Anaïs

Anaïs

Anaïs

Date de publication du témoignage :

RDV avec Anaïs (Beaune). Après le décès de son père, d’un cancer, elle est devenue bénévole à la Ligue contre le Cancer. Elle y travaille désormais, avec toute une équipe à ses côtés pour développer de nouveaux projets.

J’avais tout juste 30 ans lorsque mon père est décédé. Ce sale crabe l’a emporté en huit mois : cancer des amygdales, et cancer du rein.

Perdre mon père de cette maladie a été le déclencheur pour me faire réagir. J’ai compris à ce moment-là ce que c’était de vivre pour soi, et non pour les autres.

Je manquais cruellement d’épanouissement dans ma vie professionnelle. J’avais le niveau BTS Assistante de direction, mais ce n’est pas ce que je voulais. J’étais assistante dans une station-service sur autoroute. Je travaillais parce qu’il le fallait mais je ne faisais pas mon boulot avec mes tripes. Dans ma vie privée, tout allait bien : mon homme était quelqu’un de compréhensif, qui m’a toujours soutenue dans toutes mes décisions. Et j’avais deux beaux enfants en parfaite santé.

Quelques mois après le décès de mon père en octobre 2016, je décidais de m’engager en tant que bénévole à La Ligue contre le Cancer. Je ne voulais plus être spectatrice, j’avais besoin de me rendre utile, être actrice de mon nouveau combat : le CANCER.

Mon bénévolat a débuté à Beaune, et je me suis retrouvée seule car l’ancienne équipe décidait de tout arrêter. Mon objectif était de créer une nouvelle équipe.

En avril 2017, la Ligue me proposa d’accompagner les malades. Je tenais une permanence mensuelle dans un lieu hors des murs de l’hôpital pour recevoir des personnes malades et leurs proches. Cette mission m’a révélée. Elle a été des plus enrichissantes et pour la première fois de ma vie, je me sentais vraiment utile.

En septembre 2018 a eu lieu une course à Beaune, destinée à la recherche contre le cancer du sein. La Ligue me demanda de les représenter. Il fallait donc que j’affronte ma peur et ma timidité : prendre la parole en public devant plus de 500 personnes et essayer de convaincre quelques personnes de me rejoindre pour la création d’une nouvelle équipe. Je me suis dépassée, car j’étais extrêmement réservée à cette époque.

Mission accomplie : environ dix personnes me rejoignaient le mois suivant.

Mon équipe (et j’en suis fière, car sans eux je n’en serais pas là aujourd’hui) a mis en place de nombreux projets liés à la prévention, à la récolte de fonds pour la recherche, et bien d’autres naîtront encore à l’avenir. La plupart des personnes que j’ai rencontrées depuis mon arrivée dans cette association sont exceptionnelles. Une chose nous unit tous : VAINCRE LE CANCER, car nous avons tous connu de près ou de loin la maladie.

Quelques mois plus tard en février 2019, un poste s’est libéré au comité départemental de la Ligue contre le Cancer. Je tentais le tout pour le tout et postulais. Qui ne tente rien n’a rien : au pire des cas je serai recalée, je m’en remettrai. Et puis une fois de plus mon étoile a fait des miracles, en mai 2019 on m’annonçait que j’étais recrutée, non pas pour le poste initialement prévu mais pour être chargée de prévention et coordinatrice des bénévoles et des manifestations.

Mon combat est devenu mon travail pour lequel je me donne à 300%.

Je dois tellement à mon père. Grâce à lui, je suis devenue celle que je suis aujourd’hui, plus engagée que jamais. Le perdre m’a fait réaliser que rien n’arrive en tombant du ciel. Quand on veut quelque chose, il faut se battre.

Mes derniers mots seront une citation de Gandhi :

« Si vous vivez un moment difficile, ne blâmez pas la vie, vous êtes juste en train de devenir plus fort »

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Chrystelle

Chrystelle

Photo de Chrystelle

Chrystelle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Chrystelle (Sorbiers). Après un premier cancer du sein, puis une récidive, elle a créé l’association Amarose’s pour promouvoir le sport post cancer sous toutes ses formes.

