Marcela

Marcela

Marcela

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marcela (Bons en Chablais). Elle transmet son expérience et son dynamisme au sein de l’association Hope.

J’ai commencé à sentir qu’il y avait un problème dans mon corps fin 2015. J’avais 32 ans, jeune, sans antécédent dans la famille. Les médecins n’ont rien vu malgré mes plaintes.
Je me souviens très bien. Fin juin 2017, lors d’une consultation avec le gynécologue, j’ai essayé à nouveau de dire que j’avais quelque chose au sein droit. En vain. J’ai été à peine palpée et ai entendu « c’est comme ça » ! Je me sentais limite hypocondriaque. Je me suis dit que ça devait vraiment être dans ma tête !

C’est lors du contrôle des prothèses mammaires que le chirurgien a vu que la droite était remontée, et que j’avais effectivement une masse dans le sein. Il m’a prescrit une mammographie et m’a dit de «ne pas attendre 6 mois pour la faire ».

Christophe, mon mari, a toujours dit que le 7 était son numéro de chance… Je crois qu’il avait raison car le radiologue m’annonçait le 07/07/17 ce que je savais depuis un an et demi ! Il ne m’a pas laissée repartir avant d’avoir un rendez-vous pour une biopsie et un PetScan. C’était le début des vacances d’été, donc difficile d’avoir une place rapidement. Ça a été les 2 semaines les plus longues de ma vie car là, je ne connaissais pas encore l’ampleur de la maladie.

J’ai annoncé la nouvelle à Christophe, mais pas aux enfants, 7 et 11 ans à l’époque. La plus grande a vu que quelque chose n’allait pas et m’a dit avoir rêvé que j’avais un cancer !! Woooowww !! Mon cœur était comme lacéré mais je ne lui ai rien dit. Je voulais attendre le résultat de la biopsie.
Les examens ont confirmé un carcinome non métastatique.

Après la première opération en août 2017, j’ai appris que j’allais devoir en subir une deuxième car la maladie avait déjà atteint les ganglions. A chaque nouvelle, j’avais l’impression de voir diminuer mon espérance de vie. Je ne pouvais pas y croire. J’étais jeune, pleine de vie, et voulais voir grandir mes enfants, connaître mes petits enfants !
Après la deuxième opération, on m’a annoncé le protocole : 6 séances de chimiothérapie et 5 semaines de radiothérapie. Dès le début du traitement, j’ai décidé de me raser la tête. Je pensais que ce serait trop dur de voir tomber mes cheveux.

La Marcela désespérée, dévastée, a laissé place à une « super » Marcela avec une force incroyable ! Malgré la perte des cheveux, sourcils et compagnie, la peau toute pâle et avec 10 kg en moins, j’ai bien vécu le protocole. En presque 9 mois de traitement, je n’ai pleuré qu’une fois.
Une organisation militaire a été mise en place par ma mère, ma sœur et mon mari qui ont toujours été à mes côtés. Mes enfants, ah ils ont été merveilleux !

Aujourd’hui, en rémission, je vois la vie avec plus de légèreté et me considère beaucoup plus heureuse qu’avant. Je me sens la plus forte ! Actuellement, je partage mon parcours au sein de l’Association Hope, qui m’a beaucoup aidée pendant et après le traitement.

Mon but est de servir d’inspiration et de résilience pour montrer qu’il est possible de se reconstruire et de rebondir après un cancer.

👉 https://www.facebook.com/marcela.donati.37
👉 https://www.facebook.com/associationhope/

Déborah

Déborah

Déborah

Date de publication du témoignage :

RDV avec Déborah (Montauban). En rémission d’un cancer très rare, elle a choisi d’aider et partager avec les autres à travers l’écriture d’un livre.

