Agnès

Agnès

Agnès

Date de publication du témoignage :

RDV avec Agnès – Sif&Loki (Fontenay-aux-Roses). Pour aider son entourage touché par le cancer, elle a créé des bonnets capillaires.

Je suis styliste modéliste et artiste peintre.
Je n’ai pas été malade du cancer.
Par contre, il y a quelques années, j’ai malheureusement dû faire face à la maladie de façon indirecte. J’ai accompagné des proches dans ce dur chemin, dans ce dur parcours. C’est une période qui m’a marquée et qui a créé un déclic en moi. Déclic bénéfique, puisque c’est de là que m’est venue l’idée d’apporter une solution pratique et confortable aux personnes malades, en particulier les femmes. J’ai donc lancé une gamme de bonnets capillaires il y a deux ans.
Ayant passé du temps auprès de personnes touchées par le cancer, j’ai appris à connaitre la maladie. Je me suis longtemps et largement documentée sur le sujet. J’ai également été très attentive à leurs avis et remarques, notamment sur l’esthétique, le confort et la féminité…
Plus j’en savais, plus j’en découvrais, et plus j’apporterais peut-être un soulagement à leurs maux. Malheureusement, quand mes bonnets ont vu le jour, ceux que j’avais accompagnés n’étaient plus là pour les voir. Un brisement total pour moi.
J’ai alors choisi de rendre publique ma solution, afin de pouvoir, je l’espère, aider d’autres personnes comme j’aurais aimé pouvoir les aider eux.
Si j’avais une recommandation à faire à toutes les personnes malheureusement touchées, ce serait d’essayer de s’entourer au mieux, y compris via les groupes des réseaux sociaux. Je sais que la compagnie joue beaucoup : une présence physique, des petites attentions, un petit message…, rien de mieux pour renforcer son moral. Et par expérience, je sais que plus le moral est solide, plus on a de la chance de s’en sortir.
Merci aux créatrices de cette page, pour les familles, pour les amis. Merci à vous toutes et tous d’être là !

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Laetitia

Laetitia

Laetitia

Date de publication du témoignage :

RDV avec Laetitia (Montpellier). Suite au décès de son mari, elle nage et s’est lancé dans un défi fou.

Mon mari est décédé il y a un an d’un cancer du cerveau, le glioblastome. Je veux témoigner ici d’une expérience de vie. Mon mari, mon ami, mon âme, mon amour avec un grand A…
Nos vies ont basculé le jour du diagnostic…
Malgré les traitements, profiter de chaque moment… Tic tac tic… Puis, il s’en est allé, fermant une à une les fenêtres de son enveloppe corporelle, pour se redéployer ailleurs avec ses grandes ailes. S’en sont suivis de nombreux départs de proches, famille et amis, d’un mal similaire.
Trop c’est trop ! Année blanche — Année noire, on ne se laissera pas faire. Je suis soignante et ne peux concevoir que ce cancer soit un combat inégal, car il n’existe pas encore de traitement curatif contre ce mal. Alors, j’ai décidé de me battre corps et âme pour sensibiliser, pour alerter, contre ce fléau mondial si horrible et pourtant méconnu, et qui emporte avec lui trop de jeunes, trop d’enfants disparus.
Je ne suis pas nageuse mais plongeuse au fond. À la place des fonds marins, ce sera désormais soulever des fonds. Et pour cela, déplacer les mers, les mères et les maires ! Et j’ai nagé, nagé… à ne plus pouvoir m’arrêter. Le goût de la mer. Le goût de l’amer en bouche qui rend l’injustice plus frappante.
Alors il faut frapper fort, et début juin, je vais porter haut et fort ce combat mené dans l’ombre par les familles qui n’osent ou ne peuvent témoigner, car meurtries.
18 km en mer sans palmes, sans combinaison. Quitter le néoprène pour faire corps avec cette eau. Eau, source de vie. Eau qui nous a réunit. Eau qui porte et transporte les larmes salées, car l’ardoise est salée.
Glioblastome, tu n’auras pas notre Amour
Merci mon âm-our d’avoir mis sur ma route de si belles personnes. Fonder l’association « Des étoiles dans la mer » avec ces grands cœurs, c’est déjà à la vie faire honneur, pour un jour le bonheur. Mer-ci.

Nager pour vivre
Nager pour guérir
Nager pour unir

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Hasnae

Hasnae

Hasnae

Date de publication du témoignage :

RDV avec Hasnae, 30 ans (Rabat – Maroc). Elle accepte son cancer avec une joie de vivre indéfectible.

