Gaëlle

Gaëlle

Gaëlle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Gaëlle (Perpignan) : c’est grâce à une dinde qui lui est restée en travers de la gorge.

Qu’elle s’en est sortie ! Une histoire de fêtes de fin d’année qui finit bien 🙂
J’ai 33 ans. Maman d’un petit homme de 8 ans.
Dernier jour de 2018. Le moment de fermer une lourde page. J’espère définitivement.
J’ai appris le 8 janvier qu’un cancer de l’œsophage bien avancé me rongeait.
Quasiment jour pour jour, 2 ans après avoir vu l’amour de ma vie depuis 17 ans partir avec une dinde de Noël de passage..
Une dinde que je n’ai pas réussi à avaler ni digérer et ça a pris tout son sens.
Je venais de changer de voie professionnelle passant de la finance au sport santé, et un mois plus tôt j’avais enfin rencontré un homme bien.
Ses 2 parents, médecins, m’ont gentillement invitée à manger… mes difficultés à avaler le repas les ont immédiatement alertés ! Eux 3 ont tout organisé et tout géré très rapidement.
Tout s’est enchaîné à une vitesse folle. Tant les soins que la dégradation impressionnante de mon état. Chimio, radio, œsophagectomie, re-chimio..
J’étais spectatrice, sans savoir à quelle branche m’accrocher, totalement « pommée » !
Mon ange gardien, cette personne qu’on voit tous les 10 ans, malade au même moment, m’a montré la voie et m’a déculpabilisée sur le fait de m’appuyer sur mon fils.. Et je n’ai plus rien lâché !
J’ai tellement pleuré… j’ai été tellement inquiète… je me suis tellement battue, j’ai appris tellement de choses et perdu le sens de tellement d’autres.
Je ne suis pas devenue une autre, juste celle que je suis vraiment depuis longtemps, celle que l’on ne peut pas toujours se permettre d’être parce que la vie, la société…
Oui, je suis hypersensible ! C’est aussi pour ça que je suis si empathique.. Oui, je suis très émotive ! Et non, ce n’est pas une fragilité comme je l’ai longtemps cru.. Oui, je suis une femme forte et indépendante, il faut bien.. Et oui, nous avons tous des ressources en nous qu’il faut aller chercher !
Aujourd’hui, je ne retiens qu’une chose : L’INSTANT PRÉSENT, le seul dont Il faut se soucier même s’il est parfois tentant de se retourner ou d’avancer plus vite que la musique.
J’avance doucement mais sûrement, je le sens en moi. Et je sais que dans 6mois mon discours sera encore différent car j’aurai encore évolué. Mais ça me va… 😁
« Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse. »

Valérie

Valérie

Valérie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Valérie (France), le regard vrai et bienveillant d’une psychologue qui a accompagné des milliers de personnes malades du cancer.

J’ai 55 ans et j’ai été psychologue dans un service de cancérologie hospitalier pendant 20 ans. J’ai donc accompagné près de 17 000 personnes malades et leurs proches durant les traitements jusqu’à la rémission souvent, mais parfois aussi lors de récidives ou en
fin de vie. J’ai toujours eu une admiration totale pour ces êtres blessés par l’annonce d’un cancer affrontant chaque étape selon la maladie, leur histoire de vie, leur caractère aussi. À force d’écouter chacun, d’entendre l’indicible, j’ai choisi de passer à l’écriture il y a trois ans pour essayer de transmettre ce que j’ai pu apprendre auprès de tous pendant de si longues années.
C’est ainsi que j’ai écrit d’abord « Cancer : sans tabou ni trompette » afin de tordre le cou à certaines idées reçues, d’expliquer, informer à chaque étape : des premiers symptômes ou pas jusqu’à l’annonce du cancer, les traitements, en passant aussi par la gestion de la douleur, la vie sociale, la sexualité, l’information ou non des enfants, etc…
C’est de toutes ces choses encore trop souvent taboues qui préoccupent bon nombre de personnes malades ainsi que leurs proches que j’ai voulu illustrer au travers de nombreux témoignages. À travers ce livre, je voulais également lutter contre cette « mode » qui nous culpabilise de tout, nous dit comment réagir, comment combattre, quelles armes
employer alors qu’on oublie parfois l’essentiel : chacun fait comme il peut et il n’y a pas une bonne façon de réagir face à un cancer.
Dans un autre ouvrage intitulé « l’Hôpital : sans tabou ni trompette », j’évoque de façon très concrète les dysfonctionnements du monde hospitalier et ses conséquences sur les soignants en souffrance également. Ainsi bien sûr que les conséquences sur les patients : parking devenu payant, le manque de lit, de draps, de compresses, d’infirmières, d’aides-soignantes, de médecins… 20 ans de pratique hospitalière, ça marque !
Enfin, la psychologue que je suis ne pouvait pas omettre de parler d’elle, donc de mon métier. Dans « Cancer : l’accompagnement », je raconte comment j’ai accompagné, malgré les doutes qui m’assaillaient, les personnes qui me le demandaient. Cet ouvrage rassemble trente portraits d’êtres merveilleux, leur quête de sens, leur besoin de trouver un endroit où tout aborder sans crainte de blesser l’autre, le proche ; pouvoir pleurer, hurler, crier, mais aussi parfois rire, plaisanter, retrouver l’espoir, combattre le mal,
découvrir en soi des capacités insoupçonnées, apprendre à s’écouter, se poser, s’aimer aussi parfois.
Sur ma page FB, de nombreux échanges se font, chacun est libre d’y parler de ce qu’il souhaite, de partager ses expériences, ses vécus, sans tabou parce que les mots sont indispensables pour sortir de l’état de sidération, du traumatisme de l’annonce, des traitements, parce que c’est la vie, tout « simplement ».

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