J’ai 49 ans et le cancer a frappé à ma porte en 2016. Comme la plupart de ceux qui sont passés par cette épreuve, j’ai pris une sacrée claque quand on m’a annoncé que j’avais une tumeur. Tout a commencé par une douleur lancinante dans le genou gauche à l’automne 2015. Les mois passaient et la douleur devenait de plus en plus insistante jusqu’à devenir totalement insupportable. Une IRM a révélé alors que j’avais un leiomyosarcome intra-osseux. Il s’agit d’un cancer rarissime pour lequel il n’existe pas de protocole. Heureusement pour moi, on m’a mise entre les mains des meilleurs, notamment le chirurgien qui m’a opérée et l’oncologue de l’Oncopole de Toulouse.
Je suis donc entrée dans ce tunnel sombre de la maladie où la moindre ombre terrorise et il a fallu avancer. La chimiothérapie était très dure, très dense. Il s’est passé une chose incroyable : j’ai découvert en moi une source intarissable de force, de courage, de résilience. J’ai mis au point ma propre stratégie pour tenir, avancer en fixant le point de lumière au bout de ce tunnel.
Il y a eu des doutes, des épisodes de souffrance physique qui ont brisé mon corps mais jamais mon mental.
Ce n’était pas facile car mon couple, déjà fragile, subissait de plein fouet le travail de sape de la maladie. La méditation a été un soutien constant ainsi que l’amour de ma famille dans lequel je n’ai cessé de baigner, et sans lequel je n’aurais pas aussi bien tenu la distance.
J’ai par la suite subi une lourde intervention où on a enlevé une partie de mon quadriceps et placé une prothèse massive de reconstruction.
Sept mois de rééducation intense en centre ont suivi. Sept mois à serrer les dents, pleurer face à la souffrance. Sept mois à partager aussi avec tous mes frères d’armes du centre.
Aujourd’hui, toujours en rémission, je n’ai jamais été aussi heureuse, épanouie et confiante en l’avenir. J’ai trouvé les réponses à toutes mes questions existentielles. Je me suis trouvée et sauvée. Tout ce cheminement intérieur et dans la maladie, j’ai eu à cœur de le coucher sur le papier. Au départ c’était davantage une thérapie personnelle mais progressivement j’ai réalisé que toutes ces découvertes, ces petits trucs que j’avais mis en place, toute cette introspection positive, je ne pouvais pas le garder pour moi. Je voulais aider et partager.
Et c’est ce que j’ai fait avec « La Révélation du Tsunami », qui vient de sortir au format numérique sur la plupart des grandes librairies en ligne (Amazon, Cultura, La Fnac). J’en ai déjà des retours qui me donnent beaucoup de joie car visiblement cela aide vraiment et c’était le but.
Petite précision : l’argent de la vente sera en partie reversé à La Ligue Contre le Cancer.
L’espérance et la compassion sont les plus puissantes des armes. N’en doutez jamais !

https://www.linkedin.com/in/blanc-deborah-171135175
https://www.librinova.com/…/debo…/la-revelation-du-tsunami-2

Cécile

Cécile

Cécile

Date de publication du témoignage :

RDV avec Cécile (Paris). Elle a créé l’association Skin pour aider les femmes à se reconstruire à travers l’art, se projeter à travers le beau.

J’ai toujours su que j’aurai un cancer. Mon père étant parti trop tôt à cause de cette maladie, j’avais été si choquée que je m’étais convaincue que je devrais un jour faire comme lui et affronter ma pire peur.

Je n’ai donc été ni étonnée, ni révoltée, lorsque le diagnostic a été posé, l’année de mes 40 ans. Bien sûr, après l’acte chirurgical (double mastectomie et annexectomie prophylactique), je me suis demandé dans quelle mesure je redeviendrais un jour une femme.
Pour autant, je ne me suis jamais sentie aussi légère que pendant cette année de traitements. Dans cet entre-deux surréaliste, délestée de mes cheveux, de mes kilos, de ma fidélité au devoir filial et de mes seins, je me sentais à l’abri des regards. J’ai appris à lâcher-prise, à me faire confiance et à accompagner le mouvement de la vie. J’existais enfin, j’étais libre. Les oncologues s’occupaient de me garder en vie, la famille et les quelques amis faisaient le reste.

