Pascale

Pascale

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Pascale

Date de publication du témoignage :

RDV avec Pascale (La Buisse – 38). Elle a créé des vêtements asymétriques pour mettre en valeur le corps des amazones.

Je suis artiste-auteur mais aussi amoureuse et maman, vaillante et fragile, avec l’envie intarissable de continuer à grandir et à donner.

Mon parcours, comme tant d’autres, est marqué au scalpel par une hémi-mastectomie, faisant définitivement passer mon bonnet gauche du 95C au 90A… et maintenant…comment faire face au changement ? Pour apprivoiser mes cicatrices, j’ai fait ce que j’ai toujours fait : de la peinture. J’ai peint et dessiné les amazones et j’ai vu la beauté et la sensualité de ces corps de femmes. Je les ai habillés de sous-vêtements et de maillots… et l’évidence est apparue, ces maillots il faut les faire pour de vrai !

Un rêve devenu réalité grâce à Valérie Blondeau, avec qui j’ai cofondé l’association Complètement Femme, en 2019. Cette association regroupe des amazones, c’est à dire que nous avons vécu l’ablation d’un ou deux seins. Elle œuvre à mettre en valeur notre image et à nous sentir bien et libres de bouger, sans prothèse.
Comme toutes les femmes, nous avons besoin de nous habiller.

Actuellement, les hauts de sport et de bain prévoient un emplacement pour glisser une prothèse et ne sont pas pensés pour les corps asymétriques.
C’est pour cela que nous avons imaginé des brassières multisports et des maillots une pièce, à porter sans prothèse.
Des textiles « faits pour nous et qui nous mettent en valeur », confortables, avec un bon maintien, à porter sans craindre que sa prothèse ne glisse… mais aussi très féminins car après une mastectomie nous restons femmes, «Complètement Femme ».

Aujourd’hui j’ai envie de dire « C my new me » : je suis devenue amazone et malgré les épreuves je suis bien dans ma peau, heureuse d’être là, avec vous.

https://completementfemme.wixsite.com/website
https://www.facebook.com/Compl%C3%A8tement-FEMME-laudace-d%C3%AAtre-enti%C3%A8re-apr%C3%A8s-une-mastectomie-528924137511354

Jérôme

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Jérôme

Date de publication du témoignage :

RDV avec Jérôme (Vaires sur Marne – 77). Pour tordre le coup à la réalité rendre sa colère constructive, il dessine sur le cancer du sein de sa femme et ses récidives.

Il y a six ans, ma femme a eu un cancer du sein et pendant un an, sans m’en rendre compte, j’ai cessé de dessiner. Nous étions deux. On était devenu trois.
Une vie ne suffit pas pour être en colère, alors il a bien fallu rendre cette colère constructive.

Sans trop y réfléchir, ça s’est imposé : le trait allait (devoir) tout raconter, tout violenter. J’ai repris mon crayon. Les premiers dessins ont été laborieux et maladroits. Je ne savais pas si je devais rester dans la réalité ou non, si je voulais vraiment en faire un témoignage précis, méthodique, clinique. Et puis non, il fallait que ça nous ressemble : tordre le coup à la réalité à grand coup de surréalisme. Sans limite. Mais avec du sens. J’ai commencé à remplir un carnet, puis un deuxième, un troisième et encore quelques autres… sans savoir si cela allait aider ma femme ou bien l’emmener plus bas.

Elle y a totalement adhéré. Chaque nouveau carnet était pour elle une émotion, une surprise, une attente. Des dessins au trait noir, épuré, sans texte où le sein est devenu une obsession sous toutes ses formes, et qui finiront par devenir un livre, « Tout finira par rentrer dans le désordre » (éditions Le Monte en L’air – 2017).
A la suite de ces dessins, j’ai commencé à réaliser des sculptures, toujours dans un esprit surréaliste et j’ai créé un site : nomdunsein.

