Gautier

Gautier

Gautier

Date de publication du témoignage :

RDV avec Gautier (Bruxelles), un sportif dans la vie et dans sa tête : « Je ne crains pas la fin… et je n’y suis pas encore puisqu’en 2019 je recommence à travailler et j’ai encore des tas de projets en tête ».

Un beau jour il y a un an et demi, j’avais des maux de ventres. Je faisais beaucoup de sport et je mettais la cause de ma douleur là-dessus (trop d’exercice, d’abdos, peu de sommeil, repas irréguliers,…).

Après une visite chez le médecin, suivi de prises de sang, scans et colonoscopies le verdict était sans appel et assourdissant : cancer du colon, stade 4 (métastases au foie). Incrédulité de ma part et ma famille puisque j’ai toujours mené une vie saine et a 36 ans cela est peu fréquent. Immédiatement on décidé de couper 15 cm de mon colon et de débuter des séances de chimio.

Il y a 1 an, j’ai pris un congé sabbatique et depuis lors j’ai énormément voyagé et fais du sport, mes deux grandes passions : toute l’Asie du Sud-Est, plongées avec mon père à Lombok, escalader des volcans, trips vélo de Copenhague à Bruxelles (1200 km), chemin de St Jacques de Compostelle en solo (2000km), trekking dans les Himalayas,… je n’arrête plus !

Je ne suis toujours pas guéri et probablement je ne le serai jamais et je continue mes séances de chimios bimensuellement.

Par contre j’ai retrouvé mes parents et mes amis et je profite encore plus intensément de la vie. Je pense sincèrement que je n’ai jamais été aussi heureux puisque l’essentiel a été dit et fait : j’ai remercié mes parents et amis pour leur amour indéfectible, leur bonté, leurs sacrifices pour moi et toutes les chances qu’ils m’ont données. Je ne crains pas la fin… et je n’y suis pas encore puisqu’en 2019 je recommence à travailler et j’ai encore des tas de projets en tête ! #cancerbloomer

À tous les (non) — cancéreux : n’ayez pas peur d’aborder le sujet de la mort, nous allons tous mourir un jour et en parler vous aidera à appréhender ce moment. Ne cédez pas au rétrécissement de votre vie mais profitez des petites choses, vivez dans l’instant présent, accueillez la joie, accueillez la souffrance sans se laisser dévorer par elle, partagez votre amour, soyez généreux avec votre argent et votre temps et soyez bons et ouverts à tous mais aussi n’attendez rien des autres et pardonnez tout le temps.

N’oubliez jamais que sur son lit de mort, personne n’a regretté de ne pas avoir trop travaillé mais plutôt de ne pas avoir vu ses enfants grandir, passer du temps avec ses amis, sa famille, voyager, partager, aimé. L’argent n’est rien par rapport à la vie.

Également, posez-vous la question de comment vous voudriez être rappelé lorsque vous ne serez plus de ce monde, cela vous aidera à trouver votre voie dans la vie.
Si vous suivez ceci vous verrez que le bonheur vous envahira et vous n’aurez plus peur.

Bref, vivez l’essentiel !
Soyez fort malgré tout, trouvez votre but et sachez que vous êtes certainement un(e) héro (ine) pour quelqu’un

Charlotte

Charlotte

Charlotte

Date de publication du témoignage :

RDV avec Charlotte (Vienne) : elle aborde son deuxième cancer avec une approche saine et partage ses enseignements dans son application myCharlotte.

