Sylvie

Sylvie

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Sylvie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sylvie (Locmiquelic – 56). Elle a créé un groupe Facebook participatif, alliant soutien, informations et humour.

J’ai été diagnostiquée à 51 ans, suite à une convocation de sensibilisation. Ce n’était pas mon premier examen et comme d’habitude, j’y suis allée sereine car il n’y a aucun antécédent dans ma famille, et les femmes vivent plutôt âgées.
Alors forcément, au verdict « vous avez un cancer du sein très agressif », le ciel m’est tombé sur la tête. D’emblée, les médecins ont été rassurants. C’était pris à temps, donc un an de traitement « classique » : chimio, tumorectomie, radiothérapie, hormonothérapie pour 5 ans et vous serez en rémission !

Alors je me suis dit : « Ok. Puisque tu dois vivre ça, que cette expérience soit utile à d’autres ». J’ai fait un blog, comme un tintin reporter sur le terrain. J’y mettais de l’humour, même les jours plus difficiles. J’ai assommé de questions les équipes médicales, je voulais tout comprendre, être actrice de ma maladie.
Plus tard, j’ai intégré un important groupe de soutien sur Facebook, c’était intéressant et rassurant de partager, mais un peu anonyme. Puis, j’ai co-administré un autre groupe durant seize mois. Le soutien y était personnalisé mais il y manquait la fantaisie, ce lâcher prise qui permet de penser à autre chose, à se reconstruire mentalement.
J’ai finalement créé le groupe La vie en Roses soutien cancer du sein sur Facebook .
Il est comme une maison où il fait bon se poser avec son coin cuisine et son espace détente fitness virtuels. La semaine est ponctuée d’infos, de soutien, d’humour. Il est participatif, les décisions sont collégiales, les initiatives bienvenues. C’est sans doute sa spécificité et son succès. C’est la team des Rosinettes.

Professionnellement les choses ont changé aussi. La peinture était une passion, artiste peintre est devenu mon métier. Plus le temps d’attendre de vivre ses rêves…

Et quand, en retour, on me dit « merci à ce groupe d’exister» ou « merci pour ce portrait », je me dis que si j’avais une baguette magique et la possibilité de changer quelque chose dans ma vie, et bien non, je ne changerai rien.

https://www.facebook.com/groups/lavieenrosessoutiencancerdusein/?ref=share
https://www.facebook.com/sylvieblandinportraitspastel/

Muriel

Muriel

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Muriel

Date de publication du témoignage :

RDV avec Muriel (Cogolin – 82). Atteinte d’un cancer du côlon métastatique, elle a créé un blog pour témoigner et informer.

En novembre 2015, opérée d’urgence pour occlusion, j’apprends que j’ai un polype cancéreux au colon (qui était là depuis un moment sûrement) : cancer du côlon stade 3. Curieusement, je n’ai pas ressenti de tsunami qui me tombait dessus, mais plutôt un message de mon corps qui me disait « dis donc, tu m’as un peu oublié ces temps-ci, et tu ne penses pas trop à toi ».

Cela faisait plusieurs années que je m’occupais de ma maman qui avait la maladie d’Alzheimer, après avoir perdu mon père 10 ans auparavant, de cancers. C’est vrai que je m’étais un peu oubliée.

S’en sont suivies douze chimio préventives, que j’ai eu du mal à supporter, me soignant depuis 18 ans à l’homéopathie : passer des granules à la chimio, mon corps n’a pas compris ! Et la neuropathie est vite survenue !

Puis en septembre 2016, lors du premier contrôle, le radiologue m’apprend que j’ai trois nodules aux deux poumons (sinon ce n’est pas drôle !) qui sont des métastases. Là, j’ai cru être à la fin de ma vie ! S’en sont suivies douze chimio, une lobectomie du poumon gauche et des séances de radiothérapie ciblée.

Pendant ces deux ans, j’ai continué le sport tant que je pouvais, la marche dans la nature, et je me suis mise au qi gong, à la méditation et la sophrologie, de vrais médicaments.