Malheureusement, fin 2017, ma femme a eu une récidive. D’autres dessins sont arrivés, dans un autre style, sous une autre forme : des petits personnages avec de la couleur et des textes, pour illustrer les phrases idiotes qu’on entend au sujet de la maladie. Une ironie et un humour noir se sont invités dans l’aventure. Autant y aller, autant se marrer, mordre et rester vivant.
Ma femme s’est prise au jeu et a participé au texte, à la relecture. Faute de trouver un éditeur, malgré des retours positifs mais « un sujet pas assez grand public », je me suis lancé dans l’autoédition pour publier « Joyeuse Dérive » (éditions Lulu.com – 2019).
Une nouvelle récidive est arrivée fin 2019, plus féroce encore. Je ne sais pas quel dessin y répondra mais modestement, l’art, « notre art », fait partie de cette aventure. Est-ce l’instinct de survie, une ironie douce-amère, un hymne à l’amour ou un tout en un artisanal pour dire que nous sommes, malgré tout, toujours vivants ?
https://nomdunsein.tumblr.com/
https://joyeusederive.tumblr.com/
https://livre.fnac.com/…/Jerome-Jacobs-Tout-finira-par-rent…

Christelle

Christelle

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Christelle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Christelle (Roissy-en-Brie – 77). Elle mène des actions de sensibilisation et partage son histoire d’un cancer du sein à la trentaine dans un livre.

J’ai 35 ans et on m’a diagnostiqué un cancer du sein le 28 Janvier 2019.
Après examen, la tumeur était de type canalaire infiltrante et mesurait 3cm. Je ne vais pas vous raconter toute l’histoire de mon roman, qui est une autofiction, mais en changeant de lieu de suivi, on s’est aperçu que j’avais plusieurs tumeurs étendues sur 9cm et non pas 3 ! On m’a immédiatement fait une biopsie de 2 ganglions qui paraissaient anormaux. Ils étaient infectés.

Durant mes séances de chimio j’ai eu envie d’écrire ce que je ressentais : comment tout le protocole se déroulait, mon histoire d’amour, l’enfance, les sens qui se développaient et cette sensation de marcher sur une ligne parallèle à celle des personnes en bonne santé.

J’ai informé de mon état sur mon blog Facebook nommé « Carrément maman » et une chaîne de solidarité s’est mise en place : j’ai reçu des centaines de foulards, comme un petit peu de la force de chacun que je pouvais porter sur moi pour m’aider à me soigner.
Une mastectomie du sein droit et 25 séances de radiothérapie plus tard, j’ai écrit ce roman nommé « La peine avec sursis ». J’aimerais qu’il soit lu, par ceux qui en ont envie et aiment lire, par ceux qui, par curiosité, se demandent c’est quoi un cancer du sein à la trentaine ? Comment on s’en sort ? Que se passe-t-il dans nos têtes aussi à ce moment ?
Je suis originaire de Beaumont sur Oise mais j’ai déménagé à Roissy en Brie pour rejoindre celui que j’aimais. J’ai tout quitté. Famille, maison, emploi. À la date anniversaire du diagnostic de mon cancer, le 28 janvier 2020, il nous a mis dehors mes enfants et moi. Pourquoi ? Je suis dépressive à tendance suicidaire.
J’ai commandé des broches en forme de ruban roses. Chaque don en salon de dédicaces (1€, 2€) sera reversé à la Ligue contre le Cancer pour que la recherche avance.

Mon but, concrètement, est de sensibiliser et unir pour que les personnes qui déclarent un cancer restent dignes, avec le sourire, qu’elles ressentent du soutien et qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules.

https://www.facebook.com/christelle.boucquet.1
https://www.facebook.com/pg/christelleboucquetauteure/about/?ref=page_internal

Nathalie

Nathalie

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Nathalie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Nathalie (Pantin – 93). Après un cancer du sein, elle respire la vie ! Elle partage son expérience dans un livre et 2 courts métrages.

Il y a eu un avant et un après.

Le 12 décembre 2017, au cours d’un examen de contrôle, on m’a diagnostiqué un cancer du sein agressif triple négatif.
Ma vie s’est suspendue. C’était une petite boule de 13mm, pour laquelle on m’a fait la totale car son développement cellulaire était rapide et il n’y a pas encore de traitement ciblé. On a sorti l’artillerie lourde : tumorectomie, chimio, rayons, et deux ans plus tard, double opération mammaire et fimbriectomie pour prévenir les récidives aux seins et aux ovaires.
Je n’ai pas les gènes BRCA1, ni BRCA2, mais le centre qui me suivait préférait ne pas prendre de risques à cause des nombreux cas de cancer dans ma famille. Malgré mes réticences au départ, j’ai suivi leur avis. Je ne le regrette pas.

