Guillaume

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Guillaume

Date de publication du témoignage :

RDV avec Guillaume (Le Havre). Tout juste papa, il a été touché par deux cancers. Actuellement en rémission, il a changé sa façon de vivre et de travailler.

Avant le diagnostic, j’étais un homme de 35 ans tout juste papa, avec une vie tout ce qu’il y a de plus classique. J’étais déjà entrepreneur et très impatient de découvrir la paternité.

En janvier 2018, lorsque j’ai été diagnostiqué d’un cancer des testicules d’abord et d’un lymphome ensuite, mon fils n’avait qu’un mois et mon père souffrait d’une maladie incurable.

J’ai pris la décision de consulter mon médecin généraliste à la suite d’une scène banale de la vie quotidienne.

Je suis rapidement entré dans le vif du sujet, enchaînant examens, opérations, chimiothérapies. À partir du moment où j’ai su contre qui je me battais, je me suis mis en mode guerrier, prenant les choses les unes après les autres, mobilisant toutes mes ressources et découvrant de moi un homme fort, résilient, doué d’une rage de vivre, portant son combat, sa famille et ses amis. Je me pensais petit, sans valeur et je découvre que je suis un géant, inarrêtable.

Mon état d’esprit change, je prends conscience que la vie peut basculer à tout moment et que chaque minute qui passe ne revient pas. Je réalise un parcours sans faute, malgré la difficulté du quotidien, avec une rémission complète au bout d’un an.

Les jours qui ont suivi l’annonce de la rémission ont été un peu durs. Une sensation de néant s’installe, je me sens vide. Je tombe, je tourne en rond. Je me demande comment j’ai pu tenir ? Qui suis- je ? Comment faire de cette expérience un nouveau départ ?

Je réalise ce que je viens d’accomplir. Je viens de combattre deux cancers, pendant la première année de vie de mon fils.

Aujourd’hui, je suis en rémission depuis deux ans. En mars 2020, pendant le confinement, j’ai choisi d’écrire mon livre “Adieu Cancers”.

Beaucoup de choses ont évolué dans ma vie. J’ai répondu à mes questions, fait un travail sur moi et l’idée d’écrire ce livre m’est venue comme ça. Je me suis dit : j’ai des choses à partager, je peux écrire un livre.

Au-delà d’être un témoignage de mon combat contre le cancer, ce livre est un récit d’espoir et de courage, que je souhaite livrer à tout le monde. Le cancer m’a permis de comprendre que chacun a un trésor unique et extraordinaire en lui, et trop souvent nous ne l’exploitons pas, nous gâchons notre temps.

Je tenais à faire de cette expérience, une opportunité de changer la vision de la maladie. J’ai souhaité présenter, par le prisme de mes émotions, ce qu’un malade peut ressentir et ce qu’il peut faire pour être acteur de sa guérison.

Grâce au cancer, je me suis dévoilé, j’ai pris conscience que j’avais tout en moi, que j’étais déjà complet.

Aujourd’hui je sais m’écouter, prendre mes décisions, gérer mes émotions. Je vois la vie différemment, je sais qu’elle peut basculer d’un moment à l’autre. Je ne veux plus rien regretter, je fais les choses quand j’ai envie de les faire, je suis revenu à l’essentiel. J’écoute ce qui m’anime au plus profond de moi, aider et servir les gens à devenir meilleur en exploitant tout leur potentiel, et cela, dans tous les domaines de leur vie. J’ai modifié mon activité, je me suis formé, j’ai investi en moi et aujourd’hui je suis coach en dévoilement de soi.

Je mets tout mon vécu et mon expérience pour guider mes clients dans leur dévoilement, première étape indispensable et fondation de la création d’une vie qui leur ressemble.

Je suis là pour les aider à ne plus jamais avoir de regret dans leur vie, faire sauter les barrières, mais également clarifier, valoriser leurs talents et les reconnecter à eux.

www.adieucancers.fr

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Frédérik

Frédérik

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Frédérik

Date de publication du témoignage :

RDV avec Frédérik (Mazinghem- 62). Atteint d’un cancer de la vessie, il a fondé l’association Cancer Vessie France les Zuros.
En 2016, j’ai uriné du sang et ma vie a changé. Quelques semaines plus tard, on m’a diagnostiqué un polype vésical. A la différence du polype de colon, celui de vessie est toujours un cancer, mais en nuances de gris. Tout dépend de son infiltration et de son agressivité.

J’avais 41 ans, le sol s’est dérobé sous mes pieds et je suis tombé en dépression. Trois enfants, je venais de perdre ma mère d’un cancer un mois avant, j’étais anéanti. Après une période à voir un psychologue, à prendre un traitement, j’ai peu à peu remonté la pente. Puis, tout en étant suivi pour ma maladie (un cancer parmi d’autres), j’ai été à l’origine de la fondation de l’association Cancer Vessie France les Zuros.

