Gwennaëlle

Gwennaëlle

Gwennaëlle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Gwennaëlle (Rennes). Atteinte d’un lymphome de Hodgkin, la maladie lui a appris à prendre du temps pour elle et à s’écouter.

Tout a commencé un soir d’été 2019 lorsque j’ai senti une “boule” au-dessus de ma clavicule. Après consultation et divers examens, le diagnostic tombe : je suis atteinte d’un lymphome de Hodgkin. C’est un cancer qui se soigne bien, mais il faut passer par la chimiothérapie et parfois la radiothérapie pour en venir à bout. Débutent alors les examens médicaux en tous genres avant le début des traitements.
L’une de mes premières pensées à l’idée de commencer la chimiothérapie fût pour la perte de mes cheveux. Ils étaient longs, je les aimais, et je savais que j’allais les perdre. Ça a été l’une des choses les plus difficiles à accepter, mais avec le temps on relativise. On sait que ça va repousser, et que s’il faut passer par cette perte pour rester en vie, alors ce n’est finalement pas grand-chose.

Pour des raisons personnelles, je suis retournée vivre chez ma mère pendant le temps des traitements. La maladie a cet avantage qu’elle resserre les liens familiaux. J’ai été très entourée par ma mère et ma sœur, surtout avec le confinement qui a été prononcé en mars 2020. Malgré les effets secondaires liés à la chimiothérapie, lors des moments où je me sentais mieux, je trouvais la force de faire rire ma famille et de leur montrer que j’allais combattre ce mal. Je me plaisais à dire, à force de les faire rire, que j’allais écrire un spectacle.
Bizarrement, lorsqu’on est malade, on trouve des ressources insoupçonnées en soi. L’humour m’aura permis d’amener un peu de légèreté pour moi et pour les miens dans ce combat qui nous a tous chamboulés.

Cette épreuve m’a fait prendre conscience que la vie est courte, qu’à tout moment quelque chose peut nous arriver et qu’il faut en profiter au maximum. J’ai pris conscience qu’il fallait penser à soi, et prendre les décisions qui nous font du bien. J’ai quitté une relation qui ne me convenait plus, je réfléchis à un nouveau projet professionnel et surtout, je prends du temps pour moi et je m’écoute.
Parce qu’on a le droit de prendre ce temps rien que pour soi.

https://www.instagram.com/gwenniemars/?hl=en

Laurence

Laurence

Laurence

Date de publication du témoignage :

RDV avec Laurence (Paris). Touchée par un cancer du sein, comme sa mère et sa grand-mère, elle est devenue tatoueuse mammaire.

76 – 56 – 46 : ce sont les âges auxquels ma grand-mère, ma mère et moi-même avons été touchées par le cancer du sein.

Pour ma part, l’après-cancer a été plus difficile que pendant les traitements : prise de conscience que cela aurait pu mal se terminer et remise en question totale de ma vie et de ce à quoi j’aspirais. A partir de là, j’ai tout quitté, changé de vie et désiré à tout prix me diriger vers un métier qui ait du sens.

C’est grâce à un article de presse que j’ai découvert le travail de Vinnie Myers, un tatoueur de Baltimore qui réalisait en trompe l’œil des aréoles mammaires sur des femmes ayant eu des mastectomies. La technique consiste à tatouer en jouant avec les bonnes associations de couleurs, mais aussi les ombres et les lumières afin de créer un volume visuel. Peignant depuis des années, cela m’est apparu comme une évidence, je devais me former au tatouage pour apprendre les bons gestes.
Après une longue formation en France au tatouage traditionnel, je suis partie aux Etats-Unis pour me spécialiser au tatouage des aréoles et apprendre à travailler sur des tissus cicatriciels. Le tatouage est la dernière étape de la reconstruction mammaire, acte essentiel pour aider les femmes à retrouver leur confiance et leur estime de soi et, enfin tourner la page !
Aujourd’hui je travaille dans mon cabinet parisien, un lieu que j’ai voulu chaleureux et confortable, propice aux discussions entre femmes qui partagent la même histoire.

Aïcha

Aïcha

Aïcha

Date de publication du témoignage :

RDV avec Aïcha (Saint Gilles les Bains). Son leitmotiv : « Dans la vie, rien ne se crée rien ne disparait, mais tout se transforme ».

J’avais envie de partager mon témoignage, pour donner la force à d’autres.

