme, ma moitié et c’est pour cela que j’ai décidé de lui offrir le plus beau cadeau : la faire voyager à travers le regard des autres grâce aux cartes postales venues du monde entier,
Je voulais lui donner l’envie de se battre pour continuer d’avancer vers sa passion et ses rêves.
Ces cartes postales lui ont mis des étoiles plein les yeux et lui ont permis de penser au prochain voyage.
Ma sister mérite le respect et l’admiration de tous car face à cette maladie, elle est digne et elle nous donne une belle leçon de vie. C est une grande dame !
La vie est précieuse et c’est important de la vivre pleinement et ne jamais rien regretter.

Gaëlle

Gaëlle

Gaëlle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Gaëlle (Perpignan) : c’est grâce à une dinde qui lui est restée en travers de la gorge.

Qu’elle s’en est sortie ! Une histoire de fêtes de fin d’année qui finit bien 🙂
J’ai 33 ans. Maman d’un petit homme de 8 ans.
Dernier jour de 2018. Le moment de fermer une lourde page. J’espère définitivement.
J’ai appris le 8 janvier qu’un cancer de l’œsophage bien avancé me rongeait.
Quasiment jour pour jour, 2 ans après avoir vu l’amour de ma vie depuis 17 ans partir avec une dinde de Noël de passage..
Une dinde que je n’ai pas réussi à avaler ni digérer et ça a pris tout son sens.
Je venais de changer de voie professionnelle passant de la finance au sport santé, et un mois plus tôt j’avais enfin rencontré un homme bien.
Ses 2 parents, médecins, m’ont gentillement invitée à manger… mes difficultés à avaler le repas les ont immédiatement alertés ! Eux 3 ont tout organisé et tout géré très rapidement.
Tout s’est enchaîné à une vitesse folle. Tant les soins que la dégradation impressionnante de mon état. Chimio, radio, œsophagectomie, re-chimio..
J’étais spectatrice, sans savoir à quelle branche m’accrocher, totalement « pommée » !
Mon ange gardien, cette personne qu’on voit tous les 10 ans, malade au même moment, m’a montré la voie et m’a déculpabilisée sur le fait de m’appuyer sur mon fils.. Et je n’ai plus rien lâché !
J’ai tellement pleuré… j’ai été tellement inquiète… je me suis tellement battue, j’ai appris tellement de choses et perdu le sens de tellement d’autres.
Je ne suis pas devenue une autre, juste celle que je suis vraiment depuis longtemps, celle que l’on ne peut pas toujours se permettre d’être parce que la vie, la société…
Oui, je suis hypersensible ! C’est aussi pour ça que je suis si empathique.. Oui, je suis très émotive ! Et non, ce n’est pas une fragilité comme je l’ai longtemps cru.. Oui, je suis une femme forte et indépendante, il faut bien.. Et oui, nous avons tous des ressources en nous qu’il faut aller chercher !
Aujourd’hui, je ne retiens qu’une chose : L’INSTANT PRÉSENT, le seul dont Il faut se soucier même s’il est parfois tentant de se retourner ou d’avancer plus vite que la musique.
J’avance doucement mais sûrement, je le sens en moi. Et je sais que dans 6mois mon discours sera encore différent car j’aurai encore évolué. Mais ça me va… 😁
« Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse. »

Valérie

Valérie

Valérie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Valérie (France), le regard vrai et bienveillant d’une psychologue qui a accompagné des milliers de personnes malades du cancer.