Pourquoi avoir créé cette association ?
Parce que la famille ne peut pas éponger tout ce que l’on vit, parce que les collègues n’aiment pas quand on parle de maladie, parce qu’un forum anglais Fight Bladder Cancer m’apportait beaucoup et que je voulais que d’autres personnes dans ma situation puissent mettre des mots sur leurs maux.
Parce que notre maladie possède des traitements mais qu’ils sont régulièrement en pénurie depuis… 2012 ! (je parle du bcg intravésical)
Parce que l’idée était d’éviter à d’autres de connaître ce cancer en agissant sur la prévention.

En un peu plus de trois ans, l’association est devenue membre de la coalition mondiale des associations de patients atteints de cancer de la vessie. Nous avons obtenu le remboursement d’une immunothérapie keytruda pour les patients atteints de cancer avec métastases. Cette année, nous œuvrons à mieux faire connaître la pathologie, à agir sur le parcours des patients.
L’association est chronophage, mais elle en vaut la peine. On se sent plus forts ensembles. Et chaque réussite nous motive. Nous possédons un groupe privé où nous échangeons entre patients, on se soutient, on se donne des tuyaux.
Je vais conclure en disant que je suis en rémission depuis cinq ans. Que certains membres le soient depuis treize ! Alors battons-nous !

http://leszuros.fr/
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Marjorie

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Marjorie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marjorie (Pereybère – Ile Maurice). Touchée par un « petit cancer » comme elle le dit, elle souffre d’un sentiment d’illégitimité à gérer la période complexe de l’après traitements.

Le 21 décembre 2018, mon téléphone sonne. Ma gynécologue m’apprend que la biopsie faite la semaine précédente a révélé des cellules cancéreuses. Alors, rien de bien dangereux selon ses dires : une simple opération suffira à résoudre le problème.

Deux jours après, j’enchaine les examens : mammographie, IRM et rendez-vous chez un spécialiste du cancer du sein. Le couperet tombe : ma vie n’est pas en danger, on va « juste » devoir m’enlever un sein. Tout s’enchaine : rendez-vous avec le chirurgien esthétique, avec le gynéco, avec l’anesthésiste et trois semaines après, je passe sur le billard.

Je remercie tous les jours de ne pas avoir eu un cancer plus grave qui aurait nécessité des traitements lourds. Mais voilà, justement, je vis une chose terrible à mon niveau et je me sens illégitime dans ma souffrance. Comment se plaindre de ce que je vis, alors que d’autres patients enchainent les séances de chimiothérapie sans savoir si les traitements vont marcher ou pas ?

À 35 ans, apprendre que l’on va perdre une part de sa féminité est d’une violence sans nom. Mais voilà, il faut avancer, ne pas sombrer. Pour m’aider dans ce cheminement, j’ai décidé d’écrire un blog. Je l’ai écrit pour moi, mais aussi pour mes amis et ma famille, pour qu’ils comprennent ce que je traverse.
Cette épreuve aura remis énormément de choses en question dans ma vie. Six mois après mon opération, j’ai décidé de quitter mon emploi et de partir voyager. C’est un projet que j’avais depuis longtemps, mais je n’avais jamais eu le courage de franchir le pas.

Cette épreuve m’aura permis de me rendre compte à quel point la vie est précieuse et qu’elle peut basculer en un instant.

https://joyeuxcancer.home.blog/author/marjyy/

Sylvie

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Sylvie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sylvie (Limoges). Elle a créé une association et un lieu de partage et d’écoute, pour gérer la période compliquée de l’après-cancer.

En 2016, j’ai été traitée pour un lymphome : dix séances de chimiothérapie, sur six mois. Une épreuve physiquement et moralement mais la chance d’être en rémission dès la fin du traitement. C’est étrange de s’entendre parler de chance, alors qu’on a approché la mort, et que dans mon cas, je dois apprendre à vivre avec des effets secondaires permanents et ne peux reprendre mon travail.

Infirmière libérale avant d’être malade, j’ai accompagné de nombreuses personnes touchées par le cancer. Leur courage et la dignité dont elles faisaient preuve dans cette situation à l’issue incertaine m’impressionnaient et je me suis souvent demandé : comment réagiras-tu si un jour tu es dans la même situation ?

Dans mon cas, je n’ai jamais pensé que j’allais mourir pendant le traitement. C’est après que les angoisses sont apparues. En fait, le cancer surgit dans une vie comme un ouragan. Pendant de longs mois, toute l’énergie du malade et de son entourage est mobilisée pour se battre contre la maladie, supporter les traitements, la souffrance et composer avec les difficultés du quotidien.
Puis vient, de plus en plus souvent, l’annonce de la rémission, l’arrêt des traitements, l’espacement progressif du suivi médical mais aussi l’apparition d’émotions contradictoires : le soulagement et l’espoir cohabitent avec l’épuisement et le sentiment de se sentir soudain seul, inquiet pour l’avenir et désemparé.

