Anaïs

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Anaïs

Date de publication du témoignage :

RDV avec Anaïs (Paris). Touchée très jeune par un cancer, elle a retrouvé un haut niveau sportif et se prépare pour les sélections en équipe de France sur 100 km !

On m’a diagnostiqué un cancer du sein à l’âge de 24 ans, triple négatif avec métastases ganglionnaires. J’ai eu chimiothérapie, radiothérapie et ablation des deux seins. Aujourd’hui je suis heureuse et en rémission.

Lors de mes traitements et multiples opérations, j’ai été plutôt forte. J’ai toujours voulu avancer en étant positive et ça m’a beaucoup aidée, mon entourage également. Je n’ai jamais arrêté le sport lors de la chimio, de la radiothérapie… Et ça a été ma plus grande force, malgré les dires des médecins, ma source de motivation, mon mantra de chaque jour. Avancer quoi qu’il arrive : « Se dépasser quand tout va bien, se surpasser quand tout va mal. »

Grâce à cette motivation sans faille, huit mois après la fin des traitements, je gagnais en septembre 2016, le championnat de France de marathon en 2h54. J’avais déjà un niveau national avant la maladie.

Je pense qu’aujourd’hui, je relativise beaucoup plus. J’avance quoi qu’il arrive et je fais ce qui me rend heureuse et ce qui me passionne. Sinon, ma vie n’a pas tellement changé. J’ai repris le travail et le sport. J’ai même réussi à retrouver mon meilleur niveau, mieux qu’avant la maladie. C’est une belle victoire ! Je me sens bien dans mes baskets.

En 2021, j’espère pouvoir aller chercher une sélection en équipe de France sur 100 km et un podium au championnat de France, avec une possible sélection pour les championnats du monde. J’aime la vie que je mène, je ne l’échangerais contre rien au monde. Elle m’a apporté tellement. Je suis si reconnaissante, envers mon entourage et les personnes bienveillantes.

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Alice

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Alice

Date de publication du témoignage :

RDV avec Alice (Lille). Atteinte d’une forme de cancer rare, elle est en cours de création d’une association et d’un blog.

J’ai été opérée d’un pseudomyxome péritonéal de bas grade (forme rare de cancer du péritoine) en septembre 2019.
Tout a commencé par un bilan de fertilité. Pendant les examens, la gynécologue découvre une masse au niveau de mon ovaire droit. Après exploration, il s’avère que cette masse est sur mon intestin, un diverticule de Meckel me dit-on, bénin. Mais je dois tout de même contrôler cela avant d’envisager une grossesse. Et le résultat tombe après un scanner : mucocèle appendiculaire rompue. Ma vie bascule. Je dois annuler mes vacances, je tente d’appréhender l’idée que je suis malade, malade sans me sentir malade. Je n’ai aucun symptôme, c’est peut-être ça le plus dur.

Et ma vie personnelle qui part à la dérive aussi.
L’homme avec lequel je partage ma vie depuis six ans me quitte. Une semaine après avoir soufflé mes 30 bougies, je dois faire face à deux épreuves incroyables : une séparation, et surtout, la maladie. Je ne me laisse jamais abattre. D’un naturel anxieux, je n’ai étonnamment pas peur de ce qui m’attend. Ce que je redoute le plus c’est la cicatrice (du sternum au pubis), et ce fameux mot de six lettres qu’on ne s’attend jamais à dire de soi-même : cancer.

Mais on se découvre une force assez folle dans des épreuves de vie telle que la maladie. Le soutien de mes proches est précieux et indispensable, je les remercie encore chaque jour !

Un peu plus d’an après le diagnostic, je vais aujourd’hui très bien, mais j’ai du mal à réaliser. Tout s’est passé tellement vite. Une vie qui change du tout au tout en quelques mois. On ne ressort pas indemne de tout ça. Je ressens le besoin de donner du sens à ce chemin parcouru. Etant atteinte d’une forme rare de cancer, j’ai eu du mal à trouver des personnes avec lesquelles échanger. N’étant pas très connectée sur les réseaux sociaux, j’ai ressenti un certain isolement. J’ai vite repris le dessus, physiquement, sur la maladie, mais ce n’est pas pour autant fini.