J’ai de la chance, je le sais. La chance d’avoir aujourd’hui vaincu, la chance d’être debout, la chance de vivre, la chance que la vie me sourit.

Début Mai 2017, je fais une mammographie, la routine. J’ai 47 ans, il parait que c’est la norme. Je suis confiante, je n’ai pas de grosseur, juste une routine. Le radiologue me trouve une petite masse, mais rien de grave. On programme très vite une biopsie. Toujours confiante, j’y vais. Le rendez-vous est programmé par la secrétaire dans la semaine, en urgence, je n’ai pas peur. Impossible de faire la biopsie : les deux tâches sont trop petites et pas assez en profondeur dans le sein. Bref, on programme un prélèvement sous anesthésie.

Deux semaines après, le résultat tombe, comme un couperet, c’est un carcinome. Il faut donc réopérer pour « sécuriser la zone ». Je pleure, je suis seule, je ne comprends pas. Je dis juste : « Je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir ». Bête, mais c’est juste ce qui me vient à l’esprit.

Je vois plusieurs médecins, ils sont tous unanimes et bienveillants. La meilleure solution pour moi est la mastectomie intégrale avec reconstruction immédiate. C’est la condition pour moi. Je veux vivre longtemps, j’ai deux enfants et je veux être là pour eux (20 ans et 15 ans).

Un mois après le verdict, je rentre chez moi avec un sein en moins mais une prothèse mammaire. Encore une fois, je me dis que j’ai de la chance. Je lutte pendant des semaines, car mon corps produit trop de lymphe. J’ai un sein énorme. Ponction sur ponction, la cicatrice finit par lâcher et on me réopère en urgence en Juillet 2017.

En Août, j’organise une petite réception pour mon anniversaire et pour remercier cet immense élan d’amour, de générosité, de chaleur qui s’est formé autour de moi pendant la bataille. Jamais je n’avais vécu tant d’amour. C’est juste incroyable. Mes amies sont là, toujours. Elles ne m’ont jamais abandonnée.

Septembre, je reprends le travail. Le regard de mes collègues a changé. Je sens un malaise, je ne me sens pas bien. Aucune promotion prévue pour moi. La pression, toujours la pression, encore la pression. Je n’en peux plus. Je veux bien me battre mais il faut que ça en vaille la peine. En Février 2018, je quitte une société que j’ai aimée, mais quand on revient de loin comme moi, on ne peut et veut plus dire oui à tout. Je démarre sur les chapeaux de roues une nouvelle activité, que je monte, je suis heureuse sur le plan professionnel. En Décembre 2020, ré-opération : mon corps ne veut décidément pas de cette fichue prothèse. On recommence et cette fois ci c’est la bonne. Pas de traitement, je peux vivre normalement. Je suis de nature positive alors je positive. Je sors, je m’amuse, je vis. Et comme je dis souvent « dans la vie, rien ne se crée rien ne disparait, mais tout se transforme ».

Véronique

Véronique

Véronique

Date de publication du témoignage :

RDV avec Véronique (Rodez). Très active dans la sensibilisation et le partage d’expérience depuis son cancer, elle est devenue patiente partenaire.

En avril 2019, à l’âge de 45 ans, un cancer inflammatoire du sein m’est diagnostiqué. Restera gravée cette phrase d’annonce : « Votre cancer est plus grave et sérieux que prévu, mais il est soignable ». Ce dernier mot me permet de rassurer mes deux garçons ados et mon époux, mes précieux partenaires de combat contre celui que je nomme simplement « mon cancer ». Etonnamment, mon esprit et mon corps sont en mode acceptation de la maladie et du protocole dense qui m’attend : chimiothérapie, mastectomie du sein gauche avec curage axillaire complet, radiothérapie. Je visualise, alors, une bulle de bien-être qui m’entoure.

Je renoue avec ma passion du sport, ancrée en moi depuis très jeune. Avant, pendant et après mes traitements, je planifie mon activité physique (marche, cami sport et cancer, gym après-cancer Vita Fédé, yoga), ou de soins complémentaires (kiné et micro-kiné, onco-psychologue). Je m’inscris aux webinaires d’associations auxquelles j’adhère (Rose Up Association, Oncogite, Patients en Réseaux, Europa Donna, Ligue contre le Cancer). Tout cela me permet de diminuer les effets secondaires.

