Carole

Carole

Carole

Date de publication du témoignage :

RDV avec Carole (Nice). Elle a eu une petite fille après les traitements, la magie de la vie.

À l’âge de 32 ans, en mai 2012, j’ai découvert quasiment par moi-même que j’avais un cancer du sein de grade 3. Je dis par moi-même car je me suis alarmée lorsque j’ai constaté que cette petite boule, que j’avais l’habitude de sentir, avait bien grossi. J’ai donc décidé de prendre les choses en main et de me faire contrôler, tout en sachant ce qui m’attendait.
Je le sentais… malheureusement.
Le verdict est tombé. La biopsie a révélé l’inattendu attendu : un vilain cancer du sein. Ont donc suivi traitements par chimio, herceptin et rayons, avec deux opérations. Avant d’entamer les traitements, on m’a appris qu’il était possible de préserver ma fécondité en préservant des ovocytes. C’était incroyable à entendre.
C’est donc ce que j’ai fait, afin de pouvoir penser à l’avenir, car oui, il y a bien un avenir après et nul ne doit en douter.
En 2016, après accord de mon oncologue, j’ai pu utiliser mes ovocytes. J’en avais 6. Le protocole était nouveau et nous n’avions pas vraiment de recul, alors j’ai croisé les doigts pour que cela marche. À ma grande joie, je suis tombée enceinte et j’ai eu une petite fille en 2017.
Le protocole a fonctionné, ça a été incroyable. J’ai donc deux enfants aujourd’hui, ma première fille était née en 2007.
La maladie a eu un gros impact sur ma vie. Plus de légèreté, meilleure gestion des priorités, oui, ça a vraiment tout changé. Je me fais plaisir, j’écris beaucoup, pour moi, pour les autres à travers mes comptes instagram : @lesentreprisesnicoises, où je mets en avant ma région niçoise, région qui m’a sauvée ; et mon compte @maman_sans_notice. J’ai déposé ma marque de tee-shirts dans le but de travailler à mon compte. Le site internet est en construction.
C’est mon ambition aujourd’hui. J’ai besoin de créer quelque chose pour que mes enfants soient fiers de moi, pour laisser une trace, une empreinte, et pour que tout cela ne serve pas à rien. Je souhaite reverser une partie des bénéfices à une association de lutte contre le cancer. C’est ma petite contribution pour aider toutes celles qui souffrent.
J’ai aussi créé un modèle de tee-shirt avec un message encourageant le dépistage du cancer du sein. Pour que chacune puisse penser à se faire dépister au plus vite, sans attendre, et pour ne pas rester dans le doute et l’incertitude.
Je crois fermement que l’on peut tirer du positif de la maladie, et aider les autres. Et puis, j’ai la chance d’avoir vécu une belle histoire à travers cela : une naissance, la magie de la vie. On peut vaincre la maladie, on peut avancer, créer, vivre heureux tout simplement.
Merci à CMyNewMe de m’avoir donné l’opportunité de témoigner, j’espère que ma petite histoire donnera de l’espoir.

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Annabel

Annabel

Annabel

Date de publication du témoignage :

RDV avec Annabel (Saint Cergues – Haute-Savoie). Elle propose des journées découvertes Chevaux et Art aux femmes touchées comme elle par le cancer.