Je serai suivie pendant quinze ans, il faut donc que j’apprenne à vivre avec. Je ne me sens pas toujours légitime à parler de ce que j’ai vécu et je me dis parfois qu’il faut que je passe à autre chose. Mais je n’en ai pas envie.

Je suis fière de mon parcours et j’ai envie de partager et surtout d’aider les autres à surmonter cette épreuve de vie incroyable. C’est pourquoi j’ai entamé cette année une formation en phytothérapie/aromathérapie (que je finirai en 2022). J’ai besoin de me reconnecter à l’essentiel : la nature et le bien-être. Et c’est ce que je souhaite partager avec d’autres. J’ai en projet de monter une association (autour de Lille) qui proposerait un accompagnement auprès des personnes malades (atelier bien-être, confection de tisanes et soins naturels, etc.). Tout reste à construire mais je crois profondément en ces initiatives.

Je continue en parallèle d’exercer mon métier de coordinatrice de formation dans une grande école de journalisme. Je lance notamment cette année la création d’un blog sur le cancer – une maladie très connue mais si peu traitée par les médias. Je me suis rapprochée de différents partenaires qui souhaitent participer à cette opération (institut de recherche, associations de patients, etc.).

Le blog va se lancer prochainement. N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez y participer. C’est ensemble que l’on parviendra à faire sens de tout le chemin parcouru.

Anaïs

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Anaïs

Date de publication du témoignage :

RDV avec Anaïs (Arnas – 69). Elle a créé une page Instagram et s’investit dans plusieurs associations de prévention, sensibilisation, entraide.

J’ai 33 ans et je suis maman solo d’un petit garçon de 5 ans, Jules.
Il y a deux ans bientôt, j’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein inflammatoire. Ce combat n’était pas que le mien. Ce fut aussi celui de mon petit garçon, qui avait 3 ans et demi à l’époque, celui de mes proches qui ont été présents au maximum, qui m’ont soutenue et ont su me porter tout au long de mes traitements. Ça n’a pas été tous les jours facile, mais après un an de dur combat et une mastectomie complète du sein gauche, j’ai été officiellement en rémission.

L’annonce de mon cancer a été comme une tentative de suicide de mon corps, corps que j’avais toujours poussé plus loin et qui, à un moment donné, me dit « stop, ça suffit », comme pour me pousser à me recentrer sur ma vie, faire des choix et cesser de porter mon monde à bout de bras.

Du coup, j’ai décidé d’ouvrir un compte Instagram, à la base personnel, qui ensuite est devenu public, se nommant « Anarose_2020 ». J’y partage mes doutes, mes peurs, mes joies, mais aussi mes projets, car la maladie m’a ouvert les yeux, et j’ai décidé de participer à ma manière au combat contre le cancer du sein.
J’ai intégré diverses associations, dont récemment Lovely Solidarity, en tant que coordinatrice de ma région. J’ai aussi un projet qui m’est cher et personnel, qui mettra du temps à voir le jour : l’ouverture d’un salon spécial dans ma ville, pour toutes les femmes atteintes d’un cancer du sein, où elles pourront trouver des soins en socio-esthétique, mais aussi de la lingerie ou des prothèses, ou ne serait-ce qu’un conseil devant un petit café, une écoute. C’est un projet qui va être long mais qui me tient à cœur.

