Valérie

Valérie

Valérie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Valérie (Drôme) dont le slogan est  » Ne laissons pas le cancer nous rattraper, courons plus vite que lui ! ». Aidons « Agir Contre le Cancer 26 » !

Je suis maman de deux ados. Lorsque la maladie est arrivée, je n’ai pas eu d’autre choix que de l’affronter.
Avant le diagnostic, je faisais beaucoup de sport. Dans la salle d’attente de l’oncologue, une affichette m’a attirée : activité physique adaptée… Quel bonheur lorsque j’ai reçu l’accord du médecin pour reprendre le sport en douceur. Car pour moi, le sport est un véritable allié qui m’aide à conserver le moral et la santé. J’ai pris un premier cours avec Sylvain, professeur d’Activité Physique Adaptée de l’ACC26 Agir contre le cancer et je ne l’ai plus quitté.
Comme cette association répond vraiment aux besoins des malades et de leurs familles et offre une multitude de soins aux personnes atteintes de cette maladie et à leurs proches, je m’y suis investie. Dès ma rémission, en fonction de mes aptitudes, j’ai mis en place une action sportive et solidaire.
Depuis 3 ans, j’ai fondé le Trail rose dans les vignes de Chanos Curson et, pour l’an prochain, je veux me lancer un défi personnel en participant au Raid Cœur d’Argan au Maroc, porter haut les couleurs de mon association puisqu’en son temps elle m’a aidé à traverser ma maladie.
Ma motivation est de dépasser mes limites et ainsi de porter un message de prévention auprès des femmes, et aussi de récolter des fonds pour développer notre structure locale afin d’apporter encore plus de soins et de supports oncologiques aux femmes touchées par la maladie et aussi soutenir leurs aidants.
Mon slogan : « ne laissons pas le cancer nous rattraper, courons plus vite que lui ! »
J’ai besoin de 7860 € pour participer à ce raid, au-delà les bénéfices iront intégralement à l’association ACC26. Je compte sur le soutien de tous et de toutes !

www.facebook.com/AgirContreLeCancer26 et http://acc26.free.fr

 

Faby

Faby

Photo de faby Perrier

Faby

Date de publication du témoignage :

RDV avec Faby (Clichy), une femme qui, malgré les obstacles, s’est frayée sa voie et nous offre sa voix.

Ma vie est jalonnée de ce que la plupart des gens appelle des « malheurs », mais j’ai appris dès mon plus jeune âge à renverser des situations compliquées : abandonnée à 2 mois, adoptée par une famille de mélomanes à 4 ans, de 8 à 14 ans, je faisais quatre heures de musique par jour, piano et violoncelle.

Je travaillais dur mais ma mère ne voyait qu’incompétence. A 18 ans, j’ai dû partir. Années de galère et puis un jour, dans un piano-bar, j’ai rencontré un musicien qui me demande de chanter. Ce fut une révélation. Pendant des années, j’ai chanté les chansons des autres et puis l’envie d’écrire a pris le dessus avec pour sources d’inspiration mon enfance, les repères qu’on doit construire soi-même, mes enfants, l’amour, l’intolérance, la liberté, le droit des femmes …

Et le cancer contre lequel je me bats depuis 2008.

En 2009, ma chanson « Ce matin-là » a marqué un tournant dans ma carrière et m’a valu des témoignages d’amour, de compréhension, d’échanges. Je suis devenue la marraine de l‘association « Au Nom de Celles » et je me suis investie dans la sensibilisation à la lutte contre le cancer du sein, tout en continuant à écrire.

Je rechute en 2014 et, portée par le formidable soutien des internautes, j’écris « Octobre Rose » qui sera chanté par un collectif d’artistes. Je me bats, je me dis que finalement tout est possible. Début 2017, un nouveau projet se met en place mais, quelques jours plus tard, je rechute à nouveau.

Ce dernier enregistrement « La Renverse », je l’ai vécu comme un testament. Du ciselé, une manière de graver de la plus belle des manières mes mots pour « l’après ». Les prises de voix se sont faites au rythme des traitements. Et nous y sommes arrivés. Depuis qu’il est fait, tout a changé. Je ne l’appelle plus « le dernier ». J’ai envie de continuer, de monter sur scène, d’écrire de nouvelles chansons, de rencontrer des gens, de vivre, même si c’est vivre avec. Je prépare pour 2020 un nouvel album intitulé « Entre ciel et terre » et mon livre La Renverse va être publié chez Fauves Éditions, dans le courant de cette année.

Pour les marins, la renverse est le moment est le moment entre deux marées ; Il en est des hautes et il en est des basses. Une alternance continuelle comme celle qui rythme ma vie depuis toujours. La renverse, c’est aussi le début d’une histoire. Celle qui commence aujourd’hui. Pour moi, Pour elles, Pour eux, Pour vous, peut-être.

www.fabyofficiel.com

Mary-Tahra

Mary-Tahra

Mary-Tahra

Date de publication du témoignage :

RDV avec Mary-Tahra (Paris) : Jouer sur scène pour se jouer du cancer. Allez-voir son spectacle drôle et attachant !