J’ai 43 ans. Un premier cancer en 2012 m’a délesté de mon utérus. Heureusement, j’avais déjà trois merveilleux enfants, deux garçons et une fille. Puis en 2015, rebelote : le sein droit, puis les ganglions, et le gauche. Mastectomie bilatérale, chimiothérapie, perte de 20 kg, de mes cheveux, cils, sourcils, ongles… une métastase sur le coccyx cimentée.

Des douleurs et quinze chirurgies plus tard, un retour au sport grâce à un programme de rééducation post cancer à Rive de Gier : RECANFORT !

Depuis, et grâce aux rencontres effectuées lors de ces quatre semaines, j’ai créé l’Association  » Amarose’s  » dédiée au développement et à la promotion du sport en post cancer du sein, afin de diminuer les effets secondaires des traitements et diminuer les risques de récidives : canoë, marche nordique, gym, relaxation et pilates, sont proposés aux adhérentes, ainsi qu’un défi annuel VOGALONGA, TRAVERSEINE …. Des projets pleins la tête et l’envie de foncer, en vivant l’instant présent  » ici et maintenant ».

Infirmière puéricultrice j’ai pu reprendre un emploi à plein temps en avril 2017…et suis toujours entourée de mes acolytes de la première heure !! Mes 3 F qui se reconnaîtront. Un grand merci à toutes les personnes qui partagent mon chemin, encore et toujours…

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Marie

Marie

Marie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marie (Aix en Provence). Issue d’une famille largement touchée par les cancers, elle propose désormais des soins énergétiques et a créé un réseau de praticiens partenaires.

Je m’appelle Marie. J’ai 49 ans et je suis fondatrice de Merkaba Colors.

Je viens d’une famille où notre héritage se compte en cancers… Ma mère en est décédée à l’âge de 38 ans. Mon papa, après avoir survécu à un premier cancer, est parti à 69 ans, un cancer des poumons. Quant à moi, j’ai flirté avec la maladie : à 20 ans, on me donnait trois mois à vivre ; à 28 ans, j’étais en maison de fin de vie… à 40, j’ai eu un cancer. Un cancer du rectum, stade 3.

Et aujourd’hui, je suis en vie…

Je pourrais vous parler de maladie, de traitements, de douleur. Mais à quoi bon, vous savez tout cela… Je parlerais donc d’espoir !!! Je sais, il est difficile pour beaucoup d’entre vous de croire à ce jour en l’espoir. Et pourtant, il suffit parfois d’un regard nouveau pour que les choses changent.

Mon expérience m’a appris certaines choses. D’abord, il est primordial d’avoir confiance en son médecin et son traitement. Vous devez vous renseigner, mais ne passez pas votre temps à chercher, si quelqu’un connaît ce traitement ou comment il l’a supporté. Cela ne sert à rien. Vous êtes unique, votre corps est unique, et nous réagissons différemment face aux traitements. Prenez ce temps pour trouver le moyen d’aider votre corps et votre esprit à lutter, changez votre alimentation, expérimentez de nouvelles pratiques : yoga, méditation, sophrologie. Faites-vous plaisir, faites des choses que vous n’aviez pas le temps de faire avant, lire, dessiner, passer du temps avec vos proches. RESTEZ en vie… Vous êtes VOUS, vous n’êtes pas cette maladie.

Ensuite, réjouissez-vous !!! Réjouissez-vous d’avoir pu calmer la douleur le temps d’un après-midi, d’avoir mangé trois cuillères de plus qu’hier, d’avoir passé trois heures avec votre famille ou amis sans penser à la maladie. Et même s’il est difficile de sourire quand notre corps nous fait souffrir, souriez, aimez-vous, félicitez-vous, soyez indulgent avec vous, regardez le positif, il y en a…

Enfin, acceptez ! Acceptez que le corps vous réclame 17h de sommeil. Peut-être que demain, cela vous permettra d’être à table avec votre famille … Accepter, c’est lâcher prise sur des choses qui vous angoissent, et auxquelles vous ne pouvez rien dans l’instant présent…

Aujourd’hui, je me suis reconnectée à mes racines familiales de magnétiseur. J’ai créé mon entreprise, Merkaba Colors, dans laquelle je travaille avec les énergies. J’accompagne des personnes qui subissent des traitements lourds. J’ai un langage commun avec les personnes que je traite. Je peux les aider à mieux supporter la chimiothérapie et en tant que barreuse de feu, j’interviens aussi sur les brûlures de la radiothérapie.

