Lisa

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Lisa

Date de publication du témoignage :

RDV avec Lisa (Montpellier). En rémission, elle a écrit un livre sur son histoire « Blue mood » et est la présidente de l’association « Le Jour d’Après », qui accompagne les malades sur leur retour et maintien dans l’emploi.

Vivre est la chose la plus rare. La plupart des gens se contentent d’exister.
Le 6 janvier 2016, on m’a diagnostiqué un cancer du sein. J’avais 29 ans et la nouvelle m’est tombée dessus comme un sacré coup de massue… Tout au long de cette traversée du désert, cette citation d’Oscar Wilde a pris tout son sens.
Je vivais à Montpellier, au soleil et près de la mer, mon rêve de gosse ! Je bossais dans une agence d’événementiel dans laquelle j’avais la casquette de décoratrice, régisseur et chargée de production. En coloc avec un pote, j’avais un amoureux, des potes et un chat. Bref, j’étais loin d’imaginer qu’un cancer allait faire son entrée fracassante !

Tout a commencé par une petite boule dans mon sein droit. Une tripotée d’examens pour finalement être rassurée par le chirurgien : « A votre âge, vous auriez une chance sur un million d’avoir un cancer, ce n’est qu’un fibroadénome ». Ouf !
Deux mois plus tard, une chirurgie programmée car ce petit rien du tout est douloureux, je sens qu’il faut qu’il quitte mon corps.

A mon réveil, le chirurgien s’assoit au bord du lit. Il m’explique que ce petit rien est en fait un cancer du sein triple négatif bien avancé et qu’on attaque immédiatement la chimiothérapie. Je ne sais pas si je suis encore anesthésiée ou bel et bien réveillée… Mais j’ai gagné à ce foutu loto du cancer !
Chimio, chirurgie, radiothérapie… Un an plus tard, je vais bien. Enfin j’ai vaincu ce foutu crabe mais j’ai du mal à me relever. Je rentre dans  » l’après cancer  » que j’ai du mal à accepter.
Alors je commence à écrire…

Pour que la maladie ne soit plus un tabou, notamment chez les plus jeunes, j’ai choisi de partager mon expérience. J’ai commencé timidement par écrire des articles sur un blog et puis, grâce aux encouragements de mon chirurgien, la rencontre des fondateurs de l’association “ Le Jour d’Après ”, j’ai publié un livre, mon histoire. “ Blue Mood”, ma période bleue, un clin d’œil à ma perruque turquoise qui m’a accompagnée ces nombreux mois …
A la fois thérapie et libération pour moi, j’espère qu’il apporte aux malades et à ceux qui les entourent, des réponses, du réconfort, et de l’espoir.

Aujourd’hui j’ai 34 ans. Je continue d’avancer sur un autre chemin et avec de nouveaux projets.
Cela passe par un nouveau job, bien moins fun mais qui me permet de VIVRE pour autre chose que mon travail et mon investissement auprès de l’association “ Le Jour d’Après ” dont je suis la présidente depuis deux ans. Après avoir participé à leurs ateliers, j’ai voulu m’engager auprès d’eux, pour aider les autres, pour donner un peu plus de sens à mon existence. “ Le Jour d’Après “ propose d’accompagner les personnes atteintes d’un cancer sur leur reconstruction identitaire et sur leur retour et maintien dans l’emploi. A ce jour nous avons accompagné une centaine de personnes pour un taux de réussite de 98 % !

Et surtout, mon plus bel espoir, depuis décembre 2019, je suis maman solo d’une petite fille.
J’ai mis du temps à comprendre qu’il n’y a rien d’anodin à avoir un cancer. C’est parfois un vrai signal d’alarme. Avec du temps, j’ai changé beaucoup de choses dans ma vie : je me suis éloignée de ce qui était toxique et, chaque jour, j’essaie de me concentrer sur ce qui est essentiel.

 

J’ai vécu beaucoup d’épreuves difficiles et ce ne sont certainement pas les dernières, mais tout cela donne du sens au mot VIE. Aujourd’hui, je sais que c’est précieux. J’essaie de rester résiliente.

 

http://www.fuckingbigc.net/

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témoignage…

Maëlle

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Maëlle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Maelle (Saint-Cloud). Ayant accompagné sa maman malade, puis elle-même touchée par un cancer du sein, elle a fondé l’Institut Capeline, un écrin de douceur et de calme pour les personnes en traitement.​

Malgré une formation initiale de comptable, j’ai toujours été attirée par l’univers de la coiffure. Ma mère, coiffeuse, y a largement contribué. Il y a sept ans, cette dernière a eu un cancer du sein. Je l’ai accompagnée durant cette période et me suis rendue compte qu’une personne souffrant d’un cancer avait un réel besoin d’attention et d’aide, surtout lorsque l’alopécie (perte de cheveux), qui est l’un des effets le plus contraignant de la chimiothérapie, apparaissait. Je me suis alors renseignée afin de lui trouver les meilleures adresses, les meilleurs produits, les meilleurs prix, afin qu’elle puisse traverser ce moment difficile de sa vie et profiter de ce qui se faisait de meilleur à l’époque.