« Cette année m’apportera une expérience dont je me rappellerai toute ma vie et que je raconterai à mes petits enfants ». C’était ma déclaration à mes amis le 1er janvier 2018. Je ne savais pas que cette expérience serait le cancer.
Faisant partie de moi, vivant et se nourrissant de mon corps, jour après jour et durant des années sans que je m’en aperçoive. Cinq ans ! Cela faisait cinq ans qu’il existait dans mon corps et ce dernier n’avait réagi que de quelques taches sur ma peau et quelques petits problèmes respiratoires assimilés à de l’asthme par mon médecin. Avril 2018, le diagnostic : cancer du sang Hodgkin, stade trois.
J’aurais dû être choquée, voire même anéantie. Mais j’étais calme, comme si je m’y attendais. Même avant la biopsie qui a confirmé le diagnostic, j’étais bizarrement heureuse, parce que c’était la première fois que je me faisais opérer : c’était une nouvelle expérience à vivre.
Comment l’annoncer à ma famille ? J’ai perdu ma sœur d’un cancer. Comment leur expliquer que ce qui nous avait causé une grande peine, il y a seulement quelques années, allait être une redécouverte de soi, une redécouverte de son potentiel et une redécouverte de l’autre ?
J’étais calme et satisfaite de mon destin : un destin exceptionnel, que j’ai accepté.
Cette énergie « d’acceptation » a touché mes frères et sœurs, individuellement et le plus paisiblement possible. Choc, déni, puis acceptation. Quant à mes parents, inutile de leur dévoiler toute la vérité : « Je suis malade et le traitement qu’on m’a prescrit pourrait entraîner une chute de cheveux ». « Une chute de cheveux ??! Pourquoi ? Est-ce un cancer ? ». J’ai nié, mais j’imagine qu’au fond d’eux, ils savaient.
J’ai commencé la chimiothérapie : des séances que je connaissais bien, et dont je savais l’effet. Mais j’ignorais l’effet qu’elles auraient sur mon entourage : soutien, amour, écoute… et surtout une certitude de ma guérison. Lors de chaque séance, un de mes amis se proposait pour m’accompagner. Je n’étais pas seule, j’avais des amis et j’en ai même découvert de nouveaux. Il m’était surprenant de découvrir le soutien sous toutes ses formes : messages de proches et d’inconnus, expression d’amour inconditionnel de petits et grands, prières sincères. J’en fus ressourcée. Même mon médecin, une femme aimable, humaine et dégageant une énergie positive, m’a énormément soutenue.
J’ai toujours su que j’allais guérir. J’étais persuadée que chaque moment de douleur et de souffrance m’offrait une vie pleine de sens et de réalisations, et me permettrait de me rapprocher de moi-même, de me ré-identifier, de me reconnaître, et de me rapprocher encore plus de Dieu.
J’ai continué à travailler normalement et sans aucune contrainte. Mon projet s’est développé et mon chiffre d’affaire a augmenté. Mes activités avec mes amis, ma présence dans la vie des autres, n’ont jamais cessé. Le cancer n’a pas été un obstacle mais mon élan de réussite. Cinq ans qu’il était dans mon corps. Cinq ans sans le savoir, sans en souffrir…, sans se bouleverser la vie.
Si j’avais pris connaissance de ma maladie il y a cinq ans, si elle s’était manifestée il y a cinq ans, si je l’avais su… Que ce serait-il passé ?
2013 : je me suis inscrite pour une nouvelle formation à la faculté, en parallèle de mon travail
2014 : j’ai découvert le travail associatif, et l’amour inconditionnel à travers des amitiés qui m’ont soutenue tout au long de ma maladie.
2015 : ma sœur est tombée malade : cancer stade quatre. Il était déjà trop tard et impossible qu’elle fasse de la chimiothérapie. Si j’avais su que j’étais malade à ce moment-là, cela aurait été une double souffrance : pour ma famille, avec deux filles atteintes du cancer, et pour ma sœur, qui me verrait en train de suivre un traitement qui lui avait été refusé. Et finalement pour moi, qui n’aurais pas accepté une guérison sans ma sœur.
2016 : j’ai quitté mon travail et me suis lancée dans une formation pour devenir un coach transformationnel. Un projet qui a nécessité de l’effort, de la persévérance et de la volonté. Si j’avais su que j’étais malade, j’aurais renoncé à mon rêve et aurais certainement abandonné.
Aujourd’hui, je continue mon voyage avec le cancer avec le même sourire, la joie, l’optimisme, la volonté. Je ne peux qu’être reconnaissante à mon cancer d’être patient et de m’avoir laissé la possibilité de réaliser mes rêves.
L’amour, sous toutes ses formes, le partage, le plaisir du travail et le plaisir de vivre… ce sont des valeurs que j’apprécie davantage, que je valorise et dont je jouis à présent.
J’ai compris le message : mon corps a besoin que je l’écoute. J’avais besoin de me reposer, et il m’a forcée à le faire, moi qui étais une accro au travail. Sans cette expérience, je n’aurais jamais pu découvrir et ressentir le bonheur d’être aimée et celui d’aimer, inconditionnellement, le plaisir de la reconnaissance et de la reconnexion avec soi.
Si le cancer était une personne, je l’aurais embrassé et remercié du fond du cœur.

