Valérie

Valérie

Valérie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Valérie (Orléans). Guerrière Chic et Rock, elle se dévoile dans un blog « vers un avenir plus doux ».

L’histoire commence en 2011. J’ai 36 ans, 2 enfants de 8 et 5 ans, un beau mari et un job sympa. La vie était tellement belle qu’on avait décidé de continuer dans notre lancée avec le projet d’un troisième bébé. Mais c’est à ce moment-là que les nuages sont arrivés dans notre vie ensoleillée.
Après une fausse couche de faux départ, un soir dans mon salon, je croise les bras et je ressens une petite boule sur mon nichon droit.
Après des semaines d’angoisse, je reçois un coup de fil au boulot me demandant de ramener mes fesses « illico » : « Madame, vous avez un cancer du sein infiltrant hormono-dépendant de grade 3. Ne vous inquiétez-pas, cela se soigne très bien… à condition qu’on vous enlève “rapido” le polichinelle du tiroir ».
J’étais enceinte de 8 semaines…
J’ai été très sage : j’ai accepté l’avortement thérapeutique, la tumorectomie, le curage axillaire, la chimiothérapie,… mais pas l’hormonothérapie. Je n’en pouvais plus, je voulais retrouver ma vie d’avant.
C’est à cette période que je me suis lancée dans l’écriture car j’avais besoin d’extérioriser mes états d’âme. Mais c’était très personnel, seule mon amie Caro lisait mes textes.
Lorsque j’ai repris le travail, j’ai tout arrêté. J’avais envie de faire comme si rien n’avait existé.
Mais en mars 2018, lors de ma mammographie annuelle de contrôle, tout s’est effondré : encore une drôle de boule au nichon droit : même endroit, même taille, même flippe. A l’annonce de cette nouvelle, mon amie Caro me demande comment je vais occuper ma vie durant cette croisade. Elle sait que j’ai besoin de projets pour me réaliser. Je lui réponds tout simplement que je vais me plonger dans mes deux passions : l’écriture et la photo.
Je lui envoie mon premier texte : elle se charge de le mettre en forme sur un blog en version privée pour que nos échanges soient plus faciles. J’ai alors l’idée de sélectionner toutes les photos que j’ai en noir et blanc et de les associer à mes textes. J’aime vraiment trouver le cliché qui résonne avec mes mots. Caro me suggère de présenter mon blog à mes proches. Elle est convaincue que mes mots sont utiles, pour me comprendre, et mieux m’aider.
Les retours sont émouvants et unanimes : « ValooCroft est née ». Si tu ne partages pas tes mots, c’est que tu es égoïste et que tu ne te rends pas compte que ton talent à toi, c’est de partager avec générosité.
J’ai arrêté de me demander si ce n’était pas horrible de raconter une vie de cancéreuse, de me dire : « et si je suis critiquée, je vais le vivre comment ? ».
Cela fait maintenant un peu plus de 18 mois que j’écris régulièrement des articles sur ce blog. Je suis toujours autant émue des retours qui sont de plus en plus nombreux. Ils me font du bien et chaque fois, je comprends que mes textes et mes photos soulagent d’autres peines en France et bien ailleurs.
Je continue donc à partager mes joies, mes peines, mes aventures, mes désillusions…

https://valoocroft.blog
https://www.facebook.com/Valoocroft/
https://www.instagram.com/valoocroft/

Georgia

Georgia

Georgia

Date de publication du témoignage :

RDV avec Georgia (Castelsarrasin). Photographe, elle organise des séances de sensibilisation au cancer du sein.