Je me suis rendue compte que les patients sont livrés à eux-mêmes une fois hors de l’hôpital. Ma mère m’expliquait qu’elle avait la sensation de devoir faire face « seule » au monde entier. Elle avait du mal à se rendre chez les professionnels qui proposaient des prothèses capillaires, car la plupart le faisaient soit dans des salons de coiffure classique, soit dans des pharmacies, ou alors dans des boutiques spécialisées assez exiguëes et impersonnelles, lui rappelant trop sa condition de « malade ». De plus, ma mère habitant à l’époque Levallois-Perret, j’ai constaté́ que toutes les boutiques spécialisées étaient situées à Paris intra-muros.

Il y a deux ans, c’est à moi-même que l’on diagnostiquait un cancer du sein. J’ai pu alors consolider les connaissances que j’avais acquises lors des soins de ma mère et j’ai pu constater que pas grand-chose n’avait évolué. Les boutiques spécialisées se trouvaient toutes à Paris intra-muros et aucune n’était à proximité de l’institut Curie de Saint-Cloud. C’est alors que me vint l’idée de proposer aux patientes souffrantes d’alopécie, due à leur chimiothérapie, une boutique spécialisée, un écrin de douceur et de calme où écoute et conseil seraient apportés, et qui serait située aux abords de l’Institut Curie de Saint Cloud, afin que l’accès y soit plus avantageux. Un institut qui ferait le lien entre l’hôpital et l’environnement extérieur, ce qui favoriserait une transition moins brutale pour les patients. Un lieu où les réponses à toutes leurs questions leur seraient apportées.

L’ambiance de cet institut serait chaleureuse et féerique. Il leur serait réservé́ pour une heure, rien que pour elle.
Chaque patient se sentirait alors comme privilégié.

https://institutcapeline.com
https://www.instagram.com/institut_capeline/?hl=en
https://www.facebook.com/institutcapeline/

Alain

Alain

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Alain

Date de publication du témoignage :

RDV avec Alain (Levallois-Perret), cancérologue, radiothérapeute, président du conseil médical de l’Institut d’Oncologie des Hauts-de-Seine, directeur médical de l’Institut de cancérologie Hartmann et président de l’Institut Rafaël Maison de l’après cancer.

Vaincre le cancer est ce qui m’anime.
Au-delà de mon expérience scientifique, qui m’a permis de développer les plus hautes technologies de précision en radiothérapie et radiochirurgie par Cyberknife grâce au centre Hartmann, ma conviction profonde est d’être avant tout philosophe de la vie.

Témoigner aujourd’hui, c’est vous raconter l’histoire d’une femme dans son village qui faisait des gâteaux pour tout le voisinage ; c’était sa manière à elle d’exister, d’aider les autres, sa vie sociale.
Elle tomba malade et refusait de se faire soigner.
J’ai reçu de nombreux appels quotidiens de son entourage pour me demander de la prendre en charge, mais elle refusait toujours. A force de discussions, elle découvrit qu’elle connaissait ma grand-mère ; qu’elle accouchait les femmes du même village et a finalement accepté que je la soigne, en confiance.
La France, système de soin magnifique, prend alors tout en charge : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie. Après les traitements, cette femme restait enfermée chez elle, déprimait et ne faisait plus rien, plus de gâteaux. À ce moment j’ai décidé d’envoyer une équipe (psychologue, onco-esthétique, nutritionniste, hypnose…) pour l’accompagner. Et, en moins d’un mois, à moindre coût, elle récupéra, retrouva le goût de la vie et se remit à faire des gâteaux.

La France fait un effort extraordinaire ; on paie tous les brevets de la planète mais pourquoi ne pas financer quelques séances d’accompagnement pour aider les patients à aller mieux ?

C’est pour cela qu’avec mes associés, nous avons décidé d’ouvrir l’Institut Rafaël pour ne pas se contenter de travailler techniquement sur la maladie mais travailler aussi sur ses méfaits et effets secondaires. Il est important de s’occuper du patient dans sa globalité, de considérer l’Autre dans sa fragilité, son âme et son corps.

www.institut-rafael.fr
www.esthetique-cancer.com
https://sport-pour-vaincre-le-cancer.com
https://afac-cancerologie.fr

Sylvie

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Sylvie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sylvie (Limoges). Elle a créé une association et un lieu de partage et d’écoute, pour gérer la période compliquée de l’après-cancer.

En 2016, j’ai été traitée pour un lymphome : dix séances de chimiothérapie, sur six mois. Une épreuve physiquement et moralement mais la chance d’être en rémission dès la fin du traitement. C’est étrange de s’entendre parler de chance, alors qu’on a approché la mort, et que dans mon cas, je dois apprendre à vivre avec des effets secondaires permanents et ne peux reprendre mon travail.

Infirmière libérale avant d’être malade, j’ai accompagné de nombreuses personnes touchées par le cancer. Leur courage et la dignité dont elles faisaient preuve dans cette situation à l’issue incertaine m’impressionnaient et je me suis souvent demandé : comment réagiras-tu si un jour tu es dans la même situation ?