Arrivée au terme de cette année, je me souviens que les médecins m’avaient mise en garde « Attention au phénomène de la Blouse Blanche ! ». Cela me faisait sourire. En deux mois, je crois bien avoir rattrapé dix années de sorties au théâtre, au cinéma, au restaurant. J’étais avide de vivre et de vivre à toute allure. Ce fut sans compter avec le double effet du traumatisme qui me revenait en boomerang et de la ménopause chirurgicale, aussi soudaine que violente. Très rapidement, j’ai décompensé. Ne dit-on pas qu’après la bataille on compte ses blessures ?

J’ai sombré dans la dépression alors que le monde autour cessait de s’inquiéter de moi, persuadé que tout était derrière moi et redevenait « comme avant ». Mes journées n’étaient plus rythmées par les soins. Je me retrouvais seule avec moi-même, ma culpabilité et mes pensées noires. Perdue, éperdue. Je n’étais plus celle d’avant la maladie et ne le serai plus jamais. Mais je n’étais pas non plus celle d’après.
Je n’osais bien sûr m’en ouvrir à personne. De quel droit pouvais-je me plaindre ? J’étais en vie. Qui pourrait comprendre ce sentiment de déshérence ? Alors, je me suis recroquevillée et me suis retranchée du monde. Plongée en solitude. Pendant ce temps j’écrivais. Des billets d’humeur. Pour laisser parler mes émotions. Au fond de moi, je savais que cette traversée servirait au jour aux autres.

J’ai croisé le chemin d’une photographe, Karine Zibaut. Sensible à mon désespoir, elle a commencé à me photographier. Ces rendez-vous ont duré longtemps. La mise à distance de l’image m’a permis de me ré-inventer.
C’est ainsi que j’ai créé l’association Skin – la peau, la mue, la reconstruction psychique et émotionnelle. Ce cheminement artistique en binôme avec Karine avait été si puissant d’un point de vue thérapeutique que j’ai voulu le proposer à d’autres que moi, tous supports confondus. Qu’il s’agisse des arts plastiques ou des arts vivants.

L’idée : rendre les femmes co-créatrices de leur reconstruction, les sortir du marasme de la solitude, leur permettre de se projeter autrement et par le beau.

Skin, c’est l’œuvre d’un tandem créatif, chacun se nourrissant de l’univers de l’autre. Le temps passé ensemble est essentiel.

Skin restitue ensuite ces créations dans des lieux prestigieux (galeries, salles de mairie, scènes de théâtre…) puis expose les photographies des œuvres/performances dans les services hospitaliers, pour toutes celles qui commencent leurs traitements.

Skin, c’est l’histoire d’un cercle vertueux, où une femme se console, se répare, puis tend le relais à d’autres, qui font l’expérience de la traversée du cancer.

👉 www.associationskin.org
👉 https://www.facebook.com/associationskin/

Crédit Photo : Jenny Bardelaye

 

Danièle

Danièle

Danièle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Danièle (Épône – 78). Elle a participé au clip « La Bête » réalisé par Manon Darras.
Tout a commencé le 13 décembre 2017 lors d’une mammographie.
Verdict : 3 tumeurs sur le sein gauche. Tout s’est enchaîné : biopsie et marquage du ganglion sentinelle, puis 15 jours d’attente et d’angoisse. Résultats : cancer hormono-dépendant et ganglions touchés. Je m’effondre. Mes 3 filles ont peur. Elles ont 10, 18 et 19 ans. J angoisse de ce parcours inconnu et dur.
Le protocole est très lourd : mastectomie complète, neuf ganglions retirés dont deux touchés, chimiothérapie et radiothérapie. Je supporte bien les quatre premières chimios, mais je ne fais pas le protocole complet pour les suivantes car grosse neuropathie des pieds. J’ai perdu tous mes ongles et je ne sentais plus mes pieds… Fin du protocole en octobre 2018.