Ma soif de savoir et ma curiosité me poussent à rechercher des informations scientifiques fiables afin de mieux connaître mon type de cancer du sein. Je lis les référentiels des centres anti cancer et de l’HAS. Je deviens actrice de mon parcours de soin. Je demande à ma radiothérapeute si je suis éligible à entrer dans un essai clinique. En juillet 2020, je débute l’essai NATALEE dans le groupe qui reçoit une thérapie ciblée et une hormonothérapie en vue de réduire le risque de rechute dans les cancers du sein à très haut risque. Les premiers mois sont difficiles à supporter. Perspicace, je dis à mes proches : « Je suis au creux de la vague, mais je vais bientôt revenir sur la crête ».

Au même moment, j’arrive à surmonter mes craintes, et je participe au concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo, grâce à la sensibilité d’une ancienne soignante devenue photographe, qui a su si bien respecter ma pudeur tout en révélant ma détermination face à la maladie.

Le besoin de communiquer sur mon expérience devient vital. Je me rapproche d’autres patientes. Je crée mon compte Instagram pour partager mon parcours. Je m’inscris aussi dans un groupe fermé sur Facebook, j’installe l’application Mon réseau Cancer du Sein, dans lesquels je retrouve des informations fiables et la liberté de parole. Mes maîtres-mots sont bienveillance, soutien, partage d’expérience. Des amitiés naissent, et j’espère rencontrer ces belles personnes.

Au fond de mon cœur, je garde précieusement :

– de mes proches : leurs messages et appels sincères de soutien, leurs visites de réconfort, les balades, les échanges de livre ou de photos

– de mes enfants : nos moments de rire et de légèreté,

– de mon époux : sa tendresse, son amour et la fierté dans son regard

Aujourd’hui, sur mon chemin de résilience, je fais le choix d’utiliser l’expérience de mon cancer en devenant patiente partenaire dans le comité scientifique sur la recherche clinique d’UNICANCER BREAST GROUP et relectrice des recommandations sur le cancer du sein de l’Institut National du Cancer.

Aussi, je mets en œuvre les étapes pour reprendre mon poste de Responsable de Service Médico-Social, deux ans après l’annonce de mon cancer.

Ce message de Nelson Mandela résonne en moi: « Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse ».

https://www.instagram.com/vera_against_k/

Mélody

Mélody

Mélody

Date de publication du témoignage :

RDV avec Mélody (Poitiers). Touchée très jeune par un cancer du sein, puis des os, incurable, elle vend ses toiles via son association « L’art Rose ».

On m’a déclaré un cancer des seins à l’âge de 25 ans. J’ai eu de la chimiothérapie et radiothérapie.

J’ai ensuite récidivé dans les os en 2016 : radiothérapie sur les deux hanches, et multiples opérations de reconstruction. Castration chimique.
Chimiothérapie à vie, car cancer incurable.
Je suis en essai clinique d’une nouvelle chimiothérapie (la molécule DERUXTECAN).
Je suis mutée BRCA2 , Her2+++

Étant en pension d’invalidité, je commençais à trouver le temps long, alors en regardant des tutos sur les réseaux, j’ai voulu essayer de les reproduire. Au fur et à mesure, je me suis rendue compte que j’adorais ça, à tel point que c’en est devenu ma passion.

Vu l’engouement pour mes toiles, j’ai créé mon association « L’art rose ».
Je vends mes toiles pour venir en aide aux personnes atteintes du cancer, en précarité, pour les aider financièrement à prendre en charge ce que la mutuelle et le 100 % ne prennent pas.
J’ai pu exposer à l’Hôpital de Poitiers, où je fais mes traitements depuis sept ans, sur Paris et dans d’autres villes.
J’ai eu l’honneur de réaliser des projet avec de magnifique associations comme RoseUp, GénétiCancer,Skin, Blossom…
Je commence à avoir plusieurs partenariats pour proposer des soins spécifiques à chaque pathologie.
Massages , drainage etc..
Mon but est d’apporter de la douceur, de la légèreté et un univers coloré.

Je suis une cancéreuse 4.0
Je me soigne et je fais mon maximum pour aider les autres
#résilience

Mon site est en cours de création, il va bientôt arriver.

https://www.facebook.com/LArtRose/

https://www.instagram.com/la_galerie_de_dody_/