Géraldine

Géraldine

Géraldine

Date de publication du témoignage :

RDV avec Géraldine (St Juste St Rambert – 42). En traitement en plein covid, on lui découvre de nouvelles métastases après un accident de voiture. Elle nous raconte son histoire, pleine d’espoir et de Vie.

J’ai 43 ans.
Tout a commencé en mai 2019. J’ai 39 ans, juste avant mon anniversaire, voilà, bim bam boum !
L’annonce. Je suis seule. Cancer du sein grade 3, infiltrant, HER 2+, RH+.
Au départ mes larmes coulent. Avec une pensée très forte pour ma maman, touchée à 42 ans…
Annonce un vendredi. Restez avec ses doutes, ses questions durant le weekend. Seule au monde ou presque.
Puis j’y vais en mode guerrière. Je ne comprends rien, je suis sonnée, je suis une bonne élève comme toujours, comme si ce n’était pas grave.
4 chimios d’attaque (AC), plein été, grosses chaleurs, doses denses. Perte des cheveux dès la 2ème semaine. Tout s’enchaîne : la casquette, le bonnet, la perruque, et un nouveau rythme s’impose. Arrêt de travail. Mon job que j’aime tant !
Ensuite l’automne, le taxol suivi par une mastectomie avec reconstruction immédiate puis des rayons sur le sein reconstruit (lambeau dorsal).
Puis kadcyla en prévention de récidive (nouvelle chimio américaine), très bien supportée. J’y allais seule et revenais seule avec mon véhicule. En plein covid.
Retour progressif à une vie normale. Reprise du travail jusqu’à un temps complet souhaité, rentrée 2021. Tout allait bien.
Déménagement. On trouve une maison, notre maison ! Je suis heureuse avec mes deux filles.
Puis novembre 2021. Accident de voiture avec mes deux amours, suite à une perte de connaissance (crise d’épilepsie).
De nouveau examens poussés, très poussés.
Ponction lombaire suite à la découverte de deux métastases au cerveau.
Évolution avec attaque cerebro-meningée. Oui les méninges sont touchées.
Je passe quelques épisodes, c’est trop long…
Je connais le handicap en 2022 (perte d’équilibre, déambulateur, fauteuil car trop fatiguée pour avancer).
Moi qui courais depuis mes 18 ans, c’est dur à avaler.
Je profite de la vie, de mes filles dès que possible car je vis ! C’est dur mais je suis avec elles !
Aujourd’hui ça va beaucoup mieux et je vis avec ça, car tout n’est pas revenu « comme avant ».
Des deuils, j’en ai fait, et de nombreux, avec la perte de mon job par obligation, une perte d’autonomie (retrouvée très récemment avec à nouveau un véhicule, après 2 ans sans conduite).
J’aurais tellement de personnes à remercier. Et moi également, par la même occasion.
Être sa priorité c’est possible. Tout en partageant. Les expériences, qui donnent espoir, il y en a.
Mes proches, mes ami.es, mes filles chéries, mes collègues, mes médecins (généraliste, oncologues), mes sœurs de combat.
Les personnes qui m’ont accompagnée (sophrologie, yoga, équithérapie, voile en mer, shiatsu), la liste est longue et non exhaustive.
Ce que je souhaite souligner c’est la vie, la guérison. Elle gagne oui et c’est l’espoir aussi.
La force de vie qui pèse lourd dans la balance malgré des difficultés, des imprévus, des obligations, des larmes, de la fatigue, et j’en passe…
Accepter, résister et ne pas se laisser aller. Mais s’écouter, se reposer, devenir sa priorité, son/sa meilleure ami.e.
Gratitude infinie. Je vous admire toutes.
Transformer ce dur moment en du positif. Je vous suis !
Et ça ne fait que commencer, gentiment, prudemment pour aller plus loin, plus haut ! En considérant toutes choses.
Je pense à toutes les Hoptimistes qui chantent et toutes celles que je ne connais pas encore alors j’ai hâte.
Merci la vie !

