Marine

Marine

Photo de Marine

Marine

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marine (Londres – Paris). Etudiante, elle a créé une association pour exposer les œuvres d’artistes touchés par le cancer.

Étudiante en Expertise et Commerce de l’art, puis en Commissariat d’Exposition, j’ai été confrontée à de nombreuses reprises au manque d’intérêt des visiteurs pour l’histoire même que pouvait véhiculer certaines œuvres, au profit de l’aspect commercial de celles-ci.

Consciente que l’art était porteur d’espoir pour certains, j’ai fondé Blossom Fighting Cancer dans l’envie de rendre à l’art son sens, au travers d’une juste cause qui me tenait à cœur : le cancer. N’ayant jamais été atteinte de cancer, j’ai toutefois été confrontée à la maladie : le diagnostic d’un ami de lycée ou encore la profession de mon père, me sensibilisant à la maladie dès le plus jeune âge.

C’est en ayant cette idée en tête que j’ai voulu donner l’opportunité à certains artistes pratiquant les arts à des fins thérapeutiques d’exposer, en m’appuyant sur le savoir acquis pendant mes études et sur mon expérience. Organiser ma première exposition intitulée « Blossom » en Septembre 2020 dans une galerie située dans le Marais à Paris, à quelques pas de grandes galeries parisiennes a été un véritable défi, notamment face à l’épidémie de COVID-19 qui a transformé notre quotidien. Rendre une exposition réelle dans un climat de peur et d’angoisse n’a pas été d’une mince affaire : donner l’envie à des personnes de se rendre à la galerie a non seulement été des plus difficiles, dans un contexte d’inquiétude, et en travaillant avec des personnes à risques, mais chercher de potentiels acheteurs aussi, en pleine crise économique.
Le but de Blossom Fighting Cancer est de véhiculer l’histoire et le parcours de certains artistes, mais aussi les présenter sur la scène artistique, leur créer une réputation au sein du monde de l’art et vendre leurs œuvres afin de rémunérer leur travail et recueillir des fonds pour d’autres associations participant à la lutte contre le cancer.

Bien que difficile, ce chemin parcouru, avec mes six artistes représentés (Ishita Banerjee, Helen Lack, Eileen Powers, Valérie Legrand, Mélody Larcher et Eric Hyllemose) a été une merveilleuse expérience professionnelle mais aussi humaine.
J’ai découvert des personnalités fortes, aux histoires bouleversantes et aux messages forts et inspirants, m’encourageant à regarder ma profession d’une toute autre manière, mais aussi ma vie au quotidien.

Positivité et émotions étaient garanties, malgré la cruauté du mot cancer.

https://www.facebook.com/BlossomFightingCancer
https://www.blossomfightingcancer.com/
https://www.instagram.com/blossomfightingcancer/?hl=en

Jérôme

Jérôme

Photo de Jérôme

Jérôme

Date de publication du témoignage :

RDV avec Jérôme (Vaires sur Marne – 77). Pour tordre le coup à la réalité rendre sa colère constructive, il dessine sur le cancer du sein de sa femme et ses récidives.

Il y a six ans, ma femme a eu un cancer du sein et pendant un an, sans m’en rendre compte, j’ai cessé de dessiner. Nous étions deux. On était devenu trois.
Une vie ne suffit pas pour être en colère, alors il a bien fallu rendre cette colère constructive.

Sans trop y réfléchir, ça s’est imposé : le trait allait (devoir) tout raconter, tout violenter. J’ai repris mon crayon. Les premiers dessins ont été laborieux et maladroits. Je ne savais pas si je devais rester dans la réalité ou non, si je voulais vraiment en faire un témoignage précis, méthodique, clinique. Et puis non, il fallait que ça nous ressemble : tordre le coup à la réalité à grand coup de surréalisme. Sans limite. Mais avec du sens. J’ai commencé à remplir un carnet, puis un deuxième, un troisième et encore quelques autres… sans savoir si cela allait aider ma femme ou bien l’emmener plus bas.