J’ai découvert mon cancer du sein en 2013 grâce à la palpation. En réalité, cela faisait 3 ans que je sentais une boule mais mon gynécologue ne me prescrivait pas de mammographie car il ne trouvait pas cela alarmant. Le hasard a fait qu’à la rentrée, j’avais reçu une 2ème lettre de la sécurité sociale pour aller faire une mammo. J’ai pris cela comme une alarme !

Et me voilà dans le centre de radiologie entourée de plusieurs médecins qui regardaient la mammographie. Ils n’ont pas hésité à me dire de courir voir mon médecin pour me prescrire ponction et IRM. J’avais compris.

Au début, j’ai menti à tout le monde : famille, amis, collègues, j’ai encaissé toute seule, j’ai juste dit que j’avais un kyste graisseux car, à ce moment-là, ma fille passait le bac et ma mère allait avoir 90 ans, je ne voulais pas les alarmer de suite, j’attendais juillet pour leur annoncer.

Suite au marathon d’analyses et examens, le choc : grade 3 très agressif, HER+++, hormonodépendante, plutôt dire que j’ai eu le tiercé gagnant ! J’allais avoir la panoplie du bon petit cancéreux : chimio/radio/hormono ! Et j’ai eu quand même de la chance, cela n’avait pas atteint mes ganglions, n’est-ce pas merveilleux ? Je ne pouvais plus mentir. J’ai eu le soutien de ma famille.

2014 : j’ai commencé à écrire pendant les traitements en échangeant avec les autres patientes, vu mon état, je ne pouvais jouer, j’avais déjà mon travail (je suis aussi prof en lycée pro) et mes élèves de théâtre avec leur spectacle de fin d’année. Tout cela était trop pour un corps aussi faible, douloureux et meurtri que le mien. J’ai dû prendre un an d’arrêt car j’avais perdu plus de 10kg et je souffrais de douleurs constantes à cause des traitements. Aujourd’hui je suis en rémission mais toujours sous hormonothérapie.

Parler du ‘‘crabe’’ avec humour était évident pour moi, aussi évident que la volonté de transmettre ce qui se passe lorsque l’on est non pas spectateur mais acteur de cette maladie. Imaginer l’affiche, le décor, la musique ; voir comment mettre en place le tout, trouver les bons mots, sans choquer, et faire rire, et faire comprendre, et faire gagner l’espoir, voilà mes motivations.

Je transmets à travers mes mots ce que beaucoup de malades n’osent pas dire tout haut ; c’est une prise de conscience de ce que l’on endure sans jamais tomber dans le pathos, bien au contraire, avec beaucoup d’humour ! C’est une partie de ma vie mais c’est aussi celle de millions de femmes.

2018 : la concrétisation ! J’ai joué la première représentation le jour de mon anniversaire (joli cadeau de la vie !) à Paris pendant 3 mois, puis au Festival Off d’Avignon et j’ai repris à Paris.

Mon spectacle raconte le parcours d’une femme de l’annonce de son cancer à l’après-cancer.

Il évoque les traitements et péripéties rencontrées à l’hôpital, des situations auxquelles les malades du cancer peuvent être exposés dans les banques, les pompes funèbres, l’amour et aussi les réactions des personnes à l’annonce de cette maladie.

Je revis sur scène, c’est mon oxygène.

Ma force, c’est la scène, et rire, surtout rire, car le rire est important pour garder un mental de fer ! Cela n’empêche pas de pleurer parfois, le soir, on est humain après tout.

Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=ztVKeaR1H6g

 

Marie-Pierre

Marie-Pierre

Marie-Pierre

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marie-Pierre (Paris), une femme active avant, pendant et après le cancer.