Je suis photographe. J’ai la chance, aujourd’hui, de n’avoir jamais été touchée par un cancer quel qu’il soit… Mais il parait que certains peuvent être héréditaires…
Ma grand-mère maternelle, Mamie Odette, décédée il y a maintenant plus de 2 ans avait eu deux cancers : celui des reins et celui des seins… Ce n’est pas ça qui l’a emportée ; mais elle a gardé des séquelles du cancer de la poitrine : elle a subi une mastectomie totale de l’un de ses seins… Et elle en était très complexée…
Je me rappelle lui avoir dit une fois : « Mamie, n’en aie pas honte ! Tu es en vie ! »… Mais j’imagine que c’est plus facile à dire qu’à faire…
Ma Mamie est décédée en mars 2017 des suites de la maladie d’Alzheimer… La seule « chance » que lui aura procurée cette maladie, c’est de ne pas se rendre compte que sa fille, Nicole, ma Tatie Nicole, soit morte 2 mois plus tôt des suites du cancer du sein…
Elle se l’ait traîné pendant des décennies ce foutu crabe !
Je ne sais plus le nombre d’années exactes mais pendant peut-être 20 ans : elle s’est battue pendant des années puis il y a eu rémission… On l’a oublié… Et il est revenu et a emporté Nicole…
Je pense à elles deux quand j’organise mes séances Octobre Rose…
Je les organise pour quatre raisons principales :
• sensibiliser le public sur ce que ça représente,
• 15 % des bénéfices sont reversés à l’association « Le cancer du sein, parlons-en ! »,
• j’avais envie de faire des photos glamour de femmes : nues, en lingerie fine, avec des « séquelles » de ce maudit cancer du sein… Les hommes peuvent aussi, s’ils se sentent solidaires, venir poser,
• j’ai toujours aidé… Aimé aider ! Quand je me suis lancée dans la photographie, j’avais déjà plein d’idées en tête de séances concernant des associations auxquelles je pourrais reverser un peu de mes bénéfices.
Je pense à toutes ces femmes qui se battent… À toutes ces femmes fortes ! Ces combattantes !
Battez-vous ! La vie, même si parfois est injuste, vaut la peine d’être vécue !

http://georgiacaps.fr/
https://www.facebook.com/georgiacapsphotographe/

Véronique

Véronique

Véronique

Date de publication du témoignage :

RDV avec Véronique (Toulouse). Son entourage touché par le cancer, elle refuse de rester
passive et lance une ligne de chapeaux, turbans,…

RDV avec Véronique (Toulouse). Son entourage touché par le cancer, elle refuse de rester passive et lance une ligne de chapeaux, turbans…

Je suis modiste. Pendant 15 ans, j’ai chapeauté les mariages parisiens, vu des robes de couturiers, des clientes élégantes qui s’apprêtaient à marier leurs enfants. Que du bonheur…

Parallèlement à tout ça, le cancer a frappé, sans prévenir, ma tante, 41 ans, ma copine Elisabeth 42 ans, ma marraine 52 ans, ma maman 64 ans et papa il y a 2 ans, le jour de la fête des pères.

Là, je me suis mise en colère face à cette impuissance, cette injustice. Je ne voulais plus être passive et surtout la passivité ça me fiche la trouille. J’ai décidé de mettre mon expérience de modiste au profit des femmes malades. Comment ? En créant une ligne de chapeaux, turbans et casquettes 100% fabriquées en France, 100% mode et 100% en coton écologique GOTS.

L’idée est de faire du seyant, super confortable. Etre chic et belle, sans un poil sur la tête, c’est possible. J’ai également mis au point, avec une perruquière posticheuse, un système de mèche, ou frange, que l’on peut fabriquer avec les cheveux des patientes. L’avantage c’est qu’on garde nos cheveux, naturels et doux. Les enfants peuvent les toucher.
Je cherche en effet à proposer des alternatives à l’alopécie qui ne polluent ni la santé, ni la planète. J’utilise des cotons, du lin, uniquement des matières naturelles. Pour l’été prochain je teste des teintures végétales.

Comme j’aime travailler en équipe, je fais fabriquer une partie de la production dans un ESAT : des personnes en situation de handicap aident des personnes malades. Et c’est une photo-thérapeute qui réalise tous les shootings pour mon site, avec des femmes en traitement au moment des photos.

Là où je prends énormément de plaisir, c’est lorsque j’anime des ateliers dans les hôpitaux pour faire faire des turbans aux femmes. Quand elles enfilent le turban qu’elles ont coupé, piqué, à la fin de l’atelier, c’est magique ! C’est aussi l’occasion d’échanger sur leurs désirs en matière de couvre-chef.