Elle y a totalement adhéré. Chaque nouveau carnet était pour elle une émotion, une surprise, une attente. Des dessins au trait noir, épuré, sans texte où le sein est devenu une obsession sous toutes ses formes, et qui finiront par devenir un livre, « Tout finira par rentrer dans le désordre » (éditions Le Monte en L’air – 2017).
A la suite de ces dessins, j’ai commencé à réaliser des sculptures, toujours dans un esprit surréaliste et j’ai créé un site : nomdunsein.

Malheureusement, fin 2017, ma femme a eu une récidive. D’autres dessins sont arrivés, dans un autre style, sous une autre forme : des petits personnages avec de la couleur et des textes, pour illustrer les phrases idiotes qu’on entend au sujet de la maladie. Une ironie et un humour noir se sont invités dans l’aventure. Autant y aller, autant se marrer, mordre et rester vivant.
Ma femme s’est prise au jeu et a participé au texte, à la relecture. Faute de trouver un éditeur, malgré des retours positifs mais « un sujet pas assez grand public », je me suis lancé dans l’autoédition pour publier « Joyeuse Dérive » (éditions Lulu.com – 2019).
Une nouvelle récidive est arrivée fin 2019, plus féroce encore. Je ne sais pas quel dessin y répondra mais modestement, l’art, « notre art », fait partie de cette aventure. Est-ce l’instinct de survie, une ironie douce-amère, un hymne à l’amour ou un tout en un artisanal pour dire que nous sommes, malgré tout, toujours vivants ?
https://nomdunsein.tumblr.com/
https://joyeusederive.tumblr.com/
https://livre.fnac.com/…/Jerome-Jacobs-Tout-finira-par-rent…

Nathalie

Nathalie

Photo de Nathalie

Nathalie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Nathalie (Pantin – 93). Après un cancer du sein, elle respire la vie ! Elle partage son expérience dans un livre et 2 courts métrages.

Il y a eu un avant et un après.

Le 12 décembre 2017, au cours d’un examen de contrôle, on m’a diagnostiqué un cancer du sein agressif triple négatif.
Ma vie s’est suspendue. C’était une petite boule de 13mm, pour laquelle on m’a fait la totale car son développement cellulaire était rapide et il n’y a pas encore de traitement ciblé. On a sorti l’artillerie lourde : tumorectomie, chimio, rayons, et deux ans plus tard, double opération mammaire et fimbriectomie pour prévenir les récidives aux seins et aux ovaires.
Je n’ai pas les gènes BRCA1, ni BRCA2, mais le centre qui me suivait préférait ne pas prendre de risques à cause des nombreux cas de cancer dans ma famille. Malgré mes réticences au départ, j’ai suivi leur avis. Je ne le regrette pas.

Pendant les traitements, je me suis laissée faire. Moi la rebelle qui était dans le contrôle, j’ai lâché prise pour que mon corps absorbe au mieux les molécules de la chimio. Je n’avais pas le choix. Je voulais « guérir ».
Ça n’a pas toujours été simple. Personne n’est préparé à ça. A la vision de son corps qui se dégrade. Les reflets dans le miroir étaient parfois douloureux. Mais j’ai accepté la maladie pour traverser toutes les étapes, j’ai aussi accepté l’idée de ma mort.
Du coup, j’ai remis du sens dans ma vie. Les petits riens sont devenus des grands « touts ». Je me réjouis du chant matinal des oiseaux, du soleil orangé qui se couche à l’horizon. J’ai allégé ma vie en enterrant un passé douloureux et en m’accompagnant de personnes bienveillantes.
Je ne cours plus après le temps. Je me suis extraite du tourbillon de la vie et je m’efforce d’être plus juste envers moi même.
Et surtout, je prends le temps. C’est un luxe le temps. C’est notre bien le plus précieux.

Je suis une artiste. Alors, je me suis nourrie de cette expérience. J’ai écrit un livre, qui relate mon parcours pendant les traitements, « Une parenthèse ». J’ai aussi écrit et réalisé deux courts métrages sur le cancer du sein.
En fait, aujourd’hui, je vis je respire. Pas en apnée. Non, je respire vraiment.
Notre première amoureuse, c’est la vie. En prendre conscience est un magnifique cadeau.

https://livre.fnac.com/a15…/Nathalie-Rouckout-Une-parenthese
https://vimeo.com/277530943?ref=em-share
https://vimeo.com/296247651?ref=em-share

Virginie

Virginie

Virginie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Virginie (Locquirec- 29). Elle souhaite convaincre chacun et chacune de bien prendre soin de soi, même quand tout semble aller pour le mieux.