Morgane

Morgane

Morgane

Date de publication du témoignage :

RDV avec Morgane (Dijon). Atteinte d’un cancer du sein métastatique, elle enchaine les protocoles de chimio et garde malgré tout son optimisme et la gratitude de profiter des petits bonheurs du quotidien.

Je me souviens que l’on m’ait dit « le cancer n’est pas douloureux » ou encore « un cancer n’a jamais été alerté par des douleurs »…
Et pourtant ! Voilà un peu plus d’un an que mon cancer du sein triple négatif métastatique sur plusieurs zones a été découvert et ce sont bien des douleurs qui m’ont prévenue que quelque chose n’allait pas.
Un an de traitements plus tard, me voilà toujours à pleurer de douleurs, au sens propre.
Un bras et une main partiellement handicapés, un dos recouvert de nœuds et de contractures, un sein douloureux cartonneux et gonflé, sans compter les nombreuses métastases osseuses.
Des douleurs qui m’empêchent de continuer à avoir un quotidien « normal », qui me privent de nombreuses activités et même des tâches les plus simples du quotidien. Vivre seule dans mon état physique est souvent très compliqué. Heureusement j’ai la chance d’être très entourée de mes amis pour m’aider ; faire les courses, changer les draps, me masser, me préparer de bons petits plats, faire le taxi… Pour moi, qui suis très indépendante, demander de l’aide n’est pas toujours facile, par peur de déranger surtout, mais je me suis vite rendue compte que je n’avais pas le choix et surtout que ça faisait plaisir à mes amis.
Depuis un an je ne plus travailler, entre les douleurs et la fatigue due aux chimios notamment, il m’est impossible de mener à bien des projets. Vivre seule, ne plus travailler et l’angoisse de la maladie, on a vite fait de plonger dans une grande solitude et de voir son moral sombrer de jour en jour. Il n’est pas toujours évident de maintenir le cap de la bonne humeur, d’avoir encore l’envie de vivre et de se battre. De nature plutôt joyeuse et optimiste, j’essaie tant que possible de positiver et de trouver un petit bonheur dans chaque chose que je vis. Souvent enfermée chez moi, je me lance dans des projets comme du petit bricolage ou de la rénovation, ou encore faire ces fameux livres photos de vacances que je n’avais jamais le temps de faire ! Il est important de s’occuper l’esprit.
Après déjà trois protocoles de chimios différents, la maladie continue d’évoluer et est difficile à stopper. Je continue la chimio encore et encore, pour une durée indéterminée. Parfois, je suis au bout physiquement et moralement, alors j’essaie de positiver, de ne pas faire attention au temps qui passe et surtout de vivre au jour le jour. Dès que j’ai un moment de répit entre les chimios, je m’offre un séjour détente loin de mon appartement que je ne peux plus voir en peinture à force d’y être enfermée. Je vais voir la montagne, la mer ou même les champs ! La nature me procure beaucoup de bien être et me ressource intensément. Rien de tel pour recharger les batteries et repartir sur ce champ de bataille qu’est la chimio !
Je ne sais pas à quoi ressemblera ma vie post cancer mais ce qui est sûr c’est qu’elle sera à jamais transformée et de nombreux projets de vie que j’avais ne pourront aboutir. J’ai 37 ans et à cause du cancer, je ne pourrai jamais avoir d’enfants. A cause du cancer, on va me retirer mes deux seins et mes ovaires. A cause du cancer, j’ai perdu la mobilité de mon bras et de ma main droite…
Quand j’entends que le cancer du sein n’est pas grave et qu’il se soigne bien… réfléchissez-y !

Sandra

Sandra

Sandra

Date de publication du témoignage :

RDV avec Sandra (Les Higues – 27). Aidante, elle a créé une box pour accompagner au mieux, et apporter du réconfort pendant et après les traitements.