Aujourd’hui, cette maladie a un rôle fédérateur, qui m’aide énormément à faire mon deuil. L’année dernière une des socio esthéticiennes de la Clinique Pasteur à Toulouse a organisé un défilé de mode avec des malades, c’était une des plus belles journées de ma vie. Une telle énergie, un tel positivisme sont sortis de ce moment. C’était incroyable!

En plus de ma société, je viens de créer une association « À La Rescousse, alliée des femmes de la tête aux pieds ». Cette association regroupe des professionnels qui proposent sur Toulouse et ses environs des solutions aux effets secondaires des traitements du cancer. Pour le moment nous regroupons une équipe avec une tatoueuse médicale, une orthopédiste, une perruquière posticheuse, une fabricante de vêtements sans couture, une fabricante de bijoux, une photo-thérapeute, une passionnée de marche qui vend des chaussures de marche.

Toutes ces rencontres me confortent dans le fait que les malades ne sont plus seules et qu’il faut absolument plus d’égalité dans la diffusion des soins de supports.

Aujourd’hui je suis de plus en plus heureuse à fabriquer et vendre mes chapeaux. Je suis certaine que mes parents sont là et fiers de leur fille. Et tous les jours ou presque, je répète à mes enfants de profiter du moment présent et de la vie .

👉 www.veroniquejan.com
👉 https://www.facebook.com/veronique.jan.505

Laetitia

Laetitia

Laetitia

Date de publication du témoignage :

RDV avec Laetitia (Narbonne). En rémission, elle s’est lancée dans la fabrication d’une huile pour favoriser la repousse des cheveux.

Tout a commencé en 2015 lors d’un rendez-vous où on m’annonce que j’ai un cancer hormonodépendant. Je l’ai bien pris…, j’étais bien. J’ai écouté les médecins et le protocole : 6 chimios et 33 séances de radiothérapie, puis hormonothérapie. On les écoute et on avance.
Ensuite, tout s’est enchaîné. On n’a pas le temps de dire ouf.
J’ai coupé mes cheveux au fur et à mesure. Cela me faisait tellement bizarre…, car pour moi on m’enlevait ma féminité. Avec mes enfants, on a pris ça à la « rigolade ». Je suis passée d’« Einstein » à « Mr Propre » ! Et oui il fallait en rire : pour moi, c’était ma thérapie.
Les traitements se sont terminés.
Et là, plus de cheveux. On attend, et l’attente pour moi était très très longue… Alors j’ai fait des recherches pour trouver une solution, car les médecins n’ont pas de remède pour la repousse de cheveux.
On nous parle beaucoup de ricin. Alors j’ai cherché, j’ai testé, j’ai essayé différentes combinaisons d’huiles, etc… Et au bout de plusieurs mois d’essais, je suis tombée sur quelque chose de génial, qui en un an m’a permis de récupérer un bon carré sous le menton, naturellement, sans huile essentielle et sans produit chimique.
Aujourd’hui, nous sommes en 2019, et plus de 300 personnes ont testé ma « potion », et ont eu des résultats probants, après un traitement de chimio, mais aussi des personnes ayant une alopécie, une pelade, etc…
Mon souhait, c’est d’aider toutes les personnes qui perdent leurs cheveux pour X raisons. Je ne trouve pas ça normal qu’il y ait des médicaments qui « pourrissent » la vie et rien pour y remédier. C’est sûr que cela n’est pas rentable pour la société…
Alors aujourd’hui, j’essaie de développer mon projet. Je suis à la recherche d’une aide financière et/ou d’un laboratoire qui pourraient m’aider à finaliser la création de cette huile (en particulier, les tests en laboratoires) et la mise sur le marché. Il y a beaucoup de personnes qui sont en attente de cette mise en vente pour bénéficier de ses vertus. Je voudrais également que ce produit soit accessible à tous, avec un prix de vente optimum.
Vos conseils sont les bienvenus. Merci !

Laura

Laura

Laura

Date de publication du témoignage :

RDV avec Laura (Paris). Costumière de formation, elle prépare actuellement un atelier créatif et ludique dédié aux personnes atteintes d’un cancer.

