Nathalie

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Nathalie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Nathalie (Seine Maritime). Actuellement sous hormonothérapie, elle tente l’écriture de son parcours.

J’ai bientôt 53 ans. C’est en Avril 2019 que l’on m’a diagnostiqué un cancer du sein infiltrant. En octobre 2018, alors que je disais à ma gynécologue que je sentais une boule au-dessus de mon sein droit, elle me disait que ce devait être une mastite mais rien de bien important. J’ai donc fait ma mammographie quelques mois après, ne m’inquiétant pas … En avril 2019, le couperet est tombé.

Après avoir été assommée par cette annonce d’une violence extrême, j’ai enchaîné cinq séances de chimiothérapie avec tumorectomie, retrait des ganglions axillaires et vingt-cinq séances de radiothérapie. Aujourd’hui sous hormonothérapie, je peux dire que tout passe finalement dans la vie. J’avais choisi de me mettre en mode positive, bien que j’avançais la peur au ventre. Mon mari et mes enfants ont été mon moteur et comme j’aime la vie, je la prends à bras ouverts et me concentre sur moi, chose que je ne faisais pas avant, car j’aime aider les autres.

Mon travail avait une part très importante dans ma vie, mais aujourd’hui en télétravail, je gère mes établissements à mon rythme et j’ai pu m’entourer de bons professionnels. Travaillant avec mon mari, celui-ci m’a facilité les choses et je lui en suis très reconnaissante. J’espère être totalement sortie d’affaires dans quelques temps. Je médite beaucoup depuis des années et je fais aussi des séances d’acupuncture qui sont salvatrices.
Je tente l’écriture de mon parcours, mais je prends mon temps, en me disant que toutefois, un jour, je pourrais peut-être publier.

https://www.instagram.com/nathalie_lebars/

Sandra

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Sandra

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sandra (Bordeaux). A 24 ans, le cancer a été pour elle une véritable sonnette d’alarme. Elle a revu ses priorités et partage son expérience sur Instagram.

Tout a commencé un soir d’été, sous la douche, lorsque je sens une grosseur envahissant mon sein gauche, apparue littéralement du jour au lendemain. Alors fraîchement arrivée dans ma nouvelle ville, et très prise par mon activité professionnelle, je n’ai pas considéré cet appel de mon corps. Pour réaliser ce qu’il se passait, il a fallu que mon conjoint me pousse à consulter mon médecin traitant, et que la radiologue chez qui j’avais pris rendez-vous pour une échographie me prescrive des examens complémentaires.

C’est ainsi qu’une mammographie, une biopsie et une IRM plus tard, le diagnostic tombe : c’est un cancer du sein HER2 positif. On m’annonce mon protocole : cinq mois de chimiothérapie intensive, puis une chirurgie, et enfin de la radiothérapie et une thérapie ciblée.

À ce moment précis, à 24 ans, j’ai tout pris de plein fouet. La maladie nous oblige à prendre du recul et à faire le point.
Ayant vécu plusieurs expériences traumatisantes par le passé, qui ont bafoué ma confiance en moi, j’ai pris conscience des limites que je m’imposais, toute seule. J’ai aussi compris que je faisais passer les désirs et envies des autres avant les miens, que je ne m’écoutais plus, que je ne m’estimais pas. J’ai réalisé, finalement, que j’étais en souffrance. Je pense que ce cancer a été la sonnette d’alarme de mon corps et de mon for intérieur, me forçant à rectifier le tir.

C’est alors à nu, sans cheveux, sans poils, sans aucun artifice, que j’ai enfin appris à me connaître. A me regarder, à m’apprécier, à écouter mon corps. A me reconnecter aux choses simples de la vie, à mes proches et à mes passions : la musique et la lecture.
Mon parcours de soin n’est pas encore terminé, il me reste encore beaucoup à apprendre. Mais ma vision de moi-même et de l’avenir sont complètement bouleversés depuis l’annonce. J’aspire à avoir une relation plus douce avec moi-même, dans la bienveillance et le respect.