L’annonce du cancer d’un proche fait littéralement changer votre vision des choses. Vous devenez résilient, et cela incite encore plus à être dans le mood : « Profitons de chaque jour ».
On vous annonce cette « nouvelle » et vous vous dites : mais non, si jeune je n’y crois pas. Il faut un temps pour réaliser que c’est la réalité, puis ensuite pour l’accepter.
Dès le départ, j’étais persuadée que les traitements fonctionneraient et pourtant il s’agissait d’un cancer agressif, découvert sur une personne jeune.
J’y ai cru et essayé de l’accompagner comme j’ai pu.
J’ai cherché par moi-même où trouver les produits nécessaires et adaptés aux effets secondaires des chimiothérapies. Je voulais lui offrir un cadeau douceur, comprenant uniquement des produits français et sains pour la santé.
En vain, j’ai pioché à droite et à gauche et m’est venue l’idée de créer ce que je ne trouvais pas, sous forme de box.
Le but est que les proches ne se sentent pas décontenancés à l’annonce d’un cancer et trouvent de quoi montrer qu’ils sont là.
Mon critère principal était que chacun y insère ce qu’il souhaite. En effet, chaque personne n’a pas les mêmes besoins, ni envies.
L’euK-lyptus box est donc née. Les comptes Instagram et Facebook aussi. Vous trouvez des infos, astuces et d’autres comptes utiles pendant et après la maladie.
La sensibilisation de tous les cancers et toute l’année, c’est le leitmotiv de l’euK-lyptus box.

Virginie

Virginie

Virginie

Date de publication du témoignage :

RDV avec Virginie (Tours). « Positiver » a été son leitmotiv, depuis l’annonce de la maladie jusqu’à l’après-cancer. Toujours voir devant !

En 2014, suite à une thyroïdectomie, je dors semi-couchée sinon je m’étouffe. Je pose ma main sur le haut de ma poitrine et je sens une boule… S’enchaînent un rendez-vous chez ma gynécologue puis chez le radiologue, une biopsie ; et on m’annonce un cancer du sein à 47 ans. Je rentre chez moi en scooter, en pleurs, sans savoir comment j’ai pu conduire. Pourquoi moi ?

Je passe volontairement sur les moments de solitude, car ma mère était en chimio, et mon père est décédé d’un cancer. Je ravale ma peur et je me mets en mode combat.

Fin d’année, je suis opérée, et je commence ma chimio le lendemain de Noël, accompagnée de ma sœur aînée qui sera présente tout au long de mes cures. Malgré une oncologue détestable, qui ne parle que du déficit budgétaire de l’établissement où je vais être suivie, j’ai appréhendé la maladie d’une façon positive, grâce à mes parents touchés par le cancer. Je dis « grâce » car le cancer m’a changée, et appris le courage et la résilience. Depuis, je déteste la faiblesse, et les promesses non tenues.

Mon parcours commence par une tumorectomie. La chimio et ses effets secondaires terribles. Comme la semaine qui suivait la chimio allait être compliquée, j’anticipais en faisant mes courses car j’étais incapable de rester debout en post chimio. Mes cheveux, que j’avais raccourcis, sont tombés très vite. Je savais que ça allait arriver, alors j’en ai profité et fais une séance photo.

Ensuite, la radiothérapie et ses brûlures que l’on n’imagine pas. J’ai contacté un coupeur de feu, demandé des astuces. Les réseaux sociaux ont été pour moi un journal, où je donnais de mes nouvelles. Toujours de manière positive, voir drôle, mais aussi pour faire passer un message. Il m’est aussi arrivé de poster des coups de gueule ou de tristesse, car la coupe était pleine.

Et puis arrive le jour où les cures s’achèvent, les prises de sang et les marqueurs sont bons, les visites chez l’oncologue s’espacent. J’ai quitté Paris pour la province. J’ai mené à bien le projet d’acheter un appartement à la Roche-Posay, pour louer aux femmes curistes en post cancer. J’ai eu quelques chirurgies supplémentaires, non prévues au programme. Je me suis dit que ça n’allait jamais finir. Prise en charge, j’ai été opérée de la vésicule, et d’une chirurgie réparatrice de la poitrine. Suite à de grosses migraines, des séances de radiothérapie ou de gamma-knife m’ont été recommandées, pour un méningiome cérébral apparu lors d’un tepscan. Mais les effets indésirables et toutes ces années de soins m’ont découragée de recommencer. Les migraines persistent et me fatiguent beaucoup.