C’est à cette étape de mon parcours que mes différentes expériences de malade, soignante et cadre de santé se sont rencontrées. Encouragée par quelques amis bienveillants, j’ai élaboré un projet qui proposait de prendre en considération les spécificités de l’après-cancer et d’aider les personnes à retrouver l’énergie et la confiance nécessaires pour se reconstruire et, à nouveau, sourire à la vie.

L’association Phoenix Attitude est née en janvier 2018 pour porter ce projet. Soutenue par l’ARS Nouvelle Aquitaine, nous avons ouvert le 3 décembre 2018, à Limoges, un centre d’accueil pour accompagner la reconstruction après un cancer.
Ce lieu est destiné aux personnes en rémission, à leurs proches et aux aidants.

L’association leur propose un accompagnement centré sur la récupération physique, la détente, le bien-être et la réflexion autour des projets personnel et/ou professionnel.
Dans un espace symboliquement appelé « Le Nouveau Souffle », les bénéficiaires trouvent un salon de rencontre et de partage et participent à des ateliers individuels et collectifs animés par des professionnels qualifiés :
– La gymnastique, la marche pour reprendre une activité physique régulière,
– La détente/respiration, la réflexologie, le yoga pour relaxer son corps et apaiser son esprit,
– Les soins du corps pour retrouver des sensations agréables et une bonne image de soi,
– La cuisine santé pour adopter une alimentation équilibrée,
– Le groupe de parole pour mettre en mots, partager ses ressentis,
– Le coaching pour accompagner le retour au travail, faire de nouveaux projets.

La première année a été encourageante et malgré la situation sanitaire actuelle, le développement de l’association se poursuit en 2020. Nous envisageons de développer les activités existantes et d’initier de nouveaux projets parmi lesquels :
– un film documentaire réalisé par nos bénéficiaires. Ils témoigneront des difficultés vécues à la fin des traitements et de l’énergie que demande la reconstruction. Ce documentaire participera à l’information sur une période de transition, mal connue et sous-estimée. Il sera également le témoin des capacités et compétences que l’on peut développer malgré les épreuves,
– la mise en place de séjours d’une semaine en Limousin, à destination de personnes venant de toute la France, pour initier leur reconstruction après un cancer.

Une belle dynamique est en marche. La bonne humeur règne au quotidien dans nos locaux et pour moi, la joie de participer à cette belle aventure.

https://phoenix-attitude.fr/
https://www.facebook.com/Association-Phoenix-Attitude-1198368146972766
phoenixattitude@orange.fr

Juliette

Juliette

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Juliette

Date de publication du témoignage :

RDV avec Juliette (Seine et Marne). Elle a créé l’association Sein Bio’z qui œuvre auprès du personnel médical pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein chez la femme enceinte.

14 juin 2016, enceinte de 8 mois, le téléphone sonne. L’obstétricienne ouvre une consultation son jour de repos, je comprends immédiatement que la boule tâtée en mon sein un mois plutôt n’est pas un simple signe de préparation du lait ! L’annonce tombe : cancer du sein stade 2, grade 2, HER 2 +++, j’ai l’impression d’être dans un mauvais Star Wars.

L’accouchement est déclenché. Après trois jours de souffrance, ma fille naît et ma volonté de vaincre s’accroît. Après l’ablation de la tumeur, les chimios, une reprise chirurgicale, la radiothérapie et deux ans d’hormonothérapie, je suis en rémission complète.

Je profite de cette pause professionnelle, pendant et après une reprise en mi-temps thérapeutique, pour créer mon Association SEIN BIO’Z et écrire mon témoignage. Je suis auteure de « Nous ne t’avions pas invité » (éditions l’Harmattan).

L’objet de l’association SEIN BIO’Z est de prévenir et informer le corps médical et les soignants au dépistage du cancer du sein chez la femme enceinte, en témoignant sur mon parcours et mes rencontres. C’est également prévenir et informer le grand public au dépistage du cancer du sein par la présence à des stands de prévention, lors de manifestations (sensibilisation à l’auto-palpation, explication étude génétique, conservation de la fertilité…).

Mon livre est vendu sur plusieurs sites. Si j’obtiens des bénéfices, je les reverserai à la recherche contre le cancer. Je suis transparente et précise que je touche un petit pourcentage des ventes à partir du 501ème vendu.

Le plus important pour moi est de prévenir car un cancer diagnostiqué à temps est une vie sauvée !
Je vous souhaite à toutes et tous courage et force dans vos combats. Merci Cmynewme de nous donner la parole !