Dans mon cas, je n’ai jamais pensé que j’allais mourir pendant le traitement. C’est après que les angoisses sont apparues. En fait, le cancer surgit dans une vie comme un ouragan. Pendant de longs mois, toute l’énergie du malade et de son entourage est mobilisée pour se battre contre la maladie, supporter les traitements, la souffrance et composer avec les difficultés du quotidien.
Puis vient, de plus en plus souvent, l’annonce de la rémission, l’arrêt des traitements, l’espacement progressif du suivi médical mais aussi l’apparition d’émotions contradictoires : le soulagement et l’espoir cohabitent avec l’épuisement et le sentiment de se sentir soudain seul, inquiet pour l’avenir et désemparé.

C’est à cette étape de mon parcours que mes différentes expériences de malade, soignante et cadre de santé se sont rencontrées. Encouragée par quelques amis bienveillants, j’ai élaboré un projet qui proposait de prendre en considération les spécificités de l’après-cancer et d’aider les personnes à retrouver l’énergie et la confiance nécessaires pour se reconstruire et, à nouveau, sourire à la vie.

L’association Phoenix Attitude est née en janvier 2018 pour porter ce projet. Soutenue par l’ARS Nouvelle Aquitaine, nous avons ouvert le 3 décembre 2018, à Limoges, un centre d’accueil pour accompagner la reconstruction après un cancer.
Ce lieu est destiné aux personnes en rémission, à leurs proches et aux aidants.

L’association leur propose un accompagnement centré sur la récupération physique, la détente, le bien-être et la réflexion autour des projets personnel et/ou professionnel.
Dans un espace symboliquement appelé « Le Nouveau Souffle », les bénéficiaires trouvent un salon de rencontre et de partage et participent à des ateliers individuels et collectifs animés par des professionnels qualifiés :
– La gymnastique, la marche pour reprendre une activité physique régulière,
– La détente/respiration, la réflexologie, le yoga pour relaxer son corps et apaiser son esprit,
– Les soins du corps pour retrouver des sensations agréables et une bonne image de soi,
– La cuisine santé pour adopter une alimentation équilibrée,
– Le groupe de parole pour mettre en mots, partager ses ressentis,
– Le coaching pour accompagner le retour au travail, faire de nouveaux projets.

La première année a été encourageante et malgré la situation sanitaire actuelle, le développement de l’association se poursuit en 2020. Nous envisageons de développer les activités existantes et d’initier de nouveaux projets parmi lesquels :
– un film documentaire réalisé par nos bénéficiaires. Ils témoigneront des difficultés vécues à la fin des traitements et de l’énergie que demande la reconstruction. Ce documentaire participera à l’information sur une période de transition, mal connue et sous-estimée. Il sera également le témoin des capacités et compétences que l’on peut développer malgré les épreuves,
– la mise en place de séjours d’une semaine en Limousin, à destination de personnes venant de toute la France, pour initier leur reconstruction après un cancer.

Une belle dynamique est en marche. La bonne humeur règne au quotidien dans nos locaux et pour moi, la joie de participer à cette belle aventure.

https://phoenix-attitude.fr/
https://www.facebook.com/Association-Phoenix-Attitude-1198368146972766
phoenixattitude@orange.fr

Samia

Samia

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Samia

Date de publication du témoignage :

RDV avec Samia (L’Hay les Roses). Après son cancer du sein, elle est devenue sophrologue.

Je suis sophrologue. J’accompagne les femmes à mieux vivre leur rémission après un cancer du sein. J’ai décidé de faire cette activité car moi aussi j’ai vécu un cancer du sein en 2012. J’’avais 34 ans et deux enfants à charge. Heureusement j’avais ma famille et mon ami Aissa pour m’aider dans mes démarches.

J’ai aussi vécu une triple fracture de la cheville qui m’a obligée à rester très souvent allongée. J’étais épuisée par les traitements et multiples opérations. J’ai subi une mastectomie du sein gauche. Cela m’a obligée à redéfinir ma vision de la féminité et j’ai fait preuve de beaucoup de résilience. Après les traitements lourds, j’ai décidé de me tourner vers des méthodes plus douces et sans médicament pour retrouver mon énergie. La joie de l’annonce de la rémission a été de courte durée car peu de temps après, je me sentais seule et abandonnée.

C’est pour cela que j’ai choisi ma reconversion professionnelle, afin d’aider le plus de femmes possible à se reconstruire émotionnellement, après ce cancer du sein. Grâce à ce cancer, j’ai compris beaucoup de choses dans ma vie. Enfin, j’ai pu vivre la vie que je voulais vraiment sans avoir peur du regard des gens. J’ai enfin osé dire « non », mettre des limites et m’affirmer pleinement comme je suis. J’ai pu abandonner le poids de la culpabilité et de mon passé bien trop lourd. Oui cela a été dur, mais honnêtement, je brille beaucoup plus maintenant. Il a été le déclencheur de ma métamorphose.

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