Mon expérience m’a montré que les pratiques énergétiques et les médecines douces sont complémentaires à la médecine traditionnelle. La réussite d’un traitement est un tout, entre l’esprit, notre corps énergétique et le corps physique. Aussi, j’ai créé un réseau de praticiens partenaires qui prend le relais quand les soins énergétiques ne sont pas suffisants pour aider complétement la personne.

Grâce à cette maladie, j’ai pu révéler le meilleur de moi-même et comprendre que mon bonheur était dans l’aide aux autres…N’oubliez pas : vous êtes les meilleurs, vous êtes uniques, croyez-en vous.

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Marie-Eve

Marie-Eve

Photo de Marie-Eve

Marie-Eve

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marie-Eve (Montréal – Canada). Elle est actuellement en traitement pour un cancer métastatique, après un premier cancer il y a quelques années. Entre combat, colère et tristesse, elle poursuit ses traitements.

Premier diagnostic. Je me rappellerais de cette date toute ma vie. 5 juillet 2017 (Braga, Portugal).

Et oui, j’étais censée passer un mois de détente au Portugal auprès de ma belle-famille, mais le destin en a décidé autrement. J’ai dit à ma belle-mère que mon mamelon gauche était inversé. Immédiatement, elle a demandé une consultation auprès d’un médecin de famille. Après une mammographie et une échographie, l’équipe médicale a conclu à un cancer du sein avancé, et ce, sans même effectuer une biopsie.

Rapidement, j’étais de retour à Montréal, au Canada. J’ai effectué une biopsie qui a confirmé l’inévitable : cancer du sein stade 3/grade 3. La tumeur était située dans le sein gauche et mesurait 7 cm. J’avais également deux ganglions lymphatiques touchés. Je ne pouvais pas y croire, je n’avais que 34 ans, deux jeunes enfants, aucun cas de cancer dans ma famille…un vrai cauchemar.

Pour me rassurer, les médecins me disaient que mon cancer était triple positif, c’est-à-dire à récepteurs d’œstrogènes positifs, à récepteurs de progestérone positifs et HER2 positif. Ainsi, je pouvais recevoir certains médicaments, en particulier l’herceptin (anticorps monoclonal recombinant spécifique des récepteurs HER2/neu).

Bref, lors de cette première aventure, j’ai reçu de la chimio, j’ai été opérée (mastectomie/reconstruction) et reçu 25 séances de radiothérapie. J’ai aussi continué de recevoir de l’herceptin quelques mois additionnels.

Au bout d’une année, l’équipe médicale m’a rassurée : mes chances de récidives étaient très faibles (moins de 20%). J’ai donc repris mes activités, m’accrochant à cette statistique.

Mon deuxième diagnostic (et dernier j’imagine) fut trois ans et quelques mois plus tard, soit en octobre 2020. Suite à une IRM, une lésion de quelques centimètres sein droit et deux ganglions légèrement enflés ont sonné l’alarme. Une biopsie a confirmé que c’était bien le cancer (stade 2). Mon oncologue m’a dit que tout allait bien aller, je devais simplement passer un TEP Scan pour confirmer que le cancer était localisé.

Le premier rendez-vous suite au TEP Scan était auprès de mon chirurgien-oncologue. Je m’attendais à ce qu’il me présente le protocole pour une opération, mais non…. Derrière son masque, les yeux sombres, il m’a annoncé que j’avais des métastases aux hanches, aux fémurs et aux fesses. Mon diagnostic : cancer du sein métastatique (le fameux stade 4). Je lui ai demandé qu’elle était mon espérance de vie (à ne pas faire) et il m’a dit 3-5 ans, mais qu’il avait des gens avec le même diagnostic qui étaient en vie après 10 ans.

Quelques jours plus tard, j’ai rencontré mon oncologue. Il avait l’air dépassé par ce diagnostic. Il m’a dit que je sortais du cadre, à savoir que lors de mon premier diagnostic j’étais triple positive (HER2+, etc.), que les traitements s’étaient bien passés…. A ce moment, je lui ai en voulu de m’avoir fait croire que j’étais à l’abri. Une tristesse, une douleur et une colère inimaginable m’ont envahie que seules les personnes ayant eu un même diagnostic peuvent comprendre.