J’ai eu la chance d’être très bien entourée, autant par mes proches que virtuellement, par mes sœurs de combat qui sont devenues une famille à part entière à mes yeux. Il y a même des hommes dans cette famille, car le cancer du sein n’est pas réservé qu’aux femmes, ne l’oublions pas : 1% des cancers des seins est attribué à vous messieurs. J’essaie de promouvoir l’auto palpation et la mammographie, sous forme de cliché photo artistique, avec ou sans partenariat. Mon souhait le plus cher, c’est qu’en 2021 le cancer du sein ne soit plus jamais un tabou, et qu’on n’en parle pas uniquement pendant Octobre Rose.

Je me bats pour plein de projets auprès de mes sœurs de combat, qu’elles portent elles-mêmes, pour que plus jamais il n’y ait de maltraitances médicales, d’incompréhensions médicales. Le cancer du sein n’est pas réservé uniquement aux femmes de plus de 50 ans. Bien au contraire, de plus en plus de femmes plus jeunes sont touchées.
Mon entourage me décrit comme étant une acharnée, combative. Ils sont fiers de moi, de mon combat et de mes projets. J’ai continué à travailler pendant la chimio, à distance car j’étais assistante de direction. J’ai continué à gérer mon fils, et j’organise mes rendez-vous médicaux en fonction de son planning, afin qu’il ne croit pas que je ne l’aime plus. Je suis fière de moi et je ne m’embête plus pour des choses non essentielles. J’ai appris à aimer mon cancer et lui dire merci. Je me suis réinventée et ré approprié ma féminité.

Tout commence par un rêve et il faut savoir apprécier la plus petite victoire afin d’être épanouie. Je me suis redécouverte en tant que femme, chose que j’avais oublié, trop occupée par ma vie de maman ou ma vie professionnelle.

Vous n’êtes pas seul.e. Savoir accepter d’être aidé.e et dire merci est essentiel dans le combat du cancer.

https://www.instagram.com/anarose_2020/?hl=en
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https://expo.rotaract-lyon-ouest.fr/
https://www.lovelysolidarity.org/

Sylvie

Sylvie

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Sylvie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sylvie (Locmiquelic – 56). Elle a créé un groupe Facebook participatif, alliant soutien, informations et humour.

J’ai été diagnostiquée à 51 ans, suite à une convocation de sensibilisation. Ce n’était pas mon premier examen et comme d’habitude, j’y suis allée sereine car il n’y a aucun antécédent dans ma famille, et les femmes vivent plutôt âgées.
Alors forcément, au verdict « vous avez un cancer du sein très agressif », le ciel m’est tombé sur la tête. D’emblée, les médecins ont été rassurants. C’était pris à temps, donc un an de traitement « classique » : chimio, tumorectomie, radiothérapie, hormonothérapie pour 5 ans et vous serez en rémission !

Alors je me suis dit : « Ok. Puisque tu dois vivre ça, que cette expérience soit utile à d’autres ». J’ai fait un blog, comme un tintin reporter sur le terrain. J’y mettais de l’humour, même les jours plus difficiles. J’ai assommé de questions les équipes médicales, je voulais tout comprendre, être actrice de ma maladie.
Plus tard, j’ai intégré un important groupe de soutien sur Facebook, c’était intéressant et rassurant de partager, mais un peu anonyme. Puis, j’ai co-administré un autre groupe durant seize mois. Le soutien y était personnalisé mais il y manquait la fantaisie, ce lâcher prise qui permet de penser à autre chose, à se reconstruire mentalement.
J’ai finalement créé le groupe La vie en Roses soutien cancer du sein sur Facebook .
Il est comme une maison où il fait bon se poser avec son coin cuisine et son espace détente fitness virtuels. La semaine est ponctuée d’infos, de soutien, d’humour. Il est participatif, les décisions sont collégiales, les initiatives bienvenues. C’est sans doute sa spécificité et son succès. C’est la team des Rosinettes.