J’ai 28 ans, ca fait un mois que je viens de rencontrer celui qui deviendra mon mari, je suis amoureuse, j’ai un job dans une super boîte après avoir fait de bonnes études, un cercle d’amis merveilleux. Tout pouvait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Jusqu’à l’annonce du diagnostic : un cancer du sein, une ménopause artificielle, zéro libido, je prends 10 kg tout au long des chimio, radio et hormonothérapies, bref, plus rien de tourne comme avant. Pourtant je la veux ma vie d’avant, dans l’insouciance et la joie de vivre. Je m’accroche, je retrouve un job plus que prenant, je sors, je résiste et je suis forte. Un an après m’être mariée je pense voir ma gynéco pour comprendre pourquoi je tarde à tomber enceinte. Deuxième coup d’arrêt : une récidive. Double mastectomie, nouvelle chimiothérapie, on recommence.
Sauf que cette fois-là je me dis que c’est un message fort que mon corps m’envoie. Peut-être n’est-il tout simplement pas d’accord avec ma façon de vivre. Je le fatigue trop, je me fais violence plutôt que d’être tendre avec moi-même ? Je vois ce second cancer comme un avertissement majeur et prends le temps de faire une pause, de réfléchir, de me faire aider par d’autres. J’organise mon quotidien autour d’activités qui me font du bien : le Pilates, le yoga, la méditation, un changement dans mon alimentation. Les traitements se passent tellement mieux que la première fois et je décide alors d’opérer un changement durable. « Quoi, tu as fait Scpo pour devenir prof de Pilates ? » Oui, j’ai fait cela. Et je travaille maintenant aussi avec des personnes qui sont malades, je me fais du bien au quotidien et j’essaie de transmettre ce que la seconde maladie m’a enseigné : accepter une situation et choisir d’agir, décider de faire autrement afin de vivre sereinement avec la situation donnée. Je n’aurai pas d’enfants, mon corps est trop fatigué apparemment, mais j’ai une vie de couple merveilleuse et un projet commun avec mon mari : celui de transmettre à d’autres femmes un peu de notre expérience : l’application MyCharlotte est en train de voir le jour, afin de permettre à d’autres de mieux vivre avec les effets secondaires des traitements contre le cancer du sein. Les cancers m’ont apporté tant d’expériences au cours desquelles je me suis trouvée.

Luz

Luz

Luz

Date de publication du témoignage :

Il y a 5 ans jour pour jour, mes certitudes ont volé en éclat. Alors que j’étais enceinte de 7 mois, dans une forme olympique et très enthousiaste de commencer un nouveau job, j’apprenais que j’étais atteinte d’un cancer du sein à un stade avancé (stade 3B). Je pensais être au plus bas. Puis, j’ai appris que j’étais génétiquement prédisposée au cancer et mes chances de survie à horizon 5 ans étaient de 30 %. J’étais KO, à terre….
Mon aîné avait 7 ans, ma fille avait un an, mon bébé était né prématurément et l’on se croisait en soin néonatal au hasard de mes nombreux RDV médicaux où je me trainais avec une cicatrice de césarienne encore à vif. Je me demandais si je les verrais grandir.
Et même si je m’en sortais, ma vie pourrait-elle jamais redevenir comme avant ?
Aujourd’hui, j’ai la réponse : ma vie n’est jamais redevenue comme avant
. Je me suis d’abord accommodée de ce nouveau moi. Physiquement, après 3 ans de traitement et de chirurgies, je gère au jour le jour les stigmates de la maladie et les 70 cm de cicatrices qui ont recomposé mon corps. Mais psychologiquement, la transformation a été encore plus radicale et de manière étrangement positive. Oui j’ai été fragilisée et je me sens vulnérable. Mais j’ai surtout acquis la conviction que la vie valait d’être vécue pleinement. Ce sentiment d’absorber la vie par tous ses pores. Cette sensation de sentir l’énergie qui circule dans ce voisin qui nous salue, le vent dans les branches, mon enfant qui rit et les cellules de mon corps qui palpitent du bonheur d’être là. 
Je suis cette boule d’énergie et c’est moi qui choisis ma voie. Car finalement, le plus gros obstacle sur le chemin de la vie, c’est soi-même. Nos peurs, nos doutes, nos croyances limitantes nous barrent la route. Une petite pierre se dresse devant nous et c’est une montagne !
Étrangement, ces fameux 30 % m’ont donné une liberté inattendue et inespérée. Certes, je n’ai pas le contrôle d’être ou pas dans les 30 % rescapés, mais j’ai le contrôle de choisir quelle vie je veux vivre, où j’investis ou pas mon énergie. 
5 ans après, j’ai créé ma boîte de consultante, formatrice et coach. Je démarre une activité que j’ai façonnée à ma manière. Je gère mes contraintes mais surtout je me nourris des échanges avec ceux qui m’entourent. 5 ans après, mes enfants ont 5, 6 et 12 ans et me comblent.
Je voulais partager avec vous mon récit. J’ai créée cette tribune pour offrir à tous ceux qui, atteints du cancer, se sont renouvelés, se sont réenergisés, se sont vivifiés. Je les appelle les « cancer bloomers ». Ils peuvent déposer leur récit de #cancerbloomer sur cette page Facebook et avec le hashtag #CmyNewMe. 
Et pour ceux qui sont encore dans la maladie, je voulais vous laisser entrevoir un avenir où vous ne vous demanderez pas seulement si tout redeviendra jamais comme AVANT mais plutôt qu’est-ce qu’est-ce que vous pourrez construire de beau APRÈS.

Luz d’Ans