J’ai 49 ans. Il y a 5 ans, le temps s’est arrêté, ma vie a basculé… D’un simple contrôle de routine, je me suis retrouvée avec un cancer du sein et une mastectomie… Moi, la mère de 4 enfants que j’ai tous allaités, qui ne fume pas, ne boit pas, pratique une activité sportive quotidienne, pleine de projets. J’étais en train de réaliser mon rêve de petite fille : monter mon écurie sur les lieux de mon enfance. Paf ! Un 33 tonnes en pleine poire !
Après avoir beaucoup pleuré, j’ai aussi beaucoup ri finalement, avec toutes mes amies, dans ma chambre d’hôpital. Je devinais derrière leurs sourires que c’était difficile de me voir ainsi, plutôt qu’à mes pinceaux ou sur mon cheval. J’ai beaucoup pleuré, je trouvais ça injuste : pourquoi moi ?
Quand le chirurgien m’a dit : « On hésite à vous enlever le sein », j’ai répondu : « le sein, je m’en fiche, enlevez-le, mais dans un mois, je serai à cheval ; dans deux, je conduirai mon fils à travers la France jusqu’au Championnat de France au volant de mon camion, je me remettrai à la peinture, moi qui ne fait que de l’action painting ; et je ferai une nouvelle expo ! ». Et tout cela, je l’ai fait !
Et cela a pris une telle saveur, un tel goût de l’effort malgré la douleur (cette foutue prothèse qu’on m’a mise immédiatement me gêne encore chaque jour)…
Malgré toutes les difficultés, malgré la peur, j’ai rencontré sur mon chemin des personnes formidables : mon oncologue, avec qui j’ai sympathisé au fil de mes contrôles ; ma psy, qui m’a aidée à classer ce trauma dans un « bon tiroir » ; mes amies, qui ont toutes été toujours là, à mes côtés ; mes chevaux, qui ont tout compris et qui m’ont aidée, tellement aidée…
J’ai alors proposé à Nicolas, l’oncologue qui me suivait, de faire partager mes passions, la peinture et l’amour des chevaux, à d’autres femmes.
C’est ainsi qu’est née « Hope », il y a deux ans.
J’accueille des femmes durant des journées-découvertes dans mes écuries, en Haute-Savoie. Elles découvrent les chevaux, la peinture, le yoga, la nutrition,… Elles posent toutes les questions qu’elles veulent à l’oncologue et nous passons ainsi des journées formidables. Et vous savez quoi ? Si c’était à refaire, et bien oui, je repasserais par-là, car la vie n’a plus la même saveur.
Hier certes, j’étais une hyper active mais la maladie a décuplé mon énergie. J’ai monté « Hope », mais aussi créé une marque de fringues « Elles étaient une fois », et je rencontre depuis des femmes extraordinaires. Oui, je revivrais la même chose, car tout ce que cela m’a apporté, c’est énorme.
L’association se développe. Nous sommes passés de 5 à 15 bénévoles. Nous proposons un suivi après les journées de stage, et également des stages atypiques comme le chant, le théâtre… Nous avons écrit des chansons et pensons faire un disque. Nous sommes toutes connectées et dès que l’une d’entre nous flanche, les autres sont là pour lui remonter le moral. C’est extraordinaire cette solidarité féminine. Et ce qui me plait le plus, c’est lorsqu’à la fin d’une journée, les femmes me disent : « c’était génial ! », et que mes bénévoles me disent également : « on s’est éclatés ! ».
Que demander de plus…
J’ai une équipe formidable, que je remercie mille fois d’être chaque jour à mes côtés et un super parrain, Marc Veyrat, le restaurateur, qui a été touché par notre cause et qui nous accueille aussi chez lui pour des journées découvertes.
Depuis 3 mois, j’ai également créé une chaine YouTube « Hope association », avec une émission mensuelle qui propose des portraits de femmes, ce que la maladie leur a apporté de positif notamment mais aussi des conseils nutrition, yoga, culture mais aussi médicaux…
Nos futurs projets : trouver d’autres centres équestres en France, qui nous accueilleraient pour permettre à d’autres femmes de venir participer à nos journées, notamment dans la région Parisienne, Bordeaux, Nantes et le Sud de la France.

www.hope-association.com
https://www.facebook.com/associationhope/
https://www.youtube.com/watch?v=Emgo6pjwNmM&t=6s
https://www.youtube.com/watch?v=uM2gT0tLCao
https://www.youtube.com/watch?v=fsPQSg2Hdhw
https://www.youtube.com/watch?v=miN7zE0OMX0
https://www.youtube.com/watch?v=aYX51-TqLSs&t=952s

Amélie

Amélie

Amélie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Amélie (Saint Lys). Elle a intégré plus de sport dans sa vie et organise dans quelques jours le salon des RUBies à Toulouse.