Professionnellement les choses ont changé aussi. La peinture était une passion, artiste peintre est devenu mon métier. Plus le temps d’attendre de vivre ses rêves…

Et quand, en retour, on me dit « merci à ce groupe d’exister» ou « merci pour ce portrait », je me dis que si j’avais une baguette magique et la possibilité de changer quelque chose dans ma vie, et bien non, je ne changerai rien.

https://www.facebook.com/groups/lavieenrosessoutiencancerdusein/?ref=share
https://www.facebook.com/sylvieblandinportraitspastel/

Muriel

Muriel

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Muriel

Date de publication du témoignage :

RDV avec Muriel (Cogolin – 82). Atteinte d’un cancer du côlon métastatique, elle a créé un blog pour témoigner et informer.

En novembre 2015, opérée d’urgence pour occlusion, j’apprends que j’ai un polype cancéreux au colon (qui était là depuis un moment sûrement) : cancer du côlon stade 3. Curieusement, je n’ai pas ressenti de tsunami qui me tombait dessus, mais plutôt un message de mon corps qui me disait « dis donc, tu m’as un peu oublié ces temps-ci, et tu ne penses pas trop à toi ».

Cela faisait plusieurs années que je m’occupais de ma maman qui avait la maladie d’Alzheimer, après avoir perdu mon père 10 ans auparavant, de cancers. C’est vrai que je m’étais un peu oubliée.

S’en sont suivies douze chimio préventives, que j’ai eu du mal à supporter, me soignant depuis 18 ans à l’homéopathie : passer des granules à la chimio, mon corps n’a pas compris ! Et la neuropathie est vite survenue !

Puis en septembre 2016, lors du premier contrôle, le radiologue m’apprend que j’ai trois nodules aux deux poumons (sinon ce n’est pas drôle !) qui sont des métastases. Là, j’ai cru être à la fin de ma vie ! S’en sont suivies douze chimio, une lobectomie du poumon gauche et des séances de radiothérapie ciblée.

Pendant ces deux ans, j’ai continué le sport tant que je pouvais, la marche dans la nature, et je me suis mise au qi gong, à la méditation et la sophrologie, de vrais médicaments.

Le rire et l’autodérision ont été également des thérapies pour moi, un pied de nez à la maladie, surtout lorsqu’on t’apprend que ton cancer, devenu métastatique stade 4, sera chronique : tu n’es pas guérissable et il y a de forts risques de récidives, voire de chimio fréquente ! J’ai connu des moments de détresse, de doute, de désespoir, malgré mon mental d’acier qui n’a rien lâché. Les effets secondaires étaient violents parfois, mais je rebondissais entre chaque chimio en me ressourçant dans la nature et en n’arrêtant pas de faire des projets. Adepte de la médecine douce, j’ai été suivie par un homéopathe qui m’a aidée à mieux supporter ces effets.

Après le coup de massue que j’avais reçu, j’ai décidé d’accepter le diagnostic mais pas le pronostic, et j’ai mis en place toutes les armes naturelles qui pourraient me sortir de cette maladie. J’ai choisi de suivre des traitements que l’on prescrits en Allemagne et en Suisse quand on a un cancer, et j’ai changé mon alimentation. Les cellules cancéreuses aiment le sucre : j’ai décidé de ne pas donner à manger à celles qui veulent me tuer ! Je mange moins de viande voir presque plus. Pour moi, c’est ma façon de rester actrice !

Depuis juin 2017, je suis en rémission avec des contrôles réguliers. C’est une grande victoire pour moi !

C’est pour cela que j’ai souhaité partager mon vécu à travers un blog, puis une page Facebook, pour montrer que, même avec un stade 4, on peut être en rémission et aussi qu’il y a une vie entre les chimios. Je rédige des articles sur mes armes naturelles et my way of life !

Aujourd’hui j’ai encore des séquelles, à savoir des troubles cognitifs dus au « chemobrain » dont je parle dans mon blog car peu connu.

Je profite de chaque instant, mais surtout je prends plus soin de moi et de mon corps afin qu’il ne me fasse pas un troisième rappel !

https://itinerairemalinduncancercolonisateur.wordpress.com/
https://www.facebook.com/muriellamera/