Pourquoi moi ? Une interrogation à laquelle je n’aurai jamais de réponse. On est jeune, on ne fume pas, on ne boit pas, on fait du sport avec une hygiène de vie irréprochable et il n’y a pas de cancer du sein dans la famille : pour moi, rien ne pouvait m’arriver vu l’énergie que je dégageais.
Mais en avril 2017, en me lavant, j’ai senti une boule dans mon sein droit et là, ma vie a basculé.

CANCER = MORT. Le ciel m’est tombé sur la tête. Je suis devenue sourde et anéantie par toutes ces mauvaises nouvelles, jusqu’à ce que mon médecin traitant me dise que je n’allais pas mourir. Alors là, CANCER = COMBAT.

Qui n’est pas touché aujourd’hui par cette maladie traître, sournoise, effrayante et destructrice : le CANCER ?
J’ai décidé de partager mes peurs, mes doutes, mes souffrances, mes résultats, par écrit, dans mon livre «Pourquoi moi ? », après 2 ans de combat. Mon livre a été une bonne thérapie.

Tout s’est enchaîné très vite : biopsie, interruption volontaire de grossesse, tumorectomie, pose d’une chambre implantable, 12 chimiothérapies avec casque réfrigéré, 18 injections d’anticorps, mastectomie, radiothérapie, hormonothérapie. Fin du traitement pour le cancer du sein en septembre 2018 ! Ça y est ! Même complètement épuisée, on se sent libérée ! On se dit que c’est enfin fini !

Scanner de contrôle et découverte d’un kyste sur l’ovaire gauche. Alors c’est reparti : biopsie de l’utérus, cœlioscopie, kystectomie (ablation du kyste), ovariectomie (ablation de l’ovaire gauche), salpingectomie totale bilatérale (ablation des trompes). Puis les contrôles réguliers et la mise en route de la reconstruction.

Mais découverte d’un kyste sur l’ovaire droit ! Eh oui ça continue ! Je suis toujours sous surveillance aujourd’hui.

Une chose importante, c’est le soutien que j’ai reçu et tous les messages d’espoir qui m’ont fait aller de l’avant, sans jamais baisser les bras.
Maintenant, la vie va reprendre une tournure normale et je vais me consacrer au repos, à ma remise en forme et à la reprise du travail. Je vais aussi faire de la prévention sur ce cancer du sein qui, chaque année, fait 12.000 morts. Et pour faire passer ce message, je compte sur vous, pour en parler autour de vous.

Je ne me suis jamais occupée de prendre soin de moi, sinon j’aurais surement pu éviter/atténuer la lourdeur des traitements. Je me suis longtemps demandée pourquoi il y avait encore des femmes qui mouraient du cancer du sein aujourd’hui, alors que, je cite (car combien de fois je l’ai entendu), « c’est un cancer qui se soigne bien ».
Mais j’ai compris car j’y ai été confrontée.

Nous sommes toutes différentes, avec des cellules et des gènes différents, d’où des cancers différents. À quelques mois près, je frôlais l’autre monde. Alors oui, le dépistage c’est important et primordial à partir de 50 ans. Et avant, ne faites pas comme moi, ne vous oubliez pas et surveillez-vous avec différents gestes importants à effectuer, pour ne pas être prise au dépourvu et ne pas subir toutes ces épreuves, pour ne pas laisser la maladie prendre les devants et gagner.

Prenez soin de vous.
Les années passent et je suis toujours là.
Je sais que nous ne sommes pas toutes sur le même pied d’égalité face à la maladie, mais pour ma part, aujourd’hui, la vie est belle.