Le rire et l’autodérision ont été également des thérapies pour moi, un pied de nez à la maladie, surtout lorsqu’on t’apprend que ton cancer, devenu métastatique stade 4, sera chronique : tu n’es pas guérissable et il y a de forts risques de récidives, voire de chimio fréquente ! J’ai connu des moments de détresse, de doute, de désespoir, malgré mon mental d’acier qui n’a rien lâché. Les effets secondaires étaient violents parfois, mais je rebondissais entre chaque chimio en me ressourçant dans la nature et en n’arrêtant pas de faire des projets. Adepte de la médecine douce, j’ai été suivie par un homéopathe qui m’a aidée à mieux supporter ces effets.

Après le coup de massue que j’avais reçu, j’ai décidé d’accepter le diagnostic mais pas le pronostic, et j’ai mis en place toutes les armes naturelles qui pourraient me sortir de cette maladie. J’ai choisi de suivre des traitements que l’on prescrits en Allemagne et en Suisse quand on a un cancer, et j’ai changé mon alimentation. Les cellules cancéreuses aiment le sucre : j’ai décidé de ne pas donner à manger à celles qui veulent me tuer ! Je mange moins de viande voir presque plus. Pour moi, c’est ma façon de rester actrice !

Depuis juin 2017, je suis en rémission avec des contrôles réguliers. C’est une grande victoire pour moi !

C’est pour cela que j’ai souhaité partager mon vécu à travers un blog, puis une page Facebook, pour montrer que, même avec un stade 4, on peut être en rémission et aussi qu’il y a une vie entre les chimios. Je rédige des articles sur mes armes naturelles et my way of life !

Aujourd’hui j’ai encore des séquelles, à savoir des troubles cognitifs dus au « chemobrain » dont je parle dans mon blog car peu connu.

Je profite de chaque instant, mais surtout je prends plus soin de moi et de mon corps afin qu’il ne me fasse pas un troisième rappel !

https://itinerairemalinduncancercolonisateur.wordpress.com/
https://www.facebook.com/muriellamera/

Valérie

Valérie

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Valérie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Valérie (Brindas – 69). Elle a créé un évènement humain et solidaire au profit de la lutte contre les cancers féminins : un raid dans le désert.

J’ai 56 ans. En 2007, à l’âge de 43 ans, j’ai eu un cancer du sein. L’annonce de la maladie a été un choc. Je ne m’y attendais pas bien sûr ! Le cancer est sournois. Vous allez bien, et d’un coup un médecin vous annonce que vous avez une maladie mortelle.

A l’époque, j’étais salariée dans les RH d’une grande entreprise, manager, cadre, une belle situation comme on dit.

Le cancer a tout bouleversé, ma carrière et mes ambitions avec. Heureusement, j’ai bénéficié du soutien sans faille de ma famille.
En neuf mois, j’ai subi deux opérations (tumorectomie et ganglions), une chimiothérapie lourde, des séances de radiothérapie et puis j’ai enchainé avec l’hormonothérapie. Que j’ai arrêtée au bout de cinq ans, jour pour jour. Hors de question de faire un jour de plus. Sans mon mari à mes côtés, j’aurais abandonné très rapidement.
Un parcours du combattant, mais en toute confiance dans le corps médical. Je me suis laissée porter, un peu comme un zombie, sans trop réfléchir.
Juste avant d’attaquer le protocole, j’ai eu le plaisir de découvrir le désert marocain. Un voyage prévu de longue date en famille.

Ca a été une révélation pour moi. En haut de la grande dune de Merzouga, en regardant le soleil se lever, je me suis promis de me soigner (ce n’était pas évident pour moi depuis l’annonce quelques jours plus tôt), pour mes enfants, mon mari et pour pouvoir revenir.

Depuis, le désert est devenu ma résilience, mon lieu de ressourcement, un ancrage !
En 2009, j’ai pu y retourner et j’ai retrouvé cette magie découverte deux ans plus tôt. Depuis, j’y vais tous les ans, et même plusieurs fois !
En 2013, alors que je participe à un raid en 4×4, version familiale en petit comité, l’idée de partager ce que je ressens me traverse.

