Véronique

Date de publication du témoignage :

16 Mar. 2021

RDV avec Véronique (Rodez). Très active dans la sensibilisation et le partage d’expérience depuis son cancer, elle est devenue patiente partenaire.

En avril 2019, à l’âge de 45 ans, un cancer inflammatoire du sein m’est diagnostiqué. Restera gravée cette phrase d’annonce : « Votre cancer est plus grave et sérieux que prévu, mais il est soignable ». Ce dernier mot me permet de rassurer mes deux garçons ados et mon époux, mes précieux partenaires de combat contre celui que je nomme simplement « mon cancer ». Etonnamment, mon esprit et mon corps sont en mode acceptation de la maladie et du protocole dense qui m’attend : chimiothérapie, mastectomie du sein gauche avec curage axillaire complet, radiothérapie. Je visualise, alors, une bulle de bien-être qui m’entoure.

Je renoue avec ma passion du sport, ancrée en moi depuis très jeune. Avant, pendant et après mes traitements, je planifie mon activité physique (marche, cami sport et cancer, gym après-cancer Vita Fédé, yoga), ou de soins complémentaires (kiné et micro-kiné, onco-psychologue). Je m’inscris aux webinaires d’associations auxquelles j’adhère (Rose Up Association, Oncogite, Patients en Réseaux, Europa Donna, Ligue contre le Cancer). Tout cela me permet de diminuer les effets secondaires.

Ma soif de savoir et ma curiosité me poussent à rechercher des informations scientifiques fiables afin de mieux connaître mon type de cancer du sein. Je lis les référentiels des centres anti cancer et de l’HAS. Je deviens actrice de mon parcours de soin. Je demande à ma radiothérapeute si je suis éligible à entrer dans un essai clinique. En juillet 2020, je débute l’essai NATALEE dans le groupe qui reçoit une thérapie ciblée et une hormonothérapie en vue de réduire le risque de rechute dans les cancers du sein à très haut risque. Les premiers mois sont difficiles à supporter. Perspicace, je dis à mes proches : « Je suis au creux de la vague, mais je vais bientôt revenir sur la crête ».

Au même moment, j’arrive à surmonter mes craintes, et je participe au concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo, grâce à la sensibilité d’une ancienne soignante devenue photographe, qui a su si bien respecter ma pudeur tout en révélant ma détermination face à la maladie.

Le besoin de communiquer sur mon expérience devient vital. Je me rapproche d’autres patientes. Je crée mon compte Instagram pour partager mon parcours. Je m’inscris aussi dans un groupe fermé sur Facebook, j’installe l’application Mon réseau Cancer du Sein, dans lesquels je retrouve des informations fiables et la liberté de parole. Mes maîtres-mots sont bienveillance, soutien, partage d’expérience. Des amitiés naissent, et j’espère rencontrer ces belles personnes.

Au fond de mon cœur, je garde précieusement :

– de mes proches : leurs messages et appels sincères de soutien, leurs visites de réconfort, les balades, les échanges de livre ou de photos

– de mes enfants : nos moments de rire et de légèreté,

– de mon époux : sa tendresse, son amour et la fierté dans son regard

Aujourd’hui, sur mon chemin de résilience, je fais le choix d’utiliser l’expérience de mon cancer en devenant patiente partenaire dans le comité scientifique sur la recherche clinique d’UNICANCER BREAST GROUP et relectrice des recommandations sur le cancer du sein de l’Institut National du Cancer.

Aussi, je mets en œuvre les étapes pour reprendre mon poste de Responsable de Service Médico-Social, deux ans après l’annonce de mon cancer.

Ce message de Nelson Mandela résonne en moi: « Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse ».

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