J’ai fermé le chapitre cancer du sein, par le tatouage des mamelons réalisé par une femme exceptionnelle, qui a été touchée, elle aussi, par le cancer.

Ma vision de la vie est de toujours voir le positif, y compris aux pires moments. Jamais je n’ai imaginé mourir. Pourquoi ? Parce que j’avais décidé de vivre !

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Marielle

Marielle

Marielle

Date de publication du témoignage :

RDV avec Marielle (Bordeaux). Elle nous partage son histoire avec le cancer : le bénéfice des soins de support, vivre avec un handicap invisible et entreprendre de nouvelles aventures professionnelles.

Le cancer m’a percutée à 50 ans, en même temps que la ménopause, et en plein arrêt maladie pour bore-out. C’était en 2017, au cours du dépistage organisé pour les femmes de 50 à 74 ans.

Ma vie bascule. À l’annonce, 18 mois sont requis pour soigner ce cancer du sein très agressif.

Je me sens enfin légitime à m’arrêter et à m’occuper de moi.

Je vois davantage ce temps pour moi que les traitements à venir. Ma vie est désormais rythmée par l’hôpital, le protocole, les rendez-vous médicaux.

Ce qui m’a aidée pendant les traitements, c’est de ne pas être seule et de rencontrer des femmes qui vivent la même chose que moi. À la Maison Rose Up de Bordeaux, je noue des amitiés, participe à des ateliers pour préparer radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie.

Je teste les ateliers d’écriture, de maquillage, le yoga, les massages, les shootings photos… et un atelier pour préparer le retour à l’emploi, Rose Coaching Emploi.

Ce lieu bienveillant m’apaise et me ressource. Ces soins de supports me permettent de mettre de la chaleur dans la difficulté du parcours de soins.

Ma vie a totalement changé. J’ai osé me battre contre les institutions et écouter mon corps et mes besoins. Après de nombreuses épreuves, deuils, divorce, burn-out et cancer, je suis épuisée. Je ne supporte plus aucun stress, j’ai des troubles cognitifs (mémoire, concentration, planification) dus aux traitements. J’ai perdu l’audition et dois être appareillée. Cela s’ajoute aux problèmes de santé que j’ai déjà : thyroïdite de Hashimoto, asthme.

Je me sens alors incapable de reprendre mon travail, incapable de trouver un autre travail salarié. Heureusement, l’invalidité me permet de me reconstruire avec une sécurité pour moi, la maman solo. Je profite de ce temps pour m’occuper de moi, me chouchouter. Je me repose beaucoup. Je respecte mon nouveau rythme, j’apprends à vivre plus lentement, ce qui va à l’encontre d’une société trop rapide.

J’écoute les signaux de mon corps. Les ignorer si longtemps m’a coûté ma santé. Je prends le temps qu’il me faut. Je me sens toujours en décalage avec les autres car j’ai l’air « normale », comme avant. Mon handicap est invisible. Je fais avec mon énergie d’aujourd’hui, sans prévoir trop de rendez-vous dans mon agenda, en me reposant après une activité, une rencontre.

La vie reprend doucement. Je tombe en dépression, l’après cancer est compliqué. Puis je me relève. Je deviens mannequin sénior et je suis fière de cette facette de moi ! J’aime jouer avec l’objectif des photographes, c’est joyeux et la photo restaure mon image abîmée.

Je me forme au coaching en style, car le vêtement m’aide à me reconnecter à mon moi profond. La douceur d’un pull en cachemire, la structure et le tombé d’une combinaison pantalon bleu marine, l’or d’un collier talisman, la finesse d’un soulier à brides bleu roi… mes habits me soutiennent, sont un cocon, ils me mettent en valeur.

Aujourd’hui j’ai créé mon auto-entreprise pour aider les femmes, pendant et après une épreuve, à se réconcilier avec leur féminité. J’adore voir les femmes se révéler, oser être elles. Le cancer a été une fabuleuse opportunité de changer de vie !

👉 https://www.instagram.com/mariellecardeilhac/