Ma rencontre avec le cancer a commencé depuis toute petite. Le premier à partir a été mon grand-père maternel, j’avais 11 ans. Je me rappelle son dernier mot pour moi : « Si tu as besoin de moi, sonne une clochette. Tu sais, au paradis, on entend que les clochettes ». Puis ma tante maternelle, qui avait 47 ans. Et puis au fil des années les deux sœurs et deux frères de mon père, et mon papa en 2007 aussi.
En 2016, lors du contrôle annuel que je fais depuis l’âge le 15 ans, les médecins découvrent un nodule bizarre, aux contours pas nets. Ils m’envolent directement faire une biopsie. Nodule ACR4…
Ils m’expliquent que c’est le code donné pour une suspicion de cancer du sein.
Mon monde, mon petit monde, s’écroule. Je suis seule à Paris, la ville où j’ai décidé de vivre pour travailler dans le spectacle. Je n’ai pas le courage d’annoncer ça à ma mère en Italie. J’ai peur et honte. Je me sens coupable de lui causer une nouvelle douleur, après tous les deuils vécus.
Je ne comprends pas. J’ai pourtant arrêté de fumer depuis longtemps, je mange sainement… Pourquoi ? Pourquoi moi aussi ?
J’attends une longue semaine avant d’avoir les résultats (peut-être moins, je ne sais plus, pourtant j’ai le souvenir d’avoir attendu longuement). Le danger est écarté : les résultats sont NÉGATIFS. Il s’agit d’un nodule bénin. Les médecins de l’Institut Curie veulent néanmoins, vu les antécédents familiaux, me soumettre à des contrôles réguliers. Enfin, en janvier 2018, la situation semble stabilisée et je repars sur un seul contrôle annuel.
Je ne suis pas en mesure de pouvoir « comparer » mon expérience avec ceux qui vivent une histoire beaucoup plus compliquée que la mienne, mais je les comprends.
J’ai vécu chagrins, deuils, peur, angoisse,… tout au long de ma vie.
Par le biais du cancer, j’ai appris à voir la vie autrement, à accepter la souffrance, la douleur, la peur… comme faisant partie de la vie. J’ai appris que ce n’est la faute de personne, qu’un cancer ne t’enlève pas l’envie de rire, de vivre avec amour avec tes êtres chers.
J’ai compris que la souffrance et la peur, quand elles sont acceptées, sont la voie pour comprendre le sens de la vie. Il n’y a pas un moyen pour vivre la maladie, sinon à travers le choix de vivre avec la maladie. Choisir de vivre et ne pas baisser les bras.
J’ai beaucoup lu, sur le sens de la vie, sur l’ikigai (philosophie japonaise pour trouver ce qui nous motive à se lever le matin). J’ai lu sur Viktor E. FRANK fondateur de la ogotherapie (je vous conseille vivement de lire son récit sur son internement à Auschwitz).
Cette expérience des contrôles répétitifs, vécue dans ma chair pendant un an et demi, m’a fait comprendre que je devais d’abord soigner ma souffrance intérieure, mes deuils non encore digérés, ma peur de vivre… et me sentir réalisée à travers le travail.
J’ai appris la différence entre la reconnaissance et l’amour, l’importance de donner pour être et ne pas seulement vivre.
J’ai fait une formation pour devenir conseillère en image, pour apporter à mon métier de créatrice costume une valeur et dimension humaine, où le vêtement et la créativité sont l’authenticité et pas la superficialité.
Je monte une association pour voir reconnu les droits d’auteurs des costumiers et je développe avec mes collègues costumiers un projet pour les femmes atteintes de cancer.
En Novembre, nous voudrions mettre en place notre premier atelier créatif et ludique. Tout est encore à faire : trouver une place, le matériel, les intervenants, les participants… On pense petit, mais c’est déjà grand : des masseurs, des photographes, peut-être des conseillers en image… Ce sera un atelier où créer des jolies coiffes, apprendre à mouler des vêtements sur mannequins… Et puis on verra !
Le cancer a été toujours mon compagnon de route, un compagnon parfois rustre, mais qui m’a appris à vivre.

www.lauralemmetti.com
https://www.facebook.com/LLConsultantDesigner