👉 virginiepradat.wordpress.com
👉 https://www.facebook.com/virginie.pradat

Annie

Annie

Annie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Annie (Poyartin – 40). Le cancer a été pour elle « un voyage, un voyage en terre inconnue, qui m’a permis de découvrir mes ressources insoupçonnées et de transformer les peurs en une force de tous les instants ».

Quand j’ai appris la maladie, ça a été bref, soudain, et ma vie s’est doucement obscurcie. J’ai encaissé, une fois de plus. J’ai enfoui la douleur de l’annonce, la souffrance que mon corps m’offrait à force de faire des appels du pied, sans jamais vraiment les entendre.
Comment moi, modèle en hygiène de vie, je pouvais contracter un cancer colo rectal à mon âge, cancer « réservé aux hommes âgés » ? Comment moi, dans la prévention santé depuis toujours, sportive, dévouée aux autres, ai-je pu autant m’oublier?

C’était alors ne pas comprendre l’hyper stress que m’avait procuré la gestion de mon entreprise qui était tombée juste avant… Ne pas comprendre mon hypersensibilité qui s’amusait de mes émois.

J’allais m’offrir un magnifique cadeau pour mes 50 ans, un voyage sur les terres inconnues du cancer, de ses traitements, de ses réflexions, de ses peurs, de ses attentes (oh, oui, les minutes d’attente des résultats de contrôle semblent des heures!), des regards émus de mes proches, des mots fondants de mes enfants.
J’ai tourné tout cela dans ma tête à vitesse rapide, comme un 33 tours que l’on passe en mode 45 tours….De la vision de mes parents décédés de cette maladie aux sourires de mes enfants, récemment entrés dans leur vie d’adultes, je n’ai eu de cesse de me poser des questions sur l’après, sur le présent et sur le passé.

Dans le passé, je suis allée chercher un modèle de réussite sportive (oui! mes belles émotions d’équipe), comme je propose quand je coache. Je l’ai ensuite appliqué à la réussite de ma vie… Je devais me sauver pour offrir à ceux que j’aime profondément (à moi donc!) tout l’amour que j’avais encore à leur offrir. Alors exit les pseudo-questionnements et les hésitations, en deux jours, j’ai pris la décision de m’offrir le meilleur pour moi dans ce monde médical si froid, si méthodique, si enveloppant.

J’ai ragé contre mon obsession à une hygiène de vie drastique, que je menais par conviction personnelle et professionnelle, celle-ci ne pouvant pas me protéger de la survenue d’un cancer colo rectal. Et pourtant, elle m’a permis d’obtenir une rémission rapide, confortable et de gérer aux mieux les effets secondaires des traitements, des chirurgies et encore maintenant et sûrement pendant de longues années encore. J’ai retrouvé mes ressources profondes, mes ressources de courage et de ténacité, ces valeurs ancrées qui m’animent et qui sont chevillées à mon corps et mon cœur!

Et le travail dans tout cela? Je me suis retrouvée demandeuse d’emploi, j’ai recréé, doucement, à mon rythme. J’ai alors terminé une certification de coaching que je voulais entreprendre depuis longtemps. Je ne lésine plus sur mes envies profondes, je fais…! Le temps et les qualités relationnelles sont précieuses.
Et tout naturellement, je me dirige vers la prévention santé des entrepreneurs, des dirigeants d’entreprise, des libéraux, des free-lance, des commerçants, des artisans… qui créent leur activité professionnelle et qui parfois négligent leur santé. Je les invite au développement personnel, à la régulation émotionnelle et à la communication positive…, pour une juste écologie de soi ou une écologie de soi juste!

Parce que ça n’arrive pas qu’aux autres….
Et j’ai écrit et publié aux éditions de l’Auguste « Mon chemin en terre inconnue-ma pause cancer », un livre-thérapie qui relate ce moment de vie si particulier, un livre-témoignage pour partager ma façon d’aborder le cancer, le cancer-facteur, porteur d’un message dans nos vies trépidantes; un livre-voyage qui pénètre dans mon intimité de femme.

👉 https://www.facebook.com/Annie.Roques
👉https://www.facebook.com/Mon-chemin-en-terre-inconnue-ma-pause-cancer-105400230941979/?modal=admin_todo_tour
👉 www.annieroques.fr