Je créé alors l’association Les Lyonnes de Tatooïne et me lance dans l’organisation d’un raid en 4×4 au Maroc pour les femmes. Le raid Cœur d’Argan. Avec plusieurs objectifs : faire découvrir le désert, emmener des femmes concernées par le cancer (directement ou indirectement), et reverser les bénéfices au profit d’association qui améliorent la qualité de vie des femmes malades.

Le raid se veut intimiste (maximum 15 voitures) et tout est prévu : couchage en bivouac, location des voitures, repas, etc… Tout est fait pour que les participantes n’aient qu’elles à penser ! Elles doivent tout de même trouver le budget auprès de sponsors, et donc être en mesure de parler de leur propre expérience. Une forme de résilience dès qu’elles se lancent dans l’aventure !

La première édition voit le jour en mai 2014. Six éditions plus tard, ce sont 145 femmes qui ont participé et nous avons reversé 105 000€.

C’est une très grande fierté pour moi ! De pouvoir partager ces instants inoubliables, uniques ! Les participantes (les Arganettes) repartent avec des images plein la tête, c’est une semaine de folie hors du temps.

Avant le cancer, je ne m’imaginais pas capable de réaliser cela ! Maintenant je souhaite développer d’autres actions avec mon association. Dans les projets, la descente de la ViaRhôna à vélo à assistance électrique et pourquoi pas un trek 100% nanas au Maroc dans le même esprit que Cœur d’Argan. Toujours pour la cause du cancer !

Et puis parallèlement à tout ça, comme je suis issue des RH et certifiée coach professionnelle depuis 2011, je planche sur des projets d’accompagnement au retour au travail avec des associations amies.
Ce sont tous ces projets qui me portent depuis le début. J’en ai besoin. Je n’ai pas trouvé mon bonheur auprès de psys, mais je me suis renforcée dans l’action.

A chacun sa résilience !

https://www.coeurdargan.org/
https://www.facebook.com/RaidCoeurDArgan

 

Anne-Marie

Anne-Marie

Photo d'Anne-Marie

Anne-Marie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Anne-Marie (Le Bosc-Roger-en Roumois – 27). Elle organise chaque année le Bosrou’mois Rose, un évènement sportif, solidaire et participatif autour du cancer du sein.

Je suis une mutante…

Mon histoire démarre ici : un héritage familial transmis par mon étoile, ma maman, triste victime du cancer du sein. A l’époque, je ne savais pas que c’était une histoire de famille.
J’ai vécu mon adolescence et mes débuts de femme sans réellement comprendre l’importance qu’aurait ce fléau dans ma vie… En 1996, tu t’en vas rejoindre les anges. Je n’ai que 24 ans et je viens de donner la vie. Je reste marquée et cette première cicatrice invisible me consume tout au long de ces années qui passent… Mais je suis une fonceuse et je construis ma vie en respectant tout ce que tu m’as appris : la bienveillance, le courage et la volonté.
Puis, je rencontre Krystel. Nous avons 37 ans toutes les deux et partageons une passion commune pour le body karaté. Elle tombe malade, et sa descente aux enfers me brûle au fer rouge. Je reste là, du mieux que je peux, et je lui souris. Elle s’éteint et je pleure. J’enfouis mes angoisses encore plus profondément. Cette épée de Damoclès ne me quittera plus.

A partir de ce moment, le rose commence à embellir ma vie…Je suis une toile vierge qui découvre cette couleur et toutes ces nuances. Je deviens une bénévole des mouvements Octobre Rose autour de chez moi. Et cela me plait : se sentir utile et faire reculer cette maladie. Parallèlement, je continue mon travail : je suis formatrice en commerce, management et communication. Je suis également présidente d’une association sportive de body karaté et l’une des coachs.
En 2015, après quelques tests, on m’annonce ma mutation génétique : je suis porteuse du BRCA1. Tu sais, ce gène qui augmente le risque d’avoir un cancer du sein et des ovaires. Le cours de ma vie bascule définitivement. Que vais transmettre à mes enfants, à ma fille ? Je suis la première de ma grande famille, l’oiseau de mauvaise augure ! Je choisis la vie, je laisse derrière moi, mes seins et mes ovaires.