Mélanie

Mélanie

Mélanie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Mélanie (Luxembourg). Elle profite de chaque instant, heureuse d’avoir son fils à ses côtés.

Je vais avoir 29 ans et je suis en rémission, depuis bientôt 8 ans, d’un lymphome de Hodgkin de stade 2 avancé.
Autant vous dire que ça a été le choc de ma vie ! Je venais de fêter mes 20 ans et 6 mois plus tard, le verdict est tombé ! Tout a été très vite. Entre la biopsie et le début de la chimiothérapie il s’est passé à peine deux semaines, car la maladie était agressive et il fallait agir très vite !
Je suis de nature joyeuse. J’ai toujours eu la joie de vivre, même avant la maladie, et je pense que ça a été un atout pour ma guérison. Le soutien de mes proches dans les moments difficiles a aussi été très important, car bien sûr ça n’a pas été facile. Il y a eu des moments de peur, de doutes, de ras le bol… Une des choses les plus difficiles pour moi a été ma transformation physique : mes cheveux, ma peau, mon teint pâle… C’était dur et les gens qui me regardaient avec pitié, je détestais ça ! J’avais de la colère, je ne voulais pas être traitée comme une « malade ». J’ai eu douze séances de chimio abvd, une semaine sur deux, pour récupérer.
J’ai adopté mon chien pendant la maladie et je dois dire qu’il a été d’un soutien inimaginable !
En août 2011, j’ai appris que j’étais enfin en rémission ! Quel bonheur ! Mais j’avoue que je n’y ai pas vraiment cru quand le docteur m’a dit : « Voilà, la chimiothérapie est terminée ! C’est fini ! »
Et bien sûr, à chaque pet scan, je balisais d’autant plus qu’après un an de rémission, j’ai eu une grosse frayeur : mon pet scan a révélé une tâche entre les poumons qui n’était pas là au précédent examen… Donc panique ! Mais les résultats sanguins étaient bons. Comme mon médecin ne laisse rien passer, il m’a opérée et en fait, c’était juste des résidus de thymus.
J’ai recommencé à travailler à mi-temps thérapeutique deux mois après ma dernière chimio. Je suis quelqu’un d’actif et je n’en pouvais plus d’être à la maison. En fait, je crois que je voulais passer à autre chose, sortir de cette bulle de moi malade, reprendre une vie normale ! Mais après un tel choc on ne peut plus être la même personne !
La fatigue était bien là, ça a été difficile, mais j’ai repris à temps plein six mois après. Et j’ai changé de patron aussi.
En fait, après les traitements, je me sentais invincible ! J’ai eu une période où je me disais : « Mais qu’est-ce qui peut m’arriver de pire après ça » ?! Et j’ai commencé à profiter à fond de ma vie.
Maintenant, je fais de chaque moment un moment précieux, car la vie est si courte qu’en un instant, tout peut basculer !
Ma plus belle victoire, c’est mon petit garçon de bientôt 3 ans. Depuis qu’il est là, il a changé ma vie. Lors de mon dernier rendez-vous chez mon oncologue, je venais d’accoucher et j’y suis allée avec mon bébé. Mon docteur m’a regardée et m’a dit : « Tu vois, ta victoire elle est là dans ce maxi cosi !!! ».
Et là, j’ai compris que j’avais fait un long parcours et que j’ai bien fait de ne jamais baisser les bras parce que la vie vaut la peine de se battre pour elle !!!

Jennifer

Jennifer

Jennifer

Date de publication du témoignage :

RDV avec Jennifer (Neufchâteau – Belgique). Son témoignage résonne comme un poème.

J’ai 36 ans et 2 enfants de 8 et 6 ans.
Il y a un an mon téléphone a sonné et a bouleversé ma vie à tout jamais.
J’ai d’abord crié très fort, pour évacuer ma peur, crié pour évacuer ma colère, crié car je trouvais tout cela tellement injuste… Puis j’ai pleuré toutes les larmes que mon corps renfermait.
Et j’ai ensuite décidé de me relever, d’essayer d’être forte et de montrer à mes enfants que leur maman allait se battre pour eux, pour elle, pour sa famille… et quelle que soit l’issue de cette épreuve, ils puissent en garder les meilleures valeurs possibles à mon sens, s’ils étaient un jour confrontés à la même chose : le courage, la positivité et la patience.
Leur apprendre qu’on peut tenter de traverser des épreuves en gardant le sourire et en donnant tout ce que l’on a à l’intérieur de soi, mais qu’on a le droit aussi de pleurer.
Leur apprendre que finalement, on ne peut pas tout contrôler dans la vie et qu’il faut savoir lâcher-prise pour savourer l’instant présent, vivre au jour le jour.
Leur apprendre très tôt que, malheureusement, la vie n’est pas parfaite, même si à leurs âges, on préférerait tellement les préserver de tout cela.
Il y a un an mon téléphone a sonné et c’est là que j’ai compris réellement l’importance de vivre pleinement chaque instant.