Depuis, j’essaie tant bien que mal de vivre avec celui-ci. Somme toute, le plan de match depuis octobre est le retour de la chimio, ainsi que deux anticorps herceptin et pertuzumab par intraveineuse. Moi qui pensais ne plus jamais m’assoir dans une salle de chimio…

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Sarah

Sarah

Photo de Sarah

Sarah

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sarah (Paris). Après son cancer du sein, elle a, entre autre, écrit le spectacle « K Surprise » et profite du bonheur d’être Maman après la maladie.

Je suis comédienne, humoriste et auteur.
J’ai eu mon cancer du sein à 30 ans. J’allais chez ma gynéco pour renouveler mon ordonnance de pilules quand elle a découvert un kyste dans mon sein droit. Je sais que l’on est nombreuses à s’être faite « dépannée » à la pharmacie d’une boîte de pilules, mais si j’avais fait cela cette fois-ci, je ne serai peut-être pas là aujourd’hui. Le diagnostic tombe à la veille de Noël : cancer du sein. Elle me propose du Lexomil. Si, si.. Et puis ensuite, tumorectomie puis rayons et hormonothérapie.

Il y a aussi les mini combats dans la bataille. Celui que je suis la plus heureuse d’avoir mené était pour la préservation de ma fertilité. Parce qu’à 30 ans, c’est un vrai sujet. Ne pouvant pas avoir d’enfants pendant les cinq ans d’hormonothérapie, cela m’a permis d’être un peu plus sereine sur mon rêve d’être maman un jour.
Je n’ai pas changé de vie après mon cancer mais il m’a permis d’assumer enfin pleinement ma voi(e)x. J’avais démissionné à peine deux ans plus tôt d’une agence de communication dans laquelle je travaillais depuis quatre ans pour enfin revenir à mes premiers amours : le théâtre et le cinéma. Je trouve que cette expérience nous fait gagner du temps. Beaucoup de temps. On se pose moins de questions, et on va naturellement vers ce qui peut nous rendre heureuse. Je fais le métier que j’aime et je m’entoure de personnes positives. J’étais déjà bonne vivante mais je profite encore plus de la vie aujourd’hui, ayant plus conscience que jamais que l’on ne sait pas de quoi demain sera fait.
Pendant le traitement je n’ai parlé qu’à mon cercle très proche de ce que je traversais. Et puis un an après la fin de la radiothérapie, j’ai ressenti le besoin de témoigner, de partager mon histoire – en espérant que cela pourrait aider d’autres personnes qui passeraient par la même épreuve.

J’ai d’abord écrit un livre « Sarah 30 ans mon cancer même pas peur ! » puis un spectacle « K Surprise » mis en scène par Elise Mc Leod que je joue depuis plus de trois ans au théâtre et pour des associations, des entreprises, des mairies et des hôpitaux. J’y raconte mon histoire avec mon humour, car il m’a beaucoup aidée dans le combat et qu’il permet de parler de la maladie autrement. Et puis j’étais déjà humoriste quand je suis tombée malade, je jouais un one woman show sur la loose de l’amour. Mais dans « K Surprise », je partage aussi les autres émotions ressenties, la vulnérabilité, la colère, pour tout dire du combat mais sans pathos et surtout avec beaucoup d’espoir – c’est une ode la vie !
Grâce au spectacle et au livre, j’ai fait de très belles rencontres avec des kfigteuses et kfighteurs réalisant à quel point nous nous comprenions et qu’il y avait tant de similitudes dans nos parcours. On fait de si belles rencontres et on crée des liens très forts – c’est une des plus belles choses grâce à ce combat.

Une de mes citations préférées de ma grand-mère est que « sans pluie, il n’y a pas d’arc en ciel ». J’ai eu mon arc en ciel, un bébé l’an dernier. Et je me dis que si un bébé après un cancer est possible, alors tout est possible. Croyez en vos rêves, les plus fous. Rêvez grand. Et si vous êtes en plein dans le combat, je vous envoie tout plein de force pour mettre KO ce K – et mon mantra préféré « Never Give up » – N’abandonnez jamais. Prenez soin de vous. Et profitez de la vie.

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