J’ai appris que je souffrais d’un cancer du sein en 2014 entre 2 protocoles de FiV. Le premier n’ayant pas fonctionné, nous allions commencer le second.
La première annonce à encaisser a été celle de l’arrêt de la FiV. Puis, devant l’inquiétude des médecins, ça a été la prise de conscience de cette maladie grave qui me tombait dessus.
Puis tout s’est enchaîné très vite. Mastectomie, chimiothérapie… Après presque 2 ans d’hormonothérapie, fin 2016, nous avons décidé avec mon oncologue que j’allais faire une pause dans le traitement pour retenter le projet bébé. A ce moment-là, j’ai passé un bilan d’extension qui a permis de déceler des lésions métastatiques dans mon foie.
Je n’ai pas réellement modifié ma vie mais ma façon de voir la vie a changé ! Je profite d’avantage des gens que j’aime, des choses qui me font plaisir, de faire la fête, de vivre à fond, afin de ne jamais rien regretter.
Et j’ai intégré plus de sport dans ma vie alors que j’étais vraiment une non-sportive.
C’est mon oncologue qui m’a proposé de participer à un essai pilote d’un nouveau sport adapté : le rugby à toucher. Je n’étais pas très emballée au départ, mais les premiers entraînements m’ont convaincue : une belle entente, beaucoup d’amusement et prendre conscience de l’importance du sport pendant la lutte contre la maladie.
Les tests de début de saison m’ont fait comprendre que je n’avais vraiment pas d’endurance, ni une bonne condition physique. J’ai alors commencé à faire un peu de course à pied. Aujourd’hui, je peux courir jusqu’à 7 km et c’est une grande victoire. Je peux enfin participer à des événements tels que la course Odyssea ou la course des Amaz’eaunes. 5 km pour lutter contre le cancer : j’en suis très fière !
Depuis ce changement, je m’investis dans la communication sur le sport santé.
Le 29 juin prochain j’organise avec mon association de rugby le premier salon des RUBieS. Un salon créé par des patients pour des patients.
Au programme : conférences sur les bénéfices du sport santé, des exposants, des associations, des ateliers rugby… Nous espérons ainsi donner envie à de nouvelles patientes de nous rejoindre.
J’ai également été choisie par la fondation ARC pour être la marraine du triathlon des roses à Toulouse en septembre prochain. C’est un grand honneur de représenter et de soutenir la recherche sur le cancer. Je m’entraîne pour 2 disciplines : le vélo et la course.
Les 100 mètres nage seront réalisés par mon mari.
Je trouvais cela très symbolique qu’il participe avec moi dans la mesure où il a été mon plus grand soutien.

https://www.facebook.com/events/1318605744959727/?ti=icl
Salon des RUBieS

https://www.facebook.com/events/1402845463188568/?ti=icl
Triathlon des Roses 2019 à Toulouse

Karine

Karine

Karine

Date de publication du témoignage :

RDV avec Karine (Paris). Elle coache des hommes et des femmes pour appréhender au mieux l’après cancer.

Je suis coach spécialisée en cancérologie et maladies chroniques.
Mon Mantra ? « Quand tout semble contre vous, souvenez-vous que l’avion s’envole face au vent et non avec lui » — Henry Ford.
Je suis soignante et travaille depuis douze ans auprès de patients, et depuis 2009 exclusivement auprès de patients atteints de cancer. Aider est quelque chose de naturel, que je fais depuis la petite enfance. S’occuper d’autrui est pour moi un vrai bonheur. Je coache des hommes et des femmes qui ont des accidents de vie liés à la maladie, patients ou aidants, afin qu’ils se relèvent plus facilement. J’aime à dire que mon coaché et moi faisons de la maladie une opportunité. En général, les gens qui n’en sont pas là me regardent avec des yeux ronds, et, ceux qui me comprennent me disent : « Ah, mais oui, je vous ai cherchée partout ! ».
Je travaille pour, et avec, les patients ; parfois avec leurs entreprises, parfois avec leurs médecins. La période que nous travaillons le plus est celle de la fin des traitements et l’après-cancer. Le cadre médical est parti, et mes coachés rassemblent les morceaux de ce qui a été éparpillé par la maladie. (Ah oui, je travaille avec des patients que j’appelle mes coachés, car, pour moi, passer du statut de patient vers celui de coaché est un pas vers la reconstruction après le cancer.)
Nous échangeons et faisons un point de vie : l’idée est de faire table rase après la maladie et de faire un tri conscient, en fonction des nouvelles valeurs et envies. J’accompagne à la reconstruction de la vie personnelle, au retour à l’emploi, à la reconversion… Mes coachés prennent conscience de leurs valeurs, de leurs compétences, de ce qu’ils veulent vraiment. Ils se reconnectent à eux-mêmes. J’accélère leur confiance et leur résilience, avec leur aide.
Nous réalisons des rêves d’enfants, ou débutons une nouvelle activité. Nous passons des caps, dépassons des barrières. Le tout est fait de sorte que l’on prenne du plaisir à la vie, et que l’on évite de tourner en rond dans l’après-cancer. Je pense profondément que le fait d’être malade est par définition injuste, et je ne comprends pas pourquoi cela devrait impliquer de ne plus avoir d’ambition pour soi, ou pour son activité professionnelle. De ce fait, j’accompagne également à la création d’entreprise.
Travailler avec des personnes atteintes de cancer m’a confortée dans ma vision de la vie, dans le fait qu’il naisse toujours d’une difficulté une force. J’ai trouvé souvent une très grande gentillesse et beaucoup de compréhension, et cela de manière proportionnelle à la gravité de la maladie des personnes.
Ce n’est pas simple. Parfois, nous rions, parfois nous pleurons, parfois nous pleurons de rire. Les inspirer, les motiver, les guider, voilà ma tâche. Je suis un outil, un lieu et un moment où mes coachés se ressourcent pour repartir de plus belle.
Là où mes amis (qui ne travaillent pas du tout en soins) me disaient : cela doit être difficile de voir des gens mourir. Et bien je répondais que je ne voyais pas des gens mourir, je les voyais, et les vois toujours, en train de se battre pour la vie… et je me bats avec eux.