J’ai 55 ans et j’ai été psychologue dans un service de cancérologie hospitalier pendant 20 ans. J’ai donc accompagné près de 17 000 personnes malades et leurs proches durant les traitements jusqu’à la rémission souvent, mais parfois aussi lors de récidives ou en
fin de vie. J’ai toujours eu une admiration totale pour ces êtres blessés par l’annonce d’un cancer affrontant chaque étape selon la maladie, leur histoire de vie, leur caractère aussi. À force d’écouter chacun, d’entendre l’indicible, j’ai choisi de passer à l’écriture il y a trois ans pour essayer de transmettre ce que j’ai pu apprendre auprès de tous pendant de si longues années.
C’est ainsi que j’ai écrit d’abord « Cancer : sans tabou ni trompette » afin de tordre le cou à certaines idées reçues, d’expliquer, informer à chaque étape : des premiers symptômes ou pas jusqu’à l’annonce du cancer, les traitements, en passant aussi par la gestion de la douleur, la vie sociale, la sexualité, l’information ou non des enfants, etc…
C’est de toutes ces choses encore trop souvent taboues qui préoccupent bon nombre de personnes malades ainsi que leurs proches que j’ai voulu illustrer au travers de nombreux témoignages. À travers ce livre, je voulais également lutter contre cette « mode » qui nous culpabilise de tout, nous dit comment réagir, comment combattre, quelles armes
employer alors qu’on oublie parfois l’essentiel : chacun fait comme il peut et il n’y a pas une bonne façon de réagir face à un cancer.
Dans un autre ouvrage intitulé « l’Hôpital : sans tabou ni trompette », j’évoque de façon très concrète les dysfonctionnements du monde hospitalier et ses conséquences sur les soignants en souffrance également. Ainsi bien sûr que les conséquences sur les patients : parking devenu payant, le manque de lit, de draps, de compresses, d’infirmières, d’aides-soignantes, de médecins… 20 ans de pratique hospitalière, ça marque !
Enfin, la psychologue que je suis ne pouvait pas omettre de parler d’elle, donc de mon métier. Dans « Cancer : l’accompagnement », je raconte comment j’ai accompagné, malgré les doutes qui m’assaillaient, les personnes qui me le demandaient. Cet ouvrage rassemble trente portraits d’êtres merveilleux, leur quête de sens, leur besoin de trouver un endroit où tout aborder sans crainte de blesser l’autre, le proche ; pouvoir pleurer, hurler, crier, mais aussi parfois rire, plaisanter, retrouver l’espoir, combattre le mal,
découvrir en soi des capacités insoupçonnées, apprendre à s’écouter, se poser, s’aimer aussi parfois.
Sur ma page FB, de nombreux échanges se font, chacun est libre d’y parler de ce qu’il souhaite, de partager ses expériences, ses vécus, sans tabou parce que les mots sont indispensables pour sortir de l’état de sidération, du traumatisme de l’annonce, des traitements, parce que c’est la vie, tout « simplement ».

https://www.facebook.com/SuggValerie/

Anne

Anne

Anne

Date de publication du témoignage :

RDV avec Anne (Boudou), une aidante au grand cœur. Le cancer l’a rapprochée de sa maman, de son amie et son « new me ».

Le cancer a attaqué ma maman en 2007. Un choc pour moi car ne nous parlions pas, « j’étais une erreur, je lui avais gâché sa vie »… Pourtant, dans mon cœur, mes tripes, le lien mère-enfant a été le plus fort. Elle a été opérée puis chimio et malgré cela, on a appris que la maladie progressait et que son foie était atteint. Contre toute attente, je me suis entendue lui dire « je te donne le mien ». Un nouveau choc pour l’une comme pour l’autre. A partir de ce jour-là, nous nous sommes appliquées à nous découvrir et ne pas rester sur nos a priori. Ce furent mes meilleurs moments avec ma mère.
Le reste est très dur : l’incapacité à soulager, à comprendre. On veut être là, aider, et l’on sent que l’on fait du mal tout en voulant aider. Et puis les filtres tombent et ce sont toujours les plus proches qui prennent… Enfin, les rôles s’inversent : je ne suis plus l’enfant, elle ne peut plus être l’adulte. La souffrance physique est terrible et je ne peux rien faire à part la paix avec elle. Et ça fonctionne ! Elle s’éteint un lundi matin m’ayant remerciée et préparée à vivre sans elle, avec des paroles qui me portent encore. 11 après, la douleur est toujours là, le vide aussi.
14 mois après, mon Papa décédait, ne supportant plus de vivre sans son épouse. Il n’existe pas de mot pour exprimer ma souffrance. Et puis la résilience pointe le bout de son nez. Un besoin vital de donner du sens, de ne pas laisser d’autres personnes souffrir autant, ou du moins, leur dire : on peut survivre et la vie est belle ! Je crée alors une association qui tient ce rôle et je m’y jette corps et âme. Elle m’offre le plus beau cadeau : mon compagnon, avec lequel j’ai à ce jour 2 enfants.
Et là, M. Cancer repointe le bout de son nez dans mon cercle intime. C’est S., mon amie ! Impossible pour moi de me comporter avec elle comme avec les autres personnes. En larmes, on se dit que j’aurai une place d’amie et non un rôle « thérapeutique ». Un long processus se met en place. Et en même temps, je tombe enceinte. Du coup, je ne peux pas faire comme ma tête et ma volonté veulent. Alors, j’écoute S. et mon cœur. J’apprends beaucoup, je remets en question, j’avance. Je sors de ma zone de confort et j’essaie d’être là quand et comme elle en a besoin, je reste à ma place. Et je découvre une autre façon d’être présente, d’être aidante, où l’on peut conserver et son équilibre de vie personnelle et le devoir de présence. Cela me construit et m’aide chaque jour à être plus juste !
Ces épreuves m’ont façonnée, bousculée, structurée mais je ne serais pas la femme que je suis sans cela. Aujourd’hui, j’ai besoin de me consacrer à mes enfants et cela me nourrit au-delà de ce que je pouvais imaginer, moi qui avais tout perdu. L’autre partie, l’association, est en pleine reconstruction. L’aventure continue. La vie reprend toujours ses droits et souvent par des chemins détournés.
Alors, quoi qu’il arrive, lorsque l’on décide d’être aidant, on en ressort épuisé, mais différent, et le lien qui nous unit est très fort. Alors courage à tous, c’est un très mauvais moment à passer… mais ça passe !