Moi aussi, j’ai eu mon 11 septembre 2001 : c’est le jour où j’ai appris, après une mammographie de routine, que j’avais une tumeur cancéreuse au sein de 35 mm… L’angoisse, l’attente, la prise en charge remarquable à l’Institut Curie, la rage de se battre et de vaincre, le soutien sans faille de mon mari, de ma famille, le sentiment de causer une terrible angoisse à mes enfants. Mais surtout, dès le départ, la certitude que j’allais m’en sortir.
Je voulais qu’on m’enlève cette tumeur le plus vite possible, comme un corps étranger à éliminer avant qu’il ne colonise le reste de mon moi agressé. Mais il a fallu d’abord tenter de la réduire avec des séances de chimio. Sans résultat… Dépistée en janvier, je ne suis passée sur le billard qu’au mois de juin, et ensuite rebelote pendant l’été avec encore 8 séances de chimio… et, à l’automne, une bonne vingtaine de séances de rayons.
Le plus curieux, psychologiquement, c’est ma révolte face à la perte totale de la chevelure alors que la dissymétrie après la mammectomie m’a moins atteinte. Pourtant, je savais très bien que cette calvitie n’était que temporaire, mais je l’ai vécue comme une humiliation. Je me disais que les tyrans qui tondent leurs victimes savent très bien ce qu’ils font : chosifier, annuler l’humanité de la personne… Le plus dur a été l’annonce de la maladie auprès de ceux que j’aime le plus au monde : mon mari et mes trois filles. Je ne mesure pas très bien le traumatisme que cela produit mais cela doit être encore plus lourd que lorsqu’on est soi-même en cause…
J’étais cadre RH. J’ai tout de suite annoncé ma maladie au bureau mais j’ai fait en sorte de m’absenter le moins longtemps possible. Deux ou trois jours de galère après les séances de chimio, et le moins possible lors des interventions chirurgicales. Pour les séances de rayons, je partais très tôt à l’hôpital puis je prenais un taxi pour aller travailler, un peu groggy tout de même. Mon patron et mes collègues ont été très affectueux, très positifs, j’ai bénéficié de la bonne entente de mes collaborateurs qui ont assuré mon job dans de bonnes conditions durant mes absences. Ni mise à l’écart, ni apitoiement surjoué. Je me souviens les avoir tout de même parfois choqués en parlant ouvertement de ma maladie, et en revenant travailler avec quasiment « la boule à zéro », dès que mes cheveux ont recommencé à pousser… C’était le début de l’automne — j’avais été dépistée en janvier — et il faisait chaud à Paris, je ne supportais plus la perruque. Après, j’ai bénéficié d’une reconstruction avec en prime le rabotage d’un grand lambeau de graisse abdominale…
Voilà, c’était il y a longtemps. Aujourd’hui, je vis une retraite active. Je suis sortie plus forte de cette expérience, mais chaque année en janvier, quand je retourne à la mammographie, j’angoisse encore.

Virginie

Virginie

Virginie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Virginie (Pyrénées centrales), diagnostiquée enceinte, elle aide maintenant d’autres jeunes femmes dans son cas à faire face à la maladie en au sein de la magnifique association Jeune & Rose

Il y a 4 ans et à mi-grossesse, je découvre avec effroi le reflet dans le miroir de mon sein déformé. J’ai 38 ans et je comprends immédiatement sans toutefois imaginer à quel point ce sera difficile d’obtenir un diagnostic ni quelle sera la gravité de la situation. Je fais le choix de garder cette découverte pour moi car c’est de mon corps dont il s’agit et c’est en moi que je compte trouver les ressources pour traverser ce tumulte. S’en suivent 3 longs mois sans être entendue puis le soulagement à la naissance de mon fils en parfaite santé. Je ressens maintenant l’urgence de me faire prendre en charge. Chimiothérapie, chirurgie, radiothérapie avec mon fils encore en bas-âge, annonce de la rémission et enfin hormonothérapie encore en cours.
J’ai fait le constat que le cancer du sein chez la femme enceinte ou avec des enfants en bas-âge est méconnu. Dès le début de ma maladie, j’ai souhaité rencontrer des femmes confrontées aux mêmes problématiques que moi. Je voulais accompagner, conseiller et sensibiliser tant les professionnels de santé que les individus.
C’’est le « sens » que j’ai trouvé à mon parcours et aujourd’hui, je le réalise en rejoignant l’association Jeune & Rose que je représente dans les Pyrénées centrales. Nous ne sommes qu’au début de l’aventure mais déjà l’accueil qui nous est réservé nous conforte dans la nécessité et la légitimité de notre démarche. Cette mission me permet d’éviter à d’autres les écueils que j’ai rencontrés.
Aujourd’hui je savoure à 200 % ces moments d’« après » tout en étant encore dans mon corps et dans mon âme toujours dedans.
La maladie m’a permis de passer en mode « pause » le temps des traitements, de faire de très belles rencontres, de découvrir des notions de nutrition et la sophrologie et de redécouvrir le bien-être apporté par la méditation que j’avais délaissée.
Je n’ai pas revu mes priorités, je les ai confortées. Je me devais d’abord de trouver l’énergie pour vaincre la maladie pour avoir l’énergie d’accompagner mes enfants ainsi que les autres mamans dans mon cas.
À l’annonce de la rémission, j’ai connu ce sentiment d’être « en insécurité »
J’ai connu les tensions dans le couple, l’incompréhension de l’entourage.
Finalement évincée, contre toute attente, de mon ancien poste, je me suis promis ce jour-là de tenir le cap et de me sentir utile plus que jamais. Dépitée, j’ai songé et tenté une reconversion avant de saisir une nouvelle opportunité dans le même domaine. Des moments difficiles.
Je suis lucide et reconnaissante envers la Vie. Après le cancer, la transformation est parfois peu perceptible de l’extérieur mais je puis vous assurer que le changement en soi est radical !

jeuneetrose.pyrenees@orange.fr