https://www.karinechossinand-coach.com/
https://www.facebook.com/KCMC.Formations.Education.Therape…/

CRÉDIT PHOTO : @sandra sanji

Samir

Samir

Samir

Date de publication du témoignage :

RDV avec Samir (Paris). Après avoir accompagné son père dans son combat contre le cancer, il a développé une activité de photographe thérapeutique.

RDV avec Samir (Paris). Après avoir accompagné son père dans son combat contre le cancer, il a développé une activité de photographe thérapeutique.
Il y a 20 ans, j’ai accompagné mon père dans son combat contre la maladie. Il était alors atteint d’un cancer. Pendant l’évolution de sa maladie, il refusait de parler de ses souffrances. On était tous embarqués dans un silence pesant et insupportable en évitant de prononcer certains mots. J’avais l’impression que la maladie occupait tout l’espace de vie.
J’ai tout essayé pour tenter de maintenir le dialogue, et éviter que les non-dits et le silence continuent à enfermer mon papa et nous-même, son entourage, dans une prison de silence. Bref… Toujours pas de résultat. Je doutais.
Je ne savais pas si j’allais réussir à lui montrer subtilement que je comprenais sa souffrance engendrée par toutes ces séquelles. Cela me tenait à cœur, parce que ça me permettait de conserver ma place, mon rôle, mon utilité, en tant que proche conscient des douleurs de cette personne qui m’est le plus cher au monde.
Tous ces épisodes sont à ajouter au vide ressenti à l’arrêt des traitements, puis la fatigue, et parfois une certaine déception devant l’attitude de certains amis ou de proches qui sont moins présents.
Vingt ans après sa disparition, je n’arrête pas de remuer les moments où mon père, qui a toujours été un grand visionnaire, nous demandait de le prendre en photo alors qu’il était en plein combat contre la maladie… Ça nous paraissait bizarre… et puis on ne l’a jamais fait.
Jusqu’au jour où je suis devenu artiste photographe.
Et j’ai découvert la vérité derrière son appel à se faire photographier : mon père avait juste besoin de communiquer et partager ses émotions.
Aujourd’hui en tant que spécialiste en autoportrait thérapeutique, je suis fier d’avoir utilisé mon expérience personnelle pour créer une méthode, et un processus de coaching unique pour aider les personnes qui mènent un combat contre la maladie à convertir leur vulnérabilité et leurs émotions en une écriture photographique.
Car c’est la clé.
« Des études ont montré que, par rapport aux participants du groupe témoin, les personnes qui ont écrit sur leurs propres expériences traumatiques présentent des améliorations statistiquement significatives dans diverses mesures de la santé physique, des réductions du nombre de visites chez le médecin et un meilleur fonctionnement du système immunitaire ».
(source : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2804629/)

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