https://www.facebook.com/ilellevousnous/

Magali

Magali

Magali

Date de publication du témoignage :

RDV avec Magali (Tours) : « Invictus » est son mantra et invincible elle restera.

J’ai 41 ans lorsque l’on me diagnostique un cancer du sein triple négatif en novembre 2014. À ce moment de ma vie, je suis sur une trajectoire plutôt ascendante. Oui, la quarantaine m’aura enfin apporté une vie épanouissante, tant sur le plan privé que professionnel. Depuis 2 ans déjà, je me sens privilégiée par la vie, avec un « job de rêve » — je suis responsable communication d’une école d’ingénieurs parisienne —, et un amoureux qui aura quitté sa région PACA pour me rejoindre et partager sa vie avec moi. En tant que webdesigner, son métier est complémentaire du mien et il devient naturellement le prestataire de l’école qui m’emploie. Au quotidien, nous parlons travail à la maison mais aussi bébé… Après une année de tentatives infructueuses, nous entrons dans un protocole de fécondation in vitro. C’est à l’issue de la batterie d’examens et au détour d’une mammographie « de principe », que la radiologue détecte une petite masse. S’ensuit une biopsie dont le résultat viendra confirmer mes pires craintes. Le corps médical m’informe avec la plus grande patience que le projet de grossesse doit être reporté. Je serai donc opérée pour la première fois le 5 décembre, date initialement retenue pour le transfert embryonnaire. Quelques jours après la tumorectomie, je décide de « descendre dans l’arène » et d’agir plutôt que de subir. Place à l’étape de la coupe de cheveux au carré pour minimiser l’impact de la perte totale de mes chers follicules. Car oui, l’alopécie a aussi été confirmée par le chirurgien. J’ai envie de lever les yeux vers le ciel et de « Lui » demander : « Alors, maintenant ? Tu me prends quoi ? » Les Cieux auraient pu me répondre : « Ton sein et tes ganglions lymphatiques, car une mastectomie et un curage axillaire, tu auras ! Tes sourcils, tes cils, ton poids et tes gencives, car de ta féminité, privée tu seras ».
Ce sera inutile, puisque je vais rapidement vivre ces étapes. Je suis effondrée, mais parallèlement à cela, ma conscience se développe et se révèle encore plus chaque jour. Je découvre que j’ai bien plus de forces et de ressources que je ne le pense. À commencer par mon entourage si bienveillant. Je me sens portée par ma famille et mes ami-e-s. Leur présence et leur soutien se révèlent être la béquille dont j’ai besoin pour avancer. Ils constituent ma Team, et Invectus, le poème préféré de Mandela, mon mantra. C’est ainsi que je traverse mes opérations, mes séances de chimiothérapie et de radiothérapie. Toujours accompagnée. Avec ma Team, Invectus, et le soleil qui se lève chaque matin.
Après le protocole de soins qui aura duré près d’un an, j’entre dans la phase de reconstruction qui prévoit 3 opérations entre 2017 et 2018. Reconstruction, ce mot n’est pas anodin. Car, en effet, durant cette période, j’ai quitté mon entreprise, me suis inscrite à un mastère exécutive et développe actuellement un projet entrepreneurial. Témoigner, partager, écrire, permet je crois, de prendre de la hauteur d’esprit. Que de chemin parcouru ! Et une belle victoire car malgré les épreuves, je conserve une foi inébranlable en la Vie.