Anaïs
Anaïs
Date de publication du témoignage :
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RDV avec Anaïs (Arnas – 69). Elle a créé une page Instagram et s’investit dans plusieurs associations de prévention, sensibilisation, entraide.
J’ai 33 ans et je suis maman solo d’un petit garçon de 5 ans, Jules.
Il y a deux ans bientôt, j’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein inflammatoire. Ce combat n’était pas que le mien. Ce fut aussi celui de mon petit garçon, qui avait 3 ans et demi à l’époque, celui de mes proches qui ont été présents au maximum, qui m’ont soutenue et ont su me porter tout au long de mes traitements. Ça n’a pas été tous les jours facile, mais après un an de dur combat et une mastectomie complète du sein gauche, j’ai été officiellement en rémission.
L’annonce de mon cancer a été comme une tentative de suicide de mon corps, corps que j’avais toujours poussé plus loin et qui, à un moment donné, me dit « stop, ça suffit », comme pour me pousser à me recentrer sur ma vie, faire des choix et cesser de porter mon monde à bout de bras.
Du coup, j’ai décidé d’ouvrir un compte Instagram, à la base personnel, qui ensuite est devenu public, se nommant « Anarose_2020 ». J’y partage mes doutes, mes peurs, mes joies, mais aussi mes projets, car la maladie m’a ouvert les yeux, et j’ai décidé de participer à ma manière au combat contre le cancer du sein.
J’ai intégré diverses associations, dont récemment Lovely Solidarity, en tant que coordinatrice de ma région. J’ai aussi un projet qui m’est cher et personnel, qui mettra du temps à voir le jour : l’ouverture d’un salon spécial dans ma ville, pour toutes les femmes atteintes d’un cancer du sein, où elles pourront trouver des soins en socio-esthétique, mais aussi de la lingerie ou des prothèses, ou ne serait-ce qu’un conseil devant un petit café, une écoute. C’est un projet qui va être long mais qui me tient à cœur.
J’ai eu la chance d’être très bien entourée, autant par mes proches que virtuellement, par mes sœurs de combat qui sont devenues une famille à part entière à mes yeux. Il y a même des hommes dans cette famille, car le cancer du sein n’est pas réservé qu’aux femmes, ne l’oublions pas : 1% des cancers des seins est attribué à vous messieurs. J’essaie de promouvoir l’auto palpation et la mammographie, sous forme de cliché photo artistique, avec ou sans partenariat. Mon souhait le plus cher, c’est qu’en 2021 le cancer du sein ne soit plus jamais un tabou, et qu’on n’en parle pas uniquement pendant Octobre Rose.
Je me bats pour plein de projets auprès de mes sœurs de combat, qu’elles portent elles-mêmes, pour que plus jamais il n’y ait de maltraitances médicales, d’incompréhensions médicales. Le cancer du sein n’est pas réservé uniquement aux femmes de plus de 50 ans. Bien au contraire, de plus en plus de femmes plus jeunes sont touchées.
Mon entourage me décrit comme étant une acharnée, combative. Ils sont fiers de moi, de mon combat et de mes projets. J’ai continué à travailler pendant la chimio, à distance car j’étais assistante de direction. J’ai continué à gérer mon fils, et j’organise mes rendez-vous médicaux en fonction de son planning, afin qu’il ne croit pas que je ne l’aime plus. Je suis fière de moi et je ne m’embête plus pour des choses non essentielles. J’ai appris à aimer mon cancer et lui dire merci. Je me suis réinventée et ré approprié ma féminité.
Tout commence par un rêve et il faut savoir apprécier la plus petite victoire afin d’être épanouie. Je me suis redécouverte en tant que femme, chose que j’avais oublié, trop occupée par ma vie de maman ou ma vie professionnelle.
Vous n’êtes pas seul.e. Savoir accepter d’être aidé.e et dire merci est essentiel dans le combat du cancer.
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