Au cours de ma deuxième séance de chimiothérapie, j’ai ressenti un fort besoin d’échanger avec d’autres frères et sœurs de combat et j’ai alors ouvert un compte Instagram. J’ai été absolument touchée par le lien invisible qui nous unit tous.tes, et par la bienveillance et le soutien que j’ai reçus. J’en fais désormais un moteur et j’aimerais, à mon tour, pouvoir apporter mon aide auprès de nouveaux.elles personnes diagnostiqué.e.s, quel que soit leur cancer et quel que soit leur âge. A travers mes posts et de futures vidéos, j’ai pour ambition de les soutenir, partager mon expérience ainsi que mes « trucs et astuces » contre les effets secondaires des traitements.

Enfin, j’aimerais utiliser ce compte comme outil de prévention et de sensibilisation et dès que j’aurai récupéré physiquement, adhérer à des associations de lutte contre le cancer afin d’inciter le plus grand nombre à se faire dépister et à écouter son corps, mais surtout, véhiculer un message rempli d’espoir. Vous n’êtes pas seule.s. Il n’y a aucune fatalité. On peut trouver de la lumière même dans les pires moments !

https://www.instagram.com/rose.resiliente/

Émilie

Émilie

Émilie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Emilie (Châtel Guyon). Porteuse de la mutation génétique BRCA, elle vit avec la peur et les doutes, et est devenue ambassadrice de l’association Généticancer.

Il y a trois ans, ma maman a eu un cancer. Je ne m’y attendais pas, j’ai eu du mal à l’accepter. Ce n’était qu’un kyste, tout le monde le disait. C’est un cancer très agressif, un cancer génétique. Heureusement aujourd’hui, elle est en rémission. Elle va aussi bien qu’on peut l’espérer après un tel combat.

Je fais le test. Je veux savoir si moi aussi j’ai le risque de traverser ce traumatisme. La réponse est oui, je suis porteuse du BRCA2, ce gène qui donne le cancer. Enfin, qui te place tout en haut sur l’échelle des risques d’avoir un cancer du sein, entre autre.

Ok, je ne m’étais pas projetée, mais ça m’a sonnée. Tout de suite, on parle de comment ça va se passer : les IRM tous les ans, la possibilité de faire une chirurgie prophylactique. J’y songe, j’y pense, je veux avoir encore le contrôle, que ce soit moi qui prenne la décision, pas le cancer.

J’ai un BRCA2. J’aimerais qu’on m’écoute, qu’on écoute ma peur, comme un animal qui rôde, prêt à me sauter à la gorge ou rester terrée toute ma vie. J’aimerais juste pouvoir dire ma peur, mais à la place, on me rassure, enfin on essaie…  » Oui, mais là, aujourd’hui, tu n’as rien « ,  » C’est juste un risque « ,  » Ça se trouve t’auras jamais de cancer « ,  » Tu vas perdre ta féminité « ,  » C’est lourd comme opération pour quelqu’un qui n’a rien « …

Et puis il y a aussi les ovaires. Ben oui, sinon ce n’est pas drôle. Entre 40 et 45 ans, bye bye les ovaires, bonjour la ménopause, celle provoquée, qui débarque du jour au lendemain.

Laissez-moi le temps, le temps de mettre au monde un autre enfant, de sentir la vie, de donner la vie, de parler de la vie. Céleste est née, il y a un an. Elle est la vie, comme pour Jeanne, Augustin et Eliott. Ils sont la vie. Mes quatre enfants sont mon souffle de vie.

Et de mes seins, de donner le sein, d’allaiter mon enfant, autant que cela sera nécessaire, autant que cela me conviendra. L’IRM attendra. Que je redonne à ma poitrine ce qui est pour moi sa plus belle fonction : celle de nourrir mon enfant.

Je vais la faire cette opération, je choisis de choisir, je choisis de décider.

Alors, dès que ce sera le moment, je dirais adieu à ma poitrine, avec beaucoup de gratitude, pour laisser place à de nouveaux seins, sûrement en plastiques, qui feront office de féminité, et de garde-fou. Ça ne s’arrêtera pas là, mais je ferai le choix, du combat, le choix de mes armes, autant que cela sera possible. J’ai la chance d’avoir le choix.