Je me crois sauvée. Mon sang se colore de rose jour après jour et je milite davantage. Je deviens une combattante en juillet 2016, à l’annonce de mon cancer du sein. Comment cela a pu se produire alors que j’avais mis toutes les chances de mon côté… ? Personne ne le sait !
Je décide donc de me battre contre la maladie et de mener mon propre événement, appuyée par l’ensemble des 70 adhérentes de mon association : Le Bosrou’mois Rose, dans mon village, entourée de tous les gens qui me soutiennent. L’objectif est de faire venir les grands hôpitaux dans mon petit village et rassembler tout le monde autour de cet événement.

Depuis nous avons reversé plus de 45 000€ en trois ans à des institutions locales associatives et médicales, dont le Centre de lutte contre le cancer HENRI BECQUEREL. Je mène de front mon activité professionnelle et mes activités bénévoles, même pendant les traitements.
La première édition est née en octobre 2017, colorée à mon image et j’ai vaincu la maladie… Aujourd’hui, je suis toujours en rémission, mais la quatrième édition va voir le jour. Je reste très engagée et teinte ma vie de rose. Je me déplace dès que je le peux pour sensibiliser, alerter et échanger sur cette épreuve.
Actuellement en pleine reconstruction et après plus de douze interventions chirurgicales, je suis une résiliente. J’ai des projets plein la tête et je dessine à l’encre rose le sens que je veux donner à ma vie.

https://www.helloasso.com/…/administ…/vendre-des-billets
https://www.facebook.com/Le-Bosroumois-Rose-754155631423195
https://www.facebook.com/BodyKCo-505513032885367

Pascale

Pascale

Photo de Pascale

Pascale

Date de publication du témoignage :

RDV avec Pascale (La Buisse – 38). Elle a créé des vêtements asymétriques pour mettre en valeur le corps des amazones.

Je suis artiste-auteur mais aussi amoureuse et maman, vaillante et fragile, avec l’envie intarissable de continuer à grandir et à donner.

Mon parcours, comme tant d’autres, est marqué au scalpel par une hémi-mastectomie, faisant définitivement passer mon bonnet gauche du 95C au 90A… et maintenant…comment faire face au changement ? Pour apprivoiser mes cicatrices, j’ai fait ce que j’ai toujours fait : de la peinture. J’ai peint et dessiné les amazones et j’ai vu la beauté et la sensualité de ces corps de femmes. Je les ai habillés de sous-vêtements et de maillots… et l’évidence est apparue, ces maillots il faut les faire pour de vrai !

Un rêve devenu réalité grâce à Valérie Blondeau, avec qui j’ai cofondé l’association Complètement Femme, en 2019. Cette association regroupe des amazones, c’est à dire que nous avons vécu l’ablation d’un ou deux seins. Elle œuvre à mettre en valeur notre image et à nous sentir bien et libres de bouger, sans prothèse.
Comme toutes les femmes, nous avons besoin de nous habiller.

Actuellement, les hauts de sport et de bain prévoient un emplacement pour glisser une prothèse et ne sont pas pensés pour les corps asymétriques.
C’est pour cela que nous avons imaginé des brassières multisports et des maillots une pièce, à porter sans prothèse.
Des textiles « faits pour nous et qui nous mettent en valeur », confortables, avec un bon maintien, à porter sans craindre que sa prothèse ne glisse… mais aussi très féminins car après une mastectomie nous restons femmes, «Complètement Femme ».

Aujourd’hui j’ai envie de dire « C my new me » : je suis devenue amazone et malgré les épreuves je suis bien dans ma peau, heureuse d’être là, avec vous.

https://completementfemme.wixsite.com/website
https://www.facebook.com/Compl%C3%A8tement-FEMME-laudace-d%C3%AAtre-enti%C3%A8re-apr%C3%A8s-une-mastectomie-528924137511354