Pendant les traitements, je me suis laissée faire. Moi la rebelle qui était dans le contrôle, j’ai lâché prise pour que mon corps absorbe au mieux les molécules de la chimio. Je n’avais pas le choix. Je voulais « guérir ».
Ça n’a pas toujours été simple. Personne n’est préparé à ça. A la vision de son corps qui se dégrade. Les reflets dans le miroir étaient parfois douloureux. Mais j’ai accepté la maladie pour traverser toutes les étapes, j’ai aussi accepté l’idée de ma mort.
Du coup, j’ai remis du sens dans ma vie. Les petits riens sont devenus des grands « touts ». Je me réjouis du chant matinal des oiseaux, du soleil orangé qui se couche à l’horizon. J’ai allégé ma vie en enterrant un passé douloureux et en m’accompagnant de personnes bienveillantes.
Je ne cours plus après le temps. Je me suis extraite du tourbillon de la vie et je m’efforce d’être plus juste envers moi même.
Et surtout, je prends le temps. C’est un luxe le temps. C’est notre bien le plus précieux.

Je suis une artiste. Alors, je me suis nourrie de cette expérience. J’ai écrit un livre, qui relate mon parcours pendant les traitements, « Une parenthèse ». J’ai aussi écrit et réalisé deux courts métrages sur le cancer du sein.
En fait, aujourd’hui, je vis je respire. Pas en apnée. Non, je respire vraiment.
Notre première amoureuse, c’est la vie. En prendre conscience est un magnifique cadeau.

https://livre.fnac.com/a15…/Nathalie-Rouckout-Une-parenthese
https://vimeo.com/277530943?ref=em-share
https://vimeo.com/296247651?ref=em-share

Maureen

Maureen

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Maureen

Date de publication du témoignage :

RDV avec Maureen (Linselles – 59). La Maison, structure de soins supports qu’elle a créée, vient juste d’ouvrir ses portes !

J’ai 53 ans. J’ai eu un cancer du sein en 2017, pour mes 50 ans. Après le diagnostic, j’ai enchainé opération, chimiothérapies et radiothérapie.
Au moment de l’annonce, ça a été vraiment compliqué car on a toujours l’impression que ça n’arrive qu’aux autres. C’est le choc, et on se retrouve surtout dans un sacré tourbillon, avec beaucoup de soins, beaucoup de rendez-vous. On perd un peu la maitrise et de soi et de son agenda.
Quand on attaque une chimiothérapie, se pose la problématique de nos cheveux, car cela fait partie intégrante de notre féminité. Et c’est évidemment compliqué. J’ai perdu mes cheveux 15 jours après la première séance. J’ai d’abord tondu puis rasé complètement mon crâne. Je me suis équipée d’une perruque et de quelques bonnets chimio. Mais je n’ai porté la perruque que 4 à 5 fois. J’avais l’impression que ça se voyait comme le nez au milieu de la figure que j’étais chauve. Les bonnets m’ont permis d’assumer plus, et d’être plus féminine.
J’ai également reçu des bonnets en cadeau, venant d’une femme ayant terminé sa chimio. Et ce geste m’a beaucoup marquée.

En janvier 2018, quand mes cheveux ont repoussé, je me suis interrogée sur le devenir de ces bonnets. Les garder ? Euh non. Les jeter ? Encore moins ! Je voulais qu’ils puissent encore servir ! Car ils étaient encore en très bon état. C’est là que je me suis aperçue que rien n’existait pour organiser entre les femmes ce recyclage de bonnets chimio.
Et donc, en Mars 2018, j’ai créé l’association « Mon bonnet rose » afin d’aider les femmes en précarité confrontées au cancer.
Le recyclage des bonnets chimio est la première mission de l’association.
La deuxième mission est l’accessibilité aux coussins cœur pour toutes, et la troisième, la distribution d’une box Bonnets et Beauté à prix coûtant, comprenant des bonnets et des cosmétiques bio.

La création de mon association m’a beaucoup aidée, à être résiliente. Cela a donné un sens à l’ensemble de mon parcours.
Après deux ans d’existence, le nouveau projet de Mon Bonnet Rose est l’ouverture de La Maison, un espace dédié à l’accueil des femmes atteintes d’un cancer du sein, tant en parcours de soin qu’en rémission. Pour leur proposer, du sport, des ateliers, du coaching, des soins esthétiques, de la réflexologie, de la méditation, sophrologie, de la musicothérapie, … Tous les outils aidants, dits soins supports.
La Maison devait initialement ouvrir le 16 mars, mais compte tenu du contexte sanitaire, l’ouverture a pu se faire en juin.
J’ai un mantra qui m’accompagnait déjà avant cette épreuve et qui prend encore plus de sens pour moi : « L’important n’est pas ce qu’il nous arrive mais ce que nous faisons avec ce qu’il nous arrive ! »

http://monbonnetrose.fr/
https://www.monbonnetrose.fr/lamaison.html
https://www.facebook.com/monbonnetrose.fr/