J’ai un BRCA2, et comme toutes les personnes qui sont porteuses d’une mutation génétique qui augmente le risque d’avoir un cancer, j’ai le droit d’avoir peur, j’ai le droit de faire mes choix.

Je partage mon histoire, qui n’est pas terminée, pour faire connaître encore un peu plus ce que cela peut être de vivre avec un BRCA. J’ai décidé d’être ambassadrice de l’association Geneticancer qui accompagne les familles comme la mienne. Chacun le vit différemment, sans jugement : accueillir et orienter, respecter les choix, écouter leurs voix.

https://www.facebook.com/GeneticancerFrance

https://www.instagram.com/emilie_geneticancer_63/?hl=en

Élodie

Élodie

Élodie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Elodie (Champ sur Marne). Très jeune, atteinte d’un cancer incurable, elle construit sa vie avec ce nouveau paramètre qui guide ses choix de vie.

J’ai 27 ans et suis en couple depuis cinq ans. Je travaille en ce moment dans l’animation. J’ai un parcours atypique : je suis tombée malade à l’âge de 25 ans. Un cancer du sein HER 2 +++ métastatique osseux. Il est malheureusement incurable.

C’est ce qui m’handicape le plus aujourd’hui. Toute ma vie se construit autour de ça, car ce sont des chimios toutes les trois semaines, pour stabiliser la maladie. C’est toute une organisation.

Ce qui a changé pour moi depuis la maladie, c’est que j’ai désormais le courage de prendre les choses en main. J’ai laissé tomber mes six années de restauration. Une vie dans laquelle je n’étais pas épanouie, mais je n’avais pas le courage, ni l’énergie de me l’avouer. J’étais trop occupée par les normes sociales d’un fameux CDI, sans penser à mon bien être intérieur.
Quand le diagnostic est tombé, tout a changé. J’ai décidé de prendre ce que j’ai envie. Sécurité de l’emploi ou non, j’écoute mon cœur et aussi mon corps.
Après tout, mon corps, c’est celui à qui je dois la vie. Autant prendre soin de lui.

Christelle

Christelle

Christelle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Christelle (Saint Chamond). Atteinte d’un cancer chronique, elle a découvert dans la course à pieds un moyen de combat, de défouloir et d’apaisement.

J’ai 40 ans. La découverte s’est faite en avril 2012 : un sein douloureux, qui grossit. Je n’avais jamais entendu parler des symptômes du cancer du sein donc pour moi c’était hormonal. Une séparation, je recommençais ma vie, un nouveau travail, un nouvel appartement avec mes trois enfants…
Les mois se suivent, je fais un déni.
Mais début décembre, lors d’une consultation chez le médecin pour autre chose, je lui parle de mon sein. Les examens s’enchaînent, puis l’annonce du cancer ! Le début d’un long combat…
La chimiothérapie me fait perdre mes cheveux, la plus dure des épreuves qui touche à mon physique. Suivent l’opération, une mastectomie, puis les rayons.
Je pensais en avoir bientôt fini, mais je récidive.
J’ai eu plusieurs opérations de nodules, et deux fois la perte de cheveux.

Je mets toutes mes chances de mon côté.
J’essaie de manger sain. J’arrête de fumer en troquant les cigarettes contre des baskets, pour limiter le risque de récidive.
Cinq ans que mes baskets me font évacuer tous ces produits et mes nausées sont moins intenses.
La course à pied est mon moyen de combat, de défouloir et d’apaisement.
Je n’ai jamais été sportive et le cancer me l’a fait découvrir.
Aujourd’hui j’en suis à mon dixième traitement de chimiothérapie.
C’est un essai clinique qui est efficace sur moi. Je ne sais pas si un jour je pourrai l’arrêter, car mon oncologue me dis que la maladie est chronique, mais j’y crois.
Mes enfants sont ma force dans ce parcours.

On apprend beaucoup de la vie quand on est malade, on apprécie les moments présents.
La prévention, il faut en parler. Toutes les femmes, jeunes et moins jeunes, doivent connaître l’autopalpation qui doit être un réflexe une fois par mois.
Parlez-en autour de vous! Cela n’arrive pas qu’aux autres.

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