Plus de cheveux, plus de cils, plus rien. Le néant, l’angoisse, les pleurs, la douleur au quotidien. Je suis sous hormonothérapie pour 10 ans et je subis beaucoup d’effets secondaires. Je suis fatiguée et ma mémoire me fait défaut. Ma vie est chamboulée, je ne suis plus comme avant. Mon corps a pris 10 ans. Je suis diminuée par la douleur du traitement. J’ai 53 ans et je vis avec cette épée au-dessus de la tête et l’angoisse de me dire : « vais-je voir mes filles se marier ? » ou « serai-je grand-mère un jour ? » et je pleure …

Aujourd’hui, je suis suivie pour la douleur et je vais bientôt commencer une reconstruction mammaire. C’est une sensation étrange entre l’appréhension de la douleur et la joie de me dire que je vais redevenir « femme ». Le combat continue !

Le projet du clip de Manon Darras est venu très simplement : Manon et une amie de longue date qui m’a connue cheveux long, sexy et toujours souriante. Quand je lui ai annoncé mon cancer, j’ai lu l’inquiétude dans ses yeux. Elle m’a vue quelque mois après mon traitement, évidement amaigrie, sans cheveux, mais j’ai essayé d’être toujours sexy et souriante, et blagueuse… Je suis passée à sa boutique : on a parlé, déconné, rigolé de tout et de rien… Quelques jours plus tard, elle m’envoie un message me disant « waouuuh, tu as la pêche, tu étais belle est souriante quand tu es venue me voir » … Je lui réponds que je donne le change, que je n’ai pas le droit de baisser les bras pour mon mari et mes enfants, que je dois continuer à sourire et être belle pour eux, quand je suis avec eux, et que je pleure quand je suis seule dans mon bain…
Deux semaines après, elle m’envoyait le texte de « La bête ». Je me suis retrouvée dans chaque mot, elle avait su capter notre ressenti. Je lui avais donné l’envie de faire un clip sur ce texte, montrer que même malade on existe ! Et le projet était lancé !
Ce clip m’a fait ressentir la vie, la beauté. Je suis fière de moi, fière d’avoir osé montrer ma nudité en étant mutilée d’un sein.

Mon mari était présent et fier de me voir oser me confronter au regard des autres. Chaque jour qui passe est une victoire sur la maladie !

👉 https://www.youtube.com/watch…

 

Tia

Tia

Tia

Date de publication du témoignage :

RDV avec Tia (Moissac). Étudiante et passionnée de parachutisme, elle « fait sauter » les malades du cancer !

Je suis la fondatrice et présidente de l’association Maladie en Chute libre. J’ai 18 ans. Étudiante en hypokhâgne, je suis passionnée de parachutisme, de théâtre mais pas seulement !
Faire sauter en parachute les personnes atteintes du cancer ou en rémission… Une idée peu commune, chose que l’on ne cesse de me faire remarquer. Certes. Mais tellement plaisant.
Je suis parachutiste depuis l’âge de 15 ans. Mon premier saut, effectué le jour de mes 10 ans, m’a permis de comprendre la véritable définition de la liberté. Depuis ce jour, je n’avais qu’une idée en tête : le faire partager à des personnes ne pensant pas à la joie que ce pourrait être, et en particulier aux personnes en traitement pour un cancer.
Preuve que tout cliché existe réellement, c’est en me réveillant en sursaut au milieu de la nuit que j’ai eu cette idée. Papiers, recherches, documentation… Un mois après j’avais envoyé mon projet à la préfecture. Soutenue par Aude (merveilleuse trésorière !), ma mère pour les transports, quelques amies… Tout a pris forme en peu de temps.
La première sautante fut Sophie. Fous-rires après fous-rires, sauts après sauts, dossier après dossiers (parce qu’il en faut) nous voici à 12 sauts, et pleins d’autres de prévus !
Sauter en parachute c’est tout lâcher, tout laisser à 4000 mètres et lâcher prise. S’envoler vers ce que l’on aime. Et redescendre pour continuer ses batailles de tous les jours mais avec une force, une hargne, une joie presque. Véritable moment de suspension dans le vie’de.

https://www.leetchi.com/c/des-dons-pour-permettre-a-des-per…
https://www.facebook.com